Jean-Baptiste-Moïse Jollivet

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Jean-Baptiste-Moïse Jollivet
Fonctions
Préfet de Mont-Tonnerre
Député français
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Melun
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinction
Blason

Jean-Baptiste-Moïse Jollivet[1] né le à Turny et mort le à Melun, fut un haut fonctionnaire et un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste-Moïse Jollivet est le fils de Charles Jollivet "garde des terres de Venisi et Turni" (1753) et de Marie Martin[2].

Il est reçu avocat à Melun en 1785. Il exerce la charge de notaire à Nemours de 1786 à 1788.

Partisan de la Révolution, il devient maire de Grez-sur-Loing en 1790, puis du mois de juin suivant au , membre du directoire du département de Seine-et-Marne.

Il est élu, le , député de ce département à l'Assemblée législative, le 7e sur 11, par 212 voix sur 344 votants. Il siège parmi les constitutionnels. Il dénonce, la veille du 10 août 1792, les projets des Jacobins. Inquiété en raison de cette attitude, il peut cependant échapper à l'emprisonnement.

Arrêté pendant la Terreur, incarcéré au réfectoire de l’Abbaye, il continue de travailler sur le système hypothécaire qu’il fondera plus tard et qu’il calculait alors sur le cadastre de la France. Transféré à la prison des Carmes, il est enfermé dans la même cellule que Destutt de Tracy, dont il était devenu l’ami à l’Abbaye[3].

Adjoint à la commission des poids et mesures de Paris, le 5 brumaire an II (), employé au cadastre le 26 brumaire an III (), il prend part aux discussions concernant les normes de format de papier : en effet, la création, au début de la Révolution française, d'un impôt sur la propriété foncière rendait nécessaire l'établissement d'un cadastre, projet de grande envergure qui demandait un vaste effort de normalisation. Jollivet expose le à l’Assemblée nationale législative les raisons qui justifient le recours à un format de papier normalisé. « Quelle doit être la proportion entre les 2 dimensions du papier, la hauteur et la largeur ? », demande le député. Après avoir exposé pourquoi un long usage a proscrit la forme entièrement carrée, il explique que, sous Louis XIV où une première normalisation des formats avait été entamée, le résultat n’était pas satisfaisant « parce que le ministère ou ses agents n’ont fait qu'approcher du principe sans l’avoir saisi ». Les propositions qui seront faites sont mises en pratique qu'en l'an VII.

Il devient membre de la commission extraordinaire des finances près la Convention nationale le 19 ventôse suivant (), conservateur général des hypothèques le 1er thermidor de la même année (), enfin membre de la commission extraordinaire des négociants de la République convoqués par le ministre des Finances le 22 frimaire an V.

Consulat et Premier Empire[modifier | modifier le code]

Il se rallie au 18 brumaire et est appelé à faire partie du nouveau conseil d'État (3 nivôse an VIII : ). Il soutient notamment devant le Corps législatif plusieurs lois importantes, notamment des titres du code civil relatifs aux hypothèques et aux privilèges et des expropriations forcées. Il est nommé préfet du Mont-Tonnerre le 5e jour complémentaire de l'an VIII (, il entre en fonction le 8 brumaire an IX).

Il eut plus tard à s'occuper de l'organisation des quatre nouveaux départements du Rhin (la Roer, la Sarre, le Rhin-et-Moselle et le Mont-Tonnerre).

Confirmé dans son emploi de conseiller d'État le 29 frimaire an X (), il est nommé légionnaire (9 vendémiaire an XII), puis commandeur de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII. Il devient ministre du Trésor du royaume de Westphalie en 1807, et est créé comte d'Empire le .

Restauration[modifier | modifier le code]

Conseiller d'État honoraire le et en , il préfère se retirer à Turny à la seconde restauration du trône des Bourbons, et rentre définitivement dans la vie privée. Il meurt à Paris le .

Publications[modifier | modifier le code]

  • Méthode des terriers, ou Traité des préparatifs et de la confection des terriers, avec la manière de rendre utiles et d’abréger, pour les rénovations prochaines, les différentes opérations qui ont servi de fondement à la rénovation actuelle, par MM. Jollivet frères, commissaires aux Droits seigneuriaux, Musier fils, Paris, M.DCC.LXXVI (1776), In-8°, 303 p., planche et tableaux avec modèles pliés ;
  • Sur l’impôt progressif et le morcellement du patrimoine, Dupont, Paris, 1792-1793, In-8°, 103 p. ;
  • Principes fondamentaux du régime social comparés avec le plan de la Constitution présenté à la Convention nationale de France (1793) ;
  • De l’impôt sur les successions, de celui du sel, comparaison de ces deux impôts (1798) ;
  • Le Thalweg du Rhin considéré comme limite entre la France et l’Allemagne (1801) ;
  • De l’Expertise (1812).

Titres[modifier | modifier le code]

Fonctions[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

« Écartelé : au I, du quartier des Comtes Conseillers d'État ; au II, de gueules à la tête de lion coupée d’or ; au III, de gueules à la tête de taureau d’argent en rencontre ; au IV, d’azur au chevron d’or.[4] »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ou Jolivet.
  2. Archives Nationales, Base Leonore, LH/1370/53, dossier Légion d'honneur de Jean-Baptiste Moïse Jollivet.
  3. Jean Cruet, La Philosophie morale et sociale de Destutt de Tracy (1754-1836), Paris, P. Bousrez, , 176 p. (lire en ligne), p. 22.
  4. Source : lesapn.forumactif.fr, Les Amis du Patrimoine Napoléonien

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Jean-Baptiste-Moïse Jollivet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Dictionnaire Biographique Généalogique et Historique de l’Yonne, Paul C. Dugenne, 7 vol. à la Société Généalogique de l’Yonne (1996-2004) ;
  • Armorial Du Premier Empire ; Titres, Majorats Et Armoiries Concédés Par Napoléon Ier, de Albert Révérend, publié au Bureau de l'annuaire de la noblesse, Alphonse Picard, 1894-1897 ;
  • Le fabuleux destin de √2, de Benoît Rittaud, Éditions Le Pommier.

Liens externes[modifier | modifier le code]