« Hirudothérapie » : différence entre les versions

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L''''hirudothérapie''' est le nom de thérapies utilisant des [[sangsue]]s en [[médecine]]. Elle est pratiquée depuis plus de deux millénaires (La première mention clairement documenté de sangsues utilisées à des fins thérapeutiques apparaît provient d'un tombeau égyptien daté d'environ 1500 avant notre ère<ref name=Hist2008>Munshi Y, Ara I, Rafique H, Ahmad Z. Pak (2008), ''Leeching in the history--a review.'' J Biol Sci. 2008 Jul 1; 11(13):1650-3. </ref>{{,}}<ref>O'Dempsey T (2012) ''Leeches--the good, the bad and the wiggly.'' ; Paediatr Int Child Health. 2012 Nov;32 Suppl 2:S16-20. doi: 10.1179/2046904712Z.00000000074. ([http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23394754 résumé])</ref>.

[[Fichier:Sülük.JPG|vignette|La [[sangsue médicinale]] est utilisée en médecine pour décongestionner certains tissus]]
[[Fichier:Sülük.JPG|vignette|La [[sangsue médicinale]] est utilisée en médecine pour décongestionner certains tissus]]


Ce nom provient du fait que l'espèce la plus utilisée est ''[[Hirudo medicinalis]]'', et que la plupart des espèces sont du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Hirudo]]'' mais d'autres espèces et genres peuvent être utilisées, et l'ont été (dont en Europe en raison d'un manque de sangsues de cette espèces quand elle a été surexploitée pour cet usage qui a causé une pénurie de sangsue en Europe aux 17e et 18e siècle dans certains pays européens<ref name=Hist2008/>).
L''''hirudothérapie''' est l'utilisation de [[sangsue]] en [[médecine]]. Aujourd'hui l'espèce utilisée est (''[[Hirudo medicinalis]]''). La sangsue a un effet immédiat et local comparable à celui d'une petite saignée, mais surtout elle liquéfie le sang (ce qui cause un saignement abondant de la plaie durant de 6 à 12 heures environ).

le principe thérapeutique est de profiter de la capacité de certaines sangsues à – de manière presque indolore – prélever du sang humain tout en injectant un [[anticoagulant]]s ([[hirudine]]) et un [[anesthésique]] naturel<ref>{{cite journal|last=Mory|first=Robert N.|author2=Mindell, David |author3=Bloom, David A.|title=The Leech and the Physician: Biology, Etymology, and Medical Practice with Hirudinea medicinalis|journal=[[World Journal of Surgery]]|date=July 1, 2000|volume=24|issue=7|pages=878–883|doi=10.1007/s002680010141|url=|accessdate=December 11, 2012|format=[[Portable Document Format|PDF]]}} (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10833259 résumé])</ref> et bien tolérés par l'[[organisme humain]].
<br />La sangsue a un effet immédiat et local, comparable à celui d'une petite [[Saignée (médecine)|saignée]], mais sans [[douleur]] et avec le bénéfice supplémentaire d'une liquéfaction du sang (qui améliore le [[retour veineux]]<ref name=Ricar/> avec pour inconvénient cependant d'aussi causer un [[saignement]] abondant de la [[plaie]] durant de 6 à 12 heures environ).


== Histoire ==
== Histoire ==
[[File:A corpulent physician diagnoses more leeches for a young woman Wellcome V0011771.jpg|thumb|right|Dessin ([[caricature]]) d'un médecin obèse prescrivant une hirudothérapie à une femme alitée]]
L'utilisation médicale des sangsues remonte à l'[[Antiquité]] grecque pour soigner [[laryngite]]s aigües, [[néphrite (médecine)|néphrite]]s, [[névralgie]]s, [[épistaxis]], [[ophthalmie]]s, [[gastrite]]s aigües, [[scarlatine]], [[appendicite]], [[Accident vasculaire cérébral|AVC]] (congestions cérébrales), ...
[[File:LeechJarBedfordMuseum.JPG|thumb|Jarre destinée à maintenir en vie un stock de sangsues médicinales]]


L'utilisation médicale des sangsues remonte au moins à l'[[Antiquité]] grecque. Elle soignait alors les [[laryngite]]s aigües, les [[néphrite (médecine)|néphrite]]s, des [[névralgie]]s, l'[[épistaxis]], des [[ophthalmie]]s, des [[gastrite]]s aigües, la [[scarlatine]], l'[[appendicite]], les [[Accident vasculaire cérébral|AVC]] (congestions cérébrales), etc.
Dans son 'canon de la médecine' (années 1020), [[Avicenne]] considérait que l'application de sangsues était plus utile que l'utilisation de ventouses pour "retirer le sang des parties du corps les plus profondes". Il a également proposé l'utilisation de sangsues pour le traitement de maladies de peau. L'utilisation de sangsues est devenue une méthode thérapeutique populaire au Moyen Âge en raison de l'influence du Canon.


