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Sollicitant un quatrième mandat à la tête de la ville, Régis Labeaume continue de jouir d'un haut taux de popularité à l'approche de ces élections. Pour cette raison, aucune grande personnalité publique n'ose lui présenter d'opposition[1]. Labeaume affirme être prêt à rester en poste encore plusieurs mandats afin de pouvoir réaliser un « projet de transport structurant »[2]. C'est d'ailleurs le thème du transport qui prédomine l'actualité municipale plusieurs mois avant le début de la campagne électorale.
Dès , le maire Régis Labeaume annonce qu'il se portera à nouveau candidat en 2017 dans l'objectif d'obtenir un quatrième mandat à la tête de la ville[3]. Une majorité de conseillers de son équipe annonce également vouloir se représenter.
Propositions importantes du programme électoral[4] :
Plusieurs mesures d'amélioration de la « vie urbaine », dont la création de 5 nouveaux parcs[5] et des investissements dans les infrastructures des quartiers.
Mise sur pied d'un système de transport en commun « moderne » et étude d'un 3e lien routier entre la rive-nord et la rive-sud.
Mise en œuvre du plan d’action pour la préservation des sources d’eau potable de la ville.
Le , le parti d'opposition Démocratie Québec choisit Anne Guérette comme chef et candidate à la mairie[8]. En , une crise interne survient au sein du parti en raison d'un « mécontentement contre le style de gestion » de la chef à l'approche des élections. Les conseillers Paul Shoiry et Yvon Bussières laissent Guérette comme seule élue de son parti au conseil municipal.
Mise en place d'un système de transport collectif électrique, de préférence un tramway entre Sainte-Foy et la colline parlementaire[10].
« Mettre en place des mesures propres à assurer un processus démocratique plus respectueux [...] soutenir les possibilités de participer à la vie de la cité »[11] ;
« Réduire le taux d’augmentation des dépenses »[12].
Lancé le par l'ex-député adéquiste Jean-François Gosselin, Québec 21 est officialisé par le Directeur général des élections le . Le parti s'oppose farouchement au projet de service rapide par bus, lui préférant des investissements massifs dans le réseau routier. Se targuant de représenter les intérêts des automobilistes et des citoyens vivant à l'extérieur du centre-ville, Québec 21 s'oppose par exemple à certains aménagements urbains dits conviviaux : « Moi, quand je vais sur l'[avenue] Maguire pour aller manger ou prendre une bière, je ne veux pas plus d'arbres, je veux un stationnement »[13], affirme son chef, suggérant d'abolir les parcomètres sur cette rue[14].
Le parti s'articule également au tour d'une fiscalité responsable envers les commerçants[15].
Propositions importantes du programme électoral :
Réduction de la taxation résidentielle et commerciale[16].
Libéralisation, déréglementation et privatisation dans le transport en commun.
Construction d'un pont inter-rives à l'est.
Enjeux
Transport
En , Équipe Labeaume lance une consultation visant à déterminer l'enjeu des prochaines élections. La majorité des répondants affirme souhaiter la construction d'un troisième lien de circulation entre Québec et Lévis[19]. Le transport devient rapidement le principal débat de la campagne électorale.
Équipe Labeaume défend d'abord la mise en place d'un service rapide par bus (SRB), concept annoncé dès 2015. La majorité des radios d'opinion de la ville dénigrent vertement le projet[20], préférant un investissement massif dans le réseau routier. L'animatrice Nathalie Normandeau le critique pour son coût et son utilité[21]. En , le parti d'opposition Démocratie Québec profite de ce momentum pour se prononcer contre le SRB[22],[23]. De plus, Lévis abandonne sa participation au projet le . Forcé de réagir, le maire Labeaume annonce deux jours plus tard l'abandon du SRB et la reprise de consultations sur la mobilité[24]. Ces consultations se déroulent au début du mois de juin. Les citoyens s'expriment majoritairement sur l'importance du développement du transport en commun. À l'inverse, peu de partisans du « tout-à-l'auto » s'y font entendre[25].
Finalement, tous les partis politiques considèrent d'importants investissements ou changements en matière de transport advenant leur élection, que ce soit par la création d'un nouvel axe routier ou bien par la mise en place d'un nouveau système de transport en commun.
Finances publiques
Selon un sondage mené par Léger Marketing au début , la gestion des finances publiques serait le principal enjeu de ces élections (32 %), devant la question du transport (26 %)[26].
Québec 21 mène de front cet enjeu, notamment en promettant de couper 100 M$ sur le budget municipal d’environ 1,4 G$[27]. Démocratie Québec juge que la hausse des taxes est supérieure à l'inflation, mais qualifie de « démagogue » le discours de Jean-François Gosselin. Labeaume, quant à lui, se défend de surtaxer en augmentant l'évaluation municipale[28].
Résultats
Mairie
Régis Labeaume est réélu pour une quatrième fois à la tête de la ville avec 55,27 %. Son pourcentage d'appui lors de la précédente élection était de 74,07 %, ce qui représente une baisse de 18,8 points de pourcentage. Cependant, il faisait face à deux (2) adversaires profitant d'une bonne visibilité médiatique et organisés autour d'un parti, ce qui ne s'était pas vu depuis 2007. Il réalise son meilleur score dans le district de Pointe-de-Sainte-Foy (61,7 %) et son pire score dans le district de Val-Bélair (47,5 %). Même si sa popularité est plus faible dans le nord de la ville, il reste cependant le candidat préféré dans tous les districts[29].
Équipe Labeaume conserve une forte majorité de sièges au conseil municipal de Québec. Elle termine avec 1 siège en moins qu'en 2013. Le nouveau parti Québec 21 réussit une percée avec deux sièges dans l'est de la ville. Ce secteur se trouve à proximité du lieu possible d'un troisième lien routier entre Québec et Lévis, principale promesse électorale du parti. Démocratie Québec perd deux sièges mais conserve son château-fort de Cap-aux-Diamants.
Parmi les conseillers élus, Alicia Despins (Vanier-Duberger) devient la plus jeune élue de l'histoire du conseil municipal, à l'âge de 23 ans[30]. Coïncidence, elle a défait le plus jeune candidat de Québec 21 Pierre-Luc Arseneau, un jeune économiste originaire du district, âgé de 25 ans. D'autre part, elle récolte le plus haut taux d'appuis dans les districts avec 57 % des votes. Également, Stevens Melançon (Chute-Montmorency-Seigneurial) devient le premier élu noir[31]. Finalement, Yvon Bussières (Montcalm-Saint-Sacrement) conserve son titre de doyen du conseil, lui qui est en poste depuis les élections de 1993.