Jean-Pierre Rassam

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Jean-Pierre Rassam
Naissance
Beyrouth (Liban)
Nationalité Drapeau de la France Française
Drapeau du Liban Libanaise
Décès (à 43 ans)
7e arrondissement de Paris (France)
Profession Producteur de cinéma
Films notables Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
La Grande Bouffe
Lancelot du Lac
Tess

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Jean-Pierre Rassam est un producteur de cinéma français né le à Beyrouth (Liban) et mort le dans le 7e arrondissement de Paris.

Il fait partie des grands producteurs aventuriers de la création comme Raoul Lévy, Paulo Branco ou Gérard Lebovici. Jean-Jacques Schuhl a tracé son portrait fictionnalisé dans son roman Ingrid Caven.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Rassam naît le à Beyrouth[1], de Thomas Joseph Rassam, diplomate[2] issu d'une famille chrétienne de la bourgeoisie syrienne[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9], et de Virginie Jambart[10].

Il arrive en France à l'âge de 8 ans[11].

Il étudie à Sciences-Po Paris au début des années 1960, avant de se lancer dans la production de films.

Carrière[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Rassam se choisit un exemple et un mentor, Barbet Schroeder, qui vient de fonder en 1964 avec Éric Rohmer la société des Films du Losange. Barbet Schroeder témoigne de cette époque : « Quand je l'ai rencontré, il avait vingt-deux ans, et déjà une idée fixe : produire des films. On s'est vu durant les années 1960, où il était un brillant rêveur. La décennie suivante, c'était une autre ambiance : il avait réussi et était entouré de personnages assez atteints qui vivaient avec lui et à ses frais au Plaza Athénée »[réf. nécessaire].

Il s'ensuit dix ans de succès en tant que producteur indépendant. Il travaille avec Jean-Luc Godard, produit Tout va bien et Ici et ailleurs, tous les films de son ami Jean Yanne (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris), Marco Ferreri (La Grande Bouffe, Touche pas à la femme blanche !), Robert Bresson (Lancelot du lac) et Roman Polanski (Tess)[6].

Au sommet de sa gloire, en 1974, il veut racheter la société Gaumont, mais la transaction n'aboutit pas. À la suite de cet échec et des gouffres financiers que sont la production de Lancelot du Lac et Touche pas à la femme blanche, il devient dépressif et dépendant aux drogues et à l'alcool[12]. Il revient en 1984 comme producteur exécutif du film Le Bon Roi Dagobert de Dino Risi avec Coluche, Michel Serrault, Ugo Tognazzi et sa compagne, Carole Bouquet.

Affaire des écoutes de l'Élysée[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Affaire des écoutes de l'Élysée.

Entre janvier et , les deux lignes téléphoniques du domicile parisien de l'actrice Carole Bouquet sont placées sur écoute, durant l'affaire des écoutes de l'Élysée, sous le premier septennat de François Mitterrand. En réalité, les écoutes visent Jean-Pierre Rassam, son compagnon de l'époque. Selon Christian Prouteau, responsable de la cellule antiterroriste de l'Élysée à l'époque, le motif des écoutes de Rassam aurait été ses liens supposés avec les régimes algérien et libyen[13],[14]. Selon les membres de la cellule antiterroriste, Jean-Pierre Rassam aurait entretenu des liens douteux avec le président algérien Chadli Bendjedid et le président libyen colonel Kadhafi, et il aurait été un correspondant de la DST[15].

Vie privée et famille[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Rassam a vécu dans une suite du Plaza Athénée durant de nombreuses années. Il a été le compagnon de l'actrice Carole Bouquet[1] avec qui il a eu un fils, Dimitri Rassam[16],[1], devenu lui aussi producteur de films. Beau-frère du cinéaste et producteur Claude Berri (qui était marié à sa sœur, Anne-Marie Rassam), il était ainsi l'oncle de Thomas Langmann et Julien Rassam. Il était aussi le frère du producteur Paul Rassam.

