Jean-Baptiste Delafosse

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Jean-Baptiste Delafosse
Jean-Baptiste Delafosse, Vue des tentes turques au parc Monceau, d'après Carmontelle
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean-Baptiste Joseph Delafosse
Nationalité
Française
Activité
Autres informations
Maître

Jean-Baptiste Delafosse est un graveur d'interprétation et de cartographie (eau-forte et burin), également pasteliste, éditeur et marchand d'estampes français né à Paris en 1721, mort à Paris, où il était installé au 10, rue Bonaparte, en 1806.

Une ambiguïté demeure dans le fait que la Bibliothèque nationale de France propose sous son nom deux séries de données, l'une à propos d'un nommé Jean-Baptiste Delafosse (17..-1775), l'autre à propos d'un second (1721-1806). On trouve la première proposition de dates dans le dictionnaire Bénézit, la seconde chez Neil Jeffares qui semble s'être mieux approché des archives familiales, paroissiales ou notariales puisqu'il évoque le mariage de Jean-Baptiste Delafosse avec Marie-Louise-Pacifique Dervin (?-1812)[2] et la naissance de leur fille Marie-Nicole en 1762. La seule vigilance homonymique à laquelle invitent Roger Portalis et Henri Beraldi, qui citent une lettre écrite par Jean-Claude Richard de Saint-Non en 1779 et restituant un Jean-Baptiste Delafosse toujours très actif[3], concerne Jean-Charles Delafosse (1734-1789), dessinateur et graveur d'ornements mobiliers et architecturaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Delafosse est élève d'Étienne Fessard.

Entre les noms de François-Philippe Charpentier et de Jean-Baptiste Le Prince, celui de Jean-Baptiste Delafosse demeure lié, autour de 1765, aux recherches sur le procédé encore nouveau et confidentiel de l'aquatinte, la méthode inédite qu'il expérimente consistant à déposer de la poudre de colophane sur une plaque de cuivre chauffée pour favoriser l'adhésion du colophane. Delafosse grave ensuite la plaque dans l'acide afin de créer une surface rugueuse qui capture l'encre et fournit les zones tonales à l'impression.

Jean-Baptiste Delafosse est en 1771 l'inventeur des crayons de mine de plomb gradués : ainsi que l'explique François Courboin, « il substitue au graphite naturel qu'on tirait alors d'Angleterre la mine de plomb broyée et présentant différents degrés de dureté ; ses crayons, soumis à l'examen de l'Académie royale de peinture et de sculpture, obtinrent une approbation flatteuse[4], après un rapport particulièrement favorable d'Augustin Pajou, Jean-Jacques Bachelier, Jean-Baptiste Le Prince et Charles-Nicolas Cochin »[5].

Bruno Neveu voit dans le Voyage pittoresque ou description des royaumes de Naples et de Sicile de l'abbé de Saint-Nom, édité par Jean-Baptiste Delafosse à partir de 1781 et pour lequel l'abbé a acquis auprès de notre artiste une formation de graveur, « la plus ambitieuse, la plus réussie du reste, de ces tentatives pour décrire, à l'usage des gens du monde mais avec une rigoureuse fidélité, les paysages et les monuments de ce Sud inépuisable ». L'ouvrage, dédié à la Reine Marie-Antoinette, « a réuni les talents d'écrivains et d'artistes comme l'abbé de Saint-Non, Vivant Denon, Jean-Honoré Fragonard, Louis-Jean Desprez, Augustin de Saint-Aubin, en un mot le XVIIIe siècle le plus vivace ». Les cinq volumes, parus chez Jean-Baptiste Delafosse de 1781 à 1786, constituent « une réussite presque parfaite de typographie et de gravure, non seulement par les eaux-fortes des planches, mais par les bandeaux, fleurons, culs-de-lampe du texte, pour la plupart gravés par Saint-Nom lui-même »[6].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Delafosse, La malheureuse famille Calas, d'après Carmontelle, 1765

Pastels[modifier | modifier le code]

  • Portrait de Marie-Nicole Delafosse, fille de l'artiste (collection Jean Bonna)[7].
  • Jeune écolier.

