Léon Chappuis

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 Léon

Chappuis

Nom de naissance Léon Jean Chappuis
Naissance
Houilles
Décès (à 57 ans)
Poitiers
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de division
Commandement 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA)
Infanterie divisionnaire de la 2e division d'infanterie matocaine (2e DIM)
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Distinguished Service Cross
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre 1914-1918
Médaille de la résistance

Léon Chappuis, né le à Houilles et décédé le à Poitiers, est un général de division français, grand officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Distinguished Service Cross américaine.

Il commande une compagnie lors de la Première Guerre mondiale et se distingue dans de nombreux coups de mains. Il est cité huit fois et fait chevalier de la Légion d'honneur. Il s'illustre ensuite lors de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle, tout d'abord au commandement du 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA), il prend part à la campagne d'Italie et à la libération de Marseille en août 1944. Puis, à la tête de l'infanterie divisionnaire de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), il combat lors de la Bataille des Vosges, de la Bataille d'Alsace et lors de la réduction de la poche de Colmar.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Léon est le fils d'Ernest Chappuis, né à Lausanne, employé de banque, et d'Alice Augustine Léonie Dron, née à Paris[1]. Sa famille paternelle est d'origine suisse, de Rivaz dans le canton de Vaud. Il se marie le 22 octobre 1932 à Paris avec Marcelle Elisabeth Carbonnier[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Il est élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1919-1920.

En 1930, il entre à l'École supérieure de guerre et obtient son brevet d'état-major en 1932[2].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il participe à la Première Guerre mondiale au sein du 171e régiment d'infanterie comme chef de section puis comme lieutenant commandant une compagnie. Il se distingue dans « l'exécution hardie de coups de mains périlleux », est blessé et est cité huit fois[3]. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1920[1].

Guerre du Rif (1925-1927)[modifier | modifier le code]

Entre 1925 et 1927, il combat au Maroc lors de la Guerre du Rif. Il est cité une nouvelle fois[2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est fait prisonnier le 19 juin 1940 puis s'évade peu de temps après[2]. Il est cité à l’ordre de l’armée le [4].

En juin 1943 il rejoint l'Algérie et reçoit le commandement du 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA) de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA). Surnommé le "Père Chaps"[5], il débarque en décembre 1943 à Naples avec le corps expéditionnaire français du général Juin et s'illustre lors de la campagne d'Italie[6]. Puis, il prend part après le Débarquement de Provence en août 1944, à la libération de Marseille[7].

En 1949, le général de Lattre de Tassigny, dans son Histoire de la Première armée française, soulignera l'importance de cet événement[8].

En octobre 1944, il quitte le 7e RTA pour commander l'infanterie divisionnaire de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM) du général Carpentier. Il s'illustre lors de la Bataille des Vosges, de la Bataille d'Alsace puis lors de la réduction de la poche de Colmar[9].

Il est cité huit fois au cours de la guerre[10], fait commandeur de la Légion d'honneur en décembre 1944 pour avoir été « un des plus brillants artisans de la Libération de Marseille »[11] et promu général de brigade le même mois.

En octobre 1945, il est décoré de la prestigieuse Distinguished Service Cross américaine « pour son héroïsme exceptionnel » lors des combats à Marseille et dans les Vosges[12].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

En 1948, il est fait grand officier de la Légion d'Honneur[1].

Promu général de division le 1er juin 1951, il devient l'adjoint du général commandant la 1re région militaire en 1952[2].

Il meurt carbonisé le 19 août 1953 dans un accident de la route près de Poitiers[13].

Décorations principales[modifier | modifier le code]

