Wikipédia:RAW/2020-09-01

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Message de Cantons-de-l'Est,

Je publie cette infolettre deux jours avant la date officielle de publication parce qu'un test de maintenance va toucher tous les wikis de l'écosystème. Pour en savoir plus, prière de lire la première brève.

Centre de données secondaire

« La Fondation Wikimedia va tester son centre de données secondaire. Cela permettra de s’assurer que Wikipédia et les autres wikis de Wikimedia peuvent rester en ligne même après une catastrophe. Pour être certain que tout fonctionne, le département Technologie de Wikimedia doit réaliser un test planifié. Ce test permettra de prouver qu’il est possible de basculer d’un centre de données à un autre. Cela demande à ce que toutes les équipes soient prêtes à tester et à réparer tout problème imprévu.

Le trafic sera basculé sur le centre de données secondaire le mardi 1er septembre 2020.

Malheureusement, à cause de quelques limitations dans MediaWiki, toutes les modifications de pages devront être arrêtées durant ce basculement. Nous nous excusons pour ce dérangement et nous travaillons à le minimiser dans le futur.

Pendant une courte période, vous pourrez lire les wikis mais pas les modifier.

  • Vous ne pourrez pas effectuer de modification pendant une durée pouvant aller jusqu’à une heure, le mardi 1er septembre. Le test débutera à 14:00 UTC (07:00 PDT, 10:00 EDT, 15:00 BST, 16:00 CEST, 17:00 MSK, 19:30 IST, 23:00 JST, 23:30 ACST, et en Nouvelle-Zélande à 02:00 NZST le mercredi 2 septembre).
  • Si vous essayez de faire une modification ou de sauvegarder pendant ces périodes, vous verrez un message d’erreur. Nous espérons qu’aucune modification ne sera perdue durant ce temps, mais nous ne pouvons le garantir. Si vous voyez un message d’erreur, merci de patienter jusqu’au retour à la normale. Vous pourrez alors enregistrer votre modification. Mais nous vous conseillons de faire une copie de votre modification avant, au cas où.

Autres effets :

  • Les tâches de fond seront ralenties et certaines pourraient être stoppées. Les liens rouges ne seront pas mis à jour aussi vite que d’habitude. Si vous créez un article qui est déjà lié depuis une autre page, le lien rouge pourrait rester rouge plus longtemps que d’habitude. Certains scripts ayant un long temps d’exécution devront être stoppés.
  • Le code sera figé durant la semaine du 1er septembre 2020. Il n’y aura aucun déploiement de code non essentiel.

Ce projet peut être remis à plus tard en cas de nécessité. Vous pouvez consulter le calendrier sur wikitech.wikimedia.org. Tout changement sera annoncé dans le calendrier. Il y aura d’autres annonces à propos de cet événement. Merci de partager ces informations avec votre communauté. »

— Trizek (WMF) au nom de la Wikimedia Foundation (fr)[1]

Textes synthétiques — Toujours créés par une IA, voici les textes synthétiques. Téléversés sur Twitter, Facebook, Reddit ou encore Wikipédia, ils seront si « vrais » qu'aucun être humain ne sera capable de juger si l'auteur est une personne humaine ou un logiciel. Les IA seront à même de créer des rumeurs, de simuler un mouvement social, de mener une campagne de désinformation ou même de « parler » comme des candidats politiques. Puisque les IA pourront créer textes, vidéos, photos et audios, les humains seront hypothétiquement amenés à douter de tout ce qu'ils voient en ligne. [2]

Mamsell Lina ägde bara sin kissa, chanson de la région de Nagu en Finlande, sur une femme et son chat (voix de Xenia Rönnblom).

Chansons folkloriques de Scandinavie — Dans les années 1950 et 1960, le folkloriste Matts Arnberg a parcouru la Suède et la Finlande pour enregistrer les chansons folkloriques de ce coin de la Scandinavie. Les milliers d'enregistrements recueillis font partie des collections de la Swedish Performing Arts Agency, qui les publie depuis l'été 2020 sous CC0. Plusieurs centaines de ces enregistrements ont été téléversés dans Wikimedia Commons, et cet effort se poursuit. [3]

Cookies WMF — Comme tous les sites Web qui permettent de s'identifier pour obtenir plus de services ou d'interagir plus, les sites de l'écosystème Wikimedia stockent sur votre appareil la date de dernière consultation du wiki, le pseudonyme, le mot de passe, etc. [NdE : C'est un abus de langage courant d'indiquer que le mot de passe (mdp) est stocké dans l'appareil. C'est plutôt l'empreinte numérique du mdp qui est stockée. Alors qu'il est très difficile de connaître le mdp en ne connaissant que l'empreinte, il est facile de calculer l'empreinte numérique d'un mdp, ce qui explique l'usage généralisé des empreintes numériques lorsqu'il s'agit de rendre confidentielles des transactions dans le Web.] Très souvent, les cookies, petits fichiers utilisés par les navigateurs Web, contiennent ces informations. La Wikimedia Foundation (WMF) applique une politique de rétention de données qui tente de balancer vie privée et données utiles à la navigation dans les wikis. Elle décrit les catégories de cookies utilisés : « fonctionnalité », « préférences » et « performance et analyse ». La WMF, à moins d'accord explicite de l'utilisateur, refuse de stocker sur votre appareil les cookies de tierces parties ; si vous détectez un tel cookie, vous pouvez transmettre vos doléances à la WMF, tel qu'expliqué par la politique. Le document indique également la durée de vie des cookies, qui peut aller de 7 jours à 365 jours.

NYPD 2.0 — Un ou des salariés du NYPD ont sensiblement modifié l'article en:New York City Police Department dans le but d'améliorer l'image de l'organisation, accusée entre autres de brutalité policière. Antérieurement, le NYPD aurait amélioré son image sur d'autres articles de la Wikipédia en anglais. [4]

Étal à Bomoko au Mali, 1972 (collection Fred van der Kraaij).

Collection Fred van der Kraaij — Cet économiste néerlandais a accepté de verser dans Wikimedia Commons sa collection de centaines de photos prises en Afrique : Burkina Faso, Liberia, Maroc, Mali et Sénégal. [5]

Importance des bénévoles — Matt Asay, ancien cadre de la société Canonical (qui distribue le système d'exploitation Ubuntu), a publié un texte sur l'importance des bénévoles pour le maintien des logiciels open source. Il cite Tobi Langel, un développeur de logiciels : « En open source, les mainteneurs qui travaillent sur le code source sont la ressource rare qui doit être protégée et entretenue. »[trad 1] [NdE : Selon notre expérience, il en va de même des bénévoles qui construisent Wikipédia.] Selon Langel, les logiciels open source sont le fruit du travail de passionnés, mais ces projets ont besoin d'argent pour poursuivre les efforts d'adaptation à un environnement toujours changeant (travail peu gratifiant, mais essentiel). Les logiciels qui stagnent faute de soutien deviennent toxiques, parce que des bogues apparaissent à cause des changements dans les environnements où ils sont utilisés. Il rapporte que le créateur de Drupal a écrit que les logiciels open source sont le fruit de gens privilégiés, car il faut du temps libre pour le faire. Asay met en garde contre les consommateurs de ces logiciels qui ne cessent de critiquer, parce que les développeurs maintiennent les logiciels sur leur temps libre et non comme salariés. Comme chacun d'entre nous, ils ont régulièrement besoin d'être encouragés, d'être remerciés. « Dans un écosystème aux ressources infinies, l'attention doit porter sur les personnes qui prennent soin et entretiennent cette ressource, car c'est là que se trouve le goulot d'étranglement. »[trad 2] [6], [7]

Image panoramique
Fürstenzug à Dresde en Allemagne, dépeignant des rois de la Saxe, de Conrad Ier le Pieux à Georges Ier.
Voir le fichier

Millésimes du Wiktionnaire — Chaque année, les sociétés éditrices du Petit Larousse et du Petit Robert publient des communiqués de presse sur la dernière version de ces dictionnaires, appelée « millésimes ». Le Wiktionnaire se prête également à cette pratique. Voici quelques termes ajoutés dans le millésime 2019-2020 du Wiktionnaire en français (fr)[8] :

  • bricodeur et bricodeuse : « Personne qui utilise et programme des machines en amateur »
  • effet Matilda : « Déni ou minimisation de la contribution des femmes dans la recherche scientifique »
  • rap conscient : « Sous-genre du hip-hop contenant des paroles à fort contenu politique et social »
  • de ouf : « Vraiment, beaucoup, bien »

Wikipédia en (pas) scots — Sur Wikipédia en scots, un utilisateur a créé la moitié des articles. Problème : il ne parle pas scots. Souhaitant bien faire, il a utilisé la grammaire anglaise, des mots en anglais voire, semble-t-il, des mots inventés par des personnes ne parlant pas scots non plus. Identifié sur Reddit, ce problème fait l'objet d'un appel à commentaires sur Meta afin de trouver une solution. Malheureusement, depuis cet épisode, l'utilisateur responsable de ces articles en pseudo-scots est victime de harcèlement.

Levée de fonds en Inde — La Wikimedia Foundation (WMF) a mené une première levée de fonds en Inde, pays qui se classe cinquième par le nombre de consultations de Wikipédia. Plusieurs internautes ont discuté en ligne de cette levée de fonds, et la WMF a publié un billet sur le fonctionnement et le financement de l'écosystème Wikimedia. Elle affirme que 98 % des lecteurs ne donnent rien. La WMF rappelle qu'elle exploite une infrastructure Web de la taille des plus grandes sociétés Web, qui échangent avec les internautes dans 100 langues au maximum, alors que les Wikipédias linguistiques sont rédigées en 300 langues. La WMF embauche 250 personnes pour le soutien technique et le développement de produit, soit environ 1 salarié pour 4 millions d'internautes qui consultent mensuellement le site. Elle indique avoir versé 2 millions US$ depuis 2010 pour soutenir différents projets en Inde. Réaffirmant son soutien envers la connaissance libre, la WMF explique que Wikipédia ne pourrait poursuivre sa mission sans les dons qui affluent de partout sur la planète. [9]

Une encyclopédie d'actualités[modifier le code]

Brian Keegan, professeur adjoint en science de l'information à l'université du Colorado à Boulder, a rédigé un long billet sur un aspect moins souvent souligné de la Wikipédia en anglais : la publication régulière d'articles d'actualités, que ce soit sur le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku ou les mensonges proférés à répétition pour justifier l'opération Iraqi Freedom. [NdE : La Wikipédia en français publie aussi des articles d'actualités, qui sont mis en lumière sur sa page d'accueil.]

Introduction

Keegan a observé un changement notable entre 2001, année de naissance de la Wikipédia en anglais, pendant la période où les médias corporatifs américains publiaient gratuitement une abondance d'informations, et 2006, où les Américains étaient traumatisés par l'éclatement de la bulle Internet, les attentats du 11 septembre 2001 et la fraude d'un montant colossal de la société Enron. Le magazine Time nomme You (« Vous ») la personnalité de l'année 2006, parce que les plateformes YouTube, Myspace et Second Life sont les étendards de ce qui est dorénavant appelé le Web 2.0, ensemble de technologies qui permet aux internautes d'interagir avec les sites et de modifier leurs contenus. Wikipédia, qui est l'une de ces plateformes participatives, surfe sur l'engouement pour l'information et met en place des stratégies pour faire connaître ses contenus grâce aux articles d'actualité, pratique qui se poursuit aujourd'hui.

Google, allié de Wikipédia.

Keegan mentionne avoir parcouru la première fois Wikipédia en 2004, alors qu'il est étudiant universitaire, grâce au moteur de recherche de Google. Il explique que les pages fortement interreliées du site mènent le moteur à donner une note supérieure aux pages du wiki. Étant plus présente dans les pages de résultats de Google, l'encyclopédie libre intéresse beaucoup d'internautes à collaborer, quelques-uns devenant des contributeurs réguliers. Wikipédia, pour sa part, continue à produire du matériel de bonne qualité, ce qui confirme le « jugement » du moteur qui oriente régulièrement les internautes vers ce site au détriment des autres sites Web. En ce qui concerne les actualités, les journaux publient des informations de façon incrémentale, ce qui maintient le lectorat en haleine. Toutefois, beaucoup d'internautes préfèrent lire des résumés de sujets chauds ou de courtes biographies des personnalités, ce que produit depuis longtemps Wikipédia.

L'encyclopédie entre dans l'imaginaire des étudiants universitaires parce que le personnel universitaire met régulièrement en garde contre ses contenus, invoquant son manque de fiabilité. Les médias propagent également une image de contenus quelconques rédigés, sans supervision savante, par des étudiants et des amateurs. Elle est régulièrement comparée, défavorablement, à des encyclopédies traditionnelles, mieux rédigées selon les journalistes qui critiquent Wikipédia. Pourtant, selon Keegan, la force de l'encyclopédie libre résulte surtout du réseau de liens qui unit les articles.

« Plus qu'une synthèse des connaissances en tant que source tertiaire comme les encyclopédies traditionnelles, le réseau d'hyperliens de Wikipédia invitait les utilisateurs à suivre leurs intérêts, à approfondir les sujets, à introduire les liens manquants et à créer de nouveaux articles là où il n'y en avait pas. Là où le Web décentralisé a créé une expérience utilisateur fragmentée nécessitant des répertoires (par exemple, Yahoo !) et des moteurs de recherche (par exemple, Google) pour la navigation, les articles hyperliés de Wikipédia préfigurent une ère de plateformes Web centralisées qui soutiennent l'engagement des utilisateurs avec une expérience cohérente et un contenu "sans fin" à consommer et à engager.[trad 3] »

Keegan mentionne avoir commencé à contribuer en 2005 pour des raisons intrinsèques : il a rédigé sur sa ville natale, puis sur son université. Plus tard, il a contribué pour des raisons extrinsèques : il a voulu rédiger des articles de qualité, parce qu'ils sont publiés sur la page d'accueil du site. Il a appris qu'il y avait d'autres moyens d'être publié sur la page d'accueil, entre autres dans la section « In The News » (ITN). Elle sert à publier des extraits d'articles sur des sujets d'actualité. Il s'agit d'une innovation dont les encyclopédies traditionnelles n'ont pu se prévaloir et qui s'écarte de la mission encyclopédique per se. Keegan juge néanmoins que l'ITN est une idée astucieuse, parce qu'elle montre que Wikipédia s'adapte et suit l'actualité, qu'elle est encore en construction. De plus, l'ITN est une invitation à parcourir les articles mis en valeur, à les améliorer et même à rédiger de nouveaux articles.

9/11 et Wikipédia
La première photo a fait le tour du monde.

Par la suite, il retourne dans le passé, au 11 septembre 2001 (« 9/11 » en abrégé). À ce moment, la Wikipédia en anglais est âgée de 10 mois. Même si elle a dépassé son prédécesseur Nupedia par le nombre d'articles, son succès est encore incertain. À cause d'un bogue lors de la migration des données d'un serveur à un autre, il est impossible de reconstruire exactement ce qui s'est passé à cette époque. Toutefois, Keegan a exploité la Wayback Machine et des documents gérés par LISTSERV. Il raconte que la communauté de la Wikipédia en anglais a passé en vitesse supérieure à la suite des attentats. « Loin d'être un cas particulier de collaboration en ligne, les décisions prises par les contributeurs à l'époque d'utiliser les capacités de collaboration uniques de Wikipédia pour couvrir en profondeur les attentats du 11 septembre ont changé fondamentalement la direction, la portée et la culture de Wikipédia en tant que projet jusqu'à aujourd'hui. »[trad 4]

Il détaille le contenu de la version du de l'article « September 11, 2001 terrorist attack ». Il mentionne des chronologies, du texte sur les annulations de vols, des listes de victimes, des liens vers des organismes caritatifs, des articles sur les impacts politiques et économiques, ainsi que plusieurs nouveaux articles sur les immeubles, les villes et les attaquants, ainsi que sur le terrorisme, box-cutter knife et le traumatisme collectif. À ce moment, environ 100 articles liés à 9/11 ont été créés, alors que la Wikipédia en anglais compte à peu près 13 000 articles. Cette profusion de nouveautés attire l'attention de passerelles Web, comme Yahoo !, qui dirigent les internautes vers Wikipédia, projet désespéramment en manque de bras.

Les listes des victimes (qu'elles soient des civils ou des intervenants) avec leur nom et leur adresse deviennent une source de tension dans la communauté de la Wikipédia en anglais. Pour les uns, c'était trop de détails pour un site Web émulant une encyclopédie. Pour les autres, c'était un devoir de mémoire : puisque Wikipédia n'était pas contrainte par le nombre de pages, elle pouvait accueillir autant de biographies que de victimes. Après maints remous et le traumatisme collectif étant de plus en plus usé par le temps, la communauté décide de transférer, en , ces listes et d'autres articles ne satisfaisant pas les critères encyclopédiques dans un Memorial Wiki. Un débat s'ensuit sur ce qui doit être retenu par Wikipédia et être transféré sur Memorial Wiki. Faute d'une communauté active et victime de vandalismes, ce wiki a été fermé en . Du sort du Memorial Wiki, on peut tirer deux leçons : les wikis trop spécialisés disparaissent faute d'une communauté suffisamment grande et Wikipédia est un exemple qui confirme l'opinion que les riches deviennent plus riches.

La Wikipédia en anglais avait déjà plusieurs politiques sur ce que n'est pas Wikipédia. Pendant les débats sur les articles de 9/11, l'interdiction de rédiger des actualités a été ajoutée. Cette politique a été révisée pour trouver un équilibre entre la canalisation des énergies collaboratives à la suite d'évènements courants et la dilution de la mission encyclopédique. Cette communauté a donc autorisé la création d'articles sur des sujets d'actualité, à la condition qu'ils soient documentés dans les médias. L'une des conséquences des débats sur 9/11 a été l'ajout d'une interdiction de rédiger sur les décès d'amis, de membres de sa famille, de connaissances ou de toute autre personne qui n'atteint pas le seuil de notoriété de cette Wikipédia.

Wikinews
L'écosystème Wikinews en 2008.

Le succès de la formule wikipédienne inspire la création de Wikinews, un wiki dédié à l'actualité. Le projet a été proposé en janvier 2003. En décembre 2004, on compte 20 Wikinews linguistiques. Dans ces wikis, le style journalistique est privilégié : témoignages de première main, entrevues et autres recherches originales sont encouragés. La neutralité façon Wikipédia s'applique encore. Les premiers mois laissent entrevoir un futur radieux pour cette nouvelle forme de journalisme. Des wikipédiens critiquent toutefois le projet, parce que la communauté wikipédienne est en sous-effectif. Selon Keegan, Wikinews n'a pas connu le succès espéré parce que la publication de chaque article devait être autorisée par un administrateur. Les contributeurs, au lieu de collaborer sur quelques articles, créaient plusieurs articles sur le même sujet. Une fois un article mis en lumière sur la page d'accueil, il ne pouvait plus être modifié. Si un sujet voyait de nouveaux développements, un contributeur devait créer un nouvel article qui devait suivre le même processus de validation. La majorité des contributeurs, condamnés à créer de nouveaux articles et incapables d'ajouter/améliorer les articles déjà publiés, a abandonné ce wiki. Par ailleurs, Wikinews renvoyait régulièrement à des articles de Wikipédia, ce qui a augmenté la popularité du second au détriment du premier. En 2005, la Wikinews en anglais publiait 15 articles par jour ; en 2011, c'était plutôt 5 articles par jour. En 2019, elle continue de publier, maintenue par quelques inconditionnels, mais son contenu porte sur des sujets marginaux.

Wikipédia n'a pas renouvelé le journalisme, mais le sort de Wikinews est une autre leçon à tirer de la publication Web : alors que la publication sur papier interdit de modifier ce qui a déjà été écrit, le Web s'y prête bien. Wikipédia et Wikinews ont publié sur le séisme et tsunami de 2004 dans l'océan Indien, mais le premier a obtenu une plus large audience parce que l'article central sur cet évènement a été régulièrement mis à jour et augmenté. Wikinews, à cause de son modèle de publication, a publié plusieurs articles sur le sujet, tous validés par des administrateurs à la façon de Nupedia. Cette moins grande réactivité a desservi la mission de Wikinews. « Au final, le modèle Wikipédia d'un compte-rendu centralisé était beaucoup plus lisible pour les moteurs de recherche comme Google, ce qui a renforcé l'autorité de ces articles et entraîné les boucles de rétroaction vertueuses que sont l'augmentation du trafic, le nombre de contributeurs, les mises à jour et l'amélioration du contenu. »[trad 5] En 2009, Marissa Mayer, alors vice-présidente de Google, demande si le journalisme sur le Web ne devrait pas plutôt produire des articles dont les adresses sont fixes et les contenus régulièrement mis à jour. Il est tentant de croire que sa réflexion a été alimentée par l'énorme succès de Wikipédia.

