Royaume de Gwynedd

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Cet article concerne le royaume médiéval de Gwynedd. Pour la région administrative moderne du Pays de Galles, voir Gwynedd.

Royaume de Gwynedd
(cy) Teyrnas Gwynedd
(en) Kingdom of Gwynedd

Ve siècle – 1282

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Royaume de Gwynedd (en vert). Celui-ci fut composé de plusieurs sous-royaumes. Selon les époques, le Powys et le Deheubarth firent partie du Gwynedd.
1 - Anglesey (Ynys Mon)
2 - Afflogion
3 - Royaume original fondé par Cunedda
4 - Rhos
5 - Dunoding
6 - Meirionydd
7 - Rhufoniog
8 - Conquêtes en Mercie de Owain Gwynedd
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Deganwy, puis Aberffraw
Langue(s) Gallois
Monnaie Ceiniog
Histoire et événements
Ve siècle Naissance du royaume
1066 Début de la conquête du Pays de Galles par les Anglo-normands
1282 Mort de Llywelyn le Dernier - Annexion au royaume d'Angleterre
Rois
(1er) Ve siècle Cunedda
(Der) 1246-1282 Llywelyn le Dernier

Entités suivantes :

Le Gwynedd (à prononcer comme le prénom Gwyneth en anglais, mais avec le th de this et non pas de thin[1]) était un des royaumes ou principautés du Pays de Galles au Moyen Âge, appelé Vénédotie, Winet ou Norgalles au Moyen Âge. Il couvrait une partie du nord-ouest du pays autour de la Snowdonia et comprenait l'île de Môn (Anglesey). Ses dirigeants (par exemple Rhodri Mawr, Owain Gwynedd, Llywelyn le Grand[2] ou Llywelyn le Dernier) ont eu à plusieurs reprises le dessus sur leurs rivaux gallois. Les rois et princes de Gwynedd ont résisté longtemps aux projets de conquête des rois d'Angleterre.

Origines

Le Gwynedd couvrait le territoire de deux peuples celtes brittoniques, les Deceangli et les Venedotae (Venedoti). Le nom de Gwynedd dérive de ces derniers. Mais selon la tradition, la naissance de ce royaume remonterait à Cunedda, qui avec ses fils, s'était retiré lors de la destruction par les Angles du royaume des Gododdin en Northumbrie. Il est venu de ce qui est aujourd'hui l'Écosse du sud-est, pour s'installer dans une région britannique qui restait alors sous un gouvernement qui gardait partiellement encore la forme de celle de l'Empire romain. Sa tribu avait été client de l'Empire établi au nord du Mur d'Hadrien pour filtrer l'influence des tribus du nord de la Britannia.

La tribu fut appelée par les Romains Votadini et par les Britanniques Y Gododdyn[3]. La région de Gwynedd fut nommée en latin Venedotia, ce qui donna ultérieurement en français Vénédotie. L'évolution de la forme brittonique de ce nom donna en gallois : Gwynedd. Le centre de Gwynedd était à l'origine à Deganwy, mais fut déplacé à Aberffraw sur l'île d'Anglesey (Ynys Môn). Les dirigeants de Gwynedd étaient souvent connus sous le titre de « Prince d'Aberffraw » ou « Seigneur d'Aberffraw ».

Indépendance médiévale

Lors de la période de la conquête du pays de Galles par les Normands entre 1066 et 1282, Gwynedd devint le centre de la résistance nationale et le dernier bastion des princes gallois contre les rois d'Angleterre. La taille du royaume variait selon la force de son dirigeant. On le divisait traditionnellement en deux parties séparées par le fleuve côtier, le Conway (Conwy en gallois) : Gwynedd Uwch Conw et Gwynedd Is Conw. La division et l'affaiblissement du Powys fera du Gwynedd un pôle de ralliement des Gallois du nord et de résistance aux Anglais. La disparition du Deheubarth donnera au Gwynedd la direction de tous les Gallois, mais trop tard pour contrebalancer la puissance du royaume d'Angleterre.

Sous les Plantagenêt

À la mort de Llywelyn ap Gruffydd[4] en 1282 et de celle de son frère, Dafydd ap Gruffydd l'année d'après, les huit siècles de règne indépendant de la maison de Gwynedd s'achevèrent, et son royaume fut l'un des derniers territoires gallois à tomber devant la domination anglaise. Elle fut absorbée dans le royaume d'Édouard Ier, bien qu'Yvain de Galles, (Owain Lawgoch en gallois, parfois nommé Yvain à la Main rouge en français), le petit neveu de Llywelyn ap Gruffydd ait revendiqué le trône et préparé des invasions depuis la France en 1372 et 1377.

En 1400, Owain Glyndwr (1359 - 1416) fomenta néanmoins une rébellion basée à Gwynedd et fut le dernier véritable Gallois à porter le titre de Prince de Galles.

Gwynedd moderne

De nos jours, une région du pays de Galles a été baptisée Gwynedd en 1974 et ses frontières et son statut ont été revus en 1996.

Littérature

L'auteur Katherine Kurtz écrit des romans qui ont lieu dans un Gwynedd fictif dans une Europe occidentale du Moyen Âge alternative (par exemple La trilogie des héritiers ou encore la trilogie des magiciens en français aux éditions Pocket).

Ellis Peters a écrit une série de romans policiers qui se déroulent au XIIe siècle dans le conté du Shropshire, frontalier de Gwynedd. Le moine Cadfael, herboriste et enquêteur, est originaire de Gwynedd.

L'auteure Nancy Mac Kenzie fait référence à ce royaume dans ses biographies romancées sur Guenièvre (Guenièvre des Norgales) dont elle est princesse avant d'épouser Arthur.

Le royaume de Gwynedd est décrit au plus fort de son histoire, sous le règne de Llewellyn le Grand dans la trilogie d'Edith Pargeter : La pierre de vie, Le rameau vert et La graine écarlate. Ses héros, Harry Talvace père et fils, bien qu'Anglais de naissance, fréquentent assidument la cour du prince d'Aberffraw.

Liste des rois de Gwynedd

À la mort de Llywelyn le Dernier, son frère prétend au trône de Gwynedd, mais son règne n'est pas effectif. En à peine quelques mois, le Gwynedd est conquis par Édouard Ier, marquant la fin de l'indépendance du Pays de Galles. Les derniers rois de Gwynedd sont autoproclamés et souvent vivent dans l'exil. Owain Lawgoch (Yvain de Galles) planifiera ses invasions pour reconquérir le Gwynedd depuis la France, sans pouvoir les réaliser.

Après Owain Glyndŵr, plus aucun membre de la lignée de Cunedda ne réclamera le Gwynedd. Cette lignée survivra au moins jusqu'au XVIe siècle jusqu'à Sir John Wynn, quand ce dernier prouva sa descendance.

Voir aussi

Notes

  1. Le dd en gallois est une consonne fricative dentale voisée. Son symbole API est [ð]. Il s'agit d'un son qui n'existe pas en français et qui peut être produit en tentant de prononcer un d français avec le bout de la langue tenu très légèrement entre les dents de devant.
  2. Le ll en gallois est une consonne fricative latérale alvéolaire sourde. Son symbole API est [ɬ]. Il se prononce comme le l français mais aspirée et sans voix.
  3. On y voit le nom de Wotan ou Woden, le dieu principal des tribus germaniques. Son nom était placé toujours en haut des listes de rois des petits royaumes anglo-saxons. On peut voir peut-être ici, que les Votadini avaient été envoyés au nord du mur d'Hadrien, menés par des fœderati venus de la Germanie pour coloniser cette région de la frontière de l'Empire. À la chute de Rome, ils se retirèrent sur les restes de Britannia romaine, peut-être pour protéger les Bretons contre des incursions des Irlandais.
  4. Le mot ap qui articule les noms des Gallois dérive du mot mab, parfois muté en vab, et signifie fils. Ainsi « Llywelyn ap Owain » signifie littéralement « Léolin fils d'Yvain ».