Dans son 'canon de la médecine' (années 1020), [[Avicenne]] considérait que l'application de sangsues était plus utile que l'utilisation de ventouses pour "retirer le sang des parties du corps les plus profondes". Il a également proposé l'utilisation de sangsues pour le traitement de [[maladies de la peau]]. <br />L'utilisation de sangsues est devenue une méthode thérapeutique populaire au Moyen Âge en raison de l'influence du Canon.
Une utilisation plus moderne en médecine a été proposé au {{XIIe siècle}} par [[Abd-el-Latif]] qui a écrit que les sangsues pouvaient être utilisées pour le nettoyage des tissus après une intervention chirurgicale. Il recommandait toutefois de bien nettoyer les sangsues avant et après les avoir utilisées.

Une utilisation plus moderne en médecine a été proposé au {{XIIe siècle}} par [[Abd-el-Latif]] qui a écrit que les sangsues pouvaient aussi être utilisées pour le nettoyage des tissus après une intervention chirurgicale. Il recommandait toutefois de bien nettoyer les sangsues avant et après les avoir utilisées.


Au XVIIIème siècle, elles sont remises à l'honneur pour traiter les [[phlébite]]s et les [[hémorroïde]]s<ref name=Ricar>[http://sangsue-medicinale.com/les-sangsues/historique/ Sangsues médicinales ; historique] Ricarimpex</ref>.
Au XVIIIème siècle, elles sont remises à l'honneur pour traiter les [[phlébite]]s et les [[hémorroïde]]s<ref name=Ricar>[http://sangsue-medicinale.com/les-sangsues/historique/ Sangsues médicinales ; historique] Ricarimpex</ref>.
Durant la [[Révolution française]], avec le manque de chirurgiens, elles sont utilisées pour réaliser les saignées<ref name=Ricar/>.
<br />Durant la [[Révolution française]], avec le manque de chirurgiens, elles sont très utilisées pour réaliser les saignées<ref name=Ricar/>.