Caractéristiques de la collaboration sur les articles d'actualité

Keegan exprime son désarroi de n'avoir jamais pu être le premier à ajouter une ligne sur le développement d'un sujet d'actualité. Ce sentiment s'est mué en curiosité : comment les internautes collaborent-ils à la rédaction d'articles, alors qu'ils sont d'origines et de formations diverses ? Même après dix ans de recherche sur la production wikipédienne d'articles d'actualités, il avoue éprouver de la joie lorsqu'un nouvel évènement fait manchette. Il sait qu'il aura encore des matériaux pour prolonger sa réflexion.

Pays touchés par le Printemps arabe (seuls ceux en couleur ont été le siège d'évènements notables).

L'auteur mentionne que les articles créés dans la foulée d'évènements d'actualité sont créés par des wikipédiens de tout horizon, et non pas par un groupe de wikipédiens qui surveillent continuellement l'actualité. Il conclut que l'expérience de rédaction d'articles d'actualités est largement partagée dans la communauté de la Wikipédia en anglais. Il juge que cette caractéristique a permis la rédaction d'articles d'assez bonne qualité sur le Printemps arabe en 2011 (où les wikipédiens ont rédigé avec efficacité sur les évènements survenus en Tunisie, Égypte, Libye et Syrie) tout en documentant en parallèle le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku (qui a tué plus de 20 000 personnes et provoqué la pire catastrophe nucléaire depuis l'accident de Tchernobyl). Des contributeurs ont délaissé leur domaine de prédilection pour se concentrer sur ces articles. Plusieurs autres sites en ligne ont également produit des contenus valables sur ces évènements mais, selon Keegan, seule la communauté de la Wikipédia en anglais est parvenue à rédiger des ensembles d'articles persistants qui couvrent bien ces évènements.

Par ailleurs, la Wikipédia en anglais ne se cantonne pas à quelques types d'actualités tels que biographies, désastres naturels, accidents, élections, controverses, évènements sportifs ou culture populaire. Malgré ce large éventail, les critères de notoriété s'appliquent, ce qui explique qu'elle ne documente pas tous les meurtres ou scandales politiques, même si elle accepte un article sur n'importe quel écrasement d'avion et n'importe quelle tempête tropicale. Sa couverture des évènements n'est pas proportionnelle à leurs impacts [humains] : un tremblement de terre survenu en Virginie, qui n'a fait aucun mort, est mieux documenté qu'un tremblement en Birmanie, qui a fait 150 morts. Pour les contributeurs, il est tentant de recopier les textes tels qu'ils sont publiés, mais Wikipédia décourage fortement une telle pratique, recommandant le style encyclopédique neutre.

Keegan relève également que les articles d'actualités servent d'aimants : des contributeurs qui ne collaborent pas ou peu sur des sujets communs participent à la rédaction de ces articles. Ils peuvent être des centaines à modifier le même article dans une seule journée. Ces multiples modifications peuvent dégrader le contenu de cet article, ce qui rend le travail plus difficile. Par ailleurs, le moteur de Wikipédia n'est pas conçu pour soutenir un tel rythme de modifications. Les contributeurs utilisent donc des techniques d'allègement dans ces cas-là (exemple : interdiction temporaire de modifications, sauf pour un groupe de contributeurs). Souvent, lorsqu'un contributeur cesse de collaborer sur un article d'actualités, il ne reprend plus contact avec les autres collègues. Comment lui est-il alors possible de collaborer efficacement sur un article s'il ne partage pas avec les autres contributeurs ? En adhérant à un ensemble de valeurs communes tout en étant intéressé par le projet encyclopédique. La rédaction d'articles d'actualités permet aux contributeurs d'observer les meilleures pratiques des autres et de (mieux) se réapproprier les normes de rédaction, ce qu'ils peuvent appliquer dans leur pratique habituelle. Cette collaboration les met également au défi de faire mieux.

Toujours selon Keegan, les articles d'actualités sont meilleurs que les autres articles à plusieurs égards : plus longs, plus de liens, plus de sources, plus de médias (photos, dessins, vidéos...). C'est possible grâce à la couverture médiatique hors Wikipédia, au contraire des articles historiques par exemple qui exigent de parcourir des documents en papier. Ces articles d'actualités, lus par des milliers d'internautes, démontrent qu'un grand groupe d'amateurs peut accomplir le même travail qu'un petit groupe d'experts. Ces articles passent aussi par plusieurs cycles. Par exemple, la biographie d'une célébrité récemment décédée peut être refondue après de multiples ajouts. Plus tard, la structure de l'article peut être modifiée pour mieux cadrer avec les meilleures pratiques. Les articles d'actualités sur des évènements traumatisants peuvent servir de point central à une communauté voulant mieux situer le contexte de l'évènement et mieux situer les forces en jeu, ce qui permettrait à ses membres de réduire l'impact des traumatismes antérieurs.

« Tous ces schémas renforcent l'idée que "Wikipédia fonctionne en pratique et non en théorie". Qui sont ces contributeurs qui se sélectionnent et s'organisent rapidement en l'absence de toute coordination ou délégation formelle ? Pourquoi les collaborations en matière de nouvelles de dernière heure ont-elles continué à employer des généralistes plutôt que de développer une classe de spécialistes ? Comment des dizaines de contributeurs ont-ils pu modifier de manière synchrone un document partagé en utilisant un outil asynchrone sans aucune des fonctionnalités que nous considérons comme allant de soi dans quelque chose comme Google Docs ?[trad 6] »
Wikipédia à l'ère de la désinformation
La femme politique et diplomate américaine Eleanor Roosevelt tient une copie de l'Universal Declaration of Human Rights (1948). L'article 19 déclare : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit[1]. »

Même si Wikipédia est « L'encyclopédie libre que chacun peut améliorer » et qu'elle jouisse d'un fort trafic, elle était moins susceptible en 2016 [NdE : année d'élection présidentielle aux États-Unis.] de faiblir face aux attaques de désinformations organisées, au contraire de Facebook, YouTube et Twitter. Même si ces plateformes ont massivement investi dans des outils pour modérer les propos, contrer les publicités mensongères, répondre aux exigences de conduite éthique exigée par le gouvernement fédéral américain, lutter contre la désinformation et le harcèlement, elles sont toujours aux prises avec un ensemble de problèmes sociotechniques. Les provocateurs, les créateurs d'outrages et les fascistes ont investi ces plateformes, et détournent leurs outils pour créer des messages viraux exposant des théories marginales (ou fausses) qui récompensent leurs créateurs. Si ces plateformes interviennent pour bloquer ces messages ou empêcher la rétribution, elles sont accusées de nuire à la liberté d'expression ou de montrer un biais de conservatisme.

