Stéphane Courbit

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Stéphane Courbit
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Biographie
Naissance
(58 ans)
Crest, France
Nationalité
Formation
Institut supérieur de gestion (ISG) de Paris
IUT de Valence (DUT GEA)
Activité

Stéphane Courbit, né le à Crest (France), est un entrepreneur français du secteur des médias et de la télévision.

Il est le fondateur de Banijay Group, qui compte parmi les plus importants producteurs mondiaux de contenus pour la télévision et les plateformes multimédia[1].

Par le biais de sa holding LOV Group, Stéphane Courbit est présent dans la production audiovisuelle (Banijay), dans la pâtisserie (Ladurée), les jeux d'argent (Betclic) et l'hôtellerie de luxe (Airelles Collection).

En 2022, le magazine Challenges estime son patrimoine à 2,1 milliards d'euros et le classe 56e fortune de France[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et formation[modifier | modifier le code]

Stéphane Courbit grandit dans le village de Puy-Saint-Martin (Drôme)[3].

Il est diplômé de l'IUT de Valence (DUT GEA) et de l'Institut supérieur de gestion (ISG) de Paris, où il commence à se créer un réseau professionnel. Pendant un stage, il rencontre Christophe Dechavanne[3].

Débuts[modifier | modifier le code]

En 1990, il assiste à l'émission Ciel, mon mardi !. À la fin de l'émission, il propose à son animateur Christophe Dechavanne un projet d'émission. Christophe Dechavanne l'embauche comme stagiaire chez Coyote Conseil, où il est chargé de développer les services Minitel. Il fait également quelques sujets pour Ciel, mon mardi !, où il apparaît parfois[3]. Stéphane Courbit devient alors producteur des émissions Combien ça coûte ? (qu'il participe à créer), Coucou c'est nous ! et La Première Fois[4].

Stéphane Courbit et Christophe Dechavanne se brouillent en 1994, ce qui met fin à leur relation professionnelle[3].

Au printemps 1994, Stéphane Courbit s'associe avec Arthur pour créer la société CASE Productions (« Courbit Arthur Stéphane Essebag », qui deviendra ASP pour « Arthur Stéphane Productions »[5]) qui produit notamment Les Enfants de la télé pour France 2[6],[7]. Il produit également Le Bigdil et l'élection Miss France[3].

En 1998 et 2001, Endemol rachète en deux sessions ASP, et Stéphane Courbit devient le président d'Endemol France[5]. En , Endemol France produit Loft Story, émission de téléréalité diffusée par M6.

LOV Group[modifier | modifier le code]

Fin 2007, Stéphane Courbit vend ses parts et quitte la direction d'Endemol France[8] pour créer la holding LOV Group (qui contracte le nom de ses trois enfants : Lilas, Oscar et Vanille[3]).

Production audiovisuelle[modifier | modifier le code]

En , Stéphane Courbit crée aux côtés de partenaires industriels (Groupe Arnault, AMS Industries et les familles Agnelli et De Agostini) Banijay Entertainment, une holding regroupant une dizaine de sociétés[9] : Air Productions (Nagui), Banijay Productions - ex ALJ- (Alexia Laroche-Joubert), H2O (Cyril Hanouna)[10] en France, Cuarzo en Espagne, Brainpool en Allemagne, Nordisk dans les pays nordiques[11], Bunim/Murray aux États-Unis[12], Screentime en Australie[13]. Parallèlement en 2007, il investit dans Euro Media Group, leader européen dans la fourniture de prestations techniques audiovisuelles qui détient les studios de télévision de La Plaine St Denis via Studios de France[14].

Jeux en ligne[modifier | modifier le code]

Fin 2007, Stéphane Courbit crée Mangas Capital Gaming[15], renommé par la suite BetClic Everest Group, qui a fait l'acquisition de 5 sociétés dans le domaine des paris sportifs, jeux de poker et casino en ligne : BetClic en 2007, Expekt et Bet-at-Home en 2009[16], Everest en 2010[17] et Monte-Carlo en 2015[18]. LOV Group est rejoint par la Société des bains de mer de Monaco en 2009[19].

Hôtellerie de luxe[modifier | modifier le code]

Stéphane Courbit investit dans l’hôtellerie de luxe ainsi que la restauration via LOV Hotel Collection, qui possède plusieurs établissements à Courchevel (l'hôtel Les Airelles, racheté en 2007 ; l'hôtel Aman Melezin, acquis en 2013 et le restaurant Le Chalet de Pierres)[3], à Saint-Tropez (Le Château de La Messardière et Le Pan Dei Palais)[20] et à Gordes (La Bastide de Gordes, acquise début 2014)[21]. Le , un hôtel de luxe ouvre dans l'hôtel du Grand Contrôle, qui donne sur l'Orangerie du château de Versailles[22]. En 2022, il fait l'acquisition de l'hôtel de la Résidence du Roy, hôtel 4 étoiles situé rue François Ier dans le 1er arrondissement de Paris[23] et du Haras du Quesnay, le haras de la famille Head, véritable bastion de l'élevage de pur-sangs en France[24].

Depuis 2019, le groupe LVMH détient 17 % de LOV Hotel Collection[25].

Énergie[modifier | modifier le code]

Stéphane Courbit a été actionnaire aux côtés de Jacques Veyrat, Jean-Paul Bize, EBM, Luxempart et Ecofin dans Direct Énergie, premier fournisseur indépendant d'électricité et de gaz en France après sa fusion avec Poweo en 2012[26] et jusqu'à son rachat par TotalEnergies en 2018.

Autres[modifier | modifier le code]

Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, il vote pour Lionel Jospin. Il est néanmoins proche de Nicolas Sarkozy depuis les années 1990[3].[pertinence contestée]

En 2009, Stéphane Courbit entre au capital du label communautaire My Major Company, entreprise fondée par Simon Istolainen, Sevan Barsikian, Michaël Goldman et Antony Marciano[27]. Jusqu'en 2016, il détient également une participation dans Le Five, le premier groupe de foot en salles en France[28],[29].

Il est actionnaire du projet Big Mamma[30], une chaîne de trattorias parisiennes fondée par l’ex-directeur général de My Major Company et par un ancien collaborateur de LOV Hotel Collection[31].

En 2010, il tente de racheter la régie publicitaire de France Télévision. Alain Minc, son conseiller et actionnaire (il possède alors 3 % de LOV), avait suggéré à l’Élysée la suppression de la publicité sur le service public dont découlait cette cession. Celui-ci milite aussi pour que Stéphane Courbit soit désigné repreneur au détriment de Hi-media, également candidat. Devant un possible conflit d'intérêt, l’affaire échoue[32].

En 2012, son yacht Yogi fait naufrage en mer Égée, au large de l'île de Skyros ; il était sorti un an plus tôt d'un chantier naval turc[33]. Cette même année il investit à Méribel pour l'ouverture de La Folie douce[34]

En 2013, Stéphane Courbit est cité dans l’affaire Bettencourt. L'avocat de son groupe, Pascal Wilhelm, également mandataire financier de Liliane Bettencourt, conseille à celle-ci d'investir 143 millions d'euros pour prendre 20 % du groupe de Stéphane Courbit. La fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, saisit le juge des tutelles en [32].

Depuis 2019, il est également actionnaire majoritaire de la société Shauna Events de Magali Berdah qu'il rachète à travers sa société holding Banijay[35],[36],[37].

En mars 2021, LOV Group entre en négociations exclusives avec le groupe Holder pour le rachat de Ladurée, dont il rachète 80 % des parts[38].

Il inspire le personnage principal du roman Téléréalité de l'écrivain Aurélien Bellanger, publié chez Gallimard en [39].

Condamnations[modifier | modifier le code]

