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Plante aquatique

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Nénuphars à Anduze, France

Les plantes aquatiques, ou hydrophytes sont des hygrophytes dont la totalité du cycle biologique se réalise dans l'eau ou à sa surface et ne supportent pas l'exondation. Ce sont des algues, des bryophytes et des végétaux vasculaires, ptéridophytes et spermatophytes qui ne produisent généralement pas de vraies racines car pouvant prélever les nutriments dont ils ont besoin directement dans l'eau. Certaines espèces (nénuphars par exemple) produisent des rhizomes qui constituent une réserve d'énergie pour la saison suivante.

Les macrophytes aquatiques semblent en régression depuis un siècle au moins, mais on connait mal les espèces qui vivaient par exemple dans les lacs et cours d'eau il y a plusieurs siècles, même si l'étude des pollens piégés par les sédiments (palynologie) et des macrofossiles récents peut nous y aider[1].

Caractéristiques

Les plantes aquatiques sont portées par la masse d'eau et ne développent pas de tissus de soutien. Elles s’affaissent donc dès qu’on les sort de l’eau et supportent très mal l’exondation. Leurs graines sont généralement dispersées par hydrochorie ou zoochorie.

Modes de vie

Leur adaptation au milieu aquatique est variable et s'observe tant sur l'appareil végétatif : présence de tissus permettant la flottaison (aérenchymes), adaptation morphologique au courant (via la production de feuilles filiformes ou linéaires allongées), que sur l'appareil reproducteur.

On rencontre dans ces différents groupes des plantes totalement immergées, d'autres, les plus nombreuses, partiellement émergées ou à feuilles flottantes.

Elles sont généralement fixées au fond l'eau et plus rarement sur un substrat dur (bois immergé, roche, étant alors parfois encroutantes). Quelques-unes sont libres, dérivant entre deux eaux ou flottant en surface (lentille d'eau par exemple).

Très peu de plantes vasculaires sont réellement hydrogames (dont la fécondation se déroule dans l'eau) : la plupart d'entre elles portent leurs fleurs à la surface et leur fécondation est plus souvent réalisée par le vent (plantes anémogames, en général à fleurs dépourvues de pétales) ou par les insectes (plantes entomogames).

Milieux de vie

Les milieux qui accueillent ces plantes sont variés, eau douce ou eau salée ou saumâtre, eau plus ou moins stagnante ou courante, température plus ou moins élevée... Il s'agit notamment de lacs, d'étangs, de mares, de cours d'eau, de deltas et d'estuaires ou de lagunes... Les plantes dans le milieu aquatique marin sont le plus souvent nommées phanérogames marins.

Échanges avec le milieu aquatique

Pour croître sous la surface de l'eau, les plantes aquatiques procèdent à une respiration cellulaire : elles absorbent du dioxygène et rejettent du dioxyde de carbone.

Par ailleurs, la photosynthèse est également un phénomène à prendre en compte.

Utilisations alimentaires

Probablement depuis la préhistoire, certaines plantes aquatiques ont été consommées par l'Homme, utilisées sous forme de tubercules, tiges (ex : sommet des tiges d'Alternanthera sessilis en Afrique et Indonésie, comme légume accompagnant le poisson), feuilles (sous forme de brèdes), fleur, graines, éventuellement réduites en farine ou transformées en soupe (cresson par exemple) confiserie[2]. Sauf pour le riz, elles sont néanmoins de plus en plus rarement consommées, notamment pour des raisons sanitaires (Choléra, bilharziose et autres maladies hydriques) (hormis en Asie où quelques espèces de végétaux aquatiques sont encore traditionnellement consommés)[2]. On peut notamment citer : la graine de lotus (Nelumbium), la châtaigne d'eau (Trapa), le tubercule d'éléocharis, d'aponogeton ou de sagittaires, la feuille d'Ipomoea aquatica ou comme alternative aux céréales le Bourgou, ou les rhizomes de Nymphea ou de plantain d'eau. En Asie, il existe de véritables formes de cultures potagères aquatiques, souvent associées à une pisciculture extensive. la calcination des feuilles de Lomnophyton obtusifolium ou de Cyrtosperma permettait aussi de produire du sel[2]. Le goémon pouvait être utilisé pour soigner certains goitres grâce à sa teneur en iode.

IL a été envisagé de cultiver en milieu contrôlé non seulement des algues, mais aussi des plantes aquatiques pour les convertir en protéines alimentaires (avec par exemple la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes)[3].

Confusion

On ne doit pas confondre les plantes aquatiques avec les plantes amphibies, qui conservent un port érigé même en cas d’exondation, grâce à leurs tissus de soutien et sont parfois susceptibles de coloniser des profondeurs importantes : jusqu’à trois mètres pour le jonc des chaisiers.

Au nombre des plantes amphibies, qui vivent une partie majoritaire de l’année les pieds dans l’eau et la tête à l’air libre, on recense certaines espèces de roseaux, massettes, rubaniers, glycéries, cressons, laîches, etc.

De nombreuses plantes des milieux humides supportent une très courte inondation et/ou ont le bas de leur tige dans l'eau. Cependant, elles ne sont pas capables de survivre à une inondation prolongée et ne peuvent donc être qualifiées sensu stricto d'aquatiques.

Plantes aquatiques exotiques envahissantes en France métropolitaine

Comme certaines plantes terrestres, quelques plantes aquatiques importées en Europe ont fini par devenir invasives notamment en France[4].

La plupart de ces espèces ont été introduites dans le milieu naturel à la suite de la vidange d'aquariums.

Plantes pour l'aquariophilie

On peut citer parmi les plus connues du fait de leur utilisation en aquariophilie :

Les plantes en aquariophilie jouent principalement deux rôles. Premièrement un rôle décoratif, en effet, tout comme un jardin à la différence que celui-ci est aquatique, beaucoup d’aquariophiles utilisent les plantes afin de décorer leur aquarium. Il existe des centaines de variétés différentes de plantes spécialement conçues pour l'aquariophilie. Deuxièmement, les plantes jouent un rôle primordial afin de maintenir un bon écosystème dans l'aquarium. En effet, elles vont se nourrir des déchets organiques (nitrates), fournir de l'oxygène mais aussi lutter contre les algues qui est un problème récurrent en aquariophilie.

Références non-taxonomiques

  1. Zhao, Y., Sayer, C. D., Birks, H. H., Hughes, M., & Peglar, S. M. (2006). Spatial representation of aquatic vegetation by macrofossils and pollen in a small and shallow lake. Journal of Paleolimnology, 35(2), 335-350
  2. a b et c Raynal-Roques, A. (1978). Les plantes aquatiques alimentaires. Adansonia, Sér. 2, 18, 327-343
  3. Brochier, J., Landon, B., & Noyer, J. L. (1985). Culture de plantes aquatiques en milieu contrôlé pour la production de protéines. Évaluation de la productivité de la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes). Comptes rendus des séances de l'Académie d'agriculture de France, 71(5), 467-479. (résumé Notice Inist-CNRS)
  4. Serge MULLER, Plantes invasives de France, Paris, Muséum National d'Histoire Naturelle, , 168 p. (ISBN 978-2-85653-570-7), p. 38, 60, 72, 74, 76, 82, 100, 106

Annexes

Articles connexes

Liens externes