Pierre Le Roy de Boiseaumarié

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Pierre Le Roy de Boiseaumarié
Pierre Le Roy de Boiseaumarié dégustant.
Fonctions
Président ou présidente
Institut national de l'origine et de la qualité
Président ou présidente
Académie du vin de France
Président ou présidente
Office international de la vigne et du vin (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pierre Marie Gabriel Le Roy de Boiseaumarié
Surnom
Le baron Le Roy
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Le Roy de Boisaumarié
Conjoint
Edmée Bernard Le Saint
Parentèle
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions

Pierre Gabriel Vincent Ernest[1] Le Roy de Boiseaumarié, dit le baron Le Roy, né le à Gray dans la Haute-Saône et mort le à Châteauneuf-du-Pape, est un vigneron français.

Pilote de chasse durant la Première Guerre mondiale, Le Roy de Boiseaumarié est à l'origine du renouveau des appellations vitivinicoles en France. Il est le cofondateur de l'Institut national des appellations d'origine, dont il fut pendant vingt ans le président, et de l'Académie du vin de France. Il présida aussi aux destinées de l'Office international de la vigne et du vin et fut membre correspondant puis titulaire de l'Académie de philatélie.

Biographie

Pierre Le Roy de Boiseaumarié est issu d'une famille normande installée à Vendargues. Le lors de la grande manifestation des vignerons languedociens à Montpellier, le bruit ayant couru que l'armée était prête à intervenir, alors qu'il était étudiant en droit et futur avocat, il mit le feu à la porte du palais de justice de Montpellier pour empêcher la troupe qui s'était cantonnée à l'intérieur de tirer sur les manifestants[2].

Il fut pilote de chasse durant la guerre de 1914-18. Appelé au 81e régiment d'infanterie, le , il fut muté à la 16e section de secrétariat d'état-major puis au 9e régiment d'artillerie. Il devint élève pilote le et obtint son brevet militaire le . Il fut affecté comme pilote de l'escadrille N 78 le avec le grade de lieutenant puis à l'escadrille SPA 15. Sur ces deux postes, il eut cinq victoires homologuées[3]. Son héroïsme au combat lui valut d'être fait chevalier de la légion d'honneur à titre militaire[4].

Propriétaire à Châteauneuf-du-Pape

Lors de ses études de droit à Montpellier, il avait rencontré et s'était épris de la fille d'un propriétaire-viticulteur vauclusien. La guerre terminée, il épousa en 1919, Edmée Bernard Le Saint, héritière de l'un des plus prestigieux domaines de Châteauneuf-du-Pape : le Château Fortia. Depuis la fin du XIXe siècle, la facilité des transports avait permis des fraudes sur l'origine des vins. Jean-Robert Pitte rappelle dans son ouvrage Le désir du vin. À la conquête du monde que le négoce bordelais et bourguignon n'hésitait pas à venir s'approvisionner à Tain-l'Hermitage et à Châteauneuf-du-Pape. Les vins de ces deux communes leur servaient à donner du corps et de la couleur à quelques petits millésimes. Un Bourguignon, croyant faire plaisir à la propriétaire du château Fortia, future belle-mère du baron, l'aurait complimenté en ces termes « Vous êtes devenus à Châteauneuf notre succursale » ; il se vit répliquer « Vous vous trompez, Monsieur, nous sommes votre maison-mère[5]. »

Renonçant dès lors au barreau, le baron se consacra au domaine viticole. Pierre Charnay explique : « Lorsqu'il est arrivé dans le Vaucluse, les viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape avaient de graves problèmes : le phylloxéra, la chute de qualité, la tromperie sur la marchandise... certains d'entre eux faisaient venir du raisin du Gard[6]. » Connaissant la formation de juriste du baron, les viticulteurs de la commune firent appel à lui pour remettre de l'ordre dans cette pagaille. Il fit d'abord créer en 1924, le syndicat des vignerons de Châteauneuf-du-Pape, puis, en 1929, le syndicat des Côtes-du-Rhône.

Sur la base d'un procès en justice, il obtint en 1933, un jugement qui définit et délimita l'appellation Châteauneuf-du-Pape. La même année, avec le gastronome Curnonsky, il fut à l'initiative de la création de l'Académie du vin de France.

Fondateur de l'INAO

Son amitié avec Joseph Capus, ancien ministre de l'Agriculture de 1923 à 1925, lui permit de fonder avec lui l'INAO en 1935, dont il devint le président de 1947 à 1967. Son action pour la défense des vins de qualité lui valut d'être fait officier de la Légion d'Honneur et de devenir président de l'Office international de la vigne et du vin.

Le philatéliste

Plaque commémorative du baron Le Roy à Châteauneuf-du-Pape.

Ses activités professionnelles ne l'empêchèrent pas de s'occuper de ses collections philatéliques : essais de France, timbres pré-oblitérés et timbres-poste d'Amérique du Sud. Ses éminentes connaissances lui valurent d'être membre correspondant de l'Académie de philatélie du au date à laquelle il devint membre titulaire du siège no 12. Il ne siégea que quatorze jours puisqu'il s'éteignit le à l'âge 77 ans. Cet éminent philatéliste est le seul membre de cette Académie à avoir donné son nom à une rue de Paris[7],[8]. Une station Baron-Le-Roy de la ligne 3 du tramway d'Île-de-France a ouvert fin 2012[9].

Distinctions

Hommages

Plusieurs rues portent son nom : à Paris dans le 12e arrondissement où la rue Baron-Le-Roy a été créée lors de la reconstruction de Bercy, à Pujaut[10], à Saint-Victor-la-Coste, à Châteauneuf-du-Pape. Une statue à son effigie a été inaugurée en sa présence sur l'une des places de Sainte-Cécile-les-Vignes.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes