Rudy Sabounghi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rudy Sabounghi, né le en Égypte, est un scénographe et costumier. Il travaille en Europe pour le théâtre, l’opéra et la danse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rudy Sabounghi suit sa scolarité dans la Principauté de Monaco , d’abord à l’école St-Charles et ensuite au Lycée Albert 1er. Il rejoint, dès 1976 l’École des Arts décoratifs de Nice à la Villa Arson (section Scénographie). En 1979, il participe à un stage à Aix-en-Provence et rencontre celui qui deviendra son principal collaborateur aussi bien au théâtre qu’à l’opéra, Jean-Claude Berutti. En 1981 il obtient le DNSEP (Diplôme National Supérieur des Arts Plastiques). C’est de Bruxelles que viendront, dès 1983, les premières propositions professionnelles en tant qu’assistant : d’abord pour Karl Ernst Hermann, maître de la scénographie allemand qui met en scène Clemenza di Tito de Mozart à la Monnaie, suivi aussitôt dans ce même théâtre d’un assistanat pour Patrice Cauchetier sur Cenerentola de Rossini, montée par Jean-Marie Villégier.

Quasiment la même année il signe ses deux premières scénographies toujours à Bruxelles (au Théâtre Varia) Susn d’Herbert Achternbusch & La Cerisaie d’Anton Tchékov, toutes deux mises en scène par Michel Dezoteux.

Parallèlement Patrice Cauchetier le propose comme assistant costumes sur L’Illusion de Corneille que prépare Giorgio Strehler, production qui sera la création d’ouverture du tout nouveau Odéon Théâtre de l’Europe dont Strehler lui-même est le directeur.

Dans cette période parisienne un spectacle le marque plus que tout c’est la Bérénice de Racine, montée par Klaus Michaël Grüber à la Comédie Française. Connaissant les liens qui ont uni autrefois Strehler et Grüber il se propose comme assistant costumes pour la production de Cenerentola que Grüber prépare pour le Châtelet, et finalement en cosignera les costumes avec Eduardo Arroyo. Parallèlement il se voit confier ses deux premières scénographies en France : La Flûte enchantée 1983 & les Noces de Figaro 1984 de Mozart mises en scène par Jean-Claude Auvray à l’Opéra de Montpellier. Ainsi s’est dessiné très tôt le triangle européen : Allemagne, France, Italie qui seront les principaux pôles de son futur parcours.

Côté germanique, depuis 1986 la collaboration avec Grüber se poursuivra avec régularité jusqu’à son dernier, spectacle Boris Godounov de Modeste Moussorgsky 2007 (opéra de Zurich). À partir de 1998 celle avec Luc Bondy et sa Phèdre de Racine à Vidy-Lausanne) se poursuivra jusqu’au Lear de Shakespeare pour le Burgtheater de Vienne en 2007. Depuis c’est par sa collaboration avec Jean-Claude Berutti qu’il poursuit son parcours allemand avec les Ensembles de Dortmund, Essen, Nuremberg et du Kammerspiel de Hambourg.

Côté italien, étant dans les murs du Théâtre de l’Europe au début de sa création, il crée les décors des jeunes metteurs en scène collaborateurs de Strehler, à l’Odéon : Enrico d’Amato, Hennig Braukhaus et une coproduction avec le Piccolo Teatro de Milan Les Amoureux de Molière mise en scène par Christian Rist en 1984. C’est en 1997 pour qu’il collaborera avec l’autre grand maître du théâtre italien, Luca Ronconi, d’abord à la Monnaie de Bruxelles sur Otello de Rossini puis sur Re Lear Shakespeare au Teatro Argentina de Rome en 1998. Plus récemment en 2008, Amica de Mascagni à l’Opéra de Rome mise en scène de Jean-Louis Grinda.

