Château de Bois-Préau
Château de Bois-Préau | ||
Période ou style | style néo-Régence | |
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Type | château | |
Architecte | Claude Bacarit, Alfred-Louis Feydeau (?) | |
Début construction | 1697 | |
Fin construction | 1855 | |
Propriétaire initial | Frédéric Léonard, Frédéric-Pierre Léonard | |
Destination initiale | habitation | |
Propriétaire actuel | État français | |
Destination actuelle | musée national | |
Coordonnées | 48° 52′ 29,01″ nord, 2° 10′ 37,31″ est | |
Pays | France | |
Région | Île-de-France | |
Département | Hauts-de-Seine | |
Commune | Rueil-Malmaison | |
Géolocalisation sur la carte : France
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Le château de Bois-Préau est un château français du XIXe siècle situé dans la commune de Rueil-Malmaison dans le département des Hauts-de-Seine et la région d'Île-de-France.
Il abrite depuis 1958 un musée national, annexe de celui de Malmaison, consacré à la captivité et à la mort de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi qu'au retour des cendres et à la légende napoléonienne.
Histoire
La terre de Bois-Préau, qui dépendait au Moyen Âge de l'abbaye de Saint-Denis, est achetée en 1696 conjointement par Frédéric Léonard et par son fils Frédéric-Pierre Léonard, tous deux imprimeurs et libraires ordinaires du Roi. Sur le terrain de 16,1 hectares – qui correspond encore de nos jours à la superficie du parc – ils font bâtir entre 1697 et 1700 une assez vaste demeure entourée de jardins agrémentés de pièces d'eau.
Le fils de Frédéric-Pierre Léonard cède le domaine en 1747 à Jean Garnier, ancien cuisinier devenu maître d'hôtel de la reine Marie Leszczyńska. Celui-ci embellit le domaine en créant une maison de bains et en ornant le parc de statues puis cède le château en 1765 au marquis de Prie qui fait transformer le château par l'architecte Claude Baccarit. En 1774, le marquis de Prie revend la propriété au banquier Louis Julien qui y meurt en 1796, laissant le château à sa fille restée célibataire, Anne-Marie.
Joséphine de Beauharnais, devenue propriétaire du château de Malmaison voisin en 1799, cherche à acheter Bois-Préau pour agrandir son domaine, mais Anne-Marie Julien refuse obstinément de le lui vendre. Ce n'est qu'après sa mort accidentelle – elle est retrouvée noyée dans la pièce d'eau du parc le – que Joséphine peut enfin conclure la vente avec ses héritiers le [N 1].
Joséphine fait abattre les murs séparant Malmaison de Bois-Préau, ce qui permet de se rendre au village de Rueil sans sortir de la propriété. Elle loge au château plusieurs personnes de son service comme le médecin ou l'intendant, y accueille à l'occasion des invités et y place le surplus de la bibliothèque de Malmaison comprenant 7 500 volumes et une partie de son cabinet d'histoire naturelle ainsi que les archives du domaine. Elle entreprend de faire redessiner les jardins par son paysagiste attitré Louis-Martin Berthault.
Ces travaux sont interrompus par la mort de l'Impératrice en 1814. Son fils, le prince Eugène, hérite de Malmaison et Bois-Préau, qu'il entretient avec soin. Après sa mort en 1824, sa veuve née princesse Augusta-Amélie de Bavière et ses cinq enfants vendent en 1828 la propriété à Mme Arsonneau veuve Maurez, qui la revend en 1833 à un négociant parisien Étienne Bénard et sa femme née Éléonore Pochonnet.
En 1853, ceux-ci vendent le domaine pour 180 000 francs au baron Édouard Rodrigues-Henriques (1796-1878), banquier, administrateur de sociétés et passionné de musique[N 2]. Le château n'étant pas en très bon état, il en fait abattre les ailes et fait reconstruire la plus grande partie du corps central en 1854-1855 par son architecte qui était peut-être Alfred-Louis Feydeau, l'oncle du célèbre écrivain Georges Feydeau. Dès 1853, il cède une partie du domaine à son gendre l'helléniste et ethnologue Gustave d'Eichthal (1804-1886), qui y fait bâtir le château des Fossés.
Édouard Rodrigues-Henriques reçoit à Bois-Préau le compositeur Jacques Fromental Halévy, qui a épousé sa cousine germaine Léonie, ou Georges Bizet, gendre de Halévy. Il entretient également une abondante correspondance avec George Sand qui lui a été présentée par Alexandre Dumas. Avec elle il choisit les livres à acheter pour la bibliothèque qu'il crée pour les pauvres de Rueil, tandis que sa femme, née Sophie Lopes-Henriques de Saa (1802-1861), finance une crèche de vingt berceaux.
