Jean-Antoine Houdon

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Jean-Antoine Houdon
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
Lieux de travail
Conjoint
Marie-Ange-Cécile Langlois (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Sabine Houdon (d)
Claudine Houdon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Distinction
Œuvres principales

Jean-Antoine Houdon né le à Versailles et mort le à Paris est un sculpteur français.

Il est l'un des plus importants sculpteurs du XVIIIe siècle. Réputé pour le rendu réaliste de ses œuvres, habile non seulement dans le travail en marbre, Houdon avait aussi un talent et aptitude pour façonner la terre, le plâtre et le bronze. On l'appelle souvent « le sculpteur des Lumières ».

Biographie

Sa mère était peintre et Jean-Antoine Houdon lui ressemblait beaucoup. Quant à son père, il était concierge à l'Académie royale de peinture et de sculpture à Paris.

Après l'Académie, Houdon obtient en 1761 la bourse rétribuant le prix de Rome. Il arrive à Rome lorsque le classicisme florissant commence à détrôner le berninisme. Houdon étudie les œuvres de l'Antiquité et les artistes de la Renaissance comme Michel-Ange. Il apprend rapidement à combiner le réalisme avec l'idéalisme grec. Il séjourne à Rome de 1764 à 1768, date à laquelle il revient à Paris. L'Écorché, sculpté en 1767 avant son retour à Paris, est son premier succès. Houdon s'intéresse vivement à l'anatomie du corps humain et veut que ses œuvres soient fidèles à la nature.

En 1771, il devient membre de l'Académie royale, où il est nommé professeur le , succédant à Pierre Julien. Son successeur sera Charles Dupaty en 1823[1]. Il se marie en 1786 avec Marie-Ange-Cécile Langlois et a trois filles qui lui servent plusieurs fois de modèles.

George Washington, Richmond, Capitole de l'État de Virginie.

Houdon fait partie d'une loge maçonnique, les Neuf Sœurs, qui a soutenu la jeune république américaine. Il y côtoie Benjamin Franklin, et lorsque celui-ci retourne en Amérique, fait la connaissance de son remplaçant, Thomas Jefferson, qui lui commande un buste et le persuade de faire une statue de George Washington. En 1785, « appelé par l'État de Virginie pour fixer les traits de Washington », Houdon traverse l'Atlantique et passe plusieurs semaines à Mount Vernon. Une des statues de Washington se trouve aujourd'hui au capitole de Richmond. Houdon est un des rares artistes européens de son temps à avoir fait le voyage en Amérique du Nord.

Peu après être retourné à Paris en 1788, Houdon présente au Salon des statues mythologiques et allégoriques, notamment une Diane et une Baigneuse (New York, Metropolitan Museum of Art). Parmi ses bustes exposés au Salon, on peut mentionner ceux de La Fayette, de Benjamin Franklin, d'Honoré de Mirabeau, de Jacques Necker, et de Jean Sylvain Bailly.

En 1795, sous le Directoire, Houdon est nommé membre de l'Institut. Lorsqu'il prend sa retraite en 1814, il aura successivement travaillé sous Louis XVI, sous la Révolution française et sous l'Empire.

Le portraitiste

Le Marquis de Miromesnil (1775), Londres, Victoria and Albert Museum.

Houdon est principalement connu comme portraitiste. Ses portraits sont extrêmement précis et vivants et de nombreuses personnalités de son temps posent pour lui. On lui doit les bustes de la tsarine Catherine II de Russie et du philosophe Denis Diderot, quatre bustes différents de Voltaire, un buste posthume de Jean-Jacques Rousseau ainsi qu'un buste de Cagliostro. Le réalisme du rendu des yeux de ses portraits est célèbre et Melchior Grimm, frappé par le jeu de la lumière et l'expressivité de leurs regards, remarquait que : « Houdon était peut-être le premier sculpteur qui ait su modeler les yeux »[réf. nécessaire].

On peut encore citer ses portraits de Voltaire (en buste, en pied au Panthéon de Paris, ou assis au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg), de la comédienne Sophie Arnould, de Molière, de Napoléon Bonaparte, ainsi que ceux de plusieurs grands hommes américains : outre celui de Washington déjà évoqué, de Robert Fulton, Benjamin Franklin ou Thomas Jefferson.

Il est nommé chevalier de l'Empire le [2].

Jean-Antoine Houdon continue à sculpter jusqu'à sa mort. Selon lui : « C'est la nature dans toute sa noblesse, sa parfaite santé que nous recherchons, ou sinon, nous ne sommes que de chétifs imitateurs »[réf. nécessaire].

Les Écorchés

L'écorché bras replié sur la tête, Montpellier, musée Fabre.

Chef-d'œuvre[3] du sculpteur qui se passionne pour l'anatomie, l’Écorché, bras droit tendu devant de 1766-1767, et sa variante, l’Écorché, le bras replié au-dessus de la tête[4], restent aujourd'hui des modèles de référence dans l'apprentissage de l'anatomie artistique.

