Bataille de Nompatelize

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La bataille de Nompatelize s'est déroulée le lors de la guerre franco-prussienne, en rive gauche de la Meurthe, dans le département des Vosges entre les villages de Nompatelize,La Bourgonce et de Saint-Michel-sur-Meurthe, en avant des cols de la Chipotte et du Haut du Bois.

Contexte, et préliminaires

Le l'armée impériale vaincue à Sedan capitule sans conditions, l'empereur Napoléon III est fait prisonnier. À Paris, le 4 septembre la République est proclamée et un Gouvernement de Défense nationale constitué. Au 15 septembre, l'ennemi n'a pas encore paru dans les montagnes vosgiennes les grandes batailles se sont livrées en Alsace et en Lorraine. Arrivent dans les Vosges des volontaires, des mobiles, des Francs-tireurs, des évadés, soldats de l'armée impériale. Le général Albert Cambriels est chargé d'organiser une armée avec tous ces éléments disparates.
Quelques coups de mains sont envisagés; gêner les arrières de l'armée ennemie, couper ses lignes de communications, et notamment de faire sauter le tunnel de Lutzelbourg par où passe la ligne de chemin de fer Strasbourg - Paris, et qui est restée intacte, oubli impardonnable de la part de Mac Mahon lors de la retraite. Mais déjà les troupes badoises libérées par la capitulation de Strasbourg envahissent la région.
Au début de la 2e quinzaine de septembre des forces importantes se trouvent réunies sur Raon-l'Étape et les environs.
Le 23 septembre un premier accrochage a lieu entre un détachement envoyé en reconnaissance depuis le secteur Badonviller - Cirey-sur-Vezouze, par Pierre-Percée vers la vallée de la Plaine. Pendant 4 heures un combat va opposer les mobiles de la Meurthe et des francs-tireurs de Neuilly[Lequel ?], autour de la scierie « Lajus »[1]. L'ennemi se replie; les Français ont quatre hommes tués et trois blessés.

Le des forces allemandes arrivent de Baccarat sur Raon-l'Étape et canonnent la ville; la résistance s'organise avec les mobiles et les francs-tireurs de Colmar ainsi que des habitants qui dressent des barricades. L'ennemi se retire en fin d'après-midi. En tout 52 obus étaient tombés sur la ville ne causant que des dégâts matériels.

Ce même jour arrive dans la ville un officier d'artillerie, le commandant Perrin chargé de prendre le commandement de toutes les forces françaises présentes. Il organise des travaux de défense, notamment des tranchées. La nuit du 2 au 3 octobre, une expédition est tentée sur Azerailles, là où l'ennemi a été signalé, mais les troupes s'égarent durant la marche d'approche; l'affaire tourne court.

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, dans une grande confusion, le commandant Perrin à la tête des mobiles et franc-tireurs quittent la ville, par la rive gauche de la Meurthe et gagnent Étival, puis le plateau de Saint-Remy, La Salle, La Bourgonce.

Les forces en présence

Déroulement de la bataille

Le terrain où va se dérouler la bataille est un plateau, vaste amphithéâtre, bordé au Nord par le massif du Repy, au sud par le massif de la Madeleine. Il est fermé à l'ouest par les hauteurs de la forêt de Rambervillers que deux cols permettent de franchir : les cols du Haut-du-Bois et de Mont-Repos. Le cours de la Meurthe borde l'est de ce territoire.

  • 6h30 à 9h30 : Déploiement de la ligne française, sur près de 6 km, du village de Saint-Remy au hameau des Feignes, par le Han, la Valdange, Nompatelize. Une demi-batterie d'artillerie est au pied du Petit-Jumeau, l'autre à la sortie Est du village de La Bourgonce.
  • 9h30 à 11h30 : Déploiement et attaque des troupes allemandes.

Un bataillon de fusiliers (du 6e régiment) sur Nompatelize, un bataillon du 3e régiment sur Biarville et le hameau des Feignes. Deux pièces d'artillerie tirent sur Nompatelize incendiant des maisons. Les Badois avancent par échelons. L'échelon de droite attaque le 2e bataillon des Deux-Sèvres, celui de droite attaque les mobiles de la Meurthe, ainsi que plusieurs compagnies du 32e de marche. Les Français résistent bloquant l'offensive, et entament même un mouvement en avant.

