Liste de fruits toxiques d'Europe

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Liste des fruits toxiques d'Europe, classés par familles (classification phylogénétique).

Cette liste contient uniquement les fruits charnus (baies, drupes, piridions) qui sont souvent des « petits fruits » qui peuvent se rencontrer dans les champs et les bois, mais ne comprend pas les fruits secs au sens botanique du terme (gousses, siliques, follicules, capsules, amande,etc.) qui peuvent contenir des graines toxiques, comme le datura ou la jusquiame.

Adoxaceae[modifier | modifier le code]

  • Laurier-tin ou viorne-tin, Viburnum tinus. Petit arbuste de 2 à 7 m de haut. Les fruits sont de drupes, globuleuses, de 5 à 7 mm de diamètre, luisantes, de couleur noir bleuâtre à maturité. Ces fruits sont faiblement toxiques, purgatifs, à l'état vert.
  • Symphorine, Symphoricarpos albus. Arbrisseau de 1 à 2 m de haut, très ramifié à tiges flexibles, souvent planté dans les haies. Les fruits sont des baies de couleur blanche à maturité, approximativement sphériques, de 5 mm de diamètre, groupées à l'extrémité des rameaux. blancs. Ces baies contenant des saponosides sont faiblement toxiques. Risque de troubles gastro-intestinaux en cas d'ingestion massive.
  • Sureau hièble ou petit sureau, Sambucus ebulus. Plante herbacée pouvant atteindre 2 m de haut à fleurs groupées en ombelles. Les fruits noirs sont des baies amères, émétiques et purgatives et probablement toxiques. Elles contiennent notamment des hémagglutinines.
  • Viorne obier ou boule de neige, Viburnum opulus. Arbrisseau de 2 à 4 m de haut. Les fruits sont des drupes sphériques de 8 à 9 mm de diamètre, rouge vif à maturité, groupées en grappes pendantes. Ces fruits, amers et acides, sont faiblement toxique crus, pouvant occasionner des troubles digestifs grave (gastroentérite). On peut les consommer sans danger après cuisson.

Aquifoliaceae[modifier | modifier le code]

Houx commun
  • Houx, Ilex aquifolium, Aquifoliacées. Petit arbuste dioïque à port buissonnant, pouvant atteindre 6 m de haut, voire plus, et à feuilles persistantes au bord épineux, assez commun en Europe. Le fruit est une drupe sphérique ou légèrement ovale de 7 à 10 mm de diamètre, de couleur rouge écarlate, aux propriétés émétiques et purgatives. En cas d'ingestion, il peut provoquer des troubles nerveux sans gravité mais peut être dangereux pour les enfants.

Araceae[modifier | modifier le code]

Araliaceae[modifier | modifier le code]

Lierre commun
  • Lierre commun, Hedera helix. Liane arborescente, très commune en Europe, dont les tiges ligneuses, rampantes ou grimpantes, peuvent atteindre jusqu'à 40 m de long. Le fruit est une baie sphérique ou légèrement ovale de 6 à 8 mm de diamètre, de couleur bleu-noir. Les fruits sont groupés en ombelles. Ils contiennent diverses substances, dont des saponosides qui les rendent inconsommables.

Asparagaceae[modifier | modifier le code]

  • Fragon faux houx ou petit-houx, Ruscus aculeatus. Sous-arbrisseau aux feuilles (ou cladodes) persistantes. Les fruits sont des baies globuleuses, sphériques, de 10 mm de diamètre, de couleur rouge vif à maturité, insérées sous les cladodes. Faiblement toxiques, elles contiennent des saponines et peuvent provoquer des troubles digestifs (vomissements, diarrhées)[2].

Berbéridaceae[modifier | modifier le code]

Épine-vinette.
  • Épine-vinette ou vinetier, Berberis vulgaris. Arbrisseau de 1 à 2 m de haut. Le fruit est une baie oblongue de 10 à 12 mm de long sur 4 à 5 mm de diamètre, de couleur rouge vif à maturité. Le fruit mûr est comestible, mais le fruit vert est toxique car il contient divers alcaloïdes, dont la berbérine. La consommation de fruits avant leur maturité peut entraîner des troubles digestifs.