En mars 2024, Stéphane Courbit et deux de ses sociétés, dont Lov Group Invest, sont condamnés par le tribunal d'Albertville, à 4,5 millions d'euros d'amende pour construction illégale à Courchevel[40],[41].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Production télé : la concentration continue avec la fusion Zodiak-Banijay », sur Le Monde
  2. « Stéphane Courbit - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges, (consulté le )
  3. a b c d e f g et h Renaud Revel, « Pas vu à la télé », Vanity Fair no 44, mars 2017, pages 126-133.
  4. Renaud Revel, « L'infant de la télé », sur L'Express, (consulté le )
  5. a et b « Il a touché le gros lot avec Endemol », sur Entreprendre (consulté le )
  6. Stéphane Lepoittevin, « Stéphane Courbit a su miser sur Arthur », sur Le Parisien, (consulté le )
  7. Raphael Garrigos, « Arthur concurrent de lui-même », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. « Stéphane Courbit va se lancer dans les jeux d'argent sur Internet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ozap.com, (consulté le )
  9. Amaury de Rochegonde, « Banijay poursuit ses emplettes », sur Stratégies,
  10. Sandrine Cassini, « Stéphane Courbit rachète la société de production de Cyril Hanouna et boucle le rachat d'Everest Poker », sur La Tribune, (consulté le )
  11. « Banijay Entertainment : Stéphane Courbit rachète Nordisk Film TV », sur Première, (consulté le )
  12. 27 mars 2010, « TV réalité : Courbit s'offre une boîte de prod américaine », sur Ozap, (consulté le )
  13. Solange Brousse, « La société de production de Stéphane Courbit acquiert la majorité de l'australien Screentime », sur Stratégies, (consulté le )
  14. Nathalie Silbert, « Euro Media Group prépare son introduction en Bourse », sur Les Echos, (consulté le )
  15. « Stéphane Courbit, le plus audacieux et le plus secret milliardaire de France », sur entreprendre.fr,
  16. « Courbit, le flibustier des jeux en ligne », sur Le Point, (consulté le )
  17. « Betclic Rachète Everest Poker », sur Joueraupoker.fr, (consulté le )
  18. « Betclic Everest Group and SBM Announce Relaunch of Monte-Carlo® Casino », sur igamingbusiness.com,
  19. « La Société des Bains de Mer Monégasque prend 50 % de Mangas Capital Gaming ! », sur Parissportifs.com, (consulté le )
  20. Christophe Palierse, « Stéphane Courbit veut créer un réseau d'hôtels de luxe », sur Les Échos, (consulté le )
  21. Enguérand Renault, « Courbit achète deux nouveaux hôtels 5 étoiles », sur Le Figaro,
  22. https://airelles.com/fr/destination/chateau-de-versailles-hotel/airelles-chateau-de-versailles-hotel-de-luxe-le-grand-controle
  23. « La Résidence du Roy chez un spécialiste de l'hôtellerie de luxe », sur CFNEWS IMMO, 2021-07-23cest10:00:00 (consulté le )
  24. « Deauville : La famille Head vend le Haras du Quesnay, une institution dans le monde du cheval », sur France 3 Normandie (consulté le )
  25. « Stéphane Courbit prêt à avaler Ladurée », sur LEFIGARO, (consulté le )
  26. « POWEO DIRECT ENERGIE : une fusion qui lui redonne des couleurs », sur Capital, (consulté le )
  27. Émilie Lévêque, « Musique : Stéphane Courbit investit dans MyMajorCompany », (consulté le )
  28. « Communiqué de presse - Le FIVE FC ouvre à PARIS le 18 juin... », sur Mag 5
  29. « Le foot à 5 toujours plus attractif », sur Cool Is Sport, (consulté le )
  30. Catherine Bézard, « Restaurant italien : East Mamma, tout nouveau et déjà euphorisant », sur marieclaire.fr,
  31. « East Mamma, l’Italie à portée de fourchette », sur parisinapercu.com,
  32. a et b Capital, « Stéphane Courbit : Monsieur Télé-réalité n’a plus la baraka », (consulté le ).
  33. Naufrage du yacht de Stéphane Courbit : la police grecque enquête, Le Parisien, 20 février 2012.
  34. Jean-François Arnaud, « La Folie douce s'empare de la montagne », Challenges, no 599,‎ , p. 50 (ISSN 0751-4417)
  35. « VIDEO. Les influenceurs, nouvelle poule aux œufs d'or des marques (et réciproquement) », sur Franceinfo, (consulté le )
  36. Par Ariane Riou et Paméla Rougerie Le 1 octobre 2022 à 12h00, « Magali Berdah, une saison en enfer pour la papesse des influenceurs », sur leparisien.fr, (consulté le )
  37. Quentin Girard, « Magali Berdah, femme d’influence », sur La Libre.be (consulté le )
  38. https://echo-drome-ardeche.com/le-dromois-stephane-courbit-avale-laduree/
  39. https://www.lesinrocks.com/livres/dans-telerealite-aurelien-bellanger-raconte-la-tele-qui-faisait-de-lart-293280-15-03-2021/
  40. Antoine Belhassen, « L'homme d'affaires Stéphane Courbit condamné pour construction illégale de chalets haut de gamme à Courchevel » Accès libre, France 3, (consulté le )
  41. « Courchevel : l'homme d'affaires Stéphane Courbit condamné pour construction illégale », sur Le Figaro, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoit Delmas et Véronique Richebois, L'Histoire secrète d'Endémol, Paris, Flammarion, 2006.
  • Aurélien Bellanger, Téléréalité, Gallimard (Collection Blanche), 2021.