Hôtel La Louisiane

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Hôtel La Louisiane
Affiche d'un documentaire consacré à l'hôtel La Lousiane.
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L'hôtel La Lousiane est un hôtel situé 60 rue de Seine à Paris, en France, au croisement avec la rue de Buci, avec une porte au numéro 27. Il est situé dans le 6e arrondissement, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, à l'intersection des lignes entre la passerelle des Arts (N), le jardin du Luxembourg (S), la rue Saint Guillaume (W) et la place Saint Michel (E).

Historique[modifier | modifier le code]

Entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1930 jusqu'à ce jour, l'hôtel géré par la famille Blanchot depuis quatre générations a une tradition d'accueil des écrivains et des artistes dont certains sont célèbres, comme Salvador Dali[1].

Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir s'y installent en 1943, y vivent pendant et après la Seconde Guerre mondiale et en font le quartier général des existentialistes où se retrouvent Albert Camus, Boris Vian, Anne-Marie Cazalis, et Claude Simon qui y vit quelque temps[source secondaire souhaitée].

Les combats pour la Libération de Paris ont été violents rue de Seine et rue de Buci, sous les fenêtres de l'hôtel. Sur le mur de l’hôtel près de sa porte, où se distingue encore les traces de balles, une plaque commémorative indique « Ici est tombé Jacques Francesco de la 2e Division Blindée pour la France le  ». Jacques Francesco est le pseudonyme d'Auguste Fenioux, engagé dans la 2e Division Blindée du général Leclerc[2].

Après guerre[modifier | modifier le code]

Jean-Paul Sartre installe Juliette Gréco dans la chambre 10 et déménage à la chambre 19 qu'il gardera à son nom jusqu'en 1950. Juliette Gréco et Miles Davis se rencontrent dans l'hôtel et y vivront une histoire d'amour[3]. Albert Cossery, écrivain égyptien francophone y réside et y écrit ses livres de 1945 à sa mort en 2008. D’autres écrivains y résident, dont Ernest Hemingway, Antoine de Saint-Exupéry, Henry Miller, Cyril Connolly, Peter Berling, et Albertine Sarrazin.

Le , l'hôtel est mentionné par Albertine Sarrazin dans une correspondance adressée à sa mère : « je suis à l'hôtel Louisiane, 60, rue de Seine. Paraît que Verlaine, Apollinaire, Sartre, Camus, y sont venus. Une chambre, vieillotte, plafond circulaire, et pleine de voix »[4]

Durant les années 50 et 60, des caves de Saint Germain des Prés sont transformées en salles de concert de Jazz. C'est aussi le cas sous l'hôtel avec l'ouverture du « Petit Zinc »[5]. L'hôtel la Louisiane accueille entre autres Oscar Peterson, Miles Davis, Bud Powell, Max Roach, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Lester Young et Charlie Parker, John Coltrane, Chet Baker, Mal Waldron, Dexter Gordon, Wayne Shorter[6].

Dans les années 1960 et 70, l'hôtel accueille de nombreuses personnalités de la Beat génération et du milieu du Rock[7]. Parmi eux des musiciens comme Jim Morrisson, The Doors, ou les Pink Floyd. Barbet Schroeder s'installe avec Mimsy Farmer et Klaus Grunberg à la Louisiane pour y tourner More, du même nom que l'album More des Pink Floyd, musique du film.

À l'été 1970, Gene Vincent et Adrian Owlett s'installent à La Louisiane pour produire l'album The Day the World Turned Blue et organiser sa tournée en France.

À la fin des années 1980, Quentin Tarantino devient client[8], il appellera le restaurant de la scène finale de son film Inglourious Basterds, La Louisiane[9].

Bertrand Tavernier tourne son film Autour de minuit à la Louisiane. Leos Carax y séjourne ainsi que Juliette Binoche pour le tournage du film les Amants du Pont Neuf.

Le film documentaire de Michel La Veaux Hôtel La Louisiane décrit les influences réciproques de l'hôtel sur les artistes et écrivains qui y séjournent.