Caprifoliaceae[modifier | modifier le code]

Celastraceae[modifier | modifier le code]

Convallariaceae[modifier | modifier le code]

Muguet

Coriariaceae[modifier | modifier le code]

Corroyère.
  • Corroyère à feuilles de myrte ou redoul, Coriaria myrtifolia. Arbrisseau de 1 à 2 m de haut de l'Europe méridionale. Le fruit charnu, noir à maturité, évoque l'aspect d'une mûre. Ce fruit en étoile à cinq parties est constitué par le calice et la corolle devenu charnus et entourant le fruit proprement dit. Comme le reste de la plante, ce fruit contient de la coriamyrtine, lactone sesquiterpénique très toxique[5]. Deux décigrammes de cette substance suffisent à tuer un chien de forte taille dans d'horribles convulsions[6]. On a cité plusieurs cas d'empoisonnement mortel chez l'homme, notamment selon de Candolle, celui de soldats français pendant la campagne d'Espagne en 1909, dont trois sont morts et quinze frappée d'une semi-paralysie pendant plusieurs jours. La confusion avec les mûres sauvages est d'autant plus possible que cette plante pousse souvent dans les fourrés de ronces[7].
  • La corroyère du Japon, Coriaria japonica, plante d'origine japonaise, parfois cultivée dans les jardins, présente des fruits semblable de couleur violet foncé à maturité, qui sont également très toxiques[8].

Cornaceae[modifier | modifier le code]

  • Aucuba, Aucuba japonica. Arbuste dioïque, atteignant 2 à 3 m de haut. Originaire d'Asie orientale, il est cultivé en Europe pour ses qualités ornementales, notamment la variété 'Variegata' qui est un clone femelle. Les fruits, ovoïdes, de 10 mm de long, de couleur rouges à maturité, sont des drupes contenant une seule graine. Ces fruits sont faiblement toxiques.

Cucurbitaceae[modifier | modifier le code]

  • Bryone dioïque ou navet du diable, Bryonia dioica, Cucurbitacées. La bryone dioïque est une plante grimpante très commune dans les haies, les bois, sur les clôtures et les murs. Ses baies rouges, de 7 à 8 mm d'épaisseur, contiennent des alcaloïdes comme la bryonine et la bryonidine. 40 de ces baies sont mortelles pour un adulte[10].
  • La bryone blanche, Bryonia alba ressemble beaucoup à la bryone dioïque mais a des baies noires à maturité. Ces baies sont aussi toxiques.

Dioscoreaceae[modifier | modifier le code]

Tamier commun
  • Tamier commun ou herbe aux femmes battues, Dioscorea communis. Plante herbacée vivace grimpante, pouvant atteindre 3 m de long. Le fruit est une baie de 12 mm de diamètre, de couleur rouge brillant à maturité. Ces baies contiennent diverses substances dont des saponines, de la diosgénine et des oxalates de calcium qui les rendent toxiques. Leur consommation peut provoquer des troubles digestifs.

Ginkgoaceae[modifier | modifier le code]

Ginkgo biloba
  • Ginkgo, Ginkgo biloba. Arbre dioïque d'origine chinoise introduit en Europe comme espèce d'ornement dans les parcs et jardins. Les « fruits » sphériques, de 2 à 3 cm de diamètre, sont des ovules couvert d'un tégument de couleur jaune-brun. Ces ovules vénéneux, contiennent une substance toxique, la ginkgotoxine (4-O-méthylpyridoxine) qui peut provoquer des convulsions et la mort en cas d'ingestion de quantités excessives, et des acides ginkgoliques qui provoquent des allergies de contact[11].

Melanthiaceae[modifier | modifier le code]

Parisette.
  • Parisette, Paris quadrifolia. Plante herbacée commune en Europe, de 25 à 40 cm de haut, à tige unique dressée, portant un verticille caractéristique de quatre feuilles. Le fruit, noir à maturité, est une baie sensiblement sphérique de 10 à 15 mm de diamètre, à quatre loges contenant chacune deux graines. Cette baie est très vénéneuse et contient comme toutes les autres parties de la plante des saponines telles que la paristyphnine et la paridine.

Menispermaceae[modifier | modifier le code]

Oleaceae[modifier | modifier le code]

Troène commun.
  • Troène commun, Ligustrum vulgare, Oléacées. Arbrisseau de 1 à 3 m de haut, très planté pour constituer des haies. Les fruits sont des baies globuleuses, légèrement aplaties, de 6 à 9 mm de diamètre, noires et brillantes à maturité, groupées en bouquets compats à l'extrémité des rameaux. Ces baies qui contiennent des principes amers et des saponosides sont légèrement toxiques.

Phytolaccaceae[modifier | modifier le code]

  • Raisin d'Amérique ou teinturier, Phytolacca americana. Plante herbacée vivace pouvant atteindre 3 m de haut, originaire d'Amérique du Nord, elle s'est naturalisée en Europe. Les fruits sont des baies charnues, noires, ridées à maturité, regroupées en longues grappes retombantes.
  • Phytolaque à baies, Phytolacca acinosa. Plante herbacée vivace pouvant atteindre 2 m de haut, originaire d'Asie orientale, elle s'est naturalisée en Europe. Les fruits sont des baies charnues, luisantes, noires à maturité, regroupées en grappes dressées ou retombantes. ces baies contiennent deux saponosides stéroïdiques et sont toxiques en cas d'ingestion. Quelques baies suffisent à provoquer une intoxication grave chez l'adulte avec des troubles digestifs et neurologiques.