Les 3 auteurs d'un traité de [[chirurgie]] <ref> Maximilian Joseph von Chelius, J.-B. Pigné-Dupuytren & J.-B. Baillière (1836) ''[Traité de chirurgie]'', Volume 2 - 554 pages</ref> de [[1836]] recommandent pour les appliquer de saisir les sangsues ''{{Citation|par leur extrémité postérieure, avec les doigts munis d'un morceau de linge de manière à ce que leur tête, qui est toujours leur extrémité la plus mince, soit dirigée vers le lieu où on veut les appliquer. Ce lien doit être très-propre. — Quelques-uns placent les sangsues dans un cylindre de verre , on dans un cylindre fermé par une carte roulée; lorsque la nature des parties le permet, et lorsque les sangsues doivent être appliquées en grand nombre, il est plus convenable de les placer dans un verre [dans une compresse], ou dans une tête de ventouse, que l'on applique renversée sur la partie (...) Lorsque les sangsues ne veulent pas prendre, on humecte la plaie où on veut les appliquer avec de la [[salive]] ou de l'eau sucrée, ou bien on rafraîchit la peau avec de l'eau froide ; on peut encore l'égratigner superficiellement, et la barbouiller du sang qui s'écoule (...) Ordinairement on laisse les sangsues appliquées jusqu'à ce qu'elles tombent spontanément. Si on voulait lès faire tomber plus tôt, on n'aurait qu'à les toucher avec un peu de sel (...) Dans l'application des sangsues à la bouche il faut bien prendre garde qu'elles ne soient avalées, ou qu'elles ne s'attachent au [[pharynx]]. Dans ce cas on ferait boire un verre d'eau salée, puis on donnerait un [[vomitif]] ; lorsqu'on applique les sangsues dans le voisinage du [[rectum]], l'[[anus]] doit être fermé par un bourdonnet<ref>Petit rouleau de charpie ou d'ouate de forme oblongue, et qui est utilisé pour tamponner une plaie.</ref> de charpie (...) A la chute des sangsues , l'écoulement de sang est ordinairement entretenu , pendant quelques heures, à l'aide d'une éponge trempée dans l'eau chaude ; mais, si on veut l'arrêter, on lave la partie avec de l'eau froide, et on la recouvre d'agaric. Quelquefois, surtout chez les enfants, l’hémorragie consécutive est très-abondante, et pourrait facilement devenir mortelle si on ne s'en apercevait pas. Les moyens proposés, dans ces cas, pour arrêter l’[[hémorragie]] consistent à appliquer des poudres styptiques; à introduire dans la plaie deux ou trois brins de charpie; à saisir, avec une pince on avec les doigts, la peau qui fournit du sang, et à la tordre; à cautériser la partie saignante avec une aiguille à tricoter ou un stylet rougi an feu; à piquer dans la peau , et tout près de ses bords, une aiguille, et à passer une ligature au-dessous de ses extrémités. De cette manière le canal de la plaie est compris dans la ligature...}}''. Selon ces auteurs ''{{Citation|il vaut mieux recueillir les sangsues au printemps parce qu'elles sont plus affamées, attendu qu'il leur est plus difficile de se procurer de la nourriture pendant l'hiver. L'eau de pluie les conserve beaucoup mieux que l'eau de rivière ou l'eau distillée. Le vase dans lequel on les met ne doit pas être transparent; on doit éviter de le placer dans un endroit exposé au soleil ; il vaut mieux leur choisir un lieu plutôt froid que chaud. Le renouvellement fréquent de l'eau qui les conserve leur est très-nuisible}}''
Trois auteurs d'un traité de [[chirurgie]] de 1836 <ref>Maximilian Joseph von Chelius, J.-B. Pigné-Dupuytren & J.-B. Baillière (1836) ''[Traité de chirurgie]'', Volume 2 - 554 pages</ref> de [[1836]] recommandent pour les appliquer de les saisir ''{{Citation|par leur extrémité postérieure, avec les doigts munis d'un morceau de linge de manière à ce que leur tête, qui est toujours leur extrémité la plus mince, soit dirigée vers le lieu où on veut les appliquer. Ce lien doit être très-propre. — Quelques-uns placent les sangsues dans un cylindre de verre , on dans un cylindre fermé par une carte roulée; lorsque la nature des parties le permet, et lorsque les sangsues doivent être appliquées en grand nombre, il est plus convenable de les placer dans un verre [dans une compresse], ou dans une tête de ventouse, que l'on applique renversée sur la partie (...) Lorsque les sangsues ne veulent pas prendre, on humecte la plaie où on veut les appliquer avec de la [[salive]] ou de l'eau sucrée, ou bien on rafraîchit la peau avec de l'eau froide ; on peut encore l'égratigner superficiellement, et la barbouiller du sang qui s'écoule (...) Ordinairement on laisse les sangsues appliquées jusqu'à ce qu'elles tombent spontanément. Si on voulait lès faire tomber plus tôt, on n'aurait qu'à les toucher avec un peu de sel (...) Dans l'application des sangsues à la bouche il faut bien prendre garde qu'elles ne soient avalées, ou qu'elles ne s'attachent au [[pharynx]]. Dans ce cas on ferait boire un verre d'eau salée, puis on donnerait un [[vomitif]] ; lorsqu'on applique les sangsues dans le voisinage du [[rectum]], l'[[anus]] doit être fermé par un bourdonnet<ref>Petit rouleau de charpie ou d'ouate de forme oblongue, et qui est utilisé pour tamponner une plaie.</ref> de charpie (...) A la chute des sangsues, l'écoulement de sang est ordinairement entretenu , pendant quelques heures, à l'aide d'une éponge trempée dans l'eau chaude ; mais, si on veut l'arrêter, on lave la partie avec de l'eau froide, et on la recouvre d'[[agaric]]. Quelquefois, surtout chez les enfants, l’hémorragie consécutive est très-abondante, et pourrait facilement devenir mortelle si on ne s'en apercevait pas. Les moyens proposés, dans ces cas, pour arrêter l’[[hémorragie]] consistent à appliquer des poudres [[styptique]]s; à introduire dans la plaie deux ou trois brins de charpie; à saisir, avec une pince on avec les doigts, la peau qui fournit du sang, et à la tordre; à cautériser la partie saignante avec une aiguille à tricoter ou un stylet rougi an feu; à piquer dans la peau , et tout près de ses bords, une aiguille, et à passer une ligature au-dessous de ses extrémités. De cette manière le canal de la plaie est compris dans la ligature...}}''. Selon ces auteurs ''{{Citation|il vaut mieux recueillir les sangsues au printemps parce qu'elles sont plus affamées, attendu qu'il leur est plus difficile de se procurer de la nourriture pendant l'hiver. L'eau de pluie les conserve beaucoup mieux que l'eau de rivière ou l'eau distillée. Le vase dans lequel on les met ne doit pas être transparent; on doit éviter de le placer dans un endroit exposé au soleil ; il vaut mieux leur choisir un lieu plutôt froid que chaud. Le renouvellement fréquent de l'eau qui les conserve leur est très-nuisible}}''


Au {{XIXe siècle}}, [[François Broussais]] (1772-1838) affirme également qu'elles sont plus efficaces que les [[Saignée (médecine)|saignées]].
Au {{XIXe siècle}}, [[François Broussais]] (1772-1838) affirme également qu'elles sont plus efficaces que les [[Saignée (médecine)|saignées]].


Au {{XIXe siècle}}, les hygiénistes les combattent. En [[1938]], elles ne sont plus citée par le Codex français et quittent alors les officines françaises (de même pour les pays riverains). Elles sont dans les fait encore parfois utilisées par certains médecins. Encore recommandées par un article médical de 1949 ''{{Citation|pour les congestions viscérales, les péricardites, les myélites, l’œdème laryngé, l’angine de poitrine, l’hémiplégie, les autres états congestifs et inflammatoires (céphalées, vertiges, otites, entorses et luxations, les contusions)}}''<ref name=Ricar/>, elles disparaissent ensuite rapidement de la panoplie des moyens thérapeutiques européens, même si encore citées par le [[dictionnaire des spécialités pharmaceutiques Vidal]] de 1960 (avec une page complète d'indications thérapeutiques des sangsues médicinales commercialisées par les établissements R.D.B situés à Audenge en Gironde<ref name=Ricar/>). Il faut attendre [[1972]] pour que la [[sécurité sociale]] arrête officiellement de rembourser leur usage<ref name=Ricar/>.
Au {{XIXe siècle}}, les [[hygiéniste]]s les combattent. En [[1938]], elles ne sont plus citée par le Codex français et quittent alors les officines de pharamacie françaises (de même pour les pays riverains). Elles sont dans les fait encore parfois utilisées par certains médecins. Encore recommandées par un article médical de [[1949]] ''{{Citation|pour les congestions viscérales, les péricardites, les myélites, l’œdème laryngé, l’angine de poitrine, l’hémiplégie, les autres états congestifs et inflammatoires (céphalées, vertiges, otites, entorses et luxations, les contusions)}}''<ref name=Ricar/>, elles disparaissent ensuite rapidement de la panoplie des moyens thérapeutiques européens, même si encore citées par le [[dictionnaire des spécialités pharmaceutiques Vidal]] de 1960 (avec une page complète d'indications thérapeutiques des sangsues médicinales commercialisées par les établissements R.D.B situés à [[Audenge]] en [[Département de la Gironde|Gironde]]<ref name=Ricar/>). Il faut attendre [[1972]] pour que la [[sécurité sociale]] arrête officiellement de rembourser leur usage<ref name=Ricar/>.


Pourtant, au même moment, elles sont remises à l'honneur en France, en [[chirurgie plastique]] et réparatrice par le Pr [[Jacques Baudet]] (né le [[11 janvier]] [[1938]]). C'est le seul moyen de sauver un [[greffe (médecine)|greffon]] cutané en train de mourir à cause d'une stase veineuse (On peut les utiliser pour drainer des zones où le retour veineux s'effectue mal, du fait de leur "appétit" pour le [[sang]] désaturé en [[oxygène]]). Pour répondre à ces besoins, un unique établissement d'élevage (RICARIMPEX) poursuit l'hirudiniculture en Gironde<ref name=Ricar/>.
Pourtant, au même moment, elles sont remises à l'honneur en France, en [[chirurgie plastique]] et réparatrice par le Pr [[Jacques Baudet]] (né le [[11 janvier]] [[1938]]). C'est le seul moyen de sauver un [[greffe (médecine)|greffon]] cutané en train de mourir à cause d'une stase veineuse (On peut les utiliser pour drainer des zones où le retour veineux s'effectue mal, du fait de leur "appétit" pour le [[sang]] désaturé en [[oxygène]]). Pour répondre à ces besoins, en France, il n'existe qu'un unique établissement d'élevage (RICARIMPEX), qui poursuit l'hirudiniculture (en Gironde)<ref name=Ricar/>.

Au 21ème siècle, des études laissent penser qu'elles pourraient soulager l'arthrite et d'autres maladies. La Food and Drug Administration des Etats-Unis (FDA) a réautorisé la vente et l'utilisation des sangsues aux États-Unis, mais en limitant leur utilisation à la microchirurgie et aux chirurgies plastiques<ref name=Hist2008/>.

== Espèces de sangsues utilisées ==
Les principales espèces utilisées, outre la [[Hirudo medicinalis|sangsue dite médicinale]] sont :
* en Europe : ''[[Hirudo orientalis]]'', ''[[Hirudo troctina]]'', et ''[[Hirudo verbana]]''.
* en Amérique ''[[Hirudinaria manillensis]]'' (au [[Mexique]] principalement), et ''[[Macrobdella decora]]'' en Amérique du Nord
D'autres espèces ont été utilisées dans le passé.


== Principes d'utilisation ==
== Principes d'utilisation ==
Une sangsue qui a jeûné au moins 4 mois (elles peuvent survivre plus de 2 ans après un seul repas) mord très bien. En 20 à 60 minutes, elles se détachent d'elles-même après avoir absorbé 10 à 15 ml de sang. Il s'ensuit un saignement de 4 à 12 heures après le traitement. Cet effet de [[saignée (médecine)|saignée]] est recherché pour diminuer la stase.
Une sangsue adulte qui a jeûné au moins 4 mois (elles peuvent survivre plus de 2 ans après un seul repas) mord très bien ; elle peut alors absorber jusqu’à 10 fois son proper poids de sang en un seul repas, 5-15 ml de sang.<ref name=wells>{{cite journal|author=Wells MD, Manktelow RT, Boyd JB, Bowen V |title=The medical leech: an old treatment revisited|journal=[[Microsurgery (journal)|Microsurgery]]|volume=14|issue=3|pages=183–6|year=1993 |pmid=8479316|doi=10.1002/micr.1920140309}}</ref>.
<br />En 20 à 60 minutes, elle se gave de sang et se détache d'elle-même après avoir absorbé 10 à 15 ml de sang.
<br />Il s'ensuit un saignement de 4 à 12 heures après le traitement. Cet effet de [[saignée (médecine)|saignée]] est recherché pour diminuer la stase.

