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Grand-Bailliage d'Alsace

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Grand-Bailliage d'Alsace
(de) Reichslandvogtei im Elsass
(la) Praefectura imperialis Hagenoensis Alsatiae


(516 ans)

Description de cette image, également commentée ci-après
Grand-Bailliage incluant la ville impériale de Haguenau (orange), la forêt de Haguenau (rose) et les villages d'Empire (rouge)
Informations générales
Statut Bailliage du Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Chef-lieu Haguenau
Cercle impérial Cercle du Haut-Rhin
Histoire et événements
Création de l'institution par Rodolphe Ier du Saint-Empire pour administrer les biens impériaux en Alsace
Nomination d'un grand-bailli (Reichslandvogt) dont l'autorité s'étend également sur le Brisgau
Création de la Décapole, ligue de dix villes impériales placée sous l'autorité du grand-bailli par Charles IV
Mise en gage de l'institution aux comtes palatins du Rhin par Robert Ier
Rachat des droits sur l'institution par Ferdinand Ier
Décès du grand-bailli Léopold V d'Autriche-Tyrol qui n'est pas remplacé en raison de la guerre de Trente Ans
Attribution au Roi de France des droits de propriété sur les biens impériaux en Alsace (traités de Westphalie)
Nomination de Henri de Lorraine-Harcourt comme grand-bailli par Louis XIV
Édit créant officiellement la « Préfecture royale de Haguenau »
Révolution française et fin de l'institution
Reichslandvogt
(1er) - Otton III d'Ochsenstein
(Der) - Léopold V d'Autriche-Tyrol
Grand-bailli
(1er) - Henri de Lorraine-Harcourt
(Der) - Jacques Philippe de Choiseul-Stainville

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Grand-Bailliage d'Alsace (en allemand : Reichslandvogtei im Elsass), également appelé Grand-Bailliage de Haguenau (Reichslandvogtei Hagenau) est un bailliage du Saint-Empire romain entre et , puis du royaume de France jusqu'en .

Créée par Rodolphe Ier du Saint-Empire en , l'institution assure la liaison entre le souverain et les biens impériaux dans la plaine d'Alsace[1]. Établi à Haguenau, un grand-bailli représente l'autorité impériale et doit veiller à la protection de la forêt de Haguenau (Hagenauer Reichswald), des villages d'Empire et des villes d'Empire de la région[2],[3]. Charles IV donne à l'ensemble une unité administrative par la création en de la Décapole qui réunit les dix villes impériales sous la présidence du grand-bailli. À partir de les empereurs issus de la Maison de Habsbourg utilisent l'appellation « Grand-Bailliage d'Empire de Haguenau en Basse-Alsace » (en latin : praefectura imperialis Hagenoensis Alsatiae[4]) pour faire la distinction avec leurs territoires héréditaires en Haute-Alsace[5].

Au terme de la guerre de Trente Ans, par les paragraphes 73 et 74 du traité de paix signé à Münster le , l'empereur Ferdinand III, agissant tant en son nom que pour le Saint-Empire et la maison d'Autriche, cède le Grand-Bailliage à Louis XIV[6]. L'institution continue d'exister sous l'appellation « Préfecture royale de Haguenau » et sous l'autorité du Roi de France jusqu'à la Révolution française et la fin de l'Ancien Régime en .

Lors de son élection au trône du Saint-Empire en , Rodolphe Ier créé le Grand-Bailliage pour administrer les états impériaux qui disposent de l'immédiateté impériale dans la plaine d'Alsace : il s'agit des villages, des villes et des terres qui relèvent directement de son autorité et n'appartiennent à aucun autre seigneur. Le nouveau souverain souhaite ainsi « retrouver, recenser et confisquer » tous les biens impériaux après la disparition de la dynastie des Hohenstaufen et l'instabilité politique du Grand Interrègne[7]. L'objectif est de réaffirmer le pouvoir impérial et de contenir la convoitise du prince-évêque de Strasbourg et des autres seigneurs de la région sur ces territoires. L'administration est confiée à un bailli impérial (Reichslandvogt) résidant au château impérial de Haguenau. Rodolphe Ier confie cette charge à son neveu Othon III d’Ochsenstein en . Celui-ci nomme et révoque les officiers impériaux du Grand-Bailliage, perçoit les contributions dues à l’Empire et prend la tête des contingents militaires dont le souverain a ordonné la levée[8].

Haguenau devient ainsi le chef-lieu administratif des biens impériaux en Alsace[9]. Comme le grand-bailli y réside, Haguenau accueille la direction de la Décapole, la ligue formée par les dix villes impériales alsaciennes à partir de . Le souverain du Saint-Empire a la possibilité de mettre en gage son domaine et ses biens, à savoir de les offrir à des seigneurs locaux en garantie d'une dette ou d'un soutien au sein de l'Empire. Le Grand-Bailliage dépend ainsi des comtes palatins du Rhin entre et , puis entre et [10]. À cette date, l'empereur Ferdinand Ier réussit alors à réunir le Grand-Bailliage au pouvoir impérial[11].

Lorsque Léopold V d'Autriche-Tyrol décède en , les troubles de la guerre de Trente Ans ne permettent pas à l'empereur de nommer un nouveau bailli impérial. Les traités de Westphalie de accordent l'institution au royaume de France.

Composition

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Le Grand-Bailliage comprend alors les dix villes impériales membres de la Décapole, à savoir Haguenau, Colmar, Sélestat, Mulhouse, Obernai, Rosheim, Wissembourg, Kaysersberg, Munster et Turckheim. Les trois dernières ainsi que leurs dépendances forment depuis le bailliage impérial de Kaysersberg (Reichsvogtei zu Kaysersberg), subordonné au Grand-Bailliage. À cela s'ajoutent Seltz, entre et , ainsi que Landau à partir de .

Le Grand-Bailliage comprend également la forêt de Haguenau et ses villages d'Empire désignés sous les noms de « Pflege der Stadt Haguenau » ou « Reichspflege »[12]. Sont concernés les trente-cinq villages suivants : Batzendorf[13],[14], Bernolsheim[13],[15], Berstheim[13],[15], Bilwisheim[13],[16], Bitschhoffen[13],[17], Bossendorf[13],[18], Dangolsheim[13],[16], Eschbach[13],[17], Ettendorf[13],[19], Forstheim[13],[20], Grassendorf[13],[19], Gunstett[13],[21], Hegeney[13],[17], Hochstett[13],[22], Huttendorf[13],[17], Kindwiller[13],[19], Kriegsheim[13],[15], Kuttolsheim[13],[18], Lixhausen[13],[18], Mittelschaeffolsheim[13],[16], Mommenheim[13],[23], Morschwiller[13],[19], Mutzenhouse[24],[23], Niederschaeffolsheim[24],[15], Ringeldorf[24],[19], Rottelsheim[24],[15], Rumersheim[24],[25], Scherlenheim[24],[18], Soufflenheim[24],[21], Surbourg[24],[21], Uberach[24],[19], Wahlenheim[24],[15], La Walck[24],[17], Wingersheim[24],[18] et Wintershouse[24],[14].

Jusqu'en , l'institution comprend un autre village d'Empire : Hochfelden[26].

En , le Grand-Bailliage comprend cinq autres villages d'Empire qui en sont détachés par la suite[27] :

Grands-baillis

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Dès le , Louis XIV confie à Henri de Lorraine, comte d'Harcourt la charge d'administrer le Grand-Bailliage[29],[30], avant de confirmer sa nomination en [31]. En , à la suite de la démission du comte d'Harcourt, le roi confie l'institution au cardinal Mazarin, à titre de charge temporaire[32],[30]. À la suite de la démission de celui-ci en , le roi la confère au duc de Mazarin[33],[30]. Le , le baron de Montclar remplace temporairement le duc de Mazarin[32]. Celui-ci ne reprend sa charge de grand-bailli à la mort du baron de Montclar[34], le [35]. À la mort du duc de Mazarin en , la charge de grand-bailli passe, à titre de fief, à la maison de Châtillon[32],[30]. Le fief passe ensuite à la maison de Choiseul[32],[30]. À la mort du duc de Choiseul-Amboise le , le fief passe à son frère cadet, le maréchal-duc Jacques Philippe de Choiseul-Stainville[34],[32]. Il le conserve jusqu'à sa mort le .

Notes et références

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  1. Vogler 2009, p. 12
  2. Iehl 2000, p. 77
  3. Wunsch 1976, p. 64-78
  4. Hermes 1663, p. 574
  5. Wunsch 1976, p. 65
  6. Malettke 2003, p. 186
  7. Vogler 2009, p. 45
  8. Grasser et al. 2014, p. 31
  9. Barbey 1990, p. 209
  10. Bischoff 2020
  11. Wunsch 1976, p. 65-66
  12. Wunsch 1976, p. 66
  13. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Baquol et Ristelhuber 1864, p. 624, col. 1.
  14. a et b Schœpflin 1851, § 466, p. 559.
  15. a b c d e et f Schœpflin 1851, § 467, p. 560.
  16. a b et c Schœpflin 1851, § 468, p. 561.
  17. a b c d et e Schœpflin 1851, § 471, p. 562.
  18. a b c d et e Schœpflin 1851, § 469, p. 561.
  19. a b c d e et f Schœpflin 1851, § 470, p. 562.
  20. Schœpflin 1851, § 471, p. 562-563.
  21. a b et c Schœpflin 1851, § 471, p. 563.
  22. Schœpflin 1851, § 466, p. 559-560.
  23. a et b Schœpflin 1851, § 468, p. 560.
  24. a b c d e f g h i j k l et m Baquol et Ristelhuber 1864, p. 624, col. 2.
  25. Schœpflin 1851, § 468, p. 560-561.
  26. Schœpflin 1851, § 473, p. 564-565.
  27. a et b Schœpflin 1851, § 472, p. 563.
  28. a et b Schœpflin 1851, § 472, p. 564.
  29. Spach 1856, p. 15.
  30. a b c d et e Spach 1863, p. 5.
  31. Vogler 2009, p. 65
  32. a b c d et e Spach 1856, p. 16.
  33. Köbler 2007, p. 245, col. 2
  34. a et b Schœpflin 1852, § 280, p. 578.
  35. Lazerme de Règnes 1977, p. 185

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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