Ranunculaceae[modifier | modifier le code]

Actée en épi
  • Actée en épi, Actaea spicata, Renonculacées. Plante herbacée vivace de 30 à 80 cm de haut. Fruits noirs groupés en grappes. Les baies, âcres et amères, contiennent diverses substances toxiques, dont la protoanémonine. Elle provoquent des troubles digestifs et cardiovasculaires pouvant entraîner la mort.

Rhamnaceae[modifier | modifier le code]

Rosaceae[modifier | modifier le code]

  • Pyracantha ou buisson ardent , Pyracantha coccinea. Arbuste épineux de 1,5 à 2 m de haut. Les fruits sont de petits piridions globuleux, rouges à maturité. Ils peuvent provoquer des troubles digestifs chez les enfants lorsqu'ils sont ingérés avant maturité.

Smilacaceae[modifier | modifier le code]

Salsepareille
  • Salsepareille d'Europe Smilax aspera. Plante vivace grimpante, pouvant atteindre 10 m de long. Le fruit est une baie de 1 cm de diamètre, de couleur rouge brillant à maturité. Ces baies contiennent des saponines, pouvant provoquer des troubles digestifs et sanguins (hémolyse).

Solanaceae[modifier | modifier le code]

  • Belladone ou cerise du diable, Atropa belladona, Solanacées. Les baies noires et luisantes, semblables à des cerises, sont très attirantes pour les enfants et source de nombreux empoisonnements. Elle contiennent comme le reste de la plante un mélange d'alcaloïde, : atropine, hyoscyamine et scopolamine. On considère que 10 à 20 baies pour un adulte, 2 à 5 pour un enfant selon son âge, sont une dose létale. Elles semblent inoffensives pour les oiseaux (merles, grives...) qui en consomment et contribuent à la dispersion des graines[13].
  • Douce-amère, Solanum dulcamara. Sous-arbrisseau, lignifié à la base, aux longues tiges sarmenteuses et grimpantes pouvant atteindre 1,8 m de long. Les fruits sont des baies ovoïdes de 10 mm de long sur 6 à 8 mm de diamètre, de couleur rouge vif et luisantes à maturité. Ces baies contiennent des glycoalcaloïdes, dont la solanine, et des saponines. Elles sont toxiques surtout lorsqu'elles sont vertes.
  • Lyciet commun, Lycium barbarum (synonyme : Lycium halimifolium). Arbrisseau de 1 à 3 m de haut. Les fruits sont des baies oblongues, de couleur rouge plus ou moins orangée. Ces fruits sont comestibles, cependant ils contiennent de la solanine et des saponines et ont causé des intoxications à l'état cru. Les fruits du lyciet commun séchés sont vendus sous le nom de baies de goji. Ces baies peuvent contenir des traces d'atropine, mais à un niveau de 19 ppb (partie par milliard) très inférieur au seuil de toxicité[14].
  • Lyciet d'Europe, Lycium europaeum. Arbrisseau de 1 à 3 m de haut. Les fruits sont des baies subglobuleuses rouges ou orangées. Ces fruits sont comestibles, cependant ils contiennent de la solanine et des saponines et ont causé des intoxications à l'état cru.
  • Morelle noire, Solanum nigrum. Plante herbacée annuelle de moins de 60 cm de haut. Les fruits sont des baies globuleuses, noires à maturité, contenant de nombreuses graines. Ces baies contiennent des glycoalcaloïdes, dont la solanine, et des saponines. Elles sont toxiques surtout lorsqu'elles sont vertes.
  • Pomme de terre, Solanum tuberosum. Les baies de pomme de terre, semblables à de petites tomates, vertes ou violettes à maturité selon les variétés, sont très toxiques du fait de leur teneur élevée en solanine. Des intoxications par les baies avaient été constatées lors de l'introduction de cette plante en Prusse au XVIIIe siècle car certaines personnes avaient consommé des baies et non des tubercules[15]. Il faut noter cependant que de nombreuses variétés de pommes de terre ne fructifient pas en Europe, notamment les cultivars modernes.