Comment la Wikipédia se démarque-t-elle ? Ses revenus, très modestes comparativement aux plus grandes plateformes participatives, ne sont pas arrimés aux publicités. Les autres plateformes gagnent des milliards de dollars en rendant leurs publicités virales, tout en publiant sans fin des informations qui maintiennent l'attention de leurs utilisateurs. L'expérience Facebook est personnalisée pour chaque utilisateur selon ses relations, ses intérêts et son comportement. Puisque la nouveauté, l'humour et l'outrage retiennent l'attention des utilisateurs, les publicitaires cherchent encore et encore à forger des publicités qui engagent encore plus les utilisateurs. Wikipédia, elle, n'a aucun mécanisme de personnalisation de l'expérience wikipédienne[note 1]. Peu importe votre pays, votre genre, votre historique de navigation Web ou encore votre réseau personnel, vous lisez le même article que les autres internautes. « Cette expérience commune concentre l'examen collectif et la capacité de délibération plutôt que de diffuser ces mécanismes de responsabilité à travers des flux d'informations personnalisés impénétrables et incommensurables. »[trad 7]

Une autre raison qui explique la résilience de Wikipédia face aux boues sociotechniques est sa forte identité éditoriale. Plusieurs plateformes participatives refusent d'appliquer une politique éditoriale, mettant de l'avant leur neutralité. Elles peuvent donc affirmer qu'elles respectent la section 230 de la Communications Decency Act. Pour cette raison, elles sont à l'abri de toute poursuite pour diffamation. Elles ont investi d'énormes montants pour réduire les critiques des utilisateurs, des producteurs de contenus et des publicitaires, partenaires qui n'ont aucun mot à dire sur les politiques de modération. De plus, les politiques sont appliquées de façon inégale : des parodies sont bloquées, alors que des suprémacistes ne sont pas inquiétés outre mesure. Wikipédia a développé avec les années un ensemble de politiques et de règlements, souvent sclérosés, qui s'appliquent aux contenus, au style et aux procédures de rédaction des articles. Dans cet ensemble, une caractéristique se démarque : la neutralité, qui sert à vérifier les faits et à éviter les points de vue. Cette neutralité active contraste fortement avec la neutralité passive des autres plateformes participatives (qui craignent de ne plus respecter la section 230). L'encyclopédie libre a aussi développé une jurisprudence interne, ce qui lui permet de justifier le blocage d'internautes qui veulent détourner sa mission.

Une troisième raison qui pourrait expliquer la résilience de Wikipédia est sa non-utilisation d'algorithmes d'amplification. [NdE : technique qui vise à rendre les contenus viraux.] À tout moment dans la rédaction d'un article, des humains surveillent. Ils peuvent être trompés, mais moins souvent que des algorithmes (selon Keegan, des logiciels propriétaires qui n'ont jamais été analysés/validés par des experts extérieurs aux sociétés). Les seuls mécanismes d'amplification intrinsèques de Wikipédia se trouvent sur sa page d'accueil. [NdE : Pour la Wikipédia en français, il s'agit de « Article labellisé du jour », « Actualités », « Le saviez-vous ? » et « Image labellisée du jour ».] Les mécanismes extrinsèques sont les moteurs de recherche et d'autres ressources électroniques (via les hyperliens des pages Web, des fichiers PDF, des courriels...).

Ces plateformes, ayant reconnu leurs difficultés à modérer leurs utilisateurs, se tournent vers Wikipédia pour améliorer l'expérience utilisateur. En octobre 2017, Facebook annonce son intention de fournir des informations fiables dans les messages présentés aux utilisateurs ; il s'agit de liens vers Wikipédia. En mars 2018, pour combattre la propagation de fausses informations, YouTube annonce vouloir s'appuyer sur Wikipédia (à l'étonnement de l'écosystème Wikimedia, ignorant de ce projet). Wikipédia devient, potentiellement, un nouveau champ de bataille de l'information. La décision de YouTube est jugée irresponsable, car Wikipédia n'a pas les ressources pour modérer cette vague de désinformation. En théorie économique, il s'agit de gérer les biens communs et la tragédie des biens communs. Tout le monde peut utiliser et abuser de Wikipédia, puisque cette dernière est de consultation libre, peu importe que vous ayez contribué ou pas. Chaque consommateur de ce bien commun est en compétition pour l'utiliser, pouvant excéder sa capacité à produire et donc réduire sa valeur pour l'ensemble des consommateurs. YouTube ne contribue pas aux contenus de Wikipédia, mais bénéficie de ceux-ci. De façon imagée, Keegan affirme que YouTube fait de la « surpêche » : la société demande à la communauté d'éliminer les boues sociotechniques qu'elle refuse de traiter avec ses propres ressources. Face à cette menace, la communauté peut réguler cet excès de demande en appliquant les méthodes exposées par l'économiste Elinor Ostrom dans le livre Knowledge as a Commons (2006).

Cet exemple d'abus de la ressource Wikipédia sert de mise en garde contre les risques d'une connectivité débridée : les exploitants de plateformes en ligne peuvent « déléguer » des responsabilités à d'autres plateformes tout en étant rétribuées pour des services qu'elles ne maintiennent pas. La réutilisation des contenus de Wikipédia peut être visible (exemples : recherche Google, lutte à la désinformation par Facebook et YouTube) et invisible (exemples : entraînement de logiciels d'intelligence artificielle à la traduction de textes et à la reconnaissance faciale). Ces activités rendent Wikipédia plus visible, ce qui peut inciter des internautes à rejoindre la communauté et à faire reconnaître l'importance de ce bien commun. En contrepartie, plus de connections égale plus de voies de compromission.

Pour Keegan, la résilience de Wikipédia lors de la campagne de désinformation politique américaine en 2016 n'est pas le résultat d'une « immunité » intrinsèque au projet. Le Gamergate, en 2015, a été mal géré par le collège des administrateurs de la Wikipédia en anglais. Cinq contributeurs, qui supprimaient des propos extrémistes, ont été bloqués. Leurs adversaires ont obtenu une victoire morale grâce à une campagne de désinformation bien menée : les procédures administratives ont été dévoyées pour punir les contributeurs de bonne foi. Sur une note plus légère, le système Siri d'Apple répondait « Despacito » lorsqu'on lui demandait l'hymne national de la Bulgarie (la bonne réponse est « Mila Rodino ») ; la fausse information était soit stockée dans Wikipédia ou dans Wikidata, et elle n'était pas validée par des humains.

Si Wikipédia et Wikidata peuvent se vanter d'offrir de l'information souvent exacte, elles doivent remercier les contributeurs humains qui veillent sur leurs contenus. Bien sûr, les communautés ne peuvent garantir l'exactitude de tous les contenus, mais ceux qui sont les plus souvent consultés sont souvent exacts. Même si Wikipédia, à cause de son modèle de contributions qui fait surtout appel aux humains, démontre une bonne résilience face à la désinformation et au harcèlement, elle n'est pas totalement immunisée contre tous les types d'attaques. Elle peut être manipulée ; le nombre d'exemples augmente avec les années qui passent.