Côté français, avec Jean-Claude Berutti depuis 1985, des opéras La Bohême 1985, Manon Lescaut 1991 de Puccini et quasiment simultanément avec la résidence de Christian Rist au Théâtre de l’Athénée pour qui il crée scénographie et costumes. C’est en 1989 qu’il entame une collaboration très fructueuse avec Jacques Lassalle qui durera jusqu’en 2000, avec notamment la Serva Amorosa de Goldoni et Dom Juan de Molière à la Comédie Française, cette longue collaboration se terminera par Médée d’Euripide dans la Cour d’Honneur d’Avignon au Festival 2000. La nomination en 2002 de Jean-Claude Berutti à la tête de la Comédie de St-Etienne fait poursuivre ce parcours Français avec des titres comme La Gonfle de Roger Martin du Gard, Zelinda et Lindoro de Carlo Goldoni en 2006, Macbeth de Heiner Müller en 2010.

En 2011 Christian Schiaretti lui propose le décor de Ruy Blas de Victor Hugo pour l’ouverture de la nouvelle salle du TNP de Villeurbanne. Il travaille également avec la toute jeune génération : Vladimir Steyaert Débris, de Denis Kelly Huis Clos de Jean-Paul Sartre, Ligne de Partage des Eaux de Alex Lorette et Laurent Brethome, Orféo de Monteverdi et Riquet d'Antoine Herniotte au Festival d’Avignon 2015. En 2016, pour l’ouverture de la première saison d’Eric Ruf à la Comédie Française, il réalise la scénographie de Père d' August Strindberg mis-en-scène par Arnaud Desplechin.

Depuis 1997 il retrouve de l’activité à Monaco en participant régulièrement au Bal de la Croix Rouge et depuis 2008 à l’Opéra de Monte-Carlo avec Jean-Louis Grinda pour les scénographies telles que : Don Giovanni de Mozart, Falstaff, Traviata de de Verdi, Rheingold de Wagner et Le Joueur de de Prokofiev.

Côté chorégraphique son activité se concentre autour de trois noms : Bertrand d’At , Anne Teresa de Keersmaeker et Lucinda Childs .

Il intervient également dans les écoles de théâtre en scénographie & costumes : Pavillon Bosio de Monaco, TNS Strasbourg et régulièrement à l’ENSATT de Lyon.

Dates repères[modifier | modifier le code]

  • 1982 1re scénographie Susn d’Herbert Achternbusch m.s Michel Dezoteux Théâtre Varia Bruxelles
  • 1982-83 assistanats à la Monnaie de Bruxelles sur Clemenza di Tito Mozart m.s : Karl Ernst Hermann et Cenerentola Gioachino Rossini m.s : Jean-Marie Villégier, et à l’Odéon Théâtre de l’Europe l’Illusion Pierre Corneille m.s : Giorgio Strehler.
  • 1984 1re scénographie en France La Flûte enchantée Mozart m.s : Jean-Claude Auvray Opéra de Montpellier.
  • 1985 début de la collaboration avec Jean-Claude Berutti : La Bohème Giacomo Puccini Opéra d’Avignon.
  • 1986 début de la collaboration avec Klaus Miachaël Grüber : Cenerentola Gioachino Rossini Châtelet.
  • 1988 1re collaboration avec Pierre Constant : Werther Jules Massenet opéra de Nantes.
  • 1990 début de la collaboration avec Jacques Lassalle La Fausse Suivante Marivaux Comédie-Française.
  • 1991 1re création en Allemagne Amphitryon Kleist m.s Klaus Michaël Grüber Schaubhüne Berlin.
  • 1992 début de la collaboration avec Anne Teresa de Keersmaeker Mozart’s Concerts Arias, Cour d’honneur du Palais des Papes Avignon.
  • 1993 1re scénographie dans Cour d’honneur du Palais des Papes Avignon Dom Juan Molière m.s : Jacques Lassalle.
  • 1994 Lear de William Shakespeare m.s : Luca Ronconi ouverture de saison du Teatro Argentina à Rome.
  • 1995 Dom Juan Brooklyn Academy of Music à New-York (tournée de la Comédie-Française).
  • 1998 Le Château de Barbe Bleue Béla Bartok 1re m.s lyrique d’Anne Teresa de Keersmaeker Monnaie de Bruxelles.
  • 1998 Phèdre Racine à Vidy Lausanne et Macbeto Verdi au Festival d’Edimbourg débuts de la collaboration avec Luc Bondy.
  • 1999 le Couronnement de Poppée Claudio Monteverdi Festival d’Aix-en-Provence m.s : Klaus-Michaël Grüber.
  • 2001 Médée Euripide, scénographie dans Cour d’honneur du Palais des Papes Avignon fin de la collaboration avec Jacques Lassalle.
  • 2002 Rusalka Atonin Dvorak, Opéra de Lyon m.s : Jean-Claude Berutti
  • 2002 Daphnis & Chloé Ravel, Opéra de Genève 1re collaboration avec Lucinda Childs.
  • 2004 Cruel & Tender Martin Crimp Young Vic Londres et Hercules Haendel, Festival d’Aix-en-Provence m.s : Luc Bondy.
  • 2005 Idoménée Mozart, Scala de Milan, m.s : Luc Bondy.
  • 2006 Hercules Haendel Brooklyn Academy of Music à New-York (tournée Arts Florissants).
  • 2007 Lear de William Shakespeare Wiener Festwochen, Burgtheater Vienne dernière collaboration avec Luc Bondy.
  • 2008 Don Giovanni Mozart, 1re collaboration avec Jean-Louis Grinda à l’Opéra de Monte-Carlo.
  • 2008 Boris Godounov Moussorgski, dernier spectacle de Klaus-Michaël Grüber, Opéra de Zurich.
  • 2011 Ruy Blas 1re collaboration avec Christian Schiaretti réouverture du TNP.
  • 2012 Traviata m.s : Deborah Warner Wiener Festwochen au Theater an der Wien.
  • 2013 Ernani Giuseppe Verdi, Opéra de Vilnius m.s : Jean-Claude Berutti.
  • 2013 Rheingold Richard Wagner, Fête Nationale monégasque au Forum Grimaldi, m.s : Jean-Louis Grinda.
  • 2015 Père August[pas clair] Strindberg, scénographie de la 1re mise-en-scène de théâtre d’Arnaud Desplechin Comédie Française.
  • 2017 Lucia di Lamermoor G. Donizetti m.s : Jean-Louis Grinda New National Theater Tokyo.
  • 2017 Cyrano de Bergerac E. Rostand m.s : Jean Liermier Théâtre de Carouge
  • 2018 Don Giovanni Mozart m.s : Jean-Claude Berutti Opéra de Trèves

