Sauvetage de Juifs par des musulmans pendant la Shoah

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Le sauvetage de Juifs par des musulmans pendant la Shoah émerge comme un fait historique à partir des années 1990. Celui-ci a notamment lieu entre juin 1940 et mai 1943, alors que les puissances de l'Axe — l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste — contrôlent directement ou indirectement une partie de l'Afrique du Nord.

L'historien Robert Satloff (en), directeur du Washington Institute for Near East Policy, a mis en lumière cette histoire dans un travail de recherche consistant à souligner les actes de résistance des musulmans pendant l'occupation de l'Afrique du Nord.

En Europe, l'Albanie compte également de nombreux musulmans distingués comme Justes parmi les Nations.

Histoire[modifier | modifier le code]

Afrique du Nord[modifier | modifier le code]

Environ un pour cent des résidents juifs d'Afrique du Nord, soit de 4 000 à 5 000 personnes, sont assassinés pendant la période d'occupation de l'Axe. Le faible pourcentage de victimes, si on le compare aux cinquante pour cent de Juifs européens assassinés pendant la Shoah, doit être attribué en grande partie à la victorieuse campagne d'Afrique du Nord conduite par les Alliés, qui parviennent à repousser les puissances de l'Axe[1].

Si aucun pays n'est épargné par la collaboration avec la politique génocidaire contre les Juifs, tant en Afrique qu'en Europe, le phénomène est plus fréquent dans les pays européens que dans les pays arabes. Ainsi, l'offre faite aux Algériens, par les officiels coloniaux français du régime de Vichy, de s'emparer des propriétés et biens confisqués aux Juifs séduit de nombreux colons, disposés à profiter du dispositif de spoliation, mais aucun Arabe ne se porte volontaire et, dans la capitale Alger, les imams s'expriment ouvertement contre cette mesure[2]. Certains Arabes risquent leur vie pour sauver des Juifs de la persécution et du génocide.

Les efforts de sauvetage accomplis par des musulmans ne se limitent cependant pas au monde arabe. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit, aide par exemple entre 100[1],[3] et 500 personnes juives à se déguiser en musulmans. On trouve également des exemples de populations musulmanes non arabes aidant des Juifs à échapper à l'extermination, comme en Albanie.

En septembre 2013, un docteur égyptien, Mohammed Helmy, est déclaré par le mémorial de Yad Vashem comme Juste parmi les nations pour avoir sauvé la vie d'Anna Gutman, née Boros, en prenant des risques personnels pendant trois ans, en aidant sa mère Julie, sa grand-mère Cecilie Rudnik et leur beau-père Georg Wehr, qui échappent tous à la Shoah. Helmy est le premier Arabe à être honoré de la sorte[4].

Albanie[modifier | modifier le code]

Inscription des Justes albanais parmi les Nations sur un mur à Yad Vashem, où figurent plusieurs noms musulmans

L'Albanie est l'un des rares pays occupés où la population juive a augmenté durant la période nazie. Sur les 200 juifs albanais, 195 eurent la vie sauve, et 2 000 juifs étrangers purent trouver refuge dans ce pays durant la Shoah[5],[6]. En effet, la population albanaise de toute origine religieuse et socio-culturelle a mis un point d'honneur (selon le principe du (en)« Besa», fait de respecter sa parole, associé à la loi albanaise de Kanun sur l'honneur, l'hospitalité, la rectitude et la loyauté) à préserver les vies en cachant des Juifs dans ses caves ou même ses maisons, à leur fournir des papiers d'identité, leur permettant d'échapper à une mort certaine, particulièrement parce qu'il s'agissait de familles avec femmes et enfants[7],[5],[8],[6].

A Berat, soixante familles ont caché des juifs. Les noms de Besim et Aïche Kadiu[9], Hasan Hoti, Aslan Mustafa Rezniqi ou Abdullah & Shyqyri Myrto, musulmans habitant notamment la vile de Kavaja, sont placés sur la liste des Justes parmi les Nations parmi les 75 Albanais honorés par Yad Vashem[10],[7],[11].

