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Jean Streff
Distinctions
Prix Sade 2005 pour Traité du fétichisme à l'usage des jeunes générations
Auteur
Genres

Jean Streff est un écrivain, scénariste et réalisateur français.

Bio[modifier | modifier le code]

Jean Streff passe une enfance et une adolescence plutôt solitaire et masturbatoire, entre religion et interdits qu’il racontera en détail dans son premier roman : Vincent Plantier[1]. « Ce livre pourrait bien devenir l’album de famille de la génération d’après-guerre », écrit à sa sortie Roland Jaccard Le Monde[2]. Jean Streff fait des études secondaires au lycée Charlemagne, où il croise Marcel Schneider comme professeur de Français. Celui-ci ami de Jean Cocteau. Il lui ouvre les yeux sur un monde de liberté, de culture et de permissivité que l'adolescent ne connaissait pas.

Après le lycée, il abandonne très vite la faculté de médecine, devient assistant de réalisateurs aussi diversifiés que José Benazeraf ou Maurice Pialat et réalise plusieurs courts-métrages, dont l’un d’eux, L’Acte ou l’autobus de la ligne 14/18, sera sélectionné au Festival de Cannes 1971, section « Un certain regard »[3].

En 1969, il participe en tant que rédacteur en chef à l’aventure de IX[4], revue satirique et libertaire, hébergée par l’agence de presse de l’ex-trotskiste et assistant de Jean-Paul Sartre, Louis Dalmas. Revue qui sera interdite au bout de cinq numéros et que l’on trouve aujourd’hui à prix d’or sur le Net . Il y interviewe notamment Régine Deforges, Élisabeth Wiener ou Sterling Hayden, l’interprète de Johnny Guitar. Vu le peu de moyens dont dispose le journal, ce sont les prostituées de la rue Saint-Denis, où est sise l’agence, qui servent de secrétaires bénévoles. Willem y dessine et écrit avec toutes les fautes d’orthographe qui feront plus tard sa gloire dans Libération ses premières chroniques : « Chez les Métèques »[5]. Philippe Druillet y publie en feuilleton Lone Sloan, album édité chez Éric Losfeld. Streff et Druillet se sont rencontrés un an plus tôt chez Jean Boullet, personnage pasolinien à souhait, qui tenait en 1968, une librairie mythique rue du Château. Toujours vêtu de cuir noir, ennemi juré du conventionnel, en quête effrénée du bizarre et de l’interdit, Jean Boullet avait tout pour fasciner le jeune Streff de l’époque.
En 1974, il fonde avec Hervé Coville, AFTVMédia : Agence Française Télévision Média, première société de production française à utiliser uniquement la vidéo comme support. Il y réalise des captations aussi variées qu’un concert du groupe parodique de l’époque, Au Bonheur des dames, ou Le Creux de la vague, une pièce de Marc’o au Festival d’Avignon avec Pierre Clémenti. Le masochisme au cinéma
En 1978, son premier essai, Le Masochisme au cinéma, est unanimement salué par la critique. Ainsi pouvait-on lire dans Libération : « Le texte étonne par le sérieux de sa problématique, le fondement scientifique de l’analyse »»[6]. Ou dans le Bulletin du Centre National de la Cinématographie : « Ce livre remarquablement illustré, parfaitement documenté est un modèle du genre. Très bien écrit, intelligemment présenté, clair, c’est un ouvrage de philosophie du comportement(…) Il n’est pas nécessaire de s’interesser à ce sujet en particulier pour le lire. Il ouvre trop d’horizons pour rester un texte spécialisé »[7].
Ce qui n’empêchera pas, Christian Bonnet, alors Ministre de l’Intérieur, de l’interdire.
Censure
En 1978, Le masochisme au cinéma est frappé des trois interdictions : affichage, publicité et vente aux mineurs. Ces interdictions déclenchent une véritable campagne de presse : Libération[8], Le Nouvel Observateur[9], Le Canard Enchaîné[10], Le Matin de Paris[11], Charlie Mensuel [12], L'Humanité dimanche[13] etc.

En 1981 Jack Lang, alors tout nouveau Ministre de la Culture, lève toutes les interdictions.

En 1979, il réalise un documentaire sur la plus petite commune de France, Castelmoron-d’Albret. Il y donne la parole et deux caméras vidéo aux habitants pour leur laisser toute liberté d’expression. Le film est censuré par FR3 Bordeaux et sera diffusé dans une version raccourcie sous le titre Une France en miniature, après que les Castemoronais ont manifesté devant le siège de la télévision régionale.

Au début des années 1980, il écrit plusieurs scénarii. Il en réalise quelques-uns, comme La Groupie en 1983, avec la regrettée Marie Trintignant dans le rôle-titre.[14].

En 1982, il obtient le Grand Prix du Scénario du Festival international du film fantastique d'Avoriaz (fondation Phillip Morris pour le cinéma) pour La Dernière héroïne[15].

Jean Streff fait également parti à la même époque, avec Jean-Pierre Bouyxou et quelques autres « délinquants intellectuels », dont le théoricien du situationnisme Raoul Vaneigem, de l’odyssée des éditions du Bébé Noir, puis de La Brigandine[16], deux collections érotico-anarchisantes dirigées par Jean-Claude Hache. Il continue parallèlement à écrire des scénarii pour la télévision, notamment avec Richard Caron, ainsi que des ouvrages traitant du fétichisme et du sadomasochisme. En 1985, il fait, pour le journal L’Organe fondé par Michel Caen, un reportage exclusif avec la photographe Claude Alexandre sur une clinique SM dans les Pyrénées, clinique surréaliste dirigée par le docteur Cosyns. Celui-ci sera arrêté deux ans plus tard, puis relâché, tous les « patients » étant reconnus consentants et aucune vénalité ne venant se mêler à l’affaire.

En 1986, il rencontre Élizabeth Prouvost, alors chef opératrice et aujourd’hui photographe. Il l'épouse en 1990. En 1993, il écrit pour la première réalisation de celle-ci Stella-Plage, un court-métrage avec Dominique Pinon et Catherine Jacob[17].

C’est l’époque où François Marquis, le producteur du film, lui fait rencontrer le metteur en scène bolivien Marcos Malavia. Ensemble, ils écrivent une première version de Los Novios de La Muerte, un road-movie à travers la Bolivie sur les traces d’un groupe nazi.

En 1994, il travaille sur une adaptation entièrement en images de synthèse du livre de Jules Verne :Vingt mille lieues sous les mers, avec Richard Bohringer dans le rôle du capitaine Némo. Malgré une ouverture du journal de 20h de TF1 sur les premières séquences tournées par le réalisateur Didier Pourcel, le film restera inabouti. On peut encore trouver ces images novatrices sur le Net.

Après avoir obtenu le prix Sade pour son Traité du fétichisme à l'usage des jeunes générations (2005)[18], il devient membre du jury, puis secrétaire général.[19].

En 2005, l’émission Mauvais Genre de France Culture consacre un numéro entier à son œuvre. Émission dans laquelle, François Angelier le présente comme « un des grands désirants des XXe et XXIe siècle français »[20].

En mars 2006, il est invité par le Centre Pompidou à participer au colloque : « Hans Bellmer : Anatomie du désir », lors de la rétrospective consacrée à l'artiste[21].

Dans une interview pour le Figaro Madame, le chanteur et dandy Christophe, à la question « Quel est votre livre de chevet » ? a répondu : « Le Traité du fétichisme à l’usage des jeunes générations de Jean Streff et Les Poésies d’Arthur Rimbaud[22] ».


L'œuvre de Jean Streff est particulièrement orientée vers l'étude des pratiques sexuelles paraphiles telles le fétichisme, le sadