Althea Gibson

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Althea Gibson
Image illustrative de l’article Althea Gibson
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Naissance
Silver
Décès (à 76 ans)
East Orange
Prise de raquette Droitière
Hall of Fame Membre depuis 1971
Palmarès
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R-G. Wim. US.
Simple F (1) V (1) V (2) V (2)
Double V (1) V (1) V (3) F (3)
Mixte 1/2 1/4 F (3) V (1)

Althea Gibson est une joueuse de tennis américaine des années 1950, et une golfeuse professionnelle, née le à Silver (Comté de Clarendon, Caroline du Sud) et morte le à East Orange (New Jersey).

Douze ans avant Arthur Ashe chez les hommes et plus de quarante ans avant l'avènement des sœurs Venus et Serena Williams, elle devient la première Noire à remporter un titre du Grand Chelem, en 1956 à Roland-Garros. Sa victoire à l'US Women's National Championship à Forest Hills, l'année suivante, est également inédite, à une période de grande lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis[1].

En 1957 et 1958, elle remporte le doublé Wimbledon-Internationaux des États-Unis (précurseur de la compétition US Open) et fut élue durant la même période Athlète féminine de l'année par la revue Associated Press.

Althea Gibson compte aussi cinq titres du Grand Chelem en double dames, dont trois de suite sur le gazon londonien (1956-1958), ainsi qu'un titre en double mixte.

On dénombre ainsi un total de 11 tournois du grand Chelem. Billie Jean King la qualifie de tenace : "La route au succès a sans aucun doute été difficile et périlleux pour Althea, mais jamais, jamais, je ne l'ai vu reculer"[2].

Les années 1960 ont également marqué les esprits car cette grande sportive a également été la première femme noire à entrer dans une compétition nationale de golf.

Elle est membre du International Tennis Hall of Fame depuis 1971 et inscrite au National Women's Hall of Fame.

Lors de l'US Open 2007, une cérémonie a commémoré sa première victoire dans ce tournoi, cinquante ans plus tôt, avec la participation de grandes figures noire-américaines comme Aretha Franklin, Jackie Joyner-Kersee ou Carol Moseley-Braun[3]. En 2019, une statue à son effigie est inaugurée au Centre national de tennis Billie-Jean-King, devant le stade Arthur-Ashe, dans le Queens, à New-York[4],[5].


En 2019, les courts de tennis René Rousseau à Malakoff (France) sont rebaptisés courts Althea-Gibson.

Biographie

Famille et enfance

Althea Gibson est née le à Silver, en Caroline du Sud. Fille d' Annie Bell et de Daniel Gibson, tous deux métayers dans les champs, elle vit une enfance difficile dans les quartiers d'Harlem où elle immigre après la crise de 1930 qui toucha en premier les agriculteurs du Sud. Aînée d'un famille de quatre enfants, Althea découvre le tennis à travers le paddle tennis, pratique alors très répandue dans les rues de New York. Elle remporte le tournois de paddle tennis de New York à ses 12 ans et intègre son premier club de tennis. Elle quitte les bancs de l'école à 13 ans pour se consacrer aux combats de rue, et au basketball. Elle est accueillie dans un foyer pour enfants suite aux violences à répétition de son père.

En 1940, un groupe de voisins collecta assez d'argent pour inscrire les adolescents du quartier à des cours se déroulant au Cosmopolitan Tennis Club in the Sugar Hill section of Harlem. Initialement enjouée par les sports violents, "pas pour les faibles", Althéa finit par y prendre goût et remporta en 1944, le tournoi de tennis pour filles de l'American Tennis Association (ATA) en 1944, puis onze titres supplémentaires sur ce même tournoi en 1947.

"Je savais que j'avais un talent inhabituel pour une jeune fille, acquis grâce à la grâce de Dieu", écrit-elle. "Je me l'avais déjà prouvé à moi-même, il m'incombait maintenant de le prouver à mes opposantes."[6]

Très vite, Althea Gibson se fait repérée par Robert Walter Johnson qui l'aidera à développer son talent. Elle débutera sa carrière professionnelle en 1949 en participant aux tournois de la Fédération de tennis des Etat-Unis (USTA)[7].