Artistes interprétés[modifier | modifier le code]

Trois gravures d'après Carmontelle (« portraits généralement de profil et d'une ressemblance très fidèle »[3]) :

Contributions bibliophiliques[modifier | modifier le code]

Les beaux-arts réduits à un même principe, 1746
Jean-Baptiste Delafosse, Henri Philippe de Chauvelin, d'après Carmontelle
Jean-Baptiste Delafosse, Claude Guillaume Lambert, d'après Carmontelle
Jean-Baptiste Delafosse, Arquebusiers de Grassin, infanterie, d'après Philibert-Benoît de La Rue
Jean-Baptiste Delafosse, Histoire de Tom Jones, enfant trouvé d'après Hubert-François Gravelot
  • François-Marie Blondel, Fêtes données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin, les 23 et , frontispice gravé par Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, Paris, 1745[13].
  • Abbé Charles Batteux, Les beaux-arts réduits à un même principe, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, chez Durand, libraire rue Saint-Jacques (imprimerie de Charles-Jean-Baptiste Delespine), 1746[14].
  • Jean le Rond D'Alembert, Réflexions sur la cause générale des vents - Pièce qui a remporté le prix proposé par l'Académie royale des sciences de Berlin pour l'année 1746, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, chez David l'Aîné, 1747.
  • Cardinal Melchior de Polignac, L'Anti-Lucrèce, poème sur la religion naturelle, 10 bandeaux et 5 culs-de-lampe par Pierre-François Tardieu et Jean-Baptiste Delafosse, Desaint et Saillant, Paris, 1749[15].
  • Étienne Pavillon, Œuvres, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, chez Charles-Hugues Le Fèvre de Saint-Marc, 1750.
  • Charles Pinot Duclos, Considérations sur les mœurs de ce siècle, frontispice gravé par Jean-Baptiste Delafosse d'après Hubert-François Gravelot, vignette de titre et bandeau gravé par Jean Massard, chez Prault et fils, Paris, 1751 (réédité en 1764).
  • Érasme, L'éloge de la Folie, traduit du latin d'Érasme par Nicolas Gueudeville, édition revue et corrigée sur le texte de l'édition de Bâle, ornée de nouvelles figures, avec des notes, figures gravées d'après Charles Eisen par Pierre-François Tardieu, Jacques-Nicolas Tardieu, Noël Le Mire, Jean-Baptiste Delafosse, Louis Legrand, Jean-Jacques Flipart, Jacques Aliamet et Jacques-Jean Pasquier, chez Jean-Augustin Grangé, Jacques-François Mérigot, Charles II Robustel et Jean-Noël Le Loup, 1751.
  • Henry Fielding, Histoire de Tom Jones, enfant trouvé, gravures de Pierre-Alexandre Aveline, Jean-Baptiste Delafosse, Étienne Fessard, Jacques-Jean Pasquier d'après Hubert-François Gravelot, chez Jacques Rolin, 1751.
  • Samuel Richardson, Lettres anglaises, ou histoire de Miss Clarisse Harlowe, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, Nourse, libraire à Londres, 1751.
  • Abbé J.-F. de La Baume-Desdossat, La Christiade ou le Paradis reconquis, pour servir de suite au Paradis perdu de Milton, gravures de Jean-Baptiste Delafosse et Noël Le Mire d'après Charles Eisen, chez Vase, Bruxelles, 1753.
  • Abbé Charles Batteux, Cours de belles lettres ou principes de la littérature, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, Eisen, Desaint et Saillant-Durand, 1753.
  • Joseph-Louis Vincens de Mauléon de Causans, Éclaircissements sur le péché originel, gravure de Jean-Baptiste Delafosse d'après Hubert-François Gravelot, C. Marteau, Cologne, 1755.
  • Jean de La Fontaine, Contes et nouvelles en vers, gravures de Joseph de Longueil, Noël Le Mire, Jean-Jacques Le Veau, Jacques Aliamet, Jean-Baptiste Delafosse, Jean-Charles Baquoy, Jean-Jacques Flipart, Louis-Simon Lempereur, Jean Ouvrier, Étienne Ficquet, chez Joseph-Gérard Barbou, 1762[16].
  • William Walsh, L'hôpital des fous, gravures de Jean-Baptiste Delafosse d'après Charles Eisen, imprimerie de Sébastien Jorry, Paris, 1765.
  • Étienne-Claude Marivetz, Physique du monde, dédiée au Roi, 6 volumes, François-Augustin Quillau imprimeur, 1780-1786.
  • Didier Robert de Vaugondy, Atlas d'étude - Introduction à la géographie : cartes des diverses positions de la sphère, des systèmes de l'univers, des planètes, des éclipses, cartes gravées par Jean-Baptiste Delafosse, chez C.-F. Delamarche, géographe à Paris, 1791[17].

Cartographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville, Première partie de la carte d'Asie contenant la Turquie, l'Arabie, la Perse, l'Inde en deçà du Gange et de la Tartarie, ce qui est limitrophe de la Perse et de l'Inde, co-gravée avec Guillaume-Nicolas Delahaye, 1751[18].
  • Jean-Baptiste Delafosse, Mappemonde ou description du globe terrestre, assujettie aux observations astronomiques par le Sieur Delafosse, géographe, avec Privilège du Roi, 1779.
  • Jean-Baptiste Delafosse, Carte des provinces d'Anjou et de Touraine dressée suivant les nouvelles observations de MM. de l'Académie royale des sciences, 1780.
  • Jean-Baptiste Delafosse, Carte d'Italie divisée en ses différents états, dressée sur les mémoires les plus récents, 1780.

Édition[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Richard de Saint-Non, Voyage pittoresque ou description des royaumes de Naples et de Sicile, cinq volumes, chez Jean-Baptiste Delafosse, 1780-1786[6].

Élèves en gravure[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Richard de Saint-Non.

Expositions[modifier | modifier le code]

Musées et collections publiques[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

Irlande[modifier | modifier le code]

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Suisse[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Paris, État civil reconstitué, vue 25/51.
  2. Archives nationales, « Inventaire après décès de Jean-Baptiste Joseph Delafosse et de son épouse Marie-Louis-Pacifique Dervin, demeurant rue Bonaparte, n°10 », Minutes et répertoires du notaire Louis-Alexandre Chiboust, 1812.
  3. a b et c Roger Portalis et Henri Béraldi, Les graveurs du XVIIIe siècle, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1880?
  4. Académie royale de peinture et de sculpture, Procès-verbaux, 3 août 1771, livre VII; page 80f (Bibliothèque nationale de France).
  5. François Courboin, L'estampe française - Graveurs et marchands, Librairie d'art et d'histoire, 1914.
  6. a et b Bruno Neveu, « Le voyage de l'abbé de Saint-Non dans l'Italie du Sud », Journal des savants, octobre 1973, vol.4, n°1, )pages 295-300
  7. Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Unicorn Press, 2006.
  8. a et b Metropolitan Museum of Art, Jean-Baptiste Delafosse dans les collections
  9. a et b British Museum, Jean Baptiste Delafosse dans les collections
  10. a b c et d National Gallery of Art, Jean Baptiste Delafosse dans les collections
  11. a et b Clark Art Institute, Jean-Baptiste Delafosse dans les collections
  12. Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France, Croates, infanterie
  13. a et b Institut national d'histoire de l'art, Jean-Baptiste Delafosse dans les collections
  14. Charles Batteux, Les beaux-arts réduits à un même principe, exemplaire en ligne
  15. a et b Musée des beaux-arts de Boston, L'Anti-Lucrèce de Melchior de Polignac
  16. a et b Musée des beaux-arts de Boston, Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine
  17. a et b Bibliothèque du Congrès, Atlas d'étudede Didier Robert de Vaugondy
  18. Bibliothèque numérique mondiale, Première partie de la carte d'Asie de Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville
  19. Musée Carnavalet, La malheureuse famille Calas
  20. Musée Carnavalet, Jean-Baptiste Brizard, pensionnaire du Roi
  21. Veste Coburg, Jean Boussard, haleur du port de Dieppe
  22. LWL-Museum für Kunst und Kultur, Jean-Baptiste Delafosse dans les collections
  23. Fogg Art Museum, Jean-Baptiste Delafosse dans les collections

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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