Canton de Pange

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Canton de Pange
Canton de Pange
Situation du canton de Pange dans l'arrondissement de Metz-Campagne
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement(s) Metz
Chef-lieu Pange
Conseiller général
Mandat
Bernard Hertzog
2008-2014
Code canton 23
Histoire de la division
Création 1801
Disparition mars 2015
Démographie
Population 19 496 hab. (2012)
Densité 81 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 03′ 27″ nord, 6° 21′ 28″ est
Superficie 239,50 km2
Subdivisions
Communes 31

Le canton de Pange est une ancienne division administrative française qui était située dans le département de la Moselle et la région Lorraine.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce canton est organisé autour de Pange et était situé dans l’arrondissement de Metz-Campagne jusqu'au 31 décembre 2014. Son altitude varie de 189 m (Montoy-Flanville) à 344 m (Servigny-lès-Raville) pour une altitude moyenne de 257 m.

Dans la plaine lorraine, au sud-est de Metz, le canton de Pange forme un triangle d’une superficie de 24 327 hectares dont 3 036 de forêts. Il est limité approximativement au nord par la route de Metz à Sarrelouis, à l’ouest par celle de Metz à Strasbourg et à l’est par l’antique forêt carolingienne de Rémilly.

La vallée très évasée comporte quelques alluvions récentes. Mais la terre glaise est la vraie nature du terrain : vers l’est surtout des calcaires coquilliers et des marnes irisées, vers l’ouest succèdent au sol quaternaire de dépôts glaciers, des marnes calcaires et l’argile liasique.

Les printemps sont incertains et brumeux avec des gelées nocturnes, les étés chauds, orageux, avec des chutes de grêle, les automnes courts avec encore de belles journées et les hivers précoces et souvent rigoureux.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le canton de Pange, très proche de Metz, était au Moyen Âge en plein Pays messin. La plupart des communes du canton avec celles du canton de Vigy au nord représente le territoire du Haut Chemin. Les communes au sud du canton sont à la frontière du Saulnois.

Formation du canton de Pange[modifier | modifier le code]

Le canton est créé le 29 vendémiaire de l’an X () par arrêté des Consuls avec tous les autres cantons du département de la Moselle dans le cadre de la Constitution de l’an VIII.

Il se compose, à l’origine, de 48 communes qui lui viennent de six cantons par la même occasion supprimés :

On s’est étonné parfois du choix de Pange comme chef-lieu, qui ne comportait que 378 habitants, alors que Rémilly en avait déjà 721 et Courcelles-Chaussy 1 136. Cela est dû simplement à la loi du 8 plûviose an IX qui ordonnait de découper les départements en circonscriptions de justice de paix de 10 à 15 000 habitants, le gouvernement se réservant de désigner ensuite parmi les communes de chacune, celle qui – soit à raison de sa centralité, soit par rapport à ses relations avec les autres communes – en serait le chef-lieu.

Le , Napoléon Bonaparte nomme le président de l’assemblée cantonale Jean-Nicolas Lejeune, maire de Colombey « homme de beaucoup d’esprit et de caractère conciliant ».

À l’origine, le canton comptait 12 089 habitants qui venaient de se repartager entre eux les terres.

Évolution du canton[modifier | modifier le code]

Construction de la route de Metz à Mayence[modifier | modifier le code]

Après 1806, le canton est ouvert au trafic international par la construction de la route de Metz à Mayence. L’empereur Napoléon qui, après Austerlitz, avait joint à son empire une partie de l’Allemagne, désirait y favoriser ainsi la pénétration administrative française et ouvrir au commerce des débouchés nouveaux. Cette route préexistait, mais comportait un tracé défectueux et de nombreuses parties en naturel. De Metz à Fouligny, il s’agissait de réaliser un empierrement nouveau. Les adjudicataires furent les entreprises Simon de Metz (de la Porte des Allemands à Saint-Agnan) ; Lallement de Metz (de Saint-Agnan à Pont-à-Chaussy) et Olier de St Avold (de Pont-à-Chaussy à Fouligny). En principe, l’empereur avait mis la construction aux frais de l’État. Mais des communes rapprochées de la route comme Colombey, Coincy ou Marsilly durent participer à l’extraction, au transport et au cassage des pierres. En 1812, la route impériale numéro 4 était devenue, grâce à une dépense totale de 5 millions, l’une des plus belles de l’Empire.

Les régimes suivants l’entretiendront régulièrement. L’empereur Napoléon s’intéressait également à cette route à cause de son intérêt stratégique. On appellera bientôt la route de Mayence « la route de la Grande Armée » comme ligne d’opération vers ses futurs champs de bataille. C’est aujourd’hui la route qu’on appelle route de Sarrebruck.

Invasion prussienne[modifier | modifier le code]

Le , tous les villages du canton sont envahis par les armées Prussiennes et Russes.

1817 : le canton compte 33 communes, 23 064 hectares de territoire productif, 12 670 habitants.

Dépopulation[modifier | modifier le code]

Après le rush sur les terres du début du siècle, après 1840 c’est la désertion. Beaucoup se détournent de la campagne et, en Moselle, c’est dans le canton de Pange que le mouvement semble avoir commencé. Attirés par Metz ou Paris, nombre d’ouvriers agricoles quittent leurs villages : 23 communes perdent le dixième de leur effectif. Cette dépopulation, que cachait un bon taux de natalité, ne fera que s’accentuer avec la construction des voies ferrées et des progrès industriels.

Construction du chemin de fer Metz-Sarrebruck par Courcelles-sur-Nied et Rémilly[modifier | modifier le code]

Un arrêté du ordonna l’étude d’un embranchement de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg, de Frouard jusqu’à Metz et de Metz jusqu’à Sarrebruck. Ce dernier tronçon qui intéressait notre canton connut quatre projets successifs dont le premier proposé dès 1838 de passer par Vallières, Colombey, Pange… N’ayant été présenté que sommairement, ce plan ne retint pas davantage l’attention.

Guerre de 1870[modifier | modifier le code]

Après la défaite Française, le traité de Francfort, signé le , donne l’Alsace et une partie de la Lorraine avec Metz au nouvel Empire allemand. Un recensement fut ordonné. Au , le canton de Pange comptait 11 541 habitants, il est rattaché à l'arrondissement de Metz-Campagne

L’empereur Guillaume II, voulant se concilier ses sujets Lorrains, se fera bâtir un château à Courcelles-Chaussy. Il y fera également construire le temple protestant.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

La défaite Allemande de 1918 redonne le canton à la France, la défaite Française de 1940 redonne le canton à l’Allemagne. Pendant la guerre, (1939-1945), les communes du canton (qui avait été supprimé) furent partagées en six districts. La défaite Allemande redonne le canton à la France en novembre 1944.

La télévision est reçue dans le canton depuis 1955.

Une initiative intéressante a été prise à Pange où le maire Paul Mayot a créé, en 1965, le premier syndicat du département à vocation multiple. Ce SIVOM de Pange avait pour but de développer les services afin que les enfants puissent fréquenter une école maternelle intercommunale avec transport d’enfant, jouir des bienfaits d’une piscine et d’un foyer rural ; la propreté des rues et des cimetières, l’enlèvement régulier des ordures ménagères, c’est-à-dire une initiative d’entraide sans laquelle les communes seules auraient été incapables financièrement d’embaucher du personnel et d’acheter des machines.

À la suite du redécoupage cantonal de 2014, le canton de Pange disparait : 19 communes rejoignent le canton du Pays messin centré sur Courcelles-Chaussy et 12 celui de Faulquemont (Ancerville, Aube, Béchy, Beux, Chanville, Flocourt, Lemud, Luppy, Rémilly, Thimonville, Tragny et Villers-Stoncourt).

Administration[modifier | modifier le code]

Conseillers généraux de 1833 à 2015[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers généraux successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1842 Auguste Rolland   Notaire à Rémilly, architecte, pastelliste animalier
1842 1852 Marquis Maurice
Thomas de Pange
(1813-1878)
Gouvernemental Auditeur au Conseil d'État
Propriétaire à Pange
1852 1867
(démission)[1]
Pierre Goulon   Conseiller honoraire à la Cour Impériale de Metz
1868 1870 Baron Joseph Sers[2]   Ancien auditeur au Conseil d'État
Maire de Courcelles-Chaussy (1854-1870)
Nommé Préfet de l'Eure en 1871
1871 1919 Annexion allemande    
1919 1930 Léon Henry   Banquier
Maire de Courcelles-Chaussy
1930 1940 Robert Sérot URD Député (1919-1940)
Sous-secrétaire d’État (1929-1930)
Président du Conseil Général
1940 1944 Annexion allemande    
1945 1954
(décès)
Robert Sérot DVD Président du conseil général (1945-1954)
député (1919-1940 et 1945-1946)
Sénateur (1946-1948)
Sous secrétaire d’État (1929-1930)
23 mai
1954
1976 Joseph Schaff MRP puis CDP Employé SNCF
Maire de Montigny-lès-Metz
Député (1962-1968)
1976 1988 André Semin RI puis UDF Chef de service au Crédit agricole
Maire de Courcelles-Chaussy (1967-1995)
1988 2015 Bernard Hertzog UDF puis UMP Maire de Silly-sur-Nied (1977-2014)
Vice-Président du Conseil Général

Conseillers d'arrondissement (de 1833 à 1940)[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers d'arrondissement successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833   Eugène Louis Lapointe
(1800-1873)
  Avocat, agronome exploitant le domaine d'Imsbach, propriétaire à Maizery, Vice-Président du comice agricole de Metz
         
1925   Albert Nassoy
(1863-1935)
  Fabricant de matériel agricole, maire de Rémilly
         
1937 1940 Julien Kieffer Républicain national Maire de Rémilly
1940       Les conseils d'arrondissement ont été suspendus par la loi du 12 octobre 1940
et n'ont jamais été réactivés
Les données manquantes sont à compléter.

Composition[modifier | modifier le code]

Le canton de Pange groupe 31 communes et compte 19 496 habitants (recensement de 2012 sans doubles comptes).

Communes Population
(2012)
Code
postal
Code
Insee
Ancerville 262 57580 57020
Ars-Laquenexy 956 57530 57031
Aube 261 57580 57037
Bazoncourt 510 57530 57055
Béchy 561 57580 57057
Beux 274 57580 57075
Chanville 121 57580 57127
Coincy 305 57530 57145
Colligny 355 57530 57148
Courcelles-Chaussy 3 048 57530 57155
Courcelles-sur-Nied 1 110 57530 57156
Flocourt 121 57580 57220
Laquenexy 1 058 57530 57385
Lemud 313 57580 57392
Luppy 574 57580 57425
Maizeroy 358 57530 57431
Maizery 199 57530 57432
Marsilly 524 57530 57449
Montoy-Flanville 1 085 57645 57482
Ogy 536 57530 57523
Pange 933 57530 57533
Raville 267 57530 57563
Rémilly 2 146 57580 57572
Retonfey 1 345 57645 57575
Sanry-sur-Nied 312 57530 57627
Servigny-lès-Raville 408 57530 57648
Silly-sur-Nied 697 57530 57654
Sorbey 336 57580 57656
Thimonville 162 57580 57671
Tragny 109 57580 57676
Villers-Stoncourt 250 57530 57718

Démographie[modifier | modifier le code]

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2012 2014
7 6318 41110 43414 18215 97417 05019 496-
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
Population municipale à partir de 2006
(Sources : INSEE et cassini)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Rapports et délibérations / Conseil général de la Moselle », sur Gallica, (consulté le ).
  2. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]