Famille de Montgommery

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Famille de Montgommery
Image illustrative de l’article Famille de Montgommery
Armes de la famille.

Blasonnement D'azur, au lion d’or armé & lampassé d’argent
Période XIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau du Duché de Normandie Duché de Normandie
Fonctions militaires Seigneur de Bellême
Comte d'Alençon
Comte de Ponthieu
Fonctions ecclésiastiques Abbesse d'Almenêches

La famille de Montgommery (ou Montgomery, Montgomeri) est une famille normande originaire du Calvados (fief de Montgommery dans les communes de Saint-Germain-de-Montgommery et de Sainte-Foy-de-Montgommery).

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'origine du nom pourrait être hébraïque avant d'être scandinave. Gomer, serait l'un des fils de Japhet, troisième fils de Noé[1]. [ D'après wikipédia, Gomery vient de guma « homme » et rik « puissance », il serait bon d'indiquer aussi cette étymologie]

Histoire[modifier | modifier le code]

Lors de la conquête de la Normandie, un fidèle compagnon d'armes de Rolf le Marcheur à son baptême en 912, se serait appelé Gomer[2]. Cependant les Montgomery ne sont pas nommés dans le partage des fiefs de la Normandie entre Rollon et ses fidèles[1].

Le nom apparaît après la concession en 933 à Guillaume Longue-Épée de la « Terre des Bretons »[note 1], par le roi Raoul, où les Montgomery sont en possession de biens dans le Nord-Cotentin, ce qui pourrait laisser supposer une origine franque.

Le premier personnage attesté est Roger Ier de Montgommery, dit Gomer († v. 1040), qui fait partie de l'entourage du duc de Normandie Robert le Magnifique[4]. Son fils Roger II de Montgomery († 1094), accompagna Guillaume duc de Normandie en Angleterre en 1066 avec un contingent. Pour son service rendu, il reçut en plus des terres, le titre de comte de Shrewsbury. La puissance de Roger II est d'autant plus importante qu'il s'est allié matrimonialement avec la famille de Bellême (Roger épouse vers 1050 Mabile de Bellême († 1077), puis leur fils Robert II épouse Agnès de Ponthieu, fille du comte Guy), ce qui permit, à lui et à son fils, d'acquérir les titres de seigneur de Bellême, de comte d'Alençon et de Ponthieu.

À la mort de Roger II en 1094, les Gallois profitèrent d'une conjonction d'événements favorables pour reprendre aux Montgommery toutes leurs conquêtes au Pays de Galles, et dévaster le Shropshire[9]. Seul le château de Pembroke résista.

Membres remarquables[modifier | modifier le code]

  • Roger Ier († v. 1040), se voit nommer vicomte d'Hiémois par le duc Robert le Magnifique. Il s'enrichit principalement en dépouillant l'Église de ses terres. Après la mort du duc, en 1035, il est exilé à la cour de France, probablement après s'être rebellé.
  • Guillaume († apr. 1040[10]), assassin du sénéchal Osbern de Crépon, alors que celui-ci était l'un des gardiens du duc Guillaume de Normandie pendant sa minorité[11],[10]. Il est lui-même assassiné par le prévôt Barnon de Glos, par vengeance[12].
  • Roger II (° av. 1034-1094), épouse dame de Bellême, comte d'Alençon et de Ponthieu.
  • Robert II de Bellême († v. 1130).
  • Hugues ( 1098), hérite de son père la plupart de ses terres anglaises et galloises, et lui succède comme comte de Shrewsbury en 1094[13]. Il passe les dernières années de sa vie à combattre au Pays de Galles[13]. Il est tué en 1098 à Anglesey lors d'un raid norvégien[13].
  • Roger le Poitevin († v. 1122/1140), seigneur d'Eye et Lancastre en Angleterre. Il n'hérite d'aucune des terres familiales. Avant 1086, il épouse Almodis, fille d'Aldebert II, comte de la Marche, et sœur et héritière de Boson III, son frère célibataire et sans descendance. Il devint finalement comte de la Marche en droit de sa femme. Quelque temps avant la rédaction du Domesday Book en 1086, il acquiert, probablement grâce à l'influence de son père, un grand domaine en Angleterre, avec des terres dans les comtés de Yorkshire, Lincolnshire, Est-Anglie et autres. La partie principale de l'honneur était entre ce qui était appelé alors inter Mersam et Ripam, c'est-à-dire entre la Mersey et la Ribble. Ce territoire est aujourd'hui connu comme le Lancashire, et on appela a posteriori ses possessions l'honneur de Lancastre. Il a un statut étrange dans le Domesday Book, qui semble indiquer qu'il était en train de perdre des terres au moment de sa rédaction. Il est rapidement réinstallé en 1087. Peu après, il obtient l'important honneur d'Eye dans le Suffolk. Il soutient peut-être Robert Courteheuse durant la rébellion de 1088 contre le roi Guillaume le Roux. On ne connaît rien de ses activités entre 1094 et 1100. Il est dit ne s'occuper que des affaires du comté de la Marche à partir de 1102.
  • Philippe dit Grammaticus ou Clericus ( 1097/1098), était destiné à une carrière ecclésiastique[14]. Il est emprisonné en 1088 pour avoir soutenu le duc de Normandie Robert Courteheuse face à son frère, le roi d'Angleterre Guillaume le Roux[14]. Il l'accompagna en Terre sainte pour la première croisade en 1096, et mourut à Antioche en 1097 ou 1098[14]. On ne lui connaît aucune épouse, mais sa fille Mathilde succède à sa tante Emma comme abbesse d'Almenêches en 1113[14].
  • Arnoul († v. 1118/1122), seigneur de Pembroke et d'Holderness en Angleterre, est peut-être capturé avec ses frères à Rochester en 1088. Aux alentours de 1090, allié avec son frère aîné Robert, il s'empare du comté gallois de Pembrokeshire, puis fait bâtir un château dans la ville de Pembroke. Peu après 1093, le roi Guillaume le Roux l'aurait créé comte de Pembroke[15]. En 1094, un soulèvement gallois lui fait perdre toutes ses conquêtes à part le château de Pembroke[16]. En 1096, le roi lui donne l'important honneur d'Holderness[16]. Il est probable qu'il aurait dû héritier des possessions et du titre de son frère Hugues, mais son frère Robert réussit à l'écarter de l'héritage[16]. Il soutient toutefois avec lui le duc Robert Courteheuse contre le nouveau roi Henri Ier, en 1101. Ce dernier décide de se débarrasser des Montgommery, et Arnoul s'exile en Irlande[16]. Il y épouse Lafrocoth, la fille du roi suprême d'Irlande Muircheartach Ua Briain[16], et combat pour lui le roi Magnus III de Norvège. Il meurt entre 1118 et 1122[16].

Généalogie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les historiens traduisent habituellement cette concession par le Cotentin et l'Avranchin[3], régions cédées aux Bretons par Charles le chauve soixante-six ans plus tôt par le traité de Compiègne.
  2. Selon André Davy, il aurait épousé Agnès, la sœur de Gonnor[1].
  3. Il serait peut-être à l'origine de la famille Bruce. Seigneur de Brix, et qui possédait de nombreux fiefs dans le Cotentin, dont Montaigu-la-Brisette, dit la vicomté d'Alençon-en-Cotentin, et qui laissa comme fils Guillaume et Adelme[1].
  4. Pour André Davy, Roger II serait le fils d'Hugues et de Jocelyne de Bolbec[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Davy 2014, p. 65.
  2. André Davy, Aux entours du Mont Saint-Michel : Histoires oubliées - Gabriel II de Montgomery, Condé-sur-Noireau, Éditions Paoland, coll. « Connaissance », , 207 p. (ISBN 2-910967-17-4), p. 11.
  3. François Neveux, L'aventure des Normands : VIIIe – XIIIe siècle, Paris, Perrin, coll. « Tempus », , 368 p. (ISBN 978-2-262-02981-4), p. 87-88.
  4. « Famille de Montgomery », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2006 et 2022
  5. « Famille d'Harcourt : Branche de Montgomery, p. 6-7 », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 200' et 2923
  6. Jacques Ier d'Harcourt-Montgomery (1343-1405) avait épousé en 1385, comme son 3° mari, Jeanne d'Enghien († 1425 ; fille de Gérard Ier d'Enghien d'Havré), châtelaine de Mons et dame d'Havré. Ils eurent de nombreux enfants, dont - deux barons de Montgommery, successeurs de leur père Jacques : Philippe († 1414) et Jacques II († 1428 ; marié en 1417 à Marguerite de Melun-Tancarville) ; - Christophe d'Harcourt († 1438), Grand-maître des Eaux et Forêts de France, conseiller-chambellan du roi, seigneur d'Havré ; - Jean d'Harcourt († 1452), évêque de Coutances, d'Amiens, de Tournai, archevêque de Narbonne ; - Marie d'Harcourt, abbesse de Fontevraud en 1431-1451 etc. À la génération suivante, on trouve Guillaume († 1484), aussi comte de Tancarville et vicomte de Melun par sa mère, fils de Jacques II et Marguerite de Melun, et père de Marguerite (x René d'Alençon) et Jeanne d'Harcourt († 1488 ; comtesse de Tancarville ; x 1471 René II de Lorraine). La branche de Guillaume reste alors sans postérité, et la succession passe aux descendants de sa sœur, Marie d'Harcourt († 1464 ; fille de Jacques II et Marguerite de Melun-Tancarville), femme de Dunois, c'est-à-dire aux Orléans-Longueville.
  7. « Les seigneurs, barons puis comtes de Montgomery, des Harcourt aux Orléans-Longueville », sur Man8Rove
  8. « Duché de Duras et Maison de Durfort, p. 715-758, notamment p. 736-737 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. V, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Honoré Caille du Fourny, à la Compagnie des Libraires associés, à Paris, 1730
  9. Lynn H. Nelson, Normans in South Wales,1070-1171, Austin et Londres: University of Texas Press, 1966, chapitre 6. [(en) Lire en ligne]
  10. a et b David C. Douglas, William the Conqueror, University of California Press, 1964, réédition 1992, p. 40.
  11. Guillaume de Jumièges, Robert de Torigni, M. Guizot, Histoire des Normands, Caen : Librairie Mancel, 1826, p. 168.
  12. David C. Douglas, op. cit., p. 42.
  13. a b et c J. F. A. Mason, « Montgomery, Hugh de, second earl of Shrewsbury (d. 1098) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  14. a b c et d J. F. A. Mason, « Montgomery, Roger de, first earl of Shrewsbury (d. 1094) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004. Philip de Montgomery (d. 1097/8): DOI 10.1093/ref:odnb/22098.
  15. Frank Barlow, William Rufus, Yale University Press, 1983, (ISBN 0300082916) citant Handbook of British Chronology, p. 322.
  16. a b c d e et f Kathleen Thompson, « Montgomery, Arnulf de (c.1066–1118x22) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]