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Lac Vert (Passy)

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Lac Vert
Image illustrative de l’article Lac Vert (Passy)
Le lac Vert depuis la rive sud.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Département Haute-Savoie
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Statut Site classé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Coordonnées 45° 57′ 00″ N, 6° 45′ 11″ E
Type Lac de barrage
Origine Écroulement du Dérochoir en 1471[1]
Montagne Massif du GiffreVoir et modifier les données sur Wikidata
Superficie 8 900 m2
Longueur 140 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur 80 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Altitude 1 266 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne

9,3 m
3,5 m[1]
Volume 28 000 m3
Hydrographie
Bassin versant 0,12 km2
Émissaire(s) Torrent aménagé depuis 1972[1]
Durée de rétention 50 joursVoir et modifier les données sur Wikidata
Îles
Nombre d’îles 5 rochers[1]
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac Vert
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Lac Vert

Le lac Vert est un lac naturel français situé en Haute-Savoie, sur la commune de Passy. Il se caractérise par une eau transparente et dont la teinte verte qui lui a conféré son nom résulte de la présence de cyanobactéries. Le lac est un site naturel classé depuis le [2].

Géographie

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Vue panoramique depuis la rive nord.

Le lac Vert se situe sur le versant sud des rochers des Fiz dans le prolongement du plateau d'Assy. Cinq rochers émergent de la surface dans la partie méridionale du lac.

Le lac se situe dans un vaste champ d'éboulis s'étendant jusqu'à Servoz et Chedde, à proximité de l'Arve[3]. Les roches affleurant autour du lac et notamment, ceux émergeant du lac, proviennent des crêtes des rochers des Fiz constitués de couches marno-calcaires appartenant aux nappes subalpines[4],[5]. Seul le sommet de la série, depuis l'Hauterivien jusqu'à l'Oligocène, affleure tandis que les couches les plus jeunes (Toarcien à Valanginien) ainsi que le contact avec le socle schisteux du Viséen sont recouverts par l'immense cône d'éboulis.

Le lac, situé au milieu d'une forêt de conifère, ne possède pas d'affluents et est surtout alimenté par les eaux d'infiltrations circulant à travers le karst des rochers des Fiz avant de réapparaitre sous la forme de source sous-lacustre[1]. Le lac ne bénéficiait initialement pas d'un exutoire et les variations du niveau lacustre entrainait des inondations en aval qui facilitaient des glissements de terrain. Pour pallier ce problème, un torrent a été aménagé en 1972 qui dévie les eaux vers le nant Blanc affluent de l'Arve. Le niveau du lac a été rehaussé d'environ 1 m à la suite de ces travaux d'aménagement et ses fluctuations ont été réduites à quelques décimètres.

Les eaux présentent une bonne transparence permettant de voir le fond du lac[1]. Celui-ci est surtout pierreux à limoneux et dépourvu de végétation à l'exception de cyanobactéries.

Écroulement du Dérochoir

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La formation du lac serait rattaché à l'écroulement du Dérochoir qui s'est produit en 1471[1],[4],[3]. Cet écroulement bloqua l'Arve et entraina l'inondation de Servoz où persista le lac de Saint-Michel qui se vida au XVIIIe siècle[6]. À la suite de l'écroulement, le terrain, alors non stabilisé, a continué à se mouvoir par reptation sur plusieurs siècles et le lac s'est formé dans l'une des dépressions formées par effet de loupe (glissement rotationnel) au sein des éboulis[1].

D'autres écroulements se sont produits par la suite et ont contribué à façonner le site du lac Vert. Le plus important est celui du [3] qui fut décrit par Vitaliano Donati pour le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III[7] et dont l'origine est attribuée à la fracturation profonde des roches et aux infiltrations des eaux de pluie et de fonte[8]. La poussière dégagée par l'écroulement était si importante que les habitants de la vallée crurent à une éruption volcanique. Son volume est alors estimé à environ 20 millions de m3 qui se serait détaché de la paroi à l'ouest de la pointe du Marteau. Des glissements de terrain se sont ensuite succédé dans cette masse éboulée en 1837, 1852 et 1853, et dont le premier combla le lac de Chedde[9].

Selon la légende rapportée par l'abbé André Vuillermoz dans sa nouvelle Le Chamois blanc et le lac vert tirée du livre Bestiaire insolite[10], il est possible d'apercevoir bouger, certains soirs de pleine lune, une forme ressemblant à un chamois tout blanc, qui aurait été tué il y a longtemps par un chasseur de Chamonix. Après la mort de l'animal la bonne Dame de la Montagne serait apparue et aurait versé une larme verte comme l'émeraude légendaire qui dort dans la profondeur des glaciers. Cette larme finit par recouvrir complètement le corps de l'animal et donna dorénavant à l'eau du lac sa couleur particulière. Certains soirs d'hiver sur la glace gelée se « profile impalpablement » la forme du petit animal et « une plainte à peine perceptible » semble monter du lac.

Environnement, faune et flore

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Le lac est fréquenté par l'aigle royal[11].

Des libellules remarquables comme la libellule émeraude (Somatochlora alpestris) et l'æschne des joncs, (Aeshna juncea) sont présentes[11].

Le tourisme et le vieillissement menacent aujourd'hui les arbres bordant le lac, des plantations et l'aménagement d'un sentier sur des passerelles en bois ont donc été effectuées par l'ONF pour y remédier.

En raison d'une surfréquentation automobile autour du lac Vert, la municipalité de Passy décide en d'interdire le stationnement sur le parking jouxtant le restaurant et sur la route menant au lac Vert[12]. L'interdiction est effective durant la saison estivale 2021 entre la fin juin et la fin août[13] et une navette effectue la liaison entre le parking de Plaine-Joux et le site du lac Vert. 14 757 personnes sont ainsi transportées en 2021[14].

Dans la culture

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Le lac Vert est le décor du lac sacré abritant la Dame du Lac dans la série télévisée Kaamelott.

Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c d e f g et h Jean Sesiano, Monographie physique des plans d'eau naturels du département de la Haute-Savoie - France, Université de Genève - Département de minéralogie, , 125 p. (lire en ligne), p. 56-57 et table X
  2. Ministère de l'instruction publique, « Arrêté de classement du Lac Vert, des lacs de Moede et d'Anterne », sur Ministère du développement durable, .
  3. a b et c (fr + it) François Amelot, « Les écroulements du Dérochoir et les mouvements de terrain du versant méridional du Désert de Platé », Collection EDYTEM. Cahiers de géographie, no 3,‎ , p. 37-39 (DOI 10.3406/edyte.2005.912, lire en ligne)
  4. a et b Jean Goguel et Albert Pachoud, « Les mouvements de terrain du versant sud du massif de Platé, Haute-Savoie, France », Bulletin du BRGM, 2e série, no 3,‎ , p. 201-214.
  5. Jean-Louis Pairis, Jacques Bellière et Jean Rosset, Notice explicative de la Feuille Cluses (679) de la Carte géologique de la France (1/50000ème), Orléans, BRGM, , 89 p. (ISBN 2-7159-1679-5, lire en ligne).
  6. Alphonse Favre, Recherches géologiques dans les parties de la Savoie du Piémont et de la Suisse, t. 2, Victor Masson et Fils, , 437 p. (lire en ligne), p. 299-300.
  7. Horace Bénédict de Saussure, Voyages dans les Alpes, t. 1, , 585 p. (BNF 31303409, lire en ligne), p. 414-420.
  8. Jean Sesiano, « L'éboulement du Dérochoir: une hypothèse est réfutée 235 ans plus tard », Archives des Sciences, vol. 39, no 2,‎ , p. 237-242 (DOI 10.5169/seals-740361).
  9. Henri Douxami, « Les phénomènes glaciaires et post-glaciaires du massif de Platé (Haute-Savoie) », Annales de la Société linnéenne de Lyon, t. 49,‎ , p. 57-72 (DOI 10.3406/linly.1903.4130).
  10. L'Essor savoyard du 6 mars 2008, André Vuillermoz et la Savoie par Rémi Mogenet
  11. a et b « Lac Vert / Plaine Joux Est au point coté 1266 m », sur Ministère du développement durable, .
  12. Pierre Charles, « Passy : la mairie de Passy veut mettre fin à « l’anarchie » au lac Vert », sur Le Dauphiné Libéré, .
  13. Alain Mouty, « Route du lac Vert : un accès très limité mis en place », sur Le Dauphiné Libéré, .
  14. Pierre Huc, « 14 757 personnes transportées par la navette de Plaine-Joux au Lac Vert », sur Le Dauphiné Libéré, .