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompense[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  1. Les desseins européens de Rudy Sabounghi Rencontre avec le décorateur et costumier qui monte… (https://www.lemonde.fr/archives/article/1990/05/08/les-desseins-europeens-de-rudy-sabounghi-rencontre-avec-le-decorateur-et-costumier-qui-monte-qui-monte_3956971_1819218.html?xtmc=rudy_sabounghi&xtcr=43[2]) par Olivier Schmidtt dans Le Monde .
  2. Rudy Sabounghi voulait être « l’autre premier lecteur » (https://www.lemonde.fr/archives/article/1998/09/23/rudy-sabounghi-voulait-etre-l-autre-premier-lecteur_3662393_1819218.html?xtmc=rudy_sabounghi&xtcr=20)[3] par Jean-Louis Perrier dans Le Monde .
  3. Un homme bien dans le décor () par Brigitte Hernandez dans Le Point .
  4. La Cour en habit de lumière () par Nita Rousseau dans Le Nouvel Observateur 8-.
  5. Sabounghi sur le Ring (http://www.monacohebdo.mc/?s=5.%09Sabounghi+sur+le+Ring+[4]) par Milena Radoman dans Monaco Hebdo 14 au .
  6. Scénographes en France 1975/2012 Rudy Sabounghi pages 166 à 169[5]. Chez ACTES SUD

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Ordonnance Souveraine n° 4.586 du 18 novembre 2013 portant promotions ou nominations dans l’Ordre du Mérite Culturel », sur Journal de Monaco (consulté le ).
  2. « Les desseins européens de Rudy Sabounghi rencontre-avec le décorateur et costumier qui monte qui monte », sur www.lemonde.fr,
  3. « Rudy Sabounghi voulait être « l'autre premier lecteur » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  4. « Vous avez cherché pour 5. Sabounghi sur le Ring - Monaco Hebdo », sur Monaco Hebdo (consulté le )
  5. « Scénographes en France (1975-2012) | Actes Sud », sur www.actes-sud.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]