Taxaceae[modifier | modifier le code]

If commun
  • If, Taxus baccata, Taxacées. L'if est un arbre d'une quinzaine de mètres de haut, dont presque toutes les parties, qui contiennent un alcaloïde, la taxine, sont très toxiques. La baie de l'if est en réalité un faux fruit. Seule la graine est toxique si elle est mastiquée, l'arille rouge ne l'étant pas et donc parfaitement comestible (si l'on prend soin de ne pas croquer ni mâcher la graine). Les intoxications liées à l'ingestion accidentelle de baies concernent surtout les enfants de un à cinq ans. Le feuillage de la plante est également très toxique pour le bétail[16].

Thymeleaceae[modifier | modifier le code]

Viscaceae[modifier | modifier le code]

Gui
  • Gui, Viscum album, Viscacées. Sous-arbrisseau de 30 à 40 cm de haut, épiphyte et hémiparasite, commun en Europe, notamment sur les pommiers et peupliers. Les fruits sont de fausses baies (contenant une seule graine) globuleuses, charnues et visqueuses, groupée par deux ou trois, de 6 à 8 mm de diamètre et de couleur blanc vitreux ou jaunâtre. ces baies hautement toxiques contiennent de nombreuses substances toxiques dont des viscotoxines cardiotoniques et neurotoxiques. L'ingestion d'une quinzaine de baies peut provoquer la mort chez l'adulte.

Vitaceae[modifier | modifier le code]

Vigne vierge japonaise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François Couplan, Le régal végétal, Paris, Sang de la Terre, , 527 p. (ISBN 978-2-86985-184-9)
  2. « Fragon épineux », sur Toxiplante (consulté le ).
  3. « Informations sur l'intoxication: fusain d'Europe », Système canadien d'information sur les plantes toxiques (consulté le ).
  4. François Couplan, Les belles vénéneuses - Plantes sauvages toxiques, vol. 3, Équilibres, coll. « Encyclopédie des plantes comestibles de l'Europe », , 379 p. (ISBN 2-87724-008-8), p. 257-258.
  5. Claude Jean-Blain (ill. Michel Grisvard), Les Plantes vénéneuses : leur toxicologie, la Maison rustique, , 139 p. (ISBN 9782706600692), p. 66-67.
  6. Henri Jean Antoine Rodet, Botanique agricole et médicale (Éd.1872) [Broché], P. Asselin, , 2e éd., 1078 p. (lire en ligne), p. 161-162.
  7. Pierre Lieutaghi, Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, Actes Sud, , 1322 p. (ISBN 9782742747788), p. 512-515.
  8. « 毒空木 Dokuutsugi Coriaria japonica », sur plantes du japon (consulté le ).
  9. « Cornouiller soyeux », sur Info Flora (Suisse) (consulté le ).
  10. Claude Jean-Blain (ill. Michel Grisvard), Les Plantes vénéneuses : leur toxicologie, la Maison rustique, , 139 p. (ISBN 9782706600692), p. 122-123.
  11. « Informations sur l'intoxication: Ginkgo biloba », Système canadien d'information sur les plantes toxiques (consulté le ).
  12. « Cotonéaster commun », sur Toxiplante (consulté le ).
  13. Fritz-Martin Engel, Plantes vénéneuses: vertus et dangers, Éditions Silva, , 140 p., p. 124-125.
  14. (en) Michael Adams, Matthias Wiedenmann, Gerolf Tittel et Rudolf Bauer1, « HPLC-MS trace analysis of atropine in Lycium barbarum berries », Phytochemical Analysis, vol. 17, no 5,‎ , p. 279–283 (DOI 10.1002/pca.915).
  15. Fritz-Martin Engel, Plantes vénéneuses: vertus et dangers, Zurich, Éditions Silva, , 140 p., p. 130.
  16. « Intoxication par L'If », centre antipoison de Lille (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude Jean-Blain (ill. Michel Grisvard), Les Plantes vénéneuses : leur toxicologie, la Maison rustique, , 139 p. (ISBN 9782706600692).
  • Fritz-Martin Engel, Plantes vénéneuses: vertus et dangers, Zurich, Éditions Silva, , 140 p..
  • Éric Varlet, A la découverte des fruits sauvages, La manufacture / Sang de la Terre, coll. « Connaissance de la nature », , 155 p. (ISBN 2-7377-0155-4).
  • François Couplan, Les belles vénéneuses - Plantes sauvages toxiques, vol. 3, Équilibres, coll. « Encyclopédie des plantes comestibles de l'Europe », , 379 p. (ISBN 2-87724-008-8).
  • Loïc Girre, Guide des baies toxiques des jardins et campagnes, Delachaux et Niestlé, coll. « Les compagnons du naturaliste », , 96 p. (ISBN 9782603012109).

Liens externes[modifier | modifier le code]