Lors du procès des écoutes téléphoniques de l'Élysée, qui s'est tenu en janvier 2005, sa compagne Carole Bouquet, avec qui il a vécu les sept dernières années de sa vie, le décrit comme un « homme immensément drôle » mais « fragile, sous l'emprise de l'héroïne, dont il essayait de se délivrer »[15].

Mort[modifier | modifier le code]

Épuisé, Jean-Pierre Rassam meurt d'une crise cardiaque[1] le 28 janvier 1985 en son domicile du 6, avenue de La Motte-Picquet à Paris 7e[10],[1], par suite de consommation de médicaments qu'il prend pour décrocher de l'héroïne[4]. L'autopsie conclut à un empoisonnement au Binoctal, un barbiturique[11]. En , dans Vanity Fair[17], Carole Bouquet conteste la version du suicide : « Ni suicide ni overdose comme on l'a dit, on a raconté beaucoup de choses fausses. C'est un accident, ce qui s'est passé. Il ne se ménageait pas, prenait du Gardenal pour se protéger des dégâts de l'héroïne. Mais après des années d'excès, le corps réclame sa dette ».

Il est inhumé au cimetière de Montfort-l'Amaury dans une sépulture où viendront le rejoindre sa sœur Anne-Marie, ancienne épouse de Claude Berri, et leur fils, l'acteur Julien Rassam.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Dans la culture[modifier | modifier le code]

L'écrivain Jean-Jacques Schuhl évoque Jean-Pierre Rassam à travers la figure de Mazar dans ses romans Ingrid Caven et Entrée des fantômes[18].

Christophe Donner en fait le personnage principal de son roman Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive (Grasset, 2014) https://www.lemonde.fr/livres/article/2014/08/20/extrait_4474022_3260.html


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ a b c d et e LES GENS DU CINEMA, « Fiche de Jean-Pierre Rassam », sur www.lesgensducinema.com (consulté le )
  2. ↑ « Les origines libanaises (et torturées) de Thomas Langmann, producteur de The Artist », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  3. ↑ Encyclopædia Universalis, « JEAN-PIERRE RASSAM », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. ↑ a et b Jacques Morice, « Jean-Pierre Rassam, le nabab du Plaza », sur Télérama, (consulté le )
  5. ↑ « rolls royce 2019 price » [archive du date non précisée], sur carradori.eu (consulté le )
  6. ↑ a et b « Jean-Pierre Rassam », sur Evene.fr, (consulté le )
  7. ↑ Marie Nimier, Nos ancêtres les Bougnoules, Editions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-14577-1, lire en ligne)
  8. ↑ Philippe Azoury, « Rassam, in memoriam », sur Libération (consulté le )
  9. ↑ Abdallah Naaman, Histoire des Orientaux de France du Ier au XXe siècle, Ellipses, (ISBN 978-2-7298-1405-2, lire en ligne)
  10. ↑ a et b « Archives en ligne de Paris, 7e arrondissement, année 1985, acte de décès numéro 86 de Jean-Pierre Rassam, cote 7D 293, vue 10/31 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  11. ↑ a et b « Les origines libanaises (et torturées) de Thomas Langmann, producteur de "The Artist" » [archive du ], sur phenixblanc.net, (consulté le )
  12. ↑ Mathias Rubin, Rassam le magnifique, Flammarion, , p. 251-255
  13. ↑ Renaud Lecadre, « Des écoutes sans queue ni tête », sur Libération.fr, (consulté le )
  14. ↑ « Carole Bouquet victime des écoutes de l'Elysée » Accès payant, sur LExpress.fr, (consulté le )
  15. ↑ a et b « Carole Bouquet blessée d'avoir été écoutée », Le Figaro, 27 janvier 2005, p. 10
  16. ↑ Samya Yakoubaly, « Carole Bouquet : Son amour pour Jean-Pierre Rassam, défunt père de son fils aîné », sur purepeople.com, (consulté le )
  17. ↑ « Carole Bouquet : amours, drames, Rassam, Depardieu, Mitterrand... », sur www.journaldesfemmes.fr (consulté le )
  18. ↑ Josyane Savigneau, « Jean-Jacques Schuhl : Une espèce d'histoire, et un peu de mon histoire », Le Monde des livres,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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