Conclusion
Sérendipité ?
« Wikipédia est le fruit d'un moment historique particulier du début des années 2000, non seulement en raison de son interface adorablement datée, mais aussi de l'absence de publicité et d'engagement, de flux d'informations et de systèmes de recommandation, ainsi que de la viralité et de la polarisation comme caractéristiques centrales qui définissent une grande partie de l'expérience utilisateur sur les autres plateformes sociales. La résilience de Wikipédia face à la désinformation qui a frappé Facebook, YouTube et Google en 2016 laisse penser que cette expérience utilisateur archaïque a constitué une défense importante contre les acteurs qui ont utilisé à des fins malveillantes ces mécanismes d'amplification de l'attention sur d'autres plateformes. Mais cette histoire passe sous silence d'autres explications de l'apparente résilience de Wikipédia. La forte identité éditoriale de Wikipédia, qui met l'accent sur la neutralité et la vérifiabilité, constitue un rempart essentiel contre la marée de boues sociotechniques qui polluent ces autres plateformes qui ne modèrent qu'à contrecœur les contenus offensants et faux. Mais surtout, l'attention des utilisateurs et des rédacteurs de Wikipédia est partagée autour d'articles communs plutôt que distribuée à travers des flux d'informations personnalisés.[trad 8] »
— Brian Keegan

Dans les coulisses de la Wikimedia[modifier le code]

WikiLoop DoubleCheck — Cet outil en ligne sert à valider les modifications apportées à une Wikipédia linguistique, dont celle en français. [10] L'outil s'appuie sur Objective Revision Evaluation Service (ORES), un système de prédiction de fiabilité développé par la Wikimedia Foundation. [11] WikiLoop DoubleCheck présente une interface chargée, qui peut dérouter à première vue. La langue de l'interface est liée à la langue de la Wikipédia. Les modifications exposées peuvent être de la main de contributeurs expérimentés. Avec certains navigateurs Web, l'outil peut cesser de répondre proprement, ou ne plus réagir du tout. Si vous souhaitez que vos contributions soient comptées, il est préférable de vous identifier, puis d'autoriser des services exécutés en votre nom via OAuth. Toutefois, le site n'a pas recours au protocole HTTPS.

Remercier semble engendrer une réaction en chaîne de remerciements, de WikiLove.<note de SV : à quand une journée/semaine/mois du remerciement? du genre remerciez une nouvelle et un nouveau>

Du remerciement — D'après une recherche rapportée par la Wikimedia Research Newsletter de juillet, remercier les contributrices et contributeurs n'augmente pas le temps de contribution des remercié-e-s (du moins, sur une durée de 6 semaines). Cependant, cela augmenterait la rétention de 2 %.
Un effet significatif est que le remerciement engendre le remerciement. Ainsi, les contributeurs remerciés remercient à leur tour 1,6 fois plus par la suite.

Wikimap — Cette application maintenue par la Wikimedia Foundation a été améliorée dans les dernières semaines. Si vous regroupez des photos géolocalisées dans une catégorie de Wikimedia Commons, Wikimap pourra afficher sur une carte tous les lieux où les photos ont été prises. Avant l'été 2020, l'application « posait » autant de points que de photos géolocalisées. Si vous aviez téléversé 1 200 photos géolocalisées avant juin 2020 et que, parmi celles-ci, 250 avaient été prises exactement au même endroit (lors d'un congrès par exemple), Wikimap affichait 250 points au même endroit sur la carte. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

L'application indique dorénavant le nombre de photos prises à un même endroit et vous pouvez choisir la photo d'intérêt en cliquant sur le disque numéroté. Dans cet exemple, zoomez 4x sur Rome : le disque 57 va être divisé en deux disques (28 et 29). Si vous zoomez une fois de plus, vous verrez apparaître trois disques (23, 5 et 28) et une cheville. Si vous survolez la cheville, vous verrez une vignette de la photo géolocalisée. Si vous cliquez sur le disque 5, Wikimap affichera une vignette et quatre chevilles sur la carte, que vous pouvez survoler. Si vous cliquez sur le disque 28, l'application affichera une vignette et 28 chevilles, toutes géolocalisées au même endroit. Cliquez loin de la spirale, les 28 chevilles seront remplacées par le disque 28.

L'Observatoire des sources...« est un index des sources qui ont fait l'objet de discussions, au sein de la communauté wikipédienne, quant à leur qualité [...] et leur usage dans les articles encyclopédiques. Cet index, organisé alphabétiquement, répertorie pour chaque source la ou les discussions dont elle a fait l'objet et il en fournit éventuellement un bref résumé. » Dans Wikipédia:Observatoire des sources (ODS), chaque source listée fait l'objet d'une courte présentation et d'une succincte critique. À la fin août 2020, l'index, qui n'a pas de valeur prescriptive, comprend une quarantaine de sources, dont ArXiv, Babelio, Courrier international, Doctissimo.fr, Gamekult.com et Herodote.net. [NdE : Dans la liste, j'observe plusieurs absences notables : Les Échos, Le Figaro, Le Monde, Le Monde diplomatique, Nature, Radio-Canada.ca, The Guardian et The New York Times. Par ailleurs, les 100+ sites les plus utilisés pourraient chacun faire l'objet d'une entrée.]

Mobile diff — À partir d'un ordinateur de bureau ou d'un portable, vous pouvez consulter un diff de trois façons. Par exemple, comparez diff traditionnel, diff mobile pour ordinateur et diff pour mobile

Six régimes épistémiques sous-tendraient les tensions éditoriales. <note de SV>Est-ce que l'esprit des auteurs serait teinté par leurs origines ?

Tensions éditorialesUne recherche publiée par deux maîtres de conférences français, parue en juillet 2019, affirment que les tensions éditoriales sur Wikipédia en français sont « sous-tendues par l’existence de « régimes épistémiques » concurrents sur Wikipédia [...] (encyclopédiste, scientifique, scientiste, wiki, critique et doxique). » Pour ce faire, les auteurs ont analysé les pages de discussion de sept articles à fort potentiel polémique (organisme génétiquement modifié, race humaine, mariage homosexuel en France, Dominique Aubier, attentats du 11 septembre 2001, affaire Dominique Strauss-Kahn et homéopathie). Les auteurs précisent que, selon les circonstances, les contributeurs peuvent se référer à l'un ou l'autre de ces régimes dans les discussions. Ils ne correspondent donc pas à un profil de contributeur, mais plutôt à une "famille d'arguments". <on en parle au Bistro du 19 juillet>

Import-export de fichiers — Dès le 7 août 2020, tous les wikis sont dotés de la fonction d'import-export de fichiers. « Ils sont conçus pour vous aider à déplacer plus facilement des fichiers de votre wiki local vers Wikimedia Commons tout en conservant toutes les informations sur le fichier d’origine (description, source, date, auteur, historique). De plus, le déplacement est documenté dans la vue de l’historique des fichiers. » (fr)[12], [13] Le lien d'exportation se trouve dans le haut de la page ou sous l'onglet « Plus ». [NdE : Le nombre de fichiers stockés dans le wiki de la Wikipédia en français se compte en dizaine de milliers, en raison de politiques qui invitent avec fermeté, pour ne pas dire avec rigueur, à téléverser dans Wikimedia Commons. Si l'image n'est pas éligible pour Commons, elle peut l'être pour la Wikipédia en français, toujours à la condition de respecter les critères. Les photos de bâtiments, les logos et les images de monnaie constituent l'essentiel des médias présents dans la Wikipédia en français.]

Incompatible — Des wikipédiens anglophones ont rédigé un essai sur les facteurs qui rendent un contributeur incompatible avec la mission du projet [14] :

  • Refus d'entendre les commentaires constructifs
  • Incompétence
  • Tromperie volontaire
  • Irrespect des collègues wikipédiens
  • Agression des collègues wikipédiens
  • Conviction d'être le seul à pouvoir rectifier le monde
  • Croyance dans la supériorité de son intelligence sur les sources
  • Se comporter comme si sa voix est supérieure à celle des autres
  • Menace d'utiliser la loi ou de faire intervenir des autorités hors Wikipédia
  • Harcèlement
  • Questionnement continuel des interventions des autres collègues

Constat d'échec — Deux universitaires américains prédisent la fin de Wikipédia en citant plusieurs études. Toutefois, leurs interprétations sont critiquées et certaines études utilisées datent de plusieurs années. Leur prédiction est donc sujette à caution. [15]

Plus de trafic via Google — Google a modifié ses algorithmes de production de résultats de recherche. L'une des conséquences est la réduction de l'importance relative des sites qui ne versent aucun montant à la société pour apparaître dans ses pages. Wikipédia n'échappe pas à cette façon de faire. Néanmoins, la Wikimedia Foundation souhaite que Google reconnaisse de façon plus visible l'importance de Wikipédia dans les informations présentées par le moteur de recherche. [16]

Courrier du lectorat[modifier le code]

(Il nous fera plaisir de lire les messages déposés ici et, si nécessaire, d'y répondre dans les plus brefs délais.)

Le contributeur qui a tenté de rédiger en scots aurait dû tourner ses doigts sept fois devant son clavier avant d'écrire quoi que ce soit en scots. Wikipédia existe depuis presque 20 ans, les façons de faire des grandes Wikipédias linguistiques sont largement connues et les processus de création d'articles de ces grandes Wikipédias sont faciles à trouver. Je ne suis pas particulièrement touché par son épreuve (désolé de manquer d'empathie à son égard). — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 26 août 2020 à 16:16 (CEST)[répondre]

La rubrique ci-dessus "Dans les coulisses..." parle de déception volontaire. Ne s'agit-il pas d'un contresens (pour tromperie volontaire) ? --— J. F. Blanc (me´n parlar) 30 août 2020 à 16:47 (CEST)[répondre]
Un « membre du lectorat » tient à faire savoir qu'il est toujours impressionné par la qualité des RAW. Merci aux rédacteurs. Émoticône --Alcide Talon (blabla ?) 30 août 2020 à 17:30 (CEST)[répondre]
Bonjour. Je plussoie et remercie (cf. ce qui est écrit ci-dessus) bien volontiers les trois rédacteurs. Bien cordialement. AntonyB (discuter) 30 août 2020 à 18:20 (CEST)[répondre]
Alcide Talon et AntonyB, Merci pour vos gentils mots. — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 31 août 2020 à 14:15 (CEST)[répondre]

Bonjour,
Une précision, concernant le nouvel outil d'import-export : il est effectivement pensé pour transféré depuis SON wiki local, malheureusement pas depuis un autre. En effet, j'ai eu besoin de transférer des images qui étaient sur wp:ko, et je n'ai pas pu car j'avais moins de 10 contributions sur ce wiki (c'est ce qui m'a été officiellement expliqué sur méta).
Dommage, mais bon à savoir. — Daehan [p|d|d] 30 août 2020 à 22:33 (CEST)[répondre]

Je pense que Brian Keegan a correctement analysé les raisons du naufrage de Wikinews. Déjà, l'idée, étrange, que le wiki qui a besoin du plus de réactivité (car il traite de l'actualité) soit aussi celui qui a les plus grosses barrières à la contribution (supervision de qualité + relecture avant publication) est incroyable. Ensuite, la multiplicité de liens externes au wiki est ahurissante (à vue de nez, sur la version francophone, 1 lien sur 3 mène en dehors de Wikinews), ce qui n'est pas du tout un avantage pour attirer des lecteurs et contributeurs.

Reste un mystère, comment en plus de 15 ans d'existence ce wiki n'a pas vu le déclin et n'a pas su se renouveler. De mon expérience personnelle, je peux apporter une hypothèse à cette question. La communauté réduite des Wikinews favorise un entre-soi qui rend aveugle ce qui ne pousse pas à la réflexion. Dans ces communautés réduites, se trouve aussi des contributeurs qui se sentent investis d'une mission de « gardien du temple » et l'absence de communauté élargie leur donnent une influence déraisonnable sur le wiki. En rajoutant par dessus tout ça un peu résistance au changement et hop le wiki est coulé ! — Mattho69 me joindre 30 août 2020 à 23:32 (CEST)[répondre]

En revanche, BK n'analyse pas bien la chose suivante. Les articles d'actualité ne sont en général pas mauvais - en effet - dans le sens où c'est à peu près le mieux ou le moins mauvais que on puisse faire à peu de distance de l'événement et sans rédaction en chef. En revanche, quand l'événement est ancien, a été analysé et synthétisé par les historiens, alors l'article n'est pas conforme à l'état de l'art, et souffre souvent des effets de "buzz", indétectables à peu de distance de l'événement mais souvent très visibles et évidents avec du recul. Le "buzz" est aussi un phénomène qui aurait du être intégré à la réflexion, et mériter un paragraphe "Wikipédia à l'ère du Buzz", avec un constat qui n'aurait pas été aussi bon, mais BK est passé complètement à côté. Jean-Christophe BENOIST (discuter) 31 août 2020 à 12:06 (CEST)[répondre]
Jean-Christophe BENOIST, Je pense que BK a préféré ne rien dire sur le buzz car son billet est déjà long. On pourrait lui demander de publier un billet sur l'incidence du buzz, ça augmenterait son nombre de publications et lui donnerait un autre aspect à étudier :-). — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 31 août 2020 à 15:10 (CEST)[répondre]

Analyse des remerciements : Quelle conclusion ou action doit-on tirer de l'analyse ? Remercier un contributeur habitué est inutile pour le projet, c'est ça ? -- Irønie (discuter) 31 août 2020 à 13:53 (CEST)[répondre]

Irønie, En effet, remercier est marginalement bon pour la rétention et ça n'augmente pas le plaisir de contribuer. Pour ma part, j'apprécie savoir que quelqu'un a noté une modification de ma main, me disant en quelque sorte que je ne suis pas le seul à m'intéresser au sujet sur lequel j'ai travaillé. C'est aussi une forme d'approbation de ce que j'ai fait, ce qui renforce mon sentiment de compétence. — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 31 août 2020 à 15:00 (CEST)[répondre]
Il faut toujours être prudents avec ce genre de recherche. Par exemple, les auteurs disent qu'il n'y a pas d'effet mesurable sur la production des "anciens" sur la période analysée, soit 6 semaines avant et après. Perso, je me dis qu'un ancien risque de claquer la porte moins rapidement s'il est remercié régulièrement. Cependant, pour mesurer ça, il faudrait étendre la période analysée sur des années. - Simon Villeneuve 31 août 2020 à 15:11 (CEST)[répondre]
Je remercie Cantons-de-l'Est et Simon Villeneuve *uniquement* parce qu'ils resteront ainsi avec 2 % de motivation en plus sur WP à écrire les RAW, selon l'étude ci-dessus (et selon leurs réactions ici-même Émoticône). --Warp3 (discuter) 1 septembre 2020 à 02:35 (CEST).[répondre]
Warp3 est tel un puits d'humour toujours reverdissant ;-). — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 1 septembre 2020 à 03:32 (CEST)[répondre]
Pas faux... puits de carbone -> --Warp3 (discuter) 1 septembre 2020 à 07:17 (CEST).[répondre]

Je ne suis pas allé regarder qui s'est tapé la lecture et traduction du travail de Keegan, mais beau boulot, merci. Popo le Chien (discuter) 31 août 2020 à 15:31 (CEST)[répondre]

Popo le Chien, C'est moi. Merci pour le message. Et je suis heureux de vous savoir à nouveau parmi nous (il y a longtemps que je n'avais pas vu votre pseudo, trop longtemps) . — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 3 septembre 2020 à 16:41 (CEST)[répondre]

Le RAW est décidément d'une grande utilité et la lecture régulière que j'en fais a eu amplement raison de mon scepticisme initial. Un grand merci aux rédacteurs pour ce beau travail de synthèse. --Codex (discuter) 31 août 2020 à 15:36 (CEST)[répondre]

Codex, Vous me flattez Émoticône sourire. — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 3 septembre 2020 à 16:42 (CEST)[répondre]
Merci pour ce numéro très intéressant. • Chaoborus 31 août 2020 à 21:20 (CEST)[répondre]
Chaoborus, Venant d'un ancien dont j'apprécie l'efficacité, c'est d'autant meilleur. — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 3 septembre 2020 à 16:44 (CEST)[répondre]
  • Abonné depuis peu à RAW. Intéressant et très utile: avant de lire cette édition j'ignorais l'existence de la page "Observatoire des sources". La rubrique "Dans les coulisses de la Wikimedia" fourmille d'infos intéressantes. RAW est un excellent complément du Wikimag. Merci et re-merci.Contributeur2019 (discuter) 1 septembre 2020 à 12:21 (CEST)[répondre]
Contributeur2019, De rien Émoticône sourire. — Cantons-de-l'Est p|d|d [‌sysop] 3 septembre 2020 à 16:45 (CEST)[répondre]

Très bon numéro avec l'article de Keegan, mais aussi plusieurs brèves. Concernant l'Observatoire des sources, celui-ci ne répertorie que les sources qui ont fait l'objet d'une controverse sur une page de discussion ou dans le Bistro. De ce fait, l'absence de sources usuelles de référence comme Le Monde n'est pas une anomalie. Chris93 (discuter) 6 septembre 2020 à 16:30 (CEST)[répondre]


« Tout travail sérieux mérite d'être plaisant[trad 9]. »
Raph Koster, dans la vidéo Wikipedia is a Game
Citations originales
  1. (en) « In open source, the maintainers working on the source code are the scarce resource that needs to be protected and nurtured. »
  2. (en) « In an ecosystem with infinite resources, the attention needs to be on the people taking care of and maintaining that resource, because that’s where the bottleneck is. »
  3. (en) « More than synthesizing knowledge as a tertiary source like traditional encyclopedias, Wikipedia's hyperlink network invited users to follow their interests, dive deeper on topics, introduce missing connections, and create new articles where none existed. Where the decentralized web created a fragmented user experience requiring directories (e.g., Yahoo!) and search engines (e.g., Google) for navigation, Wikipedia's hyperlinked articles foreshadowed an era of centralized web platforms that sustain user engagement with a consistent experience and "bottomless" content to consume and engage. »
  4. (en) « Far from being an idiosyncratic case of online collaboration, the decisions made by editors at the time to use Wikipedia's unique collaborative capacities to deeply cover the September 11 attacks would fundamentally change the direction, scope, and culture of Wikipedia as a project to the present day. »
  5. (en) « Finally, the Wikipedia model of a centralized account was much more legible to search engines like Google that boosted these articles’ authority and drove the virtuous feedback loops of more traffic, more contributors, more updates, and better content. »
  6. (en) « All of these patterns reinforce the idiom that "Wikipedia works in practice, not in theory." Who are these editors that rapidly self-select and self-organize themselves in the absence of any formal coordination or delegation? Why have breaking news collaborations continued to employ generalists rather than developing a class of specialists? How did dozens of users synchronously edit a shared document using an asynchronous tool with none of features we take for granted in something like Google Docs? »
  7. (en) « This common experience concentrates collective scrutiny and deliberative capacity rather than diffusing these accountability mechanisms across inscrutable and incommensurable personalized news feeds. »
  8. (en) « Wikipedia remains a product of a particular historical moment from the early 2000s, not only in terms of its adorably dated interface, but also the absence of advertising and engagement, news feeds and recommendation systems, and virality and polarization as central features that define so much of the user experience on other social platforms. Wikipedia’s resilience to the disinformation that plagued Facebook, YouTube, and Google in 2016 would suggest this archaic user experience provided an important defense against actors who weaponized these attention amplification mechanisms on other platforms to malicious ends. But this story overlooks other explanations for Wikipedia’s apparent resilience. Wikipedia’s strong editorial identity emphasizing neutrality and verifiability provides a critical bulwark against the tide of sociotechnical sludge polluting these other platforms who only reluctantly moderate offensive and false content. But most critically, Wikipedia users and editors’ attention is shared around common articles rather than distributed across personalized newsfeeds. »
  9. (en) « all serious work deserve to be fun »
Notes
  1. <note de SV:En fait, la nature ouverte du site permet une multitude de personnalisations de l'expérience wikipédienne dès lors que l'on possède un compte utilisateur. Cependant, ces fonctionnalités sont beaucoup moins faciles d'accès pour l'internaute moyen que sur les autres sites participatifs.>
Références
  1. « La Déclaration universelle des droits de l'homme », Nations unies, (consulter l'Article 19)