La Frileuse (ou L'hiver) et L'Été

Pendant de la statue de L'Été (1785, Montpellier, musée Fabre), L'Hiver, dit aussi La Frileuse, fut un grand succès d'édition en bronze. L'esquisse en terre cuite (1781) et la statue en marbre (1783) sont conservées au musée Fabre[5].

Œuvres dans les collections publiques

Louis Léopold Boilly, L'Atelier de Houdon (vers 1804), Paris, musée des Arts décoratifs.
Allemagne
États-Unis
France
Italie
Au Portugal
Royaume-Uni
Russie
Suisse

Élèves

Hommages

Tony Noël, Monument à Jean-Antoine Houdon (1891), Versailles.

Armoiries

Armes de chevalier de l'Empire : « D'azur au chevron cousu de gueules du tiers de l'écu, chargé du signe des chevaliers légionnaires, accompagné en chef, à dextre d'un croissant, à sénestre d'un arc et d'une flèche, le tout d'argent ; et en pointe d'un vieillard assis dans un fauteuil, le tout aussi d'argent. » Ces armes rappellent la statue de Voltaire assis dans un fauteuil, un des chefs-d'œuvre de l'artiste[2].

Notes et références

  1. Frédéric Chappey, « Les professeurs de l'École des beaux-arts (1794-1873) », in Romantisme, no 93, 1996, p. 95-101.
  2. a et b Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques, (lire en ligne).
  3. universalis.fr.
  4. « Écorché, le bras replié au-dessus de la tête », notice de la base Cat'zArts.
  5. Sur le même thème, Pierre Travaux a sculpté une Frileuse (1867) inspirée de celle de Houdon, également conservée au musée Fabre.
  6. (en) Hjorvardur Harvard Arnason, The Sculptures of Houdon, Londres, Phaidon, 1975, p. 41
  7. Référencé sur le site du musée, le buste en marbre est présenté comme appartenant à une collection privée à Londres dans la revue Grande Galerie - Le Journal du Louvre, n° 41, septembre-octobre-novembre 2017, p. 24.
  8. Notice sur citedulivre-aix.com.
  9. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  10. H.H. Arnason, op. cit., p. 67.
  11. H.H. Arnason, op. cit., p. 114.
  12. Collection permanente de la ville
  13. medecine.edu.umontpellier.fr.
  14. Notice no 2436, base Atlas, musée du Louvre.
  15. Notice no 16587, base Atlas, musée du Louvre.
  16. Acquisition par le musée le 16 mai 2017.
  17. Notice no 2482, base Atlas, musée du Louvre.
  18. Notice no 2454, base Atlas, musée du Louvre.
  19. Notice no 2429, base Atlas, musée du Louvre.
  20. Notice no 2499, base Atlas, musée du Louvre.
  21. Notice no 10744, base Atlas, musée du Louvre.
  22. Notice no 2428, base Atlas, musée du Louvre.
  23. Notice no 2432, base Atlas, musée du Louvre.
  24. Notice no 19107, base Atlas, musée du Louvre.
  25. Notice no 2537, base Atlas, musée du Louvre.
  26. Notice no 2452, base Atlas, musée du Louvre.
  27. Notice no 2456, base Atlas, musée du Louvre.
  28. Notice no 2509, base Atlas, musée du Louvre.
  29. Notice no 2477, base Atlas, musée du Louvre.
  30. Notice no 2434, base Atlas, musée du Louvre.
  31. H.H. Arnason, op. cit., p. 41.
  32. Notice no 2414, base Atlas, musée du Louvre.
  33. Notice no 2437, base Atlas, musée du Louvre.
  34. Notice no 524, base Atlas, musée du Louvre.
  35. Notice no 522, base Atlas, musée du Louvre.
  36. Notice no 4420, base Atlas, musée du Louvre.
  37. Notice no 2440, base Atlas, musée du Louvre.
  38. Le buste en marbre est à New York au Metropolitan Museum of Art.
  39. Notice no 2439, base Atlas, musée du Louvre.
  40. Notice no 2426, base Atlas, musée du Louvre.
  41. Notice no 28410, base Atlas, musée du Louvre.
  42. Notice no 2512, base Atlas, musée du Louvre.
  43. H.H. Arnason, op. cit., p. 15.
  44. latribunedelart.com.
  45. H.H. Arnason, op. cit., p. 40.
  46. (en) « Buste of Madame de Sérilly », sur wallacelive.wallacecollection.org.
  47. H.H. Arnason, op. cit., p. 24.

Annexes

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Bibliographie

  • Hjorvardur Harvard Arnason, Jean-Antoine Houdon. Le plus grand sculpteur français du XVIIIe siècle, Edita-Denoël, 1976. 292 p.
  • Valérie Roger, « Du portrait malgré lui à la grâce intemporelle du visage », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 2007 (mis en ligne le 13 juin 2008. Consulté le ).

Liens externes