Cas individuels[modifier | modifier le code]

Abdelkader Mesli, imam de la Grande mosquée de Paris[modifier | modifier le code]

Abdelkader Mesli naît en 1902 à Khémis en Algérie[12]. À l'âge de 17 ans, il quitte son pays natal pour la France et arrive à Marseille[13]. Pour vivre, il entreprend différents métiers : docker, charpentier, employé des mines et commercial[12]. Au début des années 1930, il est nommé imam de la grande mosquée de Paris, poste qu'il occupe bénévolement[12].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il s'engage avec Kaddour Benghabrit, directeur de la mosquée, dans le sauvetage de personnes juives en délivrant de faux certificats de confession musulmane[12]. Il sera d'ailleurs inquiété par le gouvernement de Vichy[12]. Cette technique aurait permis de sauver entre 500 et 1600 personnes selon différentes sources[12],[14],[13],[15],[16]. En 1940, Abdelkader Mesli est détaché à Bordeaux en tant qu’aumônier musulman du fort du Hâ[12]. Il y organise des évasions et continue la délivrance de faux certificats, et ce malgré les soupçons de la Kommandantur[12]. À partir de , il s'engage concrètement dans la Résistance[12],[13] ; avant cela, il s'agissait d'actes isolés et non coordonnés.

Le , il est dénoncé et arrêté dans un restaurant de Bordeaux[12]. Il est déporté au camp de concentration de Dachau, puis transféré à celui de Mauthausen[12]. Malgré des interrogatoires poussés et la torture, il ne dénonce aucun camarade résistant[12]. Il est libéré le , grandement affaibli physiquement, il ne pèse alors plus que 30 kg[13]. Il reprend ensuite son activité d'imam à la mosquée de Paris[12].

Ali Sakkat[modifier | modifier le code]

Au cours de sa carrière, Ali Sakkat occupe des postes de ministre et de maire de Tunis. En 1940, Ali Sakkat profite de la retraite dans sa ferme au pied du Djebel Zaghouan. Il existe un camp de travail pour les Juifs non loin de sa ferme. Les Juifs du camp sont mis au travail pour réparer un terrain d'aviation, qui a été régulièrement bombardé par les Alliés. Les Arabes voient comment les Allemands qui dirigent le camp battent les Juifs régulièrement. Une nuit, au cours d'une bataille particulièrement violente, soixante travailleurs juifs parviennent à s'échapper. La première structure qu'ils rencontrent est le mur de la ferme de Sakkat. Ils frappent à la porte et obtiennent abri et nourriture. Ils sont également autorisés à y rester jusqu'à la libération de la Tunisie par les forces alliées[17].

Khaled Abdul-Wahab[modifier | modifier le code]

Portrait de Khaled Abdul-Wahab par Carl van Vechten en 1936

Khaled Abdul-Wahab est le fils d'un historien tunisien bien connu, Hassan Hosni Abdelwaheb. Il est âgé de 32 ans lorsque les Allemands occupent la Tunisie. Il devient un interlocuteur entre les nazis et la population de la ville côtière de Mahdia. Quand il entend que des officiers allemands envisagent de violer une femme juive locale, Odette Boukhris, il cache la femme et sa famille, avec environ deux douzaines de familles juives, dans sa ferme en dehors de la ville. Les familles y restent pendant quatre mois, jusqu'à ce que l'occupation prenne fin. Abdul-Wahab est parfois appelé comme l'« Oskar Schindler » arabe[18]. En 2009, deux arbres sont dédiés à honorer sa bravoure. Un arbre a été planté dans l'Adas Israel Garden of the Righteous à Washington, l'autre dans le Garden of the Righteous Worldwide à Milan ; sa fille Faiza a assisté à cette dernière cérémonie[19].

Tayeb el-Oqbi[modifier | modifier le code]

Abdelhamid Ben Badis à gauche et Tayeb el-Oqbi à droite

Tayeb el-Oqbi est un membre du Parti algérien de la réforme (Islah) et un ami de l'éminent réformateur algérien Abdelhamid Ben Badis, qui était tolérant envers les différentes religions et cultures. Ben Badis a fondé et dirigé la Ligue algérienne des musulmans et des juifs. Il est mort avant que les forces de Vichy occupent l'Algérie, mais Tayeb el-Oqbi prend sa place.

Ce dernier découvre que les dirigeants d'un groupe pro-fasciste, la Légion française des combattants, prévoient un pogrom contre des Juifs avec l'aide de troupes musulmanes. Il fait tout ce qu'il peut pour l'empêcher et ordonne aux musulmans de ne pas attaquer les Juifs. Ses actions ont été comparées avec celles des archevêques français Jules Saliège et Pierre Gerlier, qui ont tous deux sauvé des Juifs en France[20].

Refik, Fatima et Vesel Veseli[modifier | modifier le code]

L'Albanie, un pays à majorité musulmane, a sauvé la quasi-totalité de sa population juive résidente[21],[22],[23]. Le taux de survie dans la province yougoslave du Kosovo est de 60 %, ce qui en fait l'une des régions avec le taux de survie des Juifs les plus élevés en Europe[24].

