Éric Laborey

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Éric Laborey
Nom de naissance Emmanuel Marie Paul Jean Laborey
Naissance
16e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 31 ans)
11e arrondissement de Paris
Profession Acteur
Metteur en scène
Films notables L'Homme de désir
Section spéciale
Séries notables Grand-père viking
La Filière

Éric Laborey, né Emmanuel Marie Paul Jean Laborey le dans le 16e arrondissement de Paris et mort le dans le 11e arrondissement de Paris[1],[2], est un acteur et metteur en scène français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Emmanuel est né dans une famille d'un ingénieur-horticole connu, Jean Laborey (1910—2001[3]), l'un des fondateurs de l'A.P.B.F. (Association des Parcs Botaniques de France[4]) et le Président cofondateur du Conservatoire des collections végétales spécialisées[5] à l'honneur de qui provient une variété de camélias japonaise[6] et son épouse, Clotilde Marie Cécile Denise Raoux[2]. Emmanuel est le dernier de six enfants du couple : Marie-Annick, Vincent, Véronique, Pascale et Denis.

Théâtre[modifier | modifier le code]

En 1968, Éric Laborey et son ami Jean-Luc Jeener, qui avaient respectivement 17 et 18 ans, créent la troupe de théâtre « La Compagnie de l'Élan »[7] en donnant le Dom Juan de Molière au lycée Janson-de-Sailly à Paris[8]. Officiellement formée en 1976, la troupe monte un grand nombre de pièces, d'abord avec des moyens de fortune dans différents coins de Paris et sa banlieue : la Conciergerie, la Cité universitaire mais aussi des églises et des cryptes[9].

La compagnie alterne les pièces pour enfants, comme Le Fils du dragon et La Belle Sarrasine (1979) au Théâtre 13, avec des œuvres plus austères, comme Le Rachat (1979) au Théâtre Essaïon, voire monumentales, comme L'An Mil (1980) à la Cité universitaire avec pour chacune, plus d'une trentaine de comédiens. Deux thèmes, intimement liés l'un à l'autre hantent la plupart des œuvres créées : la question du mal, du péché, et celle du devenir de l'humanité[10].

À côté des pièces du répertoire, ils montent les créations originales de Jean-Luc Jeener ainsi que les œuvres de dramaturges alors peu connus en France, dont Wole Soyinka (Le Sang fort en 1977[11] et Les Gens des Marais en 1979), futur lauréat du prix Nobel de littérature[7]. On trouve alors parmi les familiers de la compagnie, Yasmina Reza, Pascale Roze, Dominique Economidès et Élisabeth Tamaris[10].

Les mises en scène de la « Compagnie de l'Élan » sont largement couvertes par la presse et reçoivent des commentaires bienveillants. À propos de Barbe Verte, mis en scène par Éric Laborey en 1981 au Théâtre 13, Nicole Jeanson écrit dans Loisirs Jeunes :

Le travail d'Éric Laborey est également apprécié par René Bailly dansTélé 7 jours : « Il s'agit d'un spectacle de fête, d'un conte pour adultes (et pourquoi pas aussi pour les enfants), animé et coloré. »[12] L'Express ajoute « …cette minicomédie musicale, pauvre en moyens matériels, riche de trouvailles et d'humour. Les comédiens d'Éric Laborey savent tout faire avec entrain, les décors se dévissent avec drôlerie, la musique baigne tout cela comme une version moderne d'un court opéra-bouffe d'Offenbach. Une soirée de plaisir et de bonne humeur. »[12] Télérama fait l'éloge de la mise en scène : « Par l'équipe de La Belle Sarrazine, une comédie-bouffe qui mêle joliment rythmes de rock et mélodies tendres. La mise en scène d'Éric, pétille comme un feu d'artifice. Les décors nous enchantent. Bref, tandis que les parents rêvent — ou philosophent — les enfants trépignent de joie. »[12]

En 1981, dans le cadre du Festival du Marais, la troupe présente avec succès la comédie lyrique en un acte Le Piège de Méduse d'Erik Satie[13]. À cette occasion, André Gintzburger écrit : En 1983, la « Compagnie de l'Élan » montre la mise en scène d'Éric Laborey au Brésil[14] et en Argentine[15]. Après quoi la pièce Le Piège de Méduse sera reprise au festival de théâtre à Dublin en Irlande[16].

Cinéma et télévision[modifier | modifier le code]

Image externe
Éric Laborey dans L'Homme de désir, 1969

Éric Laborey débute au cinéma en 1969 dans le film L'Homme de désir de Dominique Delouche aux côtés d'Emmanuelle Riva ; il y incarne le personnage principal, Rudy, un jeune délinquant pris en affection par Étienne qui acceptera peu à peu tous les sacrifices pour le sortir de ses dérives.

Dominique Delouche raconte :

Malgré ces débuts prometteurs, il ne décroche par la suite que des rôles secondaires ou épisodiques. Dans son second film, Section spéciale de Costa-Gavras[17], tourné en 1975, il joue le rôle de Gilbert Brustlein, un jeune communiste, impliqué dans un attentat anti-allemand au métro parisien, le . L'année suivante, il apparaît dans L'Affiche rouge de Frank Cassenti où il campe Roger Rouxel, l'un des membres du groupe Manouchian, exécutés pour l'exemple le au mont Valérien.

En même temps il est souvent demandé à la télévision : outre quatre téléfilms, il prend part à plusieurs séries télévisées, notamment à Les Cinq Dernières Minutes. En 1976, il tient le rôle principal, Guillaume Pudepièce adulte, dans la série Grand-père Viking de Claude-Jean Bonnardot.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le dans le 16e arrondissement de Paris, Éric Laborey a épousé la comédienne Anne Marbeau[18],[19], avec laquelle il eut deux fils : Arnaud Laborey (né en 1976) et Étienne Laborey (né en 1981).

L'acteur s'est suicidé le à l'âge de 31 ans au siège de la « Compagnie de l'Élan » dans la rue Saint-Maur[2].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Téléfilms[modifier | modifier le code]

  • 1976 : Destinée de Monsieur de Rochambeau de Daniel Le Comte : le vicomte de Rochambeau
  • 1978 : Le Coup monté de Jean Cosmos : l'inspecteur Sublaine
  • 1981 : Vendredi en Alsace, épisode C'est arrivé à Andlau de Michel Genoux : Éric
  • 1982 : L'Adieu aux enfants de Claude Couderc : Alex

Séries télévisées[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

  • 1980 : Le théâtre Chichois

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b et c Acte de décès №483
  3. « Jean Laborey », sur Bibliothèque nationale de France, (consulté le )
  4. « A.P.B.F. - Structure - Association des Parcs Botaniques de France », sur apbf.asso.free.fr (consulté le )
  5. « Le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées », sur ccvs-france.org (consulté le ).
  6. « Camellia japonica 'Jean Laborey' », sur gardenbreizh.org (consulté le )
  7. a et b Théâtre du Nord-Ouest
  8. (BNF 14656386)
  9. « Jean-Luc Jeener, la révolution du Nord-Ouest », sur Le Figaro, (consulté le )
  10. a et b Le théâtre du Nord-Ouest sur theatreonline.com.
  11. Catherine David, « Les Pêches de l'Afrique », Le Nouvel Observateur, 28 novembre 1977.
  12. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Barbe-Verte
  13. « "LE PIÈGE DE MÉDUSE ", d'Erik Satie au Festival du Marais LE SINGE COMPLÉMENTAIRE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (pt) « Le piege de meduse », annonce du spectacle [PDF], sur memoria.bn.br, Jornal do Brasil, (consulté le )
  15. (es) Ángel Faretta, « Eric Satie y un vodevil delirante », sur www.angelfaretta.com.ar, (consulté le )
  16. (en)Archives du festival
  17. Hervé Villeré, L'Affaire de la Section spéciale, Paris, Fayard, , 256 p. (ASIN B0000DTO0P).
  18. « Anne Marbeau » (présentation), sur l'Internet Movie Database
  19. Acte de mariage №1002

Lettre autographe signée[modifier | modifier le code]

Anne Marbeau, Marbeau, Anne et Laborey, Éric, , catalogue BnF archives et manuscrits, Fonds Jean-Pierre Miquel, Cote : 4-COL-102(340, 4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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