Décorations françaises[modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Dossier de la Légion d'Honneur de Léon Chappuis, Base de données Léonore, côte 19800035/161/20635
  2. a b c et d Léon Rohn, Sainte-Croix-en-Plaine La cité à la rose d'or, Caisse mutuelle de dépôts et de prêts de Sainte-Croix-en-Plaine, 1988, p.96
  3. Citation à l’ordre de l’armée du 8 avril 1919 : « Officier d'élite, coutumier d'actes de bravoure, a constamment fait preuve des plus belles qualités de mordant et d'énergie dans l'exécution hardie de coups de mains périlleux et de reconnaissance délicates depuis le commencement des opérations offensives. S’est révélé, en outre, un commandant de compagnie remarquable d'initiative, de décision et d'énergie tentent les manœuvres les plus audacieuses et entraînant vigoureusement ses hommes à l'attaque des positions ennemies. A contribué pour sa part au succès. », citation 15 590D, registre matricule de Léon Chappuis
  4. Dossier militaire du SHD: côte 13 YD 982
  5. François de Linares, Par les portes du Nord : la libération de Toulon et de Marseille en 1944, Nouvelles Editions Latines, 2005, p.28
  6. Alphonse Juin, La campagne d'Italie, G. Victor, 1962, p.57, 120
  7. Paul Gaujac, L'Armee de la Victoire de la Provence a L'Alsace 1944, Charles-Lavauzelle, 1984, p.124, 126, 133
  8. « À l'heure où mes instructions sont rédigées, le 22 août [1944] au soir, la tête de la colonne venant d'Aubagne est parvenue aux lisières est de Marseille, dans le faubourg de Saint-Julien. La grande ville est là, toute proche, proie tentante et, semble-t-il, offerte. La nouvelle de l'arrivée de nos soldats s'est répandue comme une traînée de poudre dans toute la ville. Par centaines, hommes et femmes ont contourné les postes allemands pour venir acclamer l'armée libératrice et hâter sa venue. Cet accueil délirant est un véritable appel. Le 23, au lever du jour, le colonel Chappuis commandant le 7e RTA qui est en tête de cette avant-garde [...] n'y tient plus, il se laisse littéralement aspirer par la foule méridionale au milieu de laquelle tirailleurs et blindés ont peine à se frayer un passage et plonge d'un trait vers la cité. », Sur la Canebière, la jeep du colonel Chappuis arborant des drapeaux blancs, Marseille, 22-23 août 1944, Musée de la Résistance
  9. Paul Gaujac, L'armée de la victoire: Du Rhin au Danube, 1944-1945, Charles-Lavauzelle, 1986, p.22, 24, 45, 110, 194, 207
  10. Citation à l'ordre de l'armée du 30 mai 1945 : « Chef de corps d’une grande valeur, qui a obtenu du régiment qu'il a entraîné, en vue de la campagne d’Italie et qu'il a commandé pendant tout le cours de cette campagne, un rendement considérable grâce à une expérience peu commune, ainsi qu'à son énergie, sa clairvoyance et son calme au feu. Cité à la tête de son régiment, pour les exploits accomplis par cette unité du Mona-Casale au Belvédère, a montré une fois de plus ses grandes qualités de chef au cours de la bataille pour Rome et lors de la poursuite de l'ennemi jusqu'à Sienne. Se jetant audacieusement avec son bataillon de tête dans l'âpre massif du Fammera, le 14 mai [1944], a permis de faire tomber ainsi la Dora Linie, Esperia. Poursuivant l'ennemi au travers de la montagne, l'a empêché de se rétablir sur la ligne Hitler en attaquant sans répit son aile droite, s'emparant de Pico le 21 mai, de Falvatera le 26 mai après avoir fait sur le Monte Finochiera un grand nombre de prisonniers dont quatre officiers. Reprenant le combat le 3 juin, s'empare le 4 de Palestrina et de Cave ; participant ainsi aux dernières opérations amenant la chute de Rome. Lancé dès le 10 juin à la poursuite de l'ennemi, le bouscule à Tuscania le soir même et à Valentano le 11 repousse ses violentes contre-attaques sur le Monte-San-Marco puis s’empare de Latera et de Gradoli. Prend efficacement part à la prise de Sienne en menant pendant dix jours à l'aile droite de la division de très violents combats dans un terrain difficile et en dépit de la fatigue extrême de ses troupes. », décision n°777 du général de Gaulle, en date du 30 mai 1945, dossier militaire du SHD: côte 13 YD 982
  11. Avec citation à l’ordre de l’armée : « Chef de corps d’une haute valeur morale et possédant les plus belles qualités de soldat. Engagé le 20 août [1944] dans la région d’Aubagne a très hardiment lancé deux de ses bataillons au travers des massifs difficiles du Plan de l’Aigle et de la Grande Etoile, manœuvrant ainsi habilement un dispositif solide qui tenait alors en échec devant Aubagne nos blindés. A atteint le premier les faubourgs de Marseille, à la Rose, à Saint-Jérôme et à la Valentine. Le 23 au matin, s’est audacieusement jeté dans la ville avec un seul bataillon pour venir en aide aux forces françaises de l'intérieur accablées par un ennemi dix fois supérieur en nombre. S'est emparé au cours de difficiles combats de rues de très nombreux prisonniers et d'un important matériel. A été ainsi l'un des plus brillants artisans de la Libération de Marseille. Officier de la Légion d'honneur de 1935. », dossier militaire du SHD: côte 13 YD 982
  12. (en) « Léon Chappuis », The Hall of Valor Project.
  13. Le général Chapuis et deux personnes qui l'accompagnaient sont carbonisés à la suite d'une collision, le Monde, 21 août 1953

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François de Linares (fils aîné du général François de Linares), Par les portes du Nord : la libération de Toulon et de Marseille en 1944, Nouvelles Editions Latines, 2005
  • François de Linares (fils aîné du général de Linares), Campagne d'Italie 1943-1944, Lavauzelle, 2009
  • Paul Gaujac, L'armée de la victoire: De la Provence à l'Alsace, 1944, Charles-Lavauzelle, 1984
  • Paul Gaujac, L'armée de la victoire: Du Rhin au Danube, 1944-1945, Charles-Lavauzelle, 1986

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  • Dossier militaire du SHD: côte 13 YD 982
  • Dossier de la Légion d'Honneur : côte 19800035/161/20635

Liens externes[modifier | modifier le code]