Bataille de Pochonbo

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Bataille de Pochonbo
보천보 습격
Poch'ŏnbo chŏnt'u
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation de la bataille au Grand monument Samjiyon (de).
Informations générales
Date
Lieu Drapeau du Japon Pochonbo (en), Corée japonaise
Issue Victoire coréenne
Belligérants
Union pour abattre l'impérialisme (en) Drapeau du Japon Empire du Japon
Commandants
Kim Il-sung
Forces en présence
200 hommes

Coordonnées 41° 31′ 30″ nord, 128° 17′ 58″ est

La bataille de Pochonbo (hangeul : 보천보 습격 ; RR : Poch'ŏnbo chŏnt'u) du est un affrontement entre militants indépendantistes coréens, menés par Kim Il-sung (ou peut-être Choe Hyon)[1],[2], et les autorités coloniales japonaises en Corée. Après la victoire, Kim Il-sung occupe la ville une journée avant de se retirer en Mandchourie, poursuivi par des policiers japonais qu'il défait dans une embuscade[3].

L'histoire de la bataille est aujourd'hui grandement exploitée par la propagande nord-coréenne[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Article sur la bataille dans un journal de l'époque.

Selon les sources pro-nord-coréennes, la bataille aurait été déclenchée en représailles à la brutalité de l'occupation japonaise de la Corée à une époque où les « impérialistes japonais perpétuent une tyrannie fasciste inouïe contre le peuple coréen ». Kim Il-sung traverse la rivière Amnok et arrive sur la colline Konjang le . À 22h00, il tire un coup de feu dans le ciel pour annoncer le début de la bataille. Durant l'affrontement, le poste de police, le bureau postal, le bureau des forêts et la caserne des pompiers sont détruits par les indépendantistes coréens[5].

Kim Il-sung fait un discours après la bataille dans lequel il souligne que le peuple coréen « s'est levé comme un seul homme dans la guerre sainte contre les Japonais[5] ». La bataille est présentée dans l'autobiographie de Kim Il-sung, À travers le siècle. Il écrit que ses troupes de guérilla auraient agit spontanément et étaient plus poussées par la passion que par la raison ou la logique stratégique[4] :

« La bataille de Pochonbo a montré que le Japon impérialiste pouvait être brisé et brûlé, comme des ordures. Les flammes de Pochonbo dans le noir du ciel annonçaient l'aube de la libération de la Corée, qui avait été faite prisonnière de l'obscurité. La bataille de Pochonbo a été une bataille historique qui a non seulement montré au peuple coréen qui pensait que la Corée était morte qu'elle était bien vivante, mais lui a aussi donné la conviction que s'il prenait les armes, il pouvait gagner son indépendance et la libération de la nation. »

— Kim Il-sung, À travers le siècle[6]

La nouvelle de la bataille est rapportée par de nombreux journaux à travers le monde, comme en Union soviétique, en Chine, au Japon, et en France[7].

Lieu de la bataille[modifier | modifier le code]

Le site de la bataille se situe à Pochonbo (en) dans la province du Ryanggang[8], plus exactement au barrage de Kusi sur la colline Kojang[9].

Selon Ken Kato, chercheur et activiste pour les droits de l'homme :

« La légitimité de Kim Il-Sung provient de la propagande de ses actions contre le Japon, symbolisées par la bataille de Pochonbo. [...] Les écoles en Corée du Nord enseignent aux enfants que la bataille fut une victoire glorieuse de Kim Il-sung contre le Japon[1]. »

Postérité[modifier | modifier le code]

Le , la Corée est officiellement libérée du Japon le Jour de la victoire. Selon l'Association britannique pro-Nord-Coréenne pour l'étude de la politique du Songun :

« Une autre signification historique de la bataille de Pochonbo est qu'elle a montré dans le pays et à l'étranger la volonté de fer des révolutionnaires coréens, qui ont commencé la révolution par les armes et l'ont mené par la force des armes. La bataille était un raid ordinaire, qui combinait utilisation de petites armes et discours conçu pour susciter l'engouement du peuple. Cependant, cette petite bataille a eu un grand impact dans le monde parce qu'elle a montré le fait que les impérialistes et les colonialistes armés ne pouvaient être combattu qu'avec les armes pour sortir victorieux de la révolution pour la libération nationale[10]. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Julian Ryall, « Rival to Kim's regime among 200 on verge of being purged », sur telegraph.co.uk, The Telegraph (consulté le )
  2. (en) Julian Ryall, « Son of North Korean 'hero' who was written out of history feared to be latest target of Kim Jong-un's purges », sur news.nationalpost.com, Associated Press, (consulté le ) : « One article in the Asahi Shimbun, a Japanese newspaper, dated June 7, 1937, three days after the skirmish, says: "A little more than 100 men led by communist bandit Choe Hyon attacked Pochonbo." »
  3. Le raid est décrit de manière grandiloquente par l'agence de presse nord-coréenne KCNA
  4. a et b (en) Benjamin Silberstein, « Warfare by Feelings: Strategy, Spontaneity, and Emotions in Kim Il-sung's Tactical Thinking », Sino-NK, (consulté le )
  5. a et b (en) « The Battle of Pochonbo », sur kfausa.org, The Korean Friendship Association (consulté le )
  6. (en) Il-Sung Kim, « With the Century », sur korea-dpr.com, The Korean Friendship Association (consulté le )
  7. (en) « Anniversary of Victorious Pochonbo Battle Marked » [archive du ], sur kcna.co.jp (consulté le )
  8. (en) « The Global Intelligence Files - JAPAN/ASIA PACIFIC - Pochonbo Revolutionary Battle Site », sur wikileaks.org (consulté le )
  9. (en) « Pochonbo Revolutionary Battle Site » [archive du ], sur kcna.co.jp, Korean Central News Agency (consulté le )
  10. (en) « Flames of Pochonbo », sur uk-songun.com, Association for the Study of Songun Politics UK (consulté le )