Années 2000[modifier | modifier le code]

En 2002, du 14 au , la galerie Alain Le Gaillard « héberge » 24 artistes dans 12 chambres dont Julien Beneyton, Jean-Luc Bichaud, Nicole Tran Ba Vang, Barthélémy Toguo, Lionel Scoccimaro, Emmanuelle Villard, Wang Du[10].

En 2007, à l'occasion de l'exposition Curating Contest, les chambres de trois étages sont transformées en galeries. Dans chacune, un curateur invite un ou plusieurs artistes[11].

Du au , dans le cadre du Parcours Saint-Germain, un événement qui rassemble plusieurs commerces et hôtels, exposant des œuvres contemporaines, l'hôtel La Louisiane accueille l'exposition Chambre 10 du collectif « Sans Titre 2016 ».

Du au , une exposition intitulée Flower Power a lieu dans l'hôtel pour le Parcours Saint-Germain. Quatre chambres sont transformées en espace d'exposition. Des artistes présentent leurs créations sur les années 60-70 don Martine Aballéa, Pierre Joseph et Frank Perrin[12], avec la participation de l'atelier Nathalie Talec des Beaux-Arts de Paris.

En , l'exposition Shining rend hommage au film de Stanley Kubrick et investit les murs de l'hôtel la Louisiane, 10 artistes y exposent des œuvres inspirées du film[13].

La Louisiane est mentionnée dans plusieurs livres dont Hôtels littéraires. Voyage autour de la terre où Nathalie de Saint-Phalle intègre dans son récit une description des trois chambres rondes préférées des écrivains (numéros 10, 19 et 36)[14].

Le propriétaire actuel, Xavier Blanchot, est l'un des pionniers de l'Internet français. La Louisiane a aussi hébergé dans ses espaces de bureaux de nombreuses startups depuis 1999[15]. Blanchot étant joueur de Diplomatie, notamment champion d’Europe en 1994 et 3e du championnat du monde en 2010, La Louisiane a accueilli depuis 2007 à de nombreux reprises le championnat de France de Diplomatie[16] et une fois, en 2023, le championnat d’Europe de ce même jeu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Chambre 10 at Hôtel la Louisiane – Art Viewer » (consulté le )
  2. « Une plaque … une histoire – Partie 6 | La Libération de Paris », sur liberation-de-paris.gilles-primout.fr (consulté le )
  3. « Hôtel La Louisiane », sur Le Devoir (consulté le )
  4. Albertine Sarrazin, Lettres de la vie littéraire (1965-1967), Fayard/Pauvert, , 342 p. (ISBN 978-2-7202-1614-5, lire en ligne)
  5. Guy Fichez, Le cru des beaux arts : Récoltes 1964 et suivantes, Editions Edilivre, , 414 p. (ISBN 978-2-332-56168-8, lire en ligne)
  6. Andrew White, Time Out Book of Paris Walks, Penguin, , 306 p. (ISBN 978-0-14-028721-9, lire en ligne), p. 236
  7. « St Germain & Buci », sur paris70.free.fr (consulté le )
  8. Par: claude et re1, « Hôtel La Louisiane: îlot de résistance », sur Journal Métro, (consulté le )
  9. https://www.pressreader.com/france/premiere/20170503/283394831901935
  10. 19 rue de Mazarine 75006 Paris 06 France, « Galerie Alain Le Gaillard | Centre national des arts plastiques », sur www.cnap.fr, (consulté le )
  11. https://www.paperblog.fr/331725/curating-contest/
  12. « FLOWER POWER AT LA LOUISIANE - CRASH Magazine », sur www.crash.fr (consulté le )
  13. « THE SHINING AT LA LOUISIANE - CRASH Magazine », sur crash.fr (consulté le )
  14. « Zoom sur les écrivains à l'hôtel », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) Kevin J. DelaneyStaff Reporter of The Wall Street Journal, « A Fabled Hotel in Paris Plays 'Inn-cubator' for Dot-Coms », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  16. World Diplomacy Database.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]