Plusieurs familles juives à Kavajë, dont les Mandil sauvés par Refik Veseli. Photographie prise par Mosa Mandil, 1er mai 1942

La plupart des 2 000 Juifs d'Albanie sont hébergés par la population majoritairement musulmane[25]. Refik Veseli, un jeune musulman de 17 ans, abrite la famille de Mosa et Gabriela Mandil, y compris leur fils de cinq ans Gavra et sa sœur Irena, des réfugiés de Belgrade mais originaires de Novi Sad, pour qui il avait travaillé comme apprenti dans leur boutique photographique à Tirana. Lorsque les Allemands prennent le relais des Italiens, il les emmène de nuit, avec une autre famille juive, pour un long voyage vers son village familial de Kruja, où ils sont protégés par ses parents pour la durée de la guerre, environ neuf mois, même contre les partisans d'Enver Hoxha. Son exemple inspire les habitants de son village à risquer leurs vies pour protéger les Juifs[26].

À la réception de la demande de Gavra Mandil pour les faire reconnaître comme Justes parmi les nations et l'enquête à leur sujet, les autorités de Yad Vashem inscrivent Fatima, Vesel et leur fils Refik Veseli en 1988. L'histoire devient mieux connue après que la communauté juive albanaise est autorisée à effectuer l'alya dans les années 1990[27] et que de nombreux survivants racontent comment leurs hôtes albanais se disputaient le privilège de leur offrir protection, au motif que c'était une obligation éthique islamique[28]. Depuis cette date, cinquante autres Albanais ont été enregistrés dans les rangs des Justes parmi les nations[29],[30],[31],[32].

Besim et Aïche Kadiu[modifier | modifier le code]

Besim et Aïche Kadiu vivaient à Kavajë quand en 1940, ils ont caché deux Juifs grecs venant de Tirana, les frère et sœur Jakov et Sandra Batino, pour les protéger des fascistes italiens, alors que leur père était déjà détenu dans un camp. En partageant la même chambre à coucher où la grille de la fenêtre est sciée pour permettre une fuite éventuelle, ces deux jeunes gens deviennent amis avec Merushe Kadiu, la fille de la famille. À l'approche des rafles allemandes, les Kadiu conduisent les enfants Batino dans un village reculé où ils leur apportent tout ce qui leur est nécessaire pour survivre. Besim Kadiu disait que « pour l’obliger à livrer ses hôtes juifs, les Allemands devraient d’abord tuer sa propre famille »[9].

A la Libération, Jakov et Sandra émigrent en Israël et restent en contact épistolaire avec Merushe Kadiu qui, en 1992, est invitée par le jeune État pour recevoir la distinction de Juste parmi les Nations au nom de sa famille, et devient même un temps présidente de l'association albano-israélienne[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Arab rescue efforts during the Holocaust » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) Robert Satloff, « The Holocaust's Arab Heroes », sur washingtonpost.com, (consulté le )
  2. (en) Paul Harris, « Israel called on to honour the 'Arab Schindler' », sur guardian.co.uk, (consulté le )
  3. (en) « The Holocaust's Arab Heroes (Satloff) », sur zionism-israel.com, (consulté le )
  4. (en) Ofer Aderet, « Yad Vashem names Egyptian first Arab Righteous Among the Nations », sur haaretz.com, (consulté le )
  5. a et b (en) Marcel Gascón Barberá, « Exhibition Tells How Jews Found Refuge in WWII Albania », BalkanInsight,‎ (lire en ligne)
  6. a et b (en-US) Cnaan Liphshiz, « What made Muslim Albanians risk their lives to save Jews from the Holocaust? », sur www.timesofisrael.com, (consulté le )
  7. a et b (en-US) Sally Mairs et Briseida Mema, « In Albania, a unique Jewish history museum on the brink », sur www.timesofisrael.com, (consulté le )
  8. « Besa: The Promise > The Film », sur besathepromise.com (consulté le )
  9. a b et c « Besim et Aishe Kadiu | Besa : Un code d'honneur. Des musulmans albanais au secours des Juifs pendant la Shoah | Yad Vashem », sur www.yadvashem.org (consulté le )
  10. Yad Vashem, Shoah, Resource Center, Lire en ligne
  11. Diana Élise Skrapari, Les feuilles fanent pour se ressusciter au printemps, Editions Edilivre, (ISBN 978-2-414-26557-2, lire en ligne), « Les Albanais, un peuple noble qui a sauvé des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale », p. 5-12
  12. a b c d e f g h i j k l et m Raphaël de Bengy, « Mohamed Mesli : « Mon père, l’imam sauveur de juifs » », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. a b c et d Glenn Cloarec, « Abdelkader Mesli, l’imam parisien qui a sauvé des Juifs pendant la Shoah », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  14. « Une « résistance oubliée » : quand la Grande Mosquée de Paris venait en aide aux juifs », sur Middle East Eye édition française (consulté le )
  15. Par Times of Israel Staff et Glenn Cloarec, « Abdelkader Mesli, l’imam parisien qui a sauvé des Juifs pendant la Shoah », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  16. « Seconde Guerre mondiale : des imams ont volé au secours des juifs », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. (en) Robert Satloff, « Si Ali Sakkat », sur pbs.org (consulté le )
  18. (en) Armin Rosen, « Arab Schindler provides valuable lesson to Arabs today », sur jpost.com, (consulté le )
  19. (en) « Khaled Abdul Wahab A Tunisian Arab who saved Jewish lives during the Holocaust », sur gariwo.net (consulté le )
  20. Robert Satloff, Among the Righteous : Lost Stories from the Holocaust's Long Reach into Arab Lands, New York, PublicAffairs, , 280 p. (ISBN 978-1-58648-399-9), p. 107
  21. Harvey Sarner, Rescue in Albania : One Hundred Percent of Jews in Albania Rescued from Holocaust, Dublin, Brunswick Press, , 106 p. (ISBN 978-1-888521-11-5)
  22. (en) Norman H. Gershman, Besa : Muslims Who Saved Jews in World War II, Syracuse, Syracuse University Press, , 121 p. (ISBN 978-0-8156-0934-6, lire en ligne), xiv
  23. (en) Rachel Avraham, « Albanian Muslims Rescued Jewish Lives From Nazis », sur unitedwithisrael.org, (consulté le )
  24. Harvey Sarner, Rescue in Albania : One Hundred Percent of Jews in Albania Rescued from Holocaust, Dublin, Brunswick Press, , 106 p. (ISBN 978-1-888521-11-5), p. 40
  25. (en) « Besa: A Code of Honor. Muslim Albanians who Rescued Jews during the Holocaust », sur yadvashem.org, (consulté le )
  26. (en) Eva Illouz, « Big Brother: When Secrecy Becomes a Norm in Israel, It Comes With a Price », sur haaretz.com, (consulté le )
  27. Harvey Sarner, Rescue in Albania : One Hundred Percent of Jews in Albania Rescued from Holocaust, Dublin, Brunswick Press, , 106 p. (ISBN 978-1-888521-11-5), p. 2
  28. Mordecai Paldiel dans son avant-propos de (en) Norman H. Gershman, Besa : Muslims Who Saved Jews in World War II, Syracuse, Syracuse University Press, , 121 p. (ISBN 978-0-8156-0934-6, lire en ligne), xiv attribue le taux de survie extrêmement élevé au code d'honneur (besa). Gershman cite les Veselis : « On n'a jamais reçu de l'argent de nos invités juifs. Besa existe dans chaque âme albanaise. Nos parents étaient de pieux musulmans et croyaient, comme nous le faisons, que chaque coup à la porte est un accueil de Dieu » (p. 90).
  29. Mordecai Paldiel, Saving the Jews : Amazing Stories of Men and Women Who Defied the "Final Solution", Rockville, Schreiber, , p. 111-113
  30. Harvey Sarner, Rescue in Albania : One Hundred Percent of Jews in Albania Rescued from Holocaust, Dublin, Brunswick Press, , 106 p. (ISBN 978-1-888521-11-5), p. 48
  31. Debórah Dwork, Voices & Views : A History of the Holocaust, New York, Jewish Foundation for the Righteous, , 687 p. (ISBN 978-0-9700602-1-1), p. 484
  32. (en) Norman H. Gershman, Besa : Muslims Who Saved Jews in World War II, Syracuse, Syracuse University Press, , 121 p. (ISBN 978-0-8156-0934-6, lire en ligne), p. 90 et suiv.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Norman H. Gershman, Besa : Muslims Who Saved Jews in World War II, Syracuse, Syracuse University Press, , 121 p. (ISBN 978-0-8156-0934-6, lire en ligne)
  • (en) Robert Satloff, Among the Righteous : Lost Stories from the Holocaust's Long Reach into Arab Lands, New York, PublicAffairs, , 251 p. (ISBN 978-1-58648-399-9 et 1586483994, OCLC 70176912)
  • (en) Harvey Sarner, Rescue in Albania : One Hundred Percent of Jews in Albania Rescued from Holocaust, Dublin, Brunswick Press, , 106 p. (ISBN 978-1-888521-11-5)

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Le Maghreb sous la croix gammée, film de Bill Cran et Karin Davison, MacNeil/Lehrer Productions, Arlington, 2010

Lien externe[modifier | modifier le code]