Vie privée et carrière

En parallèle de son début de carrière, Althea intègre le lycée ségrégationniste industriel Williston Industrial High school pour acquérir une plus grande culture générale puis intègre à l'aide de son coach la Florida Agricultural and Mechanical University en 1949 grâce à une bourse sportive. Le contexte ségrégationniste de l'époque complique ses débuts; de nombreux tournois étant réservés aux blancs bien que le règlement officiel de l'United States Tennis Association insiste sur la sanction possible des clubs en cas de discriminations.

Elle sera soutenue par Alice Marble, une championne de tennis en retraite ainsi que des lobbys et devient alors la première joueuse noire à être invitée à participer à l'US National (futur US Open) en 1950. L'étonnement face à cette seconde place obtenue alla de pair avec une médiatisation sans précédent. Gibson fut comparée notamment au champion de baseball noir Jackie Robinson très médiatisé en 1947 pour avoir osé également défier les normes quant aux profils habituels des joueurs.

Elle sera également l'une des premières femmes noires à jouer pour la première fois à Wimbledon en 1951.

Elle est diplômée en 1953 et devient professeur de sport à la Lincoln University dans le Missouri où elle rencontra son conjoint, alors officier de l'armée mais dont elle tua le nom longtemps [8].

En 1955, elle part faire une tournée internationale en Asie et en Europe où elle affronte les meilleures joueuses du monde.

1957 marque le début de son succès, en étant la première joueuse noire à remporter Wimbledon et à recevoir le trophée des mains de la reine Elizabeth II. La même année, elle remporte l'US National et reçoit le Bronze Medallion, la plus haute distinction de la ville de New York, remise en main propre par le maire de la dite ville.

Pendant 2 ans (1957 et 1958), Althea sera nommée Sportive de l'année par Associated Press et sera la première femme noire à faire la couverture du Time[7] et de Sports Illustrated.

Reconversion et vie après sa carrière

Toujours dans un contexte de ségrégation, Althea met fin à sa carrière en tant qu'amateur en 1958 pour cause de difficultés financières après avoir remporté 56 tournois internationaux et nationaux. USTA régule de manière très stricte les promotions externes et les prix pour les gagnants des tournois.

Durant la fin des années 50, elle avait essayé de s'intégrer dans l'industrie du disque, mais malgré quelques apparitions dans des émissions renommées, Althea ne peut vivre de ses chansons. Elle devient alors commentatrice sportive et alterne avec des actions de bénévolat pour les communautés de Harlem ou autres quartiers pauvres.

Son premier ouvrage "Jai toujours voulu être quelqu'un" est publié en 1960.

Elle se lance dans le golf et atteint la 27e place mondiale mais peine toujours à avoir un salaire suffisant. Elle quittera le circuit pro en 1978. Elle se bat alors pour promouvoir le tennis dans des quartiers défavorisés et prend en charge des futures championnes telles que Zina Garrison. [7]

Palmarès (partiel)

En simple dames

En double dames

En double mixte

Parcours en Grand Chelem (partiel)

Si l’expression « Grand Chelem » désigne classiquement les quatre tournois les plus importants de l’histoire du tennis, elle n'est utilisée pour la première fois qu'en 1933, et n'acquiert la plénitude de son sens que peu à peu à partir des années 1950.

Notes et références

  1. Moins de deux ans après le refus de Rosa Parks de céder sa place dans un bus
  2. (en) Robert Mcg. Thomas Jr., « An unlikely champion, September 2003 », sur ICPSR Data Holdings, (consulté le )
  3. USA Today, 16 août 2007.
  4. (en-US) Sally H. Jacobs, « Althea Gibson, Tennis Star Ahead of Her Time, Gets Her Due at Last », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. « L’histoire oubliée de la première championne de tennis afro-américaine, Althea Gibson », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) « Sport: That Gibson Girl », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c Mespointsdevueblog Dit, « Althea Gibson, championne de tennis », sur L'Histoire par les femmes, (consulté le )
  8. Gray, Frances Clayton, 1943-, Born to win : the authorized biography of Althea Gibson, John Wiley & Sons, (ISBN 0-471-47165-8 et 978-0-471-47165-3, OCLC 54611233, lire en ligne)
  9. Pas de tableau double mixte à l’Open d'Australie de 1970 à 1985.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Cecil Harris et Laryette Kyle DeBose, Charging the Net: A History of Blacks in Tennis
  • (en) Sue Stauffacher et Greg Couch, Nothing But Trouble (livre pour enfants qui retrace son histoire)

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