Aller au contenu

L'Écume des jours (film, 2013)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 24 mars 2015 à 03:40 et modifiée en dernier par 108.195.138.239 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
L’Écume des jours
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo du film
Réalisation Michel Gondry
Scénario Luc Bossi
Acteurs principaux
Sociétés de production Studio Canal
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie dramatique
Durée 125 minutes
Sortie 2013

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L’Écume des jours est un film français réalisé par Michel Gondry, sorti en France, Suisse et Belgique en 2013. C'est une adaptation cinématographique de l’œuvre éponyme de Boris Vian.

Synopsis

Colin a une vie très agréable : il est riche, il aime les plats de son cuisinier (Nicolas), il adore son pianocktail (contraction de piano et cocktail, une invention de Boris Vian) et son ami Chick. Un jour alors qu'il déjeune avec Chick, celui-ci lui apprend qu'il a rencontré une jeune fille prénommée Alise avec qui il a une passion commune : l'écrivain Jean-Sol Partre.

Colin rencontre Chloé lors d'une soirée où Nicolas l'a invité. Ils tombent amoureux, se marient mais Chloé tombe très malade pendant le voyage de noces. Au fur et à mesure que le temps passe, Chloé va de plus en plus mal alors que la relation entre Chick et Alise se détériore…

Fiche technique

Production déléguée : Geneviève Lemal
Producteur associé : Julien Seul

Distribution

Production

Tournage

Le film a été en partie tourné à :

Version internationale

En dehors de la France et de quelques pays, le film a été exploité en salles dans une version plus courte de 36 minutes, remontée par Tariq Anwar (nommé à l'Oscar du meilleur montage pour American Beauty). Cette version se veut plus « grand public » et plus éloigné de l’œuvre originale de Boris Vian[2]. Cette version sortira quelque temps plus tard en France en exclusivité dans le cinéma Publicis. Si 36 minutes ont été coupées, deux scènes ont été ajoutées. Michel Gondry explique : « Je ne crois pas qu’un film puisse exister sous une seule forme. Cette nouvelle version de L’Écume des jours est une proposition qu'on m’a donnée l’opportunité et le temps de faire. Ce n’est pas du tout dans mon esprit une amputation mais plutôt une continuation du processus de montage »[3].

Réception

Box-office

Le film n'attire que 47 000 spectateurs le premier jour de sa sortie française, un chiffre décevant par rapport au budget de 20 millions d'euros mis sur le projet[4]. En France, à la fin de son exploitation, le film totalisera 831 376 entrées[5].

Accueil critique

Les critiques furent relativement partagées au sujet de L'Écume des jours, et le film reçut un accueil relativement mitigé[6],[7] dans de nombreux grands quotidiens[8]. Plusieurs titres comme Le Monde, Le Parisien et Télérama ont cependant publié deux critiques, une positive et une négative.

Critiques positives

  • Dans Le Parisien : « Vous en avez rêvé, Michel Gondry l'a fait. L'ovni du cinéma français a osé porter à l'écran l'histoire d'amour de Colin et de Chloé, minée par un nénuphar grossissant dans le poumon de la belle. L'univers perpétuellement fantasque du livre peut donner le vertige, notamment dans la première partie. La seconde, plus calme, plus tragique, dans un superbe noir et blanc, est d'une infinie beauté. Les acteurs forment chacun une facette de ce rêve éveillé »[10].
  • Dans Paris Match, Alain Spira vante « Bien secoué, le cocktail cinématographique onirico-poético-foldingue est délicieusement frappé. Quel voyage extraordinaire il nous offre ! »[11].
  • Dans 20 Minutes, Caroline Vié voit le film « éblouissant visuellement et transporte le spectateur dans un univers loufoque et fascinant »[12]
  • Dans Télérama, Jacques Morice se dit convaincu que « Le fameux roman de Boris Vian stimule l'imaginaire de Gondry, tout en le contraignant à une certaine rigueur qui lui faisait parfois défaut encore. » Selon lui, « Ce cinéma de visions est d'autant plus troublant qu'il est orchestré avec une apparente simplicité. Michel Gondry ne recourt pas à une armada d'effets numériques. Son film est tout sauf spectaculaire. Car la mise en scène, très artisanale sinon archaïque, porte sur le concret du quotidien. Le réalisateur ne s'attarde jamais sur ses inventions, il les filme comme en passant. C'est cette magie furtive, souterraine, qui séduit. »[13]
  • Dans les Cahiers du cinéma, pour Thierry Méranger « La force du film, schizophrène, mal aimable et fascinant, est de se tenir encore plus près de Vian qu’on aurait pu l’imaginer. »[14]

Critiques nuancées

  • Dans L'Express, Eric Libiot décrit Gondry « attaché à bricoler des images pour décaler le cours des choses, et réaliser, à partir d'un drame amoureux, une jonglerie visuelle dont chacun ferait son miel secret. [...] Mais cette Écume des jours fonctionne surtout grâce à un bricolage génial et gondriesque (gondrique?, gondriule?) -décors mouvants, jambes qui s'allongent, chaussures marchant seules, pianocktail, tourne-disque à main, voiture-nuage -, qui tient lieu de parti pris esthétique, narratif, dramatique, formel, et finalement un peu formol. A force de clous, de cales et de vis, le film se montre de guingois et peine à trouver sa juste place. Il en fait trop, s'épuise, s'étire, s'ennuie, enchaîne les idées par peur d'en manquer, puis meurt à cause d'un nénuphar qui, lui, n'a jamais eu le temps de s'épanouir. »[15]

Critiques négatives

  • Dans Le Monde, Thomas Sotinel déplore que « L'Ecume des jours [...] lit le roman de Vian avec un enthousiasme qui n'est pas toujours communicatif. [...] On dirait que le film épuise toute son énergie à la construction d'un monde qui ne fait plus beaucoup de place à ses habitants. »[16]
  • Dans Elle, Philippe Trétiack trouve que « Michel Gondry a tiré un film qui est d'abord un tsunami d'images, de clips de pubs qui séduisent et enchantent puis finissent par noyer le spectateur. Dommage. »[17]
  • Dans Le Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau trouve que « Tout cela sent l'effort et le réchauffé [...] mais pour ne pas trouver ça niais, peut-être convient-il de n'avoir pas atteint encore les 13 ou 14 ans, bref d'avoir l'âge des lecteurs de L'Écume des Jours, qui est aussi celui qu'il plaît à Gondry de donner à croire qu'il ne l'a pas dépassé. »[18]
  • Dans Marianne, Danièle Heymann conclut : « Il faut se rendre à l'évidence, dans la version Gondry du livre que nous avons tant aimé ne demeure que l'écume... »[19]
  • Dans Libération, Didier Péron intitule son article L'enclume des jours : « Si Gondry trouve des traductions bricolées aux images de Vian, s'il sature chaque plan d'idées, d'astuces, de surprises, de gadgets et de changements d'échelle, il ne peut jamais surmonter l'écueil d'un casting problématique [...]. Le règne des agents sur le cinéma français [...] s’illustre ici dans le blindage absurde du moindre recoin du film par des têtes d'affiche que plus grand monde n'a spécialement envie de voir en peinture. [...] La mise en scène ne parvient jamais en réalité à amalgamer ces acteurs à la pâte bizarre de l’imaginaire Gondry. Ils sont comme des corps investis de la seule poésie de leur notoriété et de la cote d’amour que leur prêtent les producteurs. [...] Difficile de fabriquer de l'idéal avec ce genre d'ingrédients. »[20].
  • Dans Les Inrockuptibles, Serge Kaganski est sans appel en titrant sa critique “L’Écume des jours”, une adaptation ratée avec en sous-titre « Saturée d’effets visuels en surface, jamais émouvante sur le fond, l’adaptation ratée du classique de Boris Vian. », et dénonce « le trop-plein de rétro et le trop-plein d’épate visuelle ». Il décrit : « Sur le papier, un événement. Un livre patrimonial, qui n’est certes pas un grand roman mais la lecture obligée de tout ado français depuis plusieurs générations, écrit par le Beigbeder ou le Manœuvre de l’ère jazzy Saint-Germain-des-Prés. Un casting [...] bankable [...]. Aux manettes, le réalisateur français le plus hollywoodien-virtuose-techno-chouchou médiatique, abonné au buzz. Tout cela faisait beaucoup pour un seul film et, après avoir vu le résultat sur l’écran, voilà notre sympathique et cher Michel Gondry mûr à point pour le proverbial retour de bâton. » Selon lui, les personnages sont « réduits à des figurines, écrasés par la débauche d’effets spéciaux et de friandises visuelles qui saturent chaque centimètre carré de l’écran et chaque minute du film ». Il conclut « L’orgie visuelle déployée par Gondry n’est pas une écume mais une vague, un puissant rouleau qui engloutit tout (acteurs, personnages, émotions, spectateurs…) et nous laisse sur le sable, étourdi et hagard. »[21].
  • Dans Télérama, Frédéric Strauss se lamente : « On pouvait se réjouir que l'imaginatif Gondry se mette au service de l'imaginaire de Vian. Mais c'est l'inverse qui se produit. L'univers de l'écrivain ne semble là que pour justifier les fantaisies d'un cinéaste qui en rajoute dans le farfelu bricolé, jusqu'à étouffer L'Écume des jours sous un amas de trouvailles bordélique. La signature de Gondry vampirise tout. Son art des petits mécanismes merveilleux sombre dans un systématisme qui tue la poésie en la produisant à la chaîne. [...] C'est plutôt laid et ça ne produit pas de magie. A rendre vivants les moindres objets, le cinéaste en oublie ce qui vit : les acteurs ; qu'il intègre à ses installations, comme des jouets sur son manège. [...] les comédiens ne semblent là que pour leur valeur marchande. A eux d'attirer le public. [...] Mauvaise donne. »[13].

Distinctions

Récompenses

Nominations

Autour du tournage

  • Charlotte Pouch a réalisé un documentaire sur le tournage, Dans le dos de Gondry, présent sur le DVD et bien distinct du making of.
  • On y apprend notamment que c'est Jacques Dutronc qui devait jouer le Docteur Mangemanche. Il est finalement indisponible pour le tournage et Michel Gondry décide de le remplacer lui-même.

Notes et références

Liens externes