  • 11h30 - 13h00 : Combat à l'issue incertaine.
    • le général Alfred Ludwig von Degenfeld décide de faire passer en rive gauche de la Meurthe, des renforts[2] provenant de la colonne qui se trouvait toujours sur la rive droite ; également 4 pièces d'artillerie lourde qui viennent s'installer sur une hauteur à l'ouest de Biarville.
    • Les Badois, pris sous le feu violent des francs-tireurs et des mobiles vosgiens, ne peuvent déboucher du hameau des Feignes.
    • au centre, vers 12h00 les Français inférieurs en nombre, accablés par l'artillerie, cèdent et abandonnent le village de Nompatelize en flammes. À gauche du côté d'Étival, 3 compagnies[3] s'emparent de Saint-Remy, malgré une farouche résistance des francs-tireurs de Lamarche et de Neuilly. Le combat continuent avec les troupes françaises qui occupent les bois de Saint-Benoît et du Han, amenant les Badois à reculer et occuper La Salle.
  • 13h00 - 16h00 : Recul de la ligne française.
    • Le général Dupré se met à tête de la réserve[4] et tente de reprendre Nompatelize, centre du dispositif. Le lieutenant-colonel Hocédé, le commandant Vitte sont tués. À gauche le colonel Rouget et le commandant Perrin arrivent à arrêter leurs troupes qui commencent à reculer[5].
    • 14h00, des renforts ennemis arrivent à nouveau : cavalerie, artillerie et infanterie.
    • 15h00, 3 compagnies de grenadiers du corps débouchent à l'ouest de Nompatelize et se dirigent sur le village de La Salle. L'aile gauche française débordée et disloquée par l'artillerie, se replie sur La Bourgonce. Le général Dupré est blessé par une balle qui lui traverse le cou. Au centre les Badois[6] avancent méthodiquement sur les Jumeaux[7]les Français manquent de munitions, la lutte continue à l'arme blanche dans les sous-bois. L'ennemi finit par se rendre maître du secteur et arrive dans le dos des derniers défenseurs de Nompatelize qui doivent se rendre.
  • 17h00: Retraite française

La retraite devient déroute, malgré les combats qui continuent dans le Petit Jumeau. Toutes les troupes françaises retraitent et de La Bourgonce gagne par le col de Mon-Repos, la vallée des Rouges-Eaux puis Bruyères. L'ennemi épuisé, ne mène pas de poursuite et bivouaque en retrait à l'est de La Bourgonce, incendiant un grand nombre de maisons dans les villages occupés.

Bilan

Monument aux morts 1870

Les chiffres varient énormément suivant les sources; apparemment sous-estimés côté allemand, certains ouvrages donnent le chiffre de 2 000.

  • Pertes françaises
    • 300 tués
    • 500 blessés
    • 588 prisonniers dont 6 officiers
  • Pertes allemandes
    • 436 hommes tués, blessés, disparus.
  • Ainsi la guerre était terminée dans les Vosges; l'occupation commençait

Voir aussi

Notes et références

  1. Un monument près de la scierie, ainsi qu'une stèle placée un peu plus loin, commémorent ce combat.
  2. Le 1er Bataillon du 3e régiment badois.
  3. Appartenant au bataillon de fusiliers du 1er régiment des Grenadiers du corps.
  4. 3e bataillon du 32e régiment de marche, ainsi que 1 compagnie du 2e batallon.
  5. Des fractions des Francs-tireurs de Neuilly et de Lamarche.
  6. 3e régiment badois.
  7. Les Grand et Petit Jumeau sont 2 reliefs situées au sud de Nompatelize.

Bibliographie

  • 1re Armée des Vosges, Armées de la Loire et de l'Est, Journal de marche du 2e Bataillon de la Garde nationale mobile de la Meurthe, Librairie militaire de J. Dumaine, Paris, 1872, relié, 14 X 22 cm, 183 p.
  • lieutenant J. Diez, Le Combat de Nompatelize le 6 octobre 1870, Henri Charles-Lavauzelle, Éditeur militaire, Paris, broché, 14 X 22 cm, 56 p.
  • Sadoul (Louis), Une petite ville vosgienne – Raon l’Étape de ses origines à 1918, Éditions du Syndicat d’initiative de Raon-l’Etape, 1934, 374 p., broché, 25,5 x 16.5, p. 133-143.
  • Lt-colonel Rousset, Histoire populaire de la Guerre de 1870-1871, Librairie illustrée Montgrédien et Cie, Paris, 1872, 1884 p., broché, 20 x 29.5 cm, p. 1875, (appendice).

Articles connexes

Liens externes

La guerre de 1870 en images