Après la mort de Rodrigues-Henriques, ses quatre filles (Mme Gustave d'Eichthal, Mme Ernest Goüin, Mme Genuyt de Beaulieu et Mme Paul Roland-Gosselin) vendent Bois-Préau dès 1879 au journaliste Benoît Jouvin (1810-1886), gendre et associé d'Hippolyte de Villemessant, directeur du Figaro. Après avoir connu plusieurs propriétaires, le domaine est acheté sous réserve d'usufruit en 1920, à la veuve de Jacques François Crespin[N 3], par l'homme d'affaires et mécène américain Edward Tuck (1842-1938) et son épouse Julia Stell (1850-1928), propriétaires du domaine de Vert-Mont voisin. Ceux-ci font donation de Bois-Préau à l'État en 1926 afin d'en faire une annexe du musée de Malmaison.
Description
Le château de Bois-Préau se trouve dans un parc à l'anglaise de 16,1 hectares qui était autrefois relié à celui du château de Malmaison. Ce parc est une annexe de la forêt de Malmaison. Il comporte un bassin d'ornement et une rivière artificiels. Certains de ses arbres sont bicentenaires, dont des noisetiers de Byzance[1].
Collections
Inauguré en 1958, le musée national du château de Bois-Préau, annexe de celui de Malmaison, est consacré à la captivité et à la mort de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi qu'au retour des cendres et à la légende napoléonienne.
Le musée du château de Bois-Préau est actuellement fermé pour travaux. Après la restauration du grand salon néo-Louis XV au rez-de-chaussée, la reconstitution du salon de Longwood House au premier étage est en cours afin d'y présenter une partie du mobilier d'origine de la maison occupée par Napoléon à Sainte-Hélène. Par ailleurs, la bibliothèque du château doit accueillir l'exceptionnelle collection de plusieurs milliers de boîtes portant l'effigie de Napoléon donnée en 1958 par la princesse Marie Bonaparte après la mort de son mari le prince Georges de Grèce.
Notes et références
Notes
- Napoléon Ier lui écrit de Schönbrunn en : « La maison de la vieille fille ne vaut que 120 000 francs, ils n'en retireront jamais plus. Cependant, je te laisse maître de faire ce que tu voudras, puisque cela t'amuse, mais une fois achetée, ne fais pas démolir pour y faire quelques rochers. » Trois semaines après leur divorce, prononcé le , il lui fait parvenir 200 000 francs pour conclure la transaction.
- L'acte de vente, enregistré le par Me Tellier, notaire à Rueil, décrit le château et le domaine de la façon suivante :« Le domaine de Bois-Préau, situé à Rueil, arrondissement de Versailles (Seine-et-Oise) ayant son entrée principale dans la rue de Marly se compose de : Un château avec ses deux pavillons en aile, construit en pierre de taille et élevé d'un rez-de-chaussée, d'un étage carré et d'un second étage sous comble couvert d'ardoises. Le rez-de-chaussée est distribué en vestibule, grande et petite salle à manger, cuisine, offices, salon de réception, salle de compagnie et salle de billard ; le premier étage auquel on arrive par un escalier d'honneur et des escaliers de service, comprend plusieurs appartements. Le deuxième étage est distribué en chambres à coucher et renferme l'horloge du château. Caves sous partie des bâtiments. Bâtiments et communs comprenant logement de concierge et de jardinier et à usage d'écuries, remises et autres destinations. Cour d'honneur et deux autres cours. Bâtiment de ferme comprenant une écurie, grange, remise et hangar. Et un parc clos de murs, partie en jardin d'agrément et potager, partie en bois et autre partie en prairies, avec plusieurs bassins et pièces d'eau alimentés par plusieurs sources d'eau vive existant dans la partie supérieure de la propriété, qui reçoit en outre des eaux provenant d'une source se trouvant dans l'ancien domaine Masséna. La superficie totale du domaine est de 17 ha 23 a 54 ca. » De plus sont comprises dans la vente une parcelle de 1 ha 45 a 81 ca au lieu-dit « les Fossés » (futur domaine de Vert-Mont) et une autre de 76 a, triangulaire sous les murs du potager. Le même jour est aussi achetée une source dite « La mare aux pigeons » extérieure à Bois-Préau.
- Pétronnille Victorine Hannus (1856-1924) morte au château de Bois-Préau le 26 novembre 1924. Source transcription de l'état civil
Références
- Parc de Bois-Préau à Rueil-Malmaison sur le site de la direction départementale de l’Équipement des Hauts-de-Seine. Page consultée le 10 juin 2010.
Voir aussi
Sources
- Karine Huguenaud, « Musée national du château de Bois-Préau », sur le site www.napoleon.org (consulté le )
- Histoire de Bois-Préau, sur le site www.musees-nationaux-napoleoniens.org (consulté le )
- Le château de Bois-Préau sur le Site de la famille Rodigues-Henriques (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Site officiel du musée national du château de Bois-Préau
Bibliographie
- Gérard Hubert, Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois Préau : guide, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1986