Mais ce sont surtout les différentes substances contenues dans la salive de la sangsue qui sont efficaces ; On a détecté près de 60 protéines salivaires différentes chez les sangsues.<ref>{{cite journal|last=Baskova|first=I.P. |author2=Zavalova, Basanova |author3=Moshkovskii, Zgoda|title=Protein Profiling of the Medicinal Leech Salivary Gland Secretion by Proteomic Analytical Methods|journal=[[Biochemistry (journal)|Biochemistry]]|date=November 2004|volume=69|issue=7|pages=770–775|accessdate=November 26, 2012|doi=10.1023/b:biry.0000040202.21965.2a}}</ref>{{,}}<ref>{{cite web|title=Biology|url=http://leeches-medicinalis.com/the-leeches/biology/|work=Sangues Medicinales|publisher=[[Ricarimpex]]|accessdate=November 26, 2012}}</ref> ; les plus importantes sont :
* l'[[hirudine]] (anticoagulant, principal responsable de la fluidification du sang) ;
* l'[[apyrase]], la [[collagénase]] et la caline (inhibiteurs de l'aggrégation plaquettaire) ;
* la [[destabilase]] (dissolution des [[caillots sanguins]]) ;
* l'[[égline]] qui est un [[anti-inflammatoire]] puissant.


Mais ce sont surtout les différentes substances contenues dans la salive de la sangsue qui sont efficaces ; les plus importantes sont :
* l'[[hirudine]] et la caline (responsables de la fluidification du sang),
* la [[destabilase]] (dissolution des [[caillots sanguins]]),
* l'[[égline]] qui est un [[anti-inflammatoire]] puissant.
Les sangsues étaient autrefois réutilisées plusieurs fois, mais on considère aujourd'hui qu'elles doivent être impérativement tuées après le traitement pour éviter la transmission éventuelle d'une [[maladie infectieuse]] contagieuse.
Les sangsues étaient autrefois réutilisées plusieurs fois, mais on considère aujourd'hui qu'elles doivent être impérativement tuées après le traitement pour éviter la transmission éventuelle d'une [[maladie infectieuse]] contagieuse.



== Indications et contre indications de l'hirudothérapie ==
== Indications et contre indications de l'hirudothérapie ==
=== Indications ===
=== Indications ===
{{Colonnes |taille=26 |
{{Colonnes |taille=26 |
* Congestions veineuses en [[chirurgie réparatrice]] et [[Chirurgie reconstructive|reconstructive]]
* Congestions veineuses en [[chirurgie réparatrice]] et reconstructive ;
* congestion veineuse dans les [[varice]]s
* congestion veineuse dans les [[varice]]s ;
* [[hémorroïde]]s
* [[hémorroïde]]s ;
* [[hypertension]]
* [[hypertension]] ;
* [[apoplexie]]
* [[apoplexie]] ;
* [[angine de poitrine]] et [[infarctus]]
* [[angine de poitrine]] - [[infarctus]] ;
* [[arthrose]]s en particulier du genou et du pouce
* [[arthrose]]s en particulier du genou et du pouce ;
* [[douleurs du dos]]
* [[douleurs du dos]] ;
* [[entorse]]s
* [[entorse (médecine)|Entorses]] ;
* [[tendinite]]s
* [[tendinite]]s ;
* [[hématome]]s
* [[hématome]]s ;
* période (règles) absente ou douloureuse
* période (règles) absente ou douloureuse ;
* [[furoncle]]s,
* [[furoncle]]s ;
* [[abcès]],
* [[abcès]] ;
* [[panari]]s.
* [[panari]]s.
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* [[anémie]] grave ;
* [[anémie]] grave ;
* [[immunosuppression]].
* [[immunosuppression]].

== Recherche et développement ==
Les quantités d'[[hirudine]] sécrétées par les sangsues ne permettent pas de valoriser cette molécule comme médicament.

Il est question de synthétiser l'Hirudine (et des substances proches) par des techniques de [[génie génétique]] ([[ADN recombinant]]). Un matériel dit
dit sangsue mécanique ("mechanical leeches") a été mis au pointau début des années 2000 pour délivrer de l'héparine à dose contrôlée, mais il n'était pas encore commercialisé en 2007<ref>Salleh, Anna. [http://www.abc.net.au/science/news/health/HealthRepublish_439856.htm A mechanical medicinal leech?] ''ABC Science Online.'' December 14, 2001. consulté 2 juillet, 2007.</ref>{{,}}<ref>Crystal, Charlotte. (2000) [http://www.virginia.edu/topnews/releases2000/cottlerleech-dec-14-2000.html Biomedical Engineering Student Invents Mechanical Leech] ''[[University of Virginia]] News''. 14 décembre 2000, consulté le 29, juillet 2007.</ref>{{,}}<ref>{{ cite news | last=Fox | first=Maggie|url=http://www.otoweb.org/news_folder/mech_leech/mech_leech_A.htm|title=ENT Research Group Recognized for Mechanical Leech Project|work=[[Otoweb News]]|publisher=[[University of Wisconsin]], Madison, Division of Otolaryngology | archiveurl=https://web.archive.org/web/20061211152532/http://www.otoweb.org/news_folder/mech_leech/mech_leech_A.htm | archivedate=December 11, 2006|accessdate=December 16, 2013}}</ref>.

== Autres principes thérapeutiques basés sur le parasitisme ==
Les thérapies utilisant ces sangsues utilisent des parasites naturels des mammifères, et sont à ce titre proches des [[Thérapie helminthique|Thérapies helminthiques]], c'est-à-dire utilisant des helminthes
{{Loupe|Thérapie helminthique}}

==Effets sur l’environnement ==
Du 17ème au début du XXème siècle, les médecins de campagnes et les hôpitaux urbains achetaient des sangsues par millions chaque année. Les collecteurs et marchands de sangsues ont ainsi décimé les populations naturelles de plusieurs pays européens, populations également diminuées par le drainage des zones humides, le recul des équins comme animaux de traits au profit du tracteur, l’arrivée des abreuvoirs artificiels et le recul de l’élevage en plein air au profit de l’élevage hors-sol.

Ceci a récemment conduit l’[[IUCN]] à classer l’espèce en presque menacée ; et un statut d’espèce protégées a été accordé à la sangsue médicinale européenne, dans toute son [[aire naturelle de répartition]].



== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Commons category|Medical leeches}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [[Saignée (médecine)|Saignée]]
* [[Saignée (médecine)|Saignée]]
* [[Sangsue artificielle]]
* [[Sangsue artificielle]]
* [[Thérapie helminthique]]
* [[Chirurgie plastique]]
}}
}}


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=== Lien externe ===
=== Lien externe ===
* [http://www.sangsue.ch/therapief.htm Indications, contre-indications et conseils de thérapie]
* [http://www.sangsue.ch/therapief.htm Indications, contre-indications et conseils thérapeutiques] (Suisse)
* [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/Browser/wwwtax.cgi?name=Hirudo+medicinalis Page taxonmique] (avec références) {{en}}
* [http://www.disgustingly-healthy.com Documentaire sur les alternatives médicalesutilsant certaines sangsues et asticots] {{en}}
* [http://www.pbs.org/wnet/redgold/basics/bloodlettinghistory.html Document sur l'histoire de l’utilisation des saignées ] {{en}}


{{portail médecine}}
{{portail médecine}}

Version du 2 avril 2016 à 16:16


L'hirudothérapie est le nom de thérapies utilisant des sangsues en médecine. Elle est pratiquée depuis plus de deux millénaires (La première mention clairement documenté de sangsues utilisées à des fins thérapeutiques apparaît provient d'un tombeau égyptien daté d'environ 1500 avant notre ère[1],[2].

La sangsue médicinale est utilisée en médecine pour décongestionner certains tissus

Ce nom provient du fait que l'espèce la plus utilisée est Hirudo medicinalis, et que la plupart des espèces sont du genre Hirudo mais d'autres espèces et genres peuvent être utilisées, et l'ont été (dont en Europe en raison d'un manque de sangsues de cette espèces quand elle a été surexploitée pour cet usage qui a causé une pénurie de sangsue en Europe aux 17e et 18e siècle dans certains pays européens[1]).

le principe thérapeutique est de profiter de la capacité de certaines sangsues à – de manière presque indolore – prélever du sang humain tout en injectant un anticoagulants (hirudine) et un anesthésique naturel[3] et bien tolérés par l'organisme humain.
La sangsue a un effet immédiat et local, comparable à celui d'une petite saignée, mais sans douleur et avec le bénéfice supplémentaire d'une liquéfaction du sang (qui améliore le retour veineux[4] avec pour inconvénient cependant d'aussi causer un saignement abondant de la plaie durant de 6 à 12 heures environ).

Histoire

Dessin (caricature) d'un médecin obèse prescrivant une hirudothérapie à une femme alitée
Jarre destinée à maintenir en vie un stock de sangsues médicinales

L'utilisation médicale des sangsues remonte au moins à l'Antiquité grecque. Elle soignait alors les laryngites aigües, les néphrites, des névralgies, l'épistaxis, des ophthalmies, des gastrites aigües, la scarlatine, l'appendicite, les AVC (congestions cérébrales), etc.

Dans son 'canon de la médecine' (années 1020), Avicenne considérait que l'application de sangsues était plus utile que l'utilisation de ventouses pour "retirer le sang des parties du corps les plus profondes". Il a également proposé l'utilisation de sangsues pour le traitement de maladies de la peau.
L'utilisation de sangsues est devenue une méthode thérapeutique populaire au Moyen Âge en raison de l'influence du Canon.

Une utilisation plus moderne en médecine a été proposé au XIIe siècle par Abd-el-Latif qui a écrit que les sangsues pouvaient aussi être utilisées pour le nettoyage des tissus après une intervention chirurgicale. Il recommandait toutefois de bien nettoyer les sangsues avant et après les avoir utilisées.

Au XVIIIème siècle, elles sont remises à l'honneur pour traiter les phlébites et les hémorroïdes[4].
Durant la Révolution française, avec le manque de chirurgiens, elles sont très utilisées pour réaliser les saignées[4].

Trois auteurs d'un traité de chirurgie de 1836 [5] de 1836 recommandent pour les appliquer de les saisir « par leur extrémité postérieure, avec les doigts munis d'un morceau de linge de manière à ce que leur tête, qui est toujours leur extrémité la plus mince, soit dirigée vers le lieu où on veut les appliquer. Ce lien doit être très-propre. — Quelques-uns placent les sangsues dans un cylindre de verre , on dans un cylindre fermé par une carte roulée; lorsque la nature des parties le permet, et lorsque les sangsues doivent être appliquées en grand nombre, il est plus convenable de les placer dans un verre [dans une compresse], ou dans une tête de ventouse, que l'on applique renversée sur la partie (...) Lorsque les sangsues ne veulent pas prendre, on humecte la plaie où on veut les appliquer avec de la salive ou de l'eau sucrée, ou bien on rafraîchit la peau avec de l'eau froide ; on peut encore l'égratigner superficiellement, et la barbouiller du sang qui s'écoule (...) Ordinairement on laisse les sangsues appliquées jusqu'à ce qu'elles tombent spontanément. Si on voulait lès faire tomber plus tôt, on n'aurait qu'à les toucher avec un peu de sel (...) Dans l'application des sangsues à la bouche il faut bien prendre garde qu'elles ne soient avalées, ou qu'elles ne s'attachent au pharynx. Dans ce cas on ferait boire un verre d'eau salée, puis on donnerait un vomitif ; lorsqu'on applique les sangsues dans le voisinage du rectum, l'anus doit être fermé par un bourdonnet[6] de charpie (...) A la chute des sangsues, l'écoulement de sang est ordinairement entretenu , pendant quelques heures, à l'aide d'une éponge trempée dans l'eau chaude ; mais, si on veut l'arrêter, on lave la partie avec de l'eau froide, et on la recouvre d'agaric. Quelquefois, surtout chez les enfants, l’hémorragie consécutive est très-abondante, et pourrait facilement devenir mortelle si on ne s'en apercevait pas. Les moyens proposés, dans ces cas, pour arrêter l’hémorragie consistent à appliquer des poudres styptiques; à introduire dans la plaie deux ou trois brins de charpie; à saisir, avec une pince on avec les doigts, la peau qui fournit du sang, et à la tordre; à cautériser la partie saignante avec une aiguille à tricoter ou un stylet rougi an feu; à piquer dans la peau , et tout près de ses bords, une aiguille, et à passer une ligature au-dessous de ses extrémités. De cette manière le canal de la plaie est compris dans la ligature... ». Selon ces auteurs « il vaut mieux recueillir les sangsues au printemps parce qu'elles sont plus affamées, attendu qu'il leur est plus difficile de se procurer de la nourriture pendant l'hiver. L'eau de pluie les conserve beaucoup mieux que l'eau de rivière ou l'eau distillée. Le vase dans lequel on les met ne doit pas être transparent; on doit éviter de le placer dans un endroit exposé au soleil ; il vaut mieux leur choisir un lieu plutôt froid que chaud. Le renouvellement fréquent de l'eau qui les conserve leur est très-nuisible »

Au XIXe siècle, François Broussais (1772-1838) affirme également qu'elles sont plus efficaces que les saignées.

Au XIXe siècle, les hygiénistes les combattent. En 1938, elles ne sont plus citée par le Codex français et quittent alors les officines de pharamacie françaises (de même pour les pays riverains). Elles sont dans les fait encore parfois utilisées par certains médecins. Encore recommandées par un article médical de 1949 « pour les congestions viscérales, les péricardites, les myélites, l’œdème laryngé, l’angine de poitrine, l’hémiplégie, les autres états congestifs et inflammatoires (céphalées, vertiges, otites, entorses et luxations, les contusions) »[4], elles disparaissent ensuite rapidement de la panoplie des moyens thérapeutiques européens, même si encore citées par le dictionnaire des spécialités pharmaceutiques Vidal de 1960 (avec une page complète d'indications thérapeutiques des sangsues médicinales commercialisées par les établissements R.D.B situés à Audenge en Gironde[4]). Il faut attendre 1972 pour que la sécurité sociale arrête officiellement de rembourser leur usage[4].

Pourtant, au même moment, elles sont remises à l'honneur en France, en chirurgie plastique et réparatrice par le Pr Jacques Baudet (né le 11 janvier 1938). C'est le seul moyen de sauver un greffon cutané en train de mourir à cause d'une stase veineuse (On peut les utiliser pour drainer des zones où le retour veineux s'effectue mal, du fait de leur "appétit" pour le sang désaturé en oxygène). Pour répondre à ces besoins, en France, il n'existe qu'un unique établissement d'élevage (RICARIMPEX), qui poursuit l'hirudiniculture (en Gironde)[4].

Au 21ème siècle, des études laissent penser qu'elles pourraient soulager l'arthrite et d'autres maladies. La Food and Drug Administration des Etats-Unis (FDA) a réautorisé la vente et l'utilisation des sangsues aux États-Unis, mais en limitant leur utilisation à la microchirurgie et aux chirurgies plastiques[1].

Espèces de sangsues utilisées

Les principales espèces utilisées, outre la sangsue dite médicinale sont :

D'autres espèces ont été utilisées dans le passé.

Principes d'utilisation

Une sangsue adulte qui a jeûné au moins 4 mois (elles peuvent survivre plus de 2 ans après un seul repas) mord très bien ; elle peut alors absorber jusqu’à 10 fois son proper poids de sang en un seul repas, 5-15 ml de sang.[7].
En 20 à 60 minutes, elle se gave de sang et se détache d'elle-même après avoir absorbé 10 à 15 ml de sang.
Il s'ensuit un saignement de 4 à 12 heures après le traitement. Cet effet de saignée est recherché pour diminuer la stase.

Mais ce sont surtout les différentes substances contenues dans la salive de la sangsue qui sont efficaces ; On a détecté près de 60 protéines salivaires différentes chez les sangsues.[8],[9] ; les plus importantes sont :

Les sangsues étaient autrefois réutilisées plusieurs fois, mais on considère aujourd'hui qu'elles doivent être impérativement tuées après le traitement pour éviter la transmission éventuelle d'une maladie infectieuse contagieuse.


Indications et contre indications de l'hirudothérapie

Indications

Contre-indications

Recherche et développement

Les quantités d'hirudine sécrétées par les sangsues ne permettent pas de valoriser cette molécule comme médicament.

Il est question de synthétiser l'Hirudine (et des substances proches) par des techniques de génie génétique (ADN recombinant). Un matériel dit dit sangsue mécanique ("mechanical leeches") a été mis au pointau début des années 2000 pour délivrer de l'héparine à dose contrôlée, mais il n'était pas encore commercialisé en 2007[10],[11],[12].

Autres principes thérapeutiques basés sur le parasitisme

Les thérapies utilisant ces sangsues utilisent des parasites naturels des mammifères, et sont à ce titre proches des Thérapies helminthiques, c'est-à-dire utilisant des helminthes

Effets sur l’environnement

Du 17ème au début du XXème siècle, les médecins de campagnes et les hôpitaux urbains achetaient des sangsues par millions chaque année. Les collecteurs et marchands de sangsues ont ainsi décimé les populations naturelles de plusieurs pays européens, populations également diminuées par le drainage des zones humides, le recul des équins comme animaux de traits au profit du tracteur, l’arrivée des abreuvoirs artificiels et le recul de l’élevage en plein air au profit de l’élevage hors-sol.

Ceci a récemment conduit l’IUCN à classer l’espèce en presque menacée ; et un statut d’espèce protégées a été accordé à la sangsue médicinale européenne, dans toute son aire naturelle de répartition.


Notes et références

  1. a b et c Munshi Y, Ara I, Rafique H, Ahmad Z. Pak (2008), Leeching in the history--a review. J Biol Sci. 2008 Jul 1; 11(13):1650-3.
  2. O'Dempsey T (2012) Leeches--the good, the bad and the wiggly. ; Paediatr Int Child Health. 2012 Nov;32 Suppl 2:S16-20. doi: 10.1179/2046904712Z.00000000074. (résumé)
  3. Robert N. Mory, Mindell, David et Bloom, David A., « The Leech and the Physician: Biology, Etymology, and Medical Practice with Hirudinea medicinalis », World Journal of Surgery, vol. 24, no 7,‎ , p. 878–883 (DOI 10.1007/s002680010141) (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10833259 résumé])
  4. a b c d e f et g Sangsues médicinales ; historique Ricarimpex
  5. Maximilian Joseph von Chelius, J.-B. Pigné-Dupuytren & J.-B. Baillière (1836) [Traité de chirurgie], Volume 2 - 554 pages
  6. Petit rouleau de charpie ou d'ouate de forme oblongue, et qui est utilisé pour tamponner une plaie.
  7. Wells MD, Manktelow RT, Boyd JB, Bowen V, « The medical leech: an old treatment revisited », Microsurgery, vol. 14, no 3,‎ , p. 183–6 (PMID 8479316, DOI 10.1002/micr.1920140309)
  8. I.P. Baskova, Zavalova, Basanova et Moshkovskii, Zgoda, « Protein Profiling of the Medicinal Leech Salivary Gland Secretion by Proteomic Analytical Methods », Biochemistry, vol. 69, no 7,‎ , p. 770–775 (DOI 10.1023/b:biry.0000040202.21965.2a)
  9. « Biology », Sangues Medicinales, Ricarimpex (consulté le )
  10. Salleh, Anna. A mechanical medicinal leech? ABC Science Online. December 14, 2001. consulté 2 juillet, 2007.
  11. Crystal, Charlotte. (2000) Biomedical Engineering Student Invents Mechanical Leech University of Virginia News. 14 décembre 2000, consulté le 29, juillet 2007.
  12. (en) Maggie Fox, « ENT Research Group Recognized for Mechanical Leech Project », Otoweb News, University of Wisconsin, Madison, Division of Otolaryngology, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne)

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • André Dieudonné Trumper, Mémoire sur l'emploi des sangsues dans les maladies, dans Bibliothèque médicale nationale et étrangère, Bruxelles, tome I, 1824, pp. 249-287.
  • Kaehler Schweizer D. « Thérapie par les sangsues », éditions Jouvence, mars 2008

Lien externe