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1702-1704 : la famine tue 2 millions de personnes dans le Deccan, en Inde (estimation)[1].
1705 - 1717 : les Hollandais embarquent en Gold Coast plus de 30 500 kg d’ivoire.
1707 :
Les Hollandais occupent sans difficulté la région sur un rayon de 200 à 300 km autour du Cap. 1623 Européens et 1298 esclaves vivent dans la colonie du Cap.
Exploitation des fabuleux gisements d’or du Minas Gerais au Brésil. 4,350 tonnes d’or du Brésil arrivent à Lisbonne en 1703 ; 14,5 tonnes arrivent en 1712[2]. 30 000 à 50 000 prospecteurs, arrivés du Brésil ou du Portugal, exploitent les mines du Minas Gerais vers 1705-1710. Le Brésil devient rapidement le premier producteur d'or du monde.
À la fin du XVIIe siècle, la valeur des marchandises expédiées chaque année depuis l’Inde vers les Îles Britanniques s’élève à 0,5 million de £, pour quadrupler au cours des cinquante années suivantes.
La Barbade produit 10 000 tonnes de sucre par an, la Jamaïque 5 000, pour 22 000 tonnes au total dans les Antilles anglaises.
Saint-Domingue ne produit pratiquement ni sucre ni tabac en 1697. Dès 1714, elle produit 7 000 tonnes de sucre par an, 10 000 en 1720, 43 000 en 1743 au premier rang mondial.
Europe
1702 : abolition du servage de la glèbe (vornedskab) au Danemark
l’ambassadeur de France Michel Amelot de Gournay réorganise l’armée espagnole sur le modèle français.
le comte Gundaker Starhemberg(de), président de la chambre des comptes crée la Banque de la ville de Vienne (Wiener Stadtbank) qui lui permet de mobiliser le crédit pour financer la guerre.
1708-1710 : peste en Prusse, tuant près du tiers de la population du jeune royaume[4]. La peste ravage la Prusse-Orientale et la Lituanie, est aggravée par la variole, le typhus et la famine[5].
Les friches occupent en Brandebourg près de 30 % des champs.
Les pays scandinaves franchissent le seuil des rendements céréaliers de 6,3 quintaux par l’hectare au début du siècle.
Les propriétés de la noblesse suédoise s’étendent sur 30 % des terres (70 % en 1650). La couronne suédoise, qui possédait 30 % des terres, aliène une partie de ce domaine pour que la propriété libre paysanne puisse se développer.
Cette Grande famine déclenche la crise financière en France. Le déficit de l’État atteint 1 000 tonnes d’équivalent-argent.
Le nombre de nobles est estimée à 234 000 vers 1700, soit à 1 % de la population[8].
La livre tournois tombe à la valeur de 4,702 grammes d’argent fin.
La France possède 2 500 tonnes d’équivalent argent de stocks de métaux précieux dont 40 % sont recyclés annuellement dans le budget de l’État.
La flotte commerciale française est évaluée à 150 000 tonneaux, dont 550 navires de plus de 100 tonneaux, aptes au trafic transatlantique.
Grande-Bretagne
1708 : loi interdisant la constitution de banques de plus de six actionnaires pour protéger la Banque d'Angleterre de la concurrence. Elle n’empêche pas l’essor de petits établissements bancaires (300 en 1800).
Le budget de l’État est de 7 % du produit national brut. L’Angleterre possède 1 100 tonnes d’équivalent argent de stocks de métaux précieux.
Le commerce britannique triplera de 1707 à 1785, passant en valeur de 11 à 35 millions de livres sterling.
La flotte marchande passe à 640 000 tonnes. La production annuelle de fer est de 20 000 tonnes. La production de céréales est de 45 millions d’hl.
Le mouvement des enclosures touche un quart des terres anglaises.
Création de la première compagnie d’assurance sur la vie en Angleterre en 1705.
Russie
1700 : les seigneurs perdent leurs taxes sur les marchés au profit de l’État.
Création du premier hôpital militaire à Moscou[10] (école de chirurgie, cabinet d’anatomie, jardin botanique). Création de pharmacies d’État à Saint-Pétersbourg, Kazan et Rīga[11].
Encouragement de l’élevage du mouton dans la région de Poltava en Russie[12].
À l’instigation du tsar, le métropolite de Novgorod fonde un asile pour les enfants illégitimes abandonnés (zazornye)[13].
La population de la Chine passera de 100 à 200 millions d’habitants entre 1701 et 1800. Les observateurs européens notent que l’infanticide est largement répandu pour contenir cette croissance. Les populations chinoises demeurent soumises dans leur évolution aux grandes ponctions des épidémies, des famines et des catastrophes (inondations).
Durant le XVIIIe siècle, la population du Japon est stabilisée autour de 25 millions d’habitants. Edo, en compte un million. Osaka et Kyoto, 240 000.
Il y a environ cinquante familles fortunées en Virginie, dont la richesse s’élève à 50 000 livres. Elles possèdent des plantations cultivées par des esclaves noirs et des serviteurs blancs sous contrats, siègent au conseil de la colonie et exercent des magistratures locales.
6 000 esclaves en Virginie, soit un douzième de la population. Certains d’entre eux cherchent à s’enfuir et à établir des communautés près de la frontière.
20 000 habitants d’origine française au Canada (7 850 en 1675, 2 500 en 1660).
22,5 millions d’habitants en France. Paris compte 500 000 habitants. Lyon (100 000), Marseille (75 000), Rouen (60 000) et Lille (55 000) dépassent 50 000 habitants. 22 villes dépassent 20 000 habitants. 17 % de la population vit dans des villes de plus de 2 000 habitants.
L’Espagne compte de 6 à 7,5 millions d’habitants (8,5 en 1600, chute due à l’émigration, au célibat du clergé, à l’expulsion des Morisques, aux pestes et aux mauvaises récoltes). Madrid compte de 100 000 à 140 000 habitants. Séville (80 000) et Valence dépassent 50 000 habitants. 100 000 Français ont émigré vers l’Espagne pendant le XVIIe siècle.
13,3 millions d’habitants en Italie. Six villes italiennes dépassent 100 000 habitants : Naples (186 000), Rome (141 000), Venise (138 000), Milan (125 000), Palerme et Messine (100 000).
Les trois quarts de la population vivent de l’agriculture, et les quatre cinquièmes vivent à la campagne (15 % dans l’industrie et 10 % dans le secteur tertiaire). La noblesse anglaise, réduite, compte 3 000 gentilshommes titrés (de duc à écuyers). La gentry (12 000 gentlemen), est constituée de notables provinciaux propriétaires qui ne sont pas juridiquement nobles.
Le taux de natalité en Angleterre passe de 30 à 38 ‰ au XVIIIe siècle. 40 % d’Anglais ont moins de 20 ans en 1720, contre 10 % de plus de 60 ans.
Neuf millions d’habitants en Pologne, dont 75 % de paysans réduits au servage.
La noblesse polonaise, importante, représente 10 % de la population. Égalitaire, par une origine sarmate mythique, elle est hiérarchisée : au sommet, les magnats, une vingtaine de familles (Lubomirski à Doubno, Czartoriski à Korzec, Potocki à Krystinopol, Radziwill à Niesweij) forment des clans, un État dans le royaume, qui s’étend parfois sur plusieurs centaines de villages, avec une administration particulière (percepteurs, juges, soldats). La noblesse moyenne, 200 à 300 familles, a la suzeraineté sur quelques dizaines de villages. Enfin la petite noblesse (szlachta) n’a de suzeraineté que sur un ou deux villages, voire une simple motte castrale. Inféodée aux magnats, elle défend âprement ses prérogatives fiscales.
Les Juifs composent 10 % de la population polonaise. Ils sont nombreux dans les villes où ils forment des communautés fermées sur elles-mêmes, habitant des ghettos et parlant le yiddish.
17 millions d’habitants en Russie. 200 000 à Moscou (80 000 en 1600).
↑. Magalhaes Godinho, Problèmes d'économie atlantique. Le Portugal, flottes du sucre et flottes de l'or (1670-1770), vol. 5, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, (présentation en ligne), p. 184-197
↑Jean Baptiste Say, Cours complet d'économie politique pratique, Volume 2, Guillaumin, (lire en ligne)
↑Jean Noël Biraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens. La Peste dans l'histoire, vol. 1, Mouton, , 455 p. (ISBN978-2-7193-0930-8, présentation en ligne)
↑La Revue scientifique de la France et de l'étranger, vol. 9, Paris, Germer Baillière, (présentation en ligne)
↑"Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013 [1]
↑Henri Dorion et Arkadi Tcherkassov, Le russionnaire : petite encyclopédie de toutes les Russies, Éditions MultiMondes, , 395 p. (ISBN978-2-89544-010-9, présentation en ligne)
↑Recueils de la Société Jean Bodin pour l'histoire comparative des institutions, vol. 36, Éditions de la Librairie encyclopédique, (présentation en ligne)
↑Jean-Noël Biraben, « L’évolution du nombre des hommes », POPULATION ET SOCIÉTÉS, bulletin mensuel d’information de l’Institut national d’études démographiques, no 394, (présentation en ligne)