Île d'Yeu

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Île d’Yeu
Carte physique de l'île d'Yeu.
Carte physique de l'île d'Yeu.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Golfe de Gascogne (océan Atlantique)
Coordonnées 46° 42′ 40″ N, 2° 21′ 00″ O
Superficie 23,32 km2
Point culminant Sémaphore de Saint-Sauveur (32 m)
Géologie Île continentale
Administration
Région Pays de la Loire
Département Vendée
Commune L’Île-d’Yeu
Démographie
Population 4 870 hab. (2020)
Densité 208,83 hab./km2
Gentilé Ogien
Plus grande ville Port-Joinville
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
Site officiel www.ile-yeu.fr et www.arsolea.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
Île en France

L’île d'Yeu est une île française du golfe de Gascogne formant la commune de L'Île-d'Yeu, dans le département de la Vendée et en région Pays de la Loire.

Avec l'île de Noirmoutier, elle constitue l'une des deux seules îles de l'ancienne province du Poitou.

Histoire géologique[modifier | modifier le code]

Vue satellite de l'île d'Yeu.

L'île d'Yeu est apparue il y a environ 360 millions d'années, vers la fin de l'ère primaire, à la suite d'événements géologiques. De la fin du Secondaire (65 millions d'années) jusqu'au Quaternaire (1,9 million d'années), elle subit plusieurs processus d'insularisation alternés par un rattachement au continent en raison de la variation du niveau des océans.

L'île est ainsi d’abord rattachée au continent par une langue de terre jusqu'à il y a environ 7 000 ans, il en reste la trace sous le nom du Pont d'Yeu, qui désigne aujourd'hui un haut fond rocheux reliant l'île au continent. Tantôt île, tantôt presqu'île suivant le niveau des océans, Yeu devient définitivement une île au cours du « Néolithique ancien » voire un peu avant[1]. Au Néolithique moyen, le niveau de la mer est plus bas de seulement 5 m, la bordure littorale est plus vaste au nord de l'île — où la côte est plus basse — qu'au sud où la côte est essentiellement formée de falaises[1].

Aujourd'hui longue d'environ 10 km sur une largeur moyenne de 4 km, sa superficie avoisine les 23 km2.

Toponymie[modifier | modifier le code]

L’île d'Yeu, jadis Augia et Insula Oya (ou Oia) au VIe[2] ou VIIe siècle[3], ad Oiam insulam au XIe siècle, insula de Oias (également au XIe siècle)[3], insula de Oys au XIIIe siècle[3] ; d'autres noms viennent ensuite, par exemple : Isle d'Oye, de Hoyes, Isle de Dieu, Isle d'Ieu, Isle-Dieu[3].

Yeu comme Oye-Plage, dans le Pas-de-Calais, est une évolution du mot germanique auwja / augjo signifiant « prairie humide », puis « terre entourée d’eau » et « île ». Yeu signifie donc « île » et île d’Yeu est alors une tautologie, signifiant « l’île de l’île ».

Jusqu'à la Révolution française, l'île d'Yeu est orthographiée « Isle Dieu » ou « Île Dieu »[4]. C'est également attesté par des cartes du XVIIIe siècle. Durant la Révolution, elle porte les noms « île de la Réunion » puis « rocher de la Sans-Culotterie »[4] ; un arrêté municipal du 11 janvier 1794 qui change le nom des rues pour des noms révolutionnés, précise que "le bourg portera désormais le nom de Mont-Libre"[5].

Ce changement d'appellation est motivé par la déchristianisation révolutionnaire, ainsi que le précise Mgr Joseph Gaume (1802-1879), dans son ouvrage La Révolution - Recherches historiques, paru en 1877.

Elle reprend son nom d'île Dieu en 1801, sous le Consulat, moment où la graphie devient « île d'Yeu »[4].

Description[modifier | modifier le code]

L'île d'Yeu est située à 17,30 kilomètres au sud-ouest du lieu-dit « La Mouraine » (commune de Notre-Dame-de-Monts), sur le continent. Elle s'étend sur 9,8 km de long (entre la pointe du But au nord-ouest et la pointe des Corbeaux au sud-est) pour une largeur maximale de 3,9 km.

Elle présente deux visages distincts :

  • la côte orientale est sablonneuse et verdoyante, semblable à celle que l'on rencontre sur la côte vendéenne ; c'est sur cette côte que se trouve Port-Joinville, le chef-lieu de la commune ;
  • la côte occidentale est une « côte sauvage » rocheuse granitique avec des criques et des falaises ; elle ressemble fortement à la côte bretonne.

Le point culminant de l'île est situé près de la côte sud-ouest entre le Vieux Château et le cap des Degrés, à une altitude de 31 mètres[6].

L'île est parcourue par un circuit de grande randonnée, le GR 80, qui en fait le tour.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'île comporte de nombreux sites préhistoriques : dolmens, éperons barrés

Un château en bord de mer sur la côte sud-ouest, connu aujourd'hui sous l'appellation « le Vieux Château », a été édifié vers le début du XIVe siècle par des seigneurs venant du Bas-Poitou ou du Sud de la Bretagne — en remplacement d'une forteresse en bois construite par des moines vers le début du XIe siècle — et a subi des transformations jusqu'au XVIIe siècle, époque à laquelle il est démantelé sur ordre de Louis XIV. Ses ruines sont toutefois encore en bon état et visitables.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, Philippe Pétain est jugé pour haute trahison, puis incarcéré sur l'île à la fin de l'année 1945 dans le fort de Pierre-Levée. Pour tenir compte de son grand âge, il est assigné à résidence dans une maison de l'île moins d'un mois avant d'y mourir le , à l'âge de 95 ans. Sa tombe se trouve dans le cimetière de Port-Joinville. Le dépôt régulier d'une gerbe de fleurs sur sa tombe chaque depuis l'année 1987, ce pour honorer le maréchal de la Grande Guerre, à la demande du président François Mitterrand pendant son mandat, a créé un scandale politique[7] ; ceci l'a conduit à cesser cette pratique à partir de l'année 1993[8].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Chauviteau-Lacoste 2015.
  2. Guide vert Michelin – Côte de l'Atlantique, automne 1971, p. 164-165.
  3. a b c et d Richard, Indications préliminaires.
  4. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Île d'Yeu », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  5. « Registre des délibérations du conseil municipal de la commune de l'Île d'Yeu de nivôse à messidor an II (décembre 1793-juillet 1794), numérisé par les archives de la Vendée. AD75, AC 113 14. »
  6. « Point culminant de l'île d'Yeu, au nord du cap des Degrés, à l'est du Vieux Château sur la carte IGN (échelle 1:17055 consultée le 3 février 2021) » sur Géoportail.
  7. « Les cérémonies du 11 Novembre M. Mitterrand a fait déposer une gerbe sur la tombe de Pétain et de sept autres maréchaux de la Grande Guerre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Encyclopædia Universalis, « 8 novembre 1993 - France. Annonce de la fin du dépôt de gerbe sur la tombe du maréchal Pétain - Événement », sur universalis.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Claude Bugeon, La Préhistoire de l'île d'Yeu, FeniXX (réédition numérique) (1re éd. (Geste éditions)), 127 p., Kindle (ASIN B01BW32F2Y).
  • Annabelle Chauviteau-Lacoste, Aux origines d'une île...Dolmens et menhirs de l'Île d'Yeu, La Roche-sur-Yon, GVEP, , 101 p. (ISBN 978-2-9523226-1-4 et 2-9523226-1-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Ouvrages de Maurice Esseul :
    • L'Île d'Yeu (Insula Oya) : ses origines, son histoire, la découverte de l'île, éditions du Vieux-Chouan, , 126 p. (ASIN B01EYC7P2A) — avec Marc Guitteny (dessins), Maurice Esseul (photos) et Jean Thiery (photos) ;
    • Le Château de l'île d'Yeu : forteresse au péril de la mer, Paris, Gallimard, (ASIN B07VQZ4YST) ;
    • L'Île d'Yeu, Étrave,  ;
    • Histoire de l'île d'Yeu, Siloé,  ;
    • Petite histoire de l'île d'Yeu, Geste, .
  • Jean-François Henry, L'Île d'Yeu, 1785-1795 : au large de la guerre de Vendée, FeniXX (réédition numérique) (1re éd. (éditions Siloë)), 261 p., Kindle (ASIN B08CKTX5YN).
  • Yves Logé, L'Île d'Yeu, légende vivante, FeniXX (réédition numérique) (1re éd. (éditions Opéra)), 125 p., Kindle (ASIN B089WKBRHH) — édition papier (ISBN 2908068680).
  • O. J. Richard, Jules Robuchon (photos) et Éric Chaplain (photos), Petite Histoire de l'île d'Yeu, éditions des Régionalismes, (1re éd. 1889), 80 p., Kindle (ASIN B088QMYDWN) — monographie réalisée en 1889, par l’auteur membre de la Société des antiquaires de l’Ouest.
  • Audrey Blanchard, Serge Cassen, Jean-Noël Guyodo, Architectures néolithiques de l’île d’Yeu (Vendée), Archaeopress Publishing Limited, , 294 p..
  • R.J.P Toreille, Raphaël 7 : Et le Grimoire Perdu, PARIS/impr. en Allemagne, Le Lys Bleu Édition, , 196 p. (ISBN 979-10-377-5887-3)
    roman fantastique-conte, l'île d'Yeu y apparaît sous le nom de Noirmoudieu, dont son nom est fusionné avec sa voisine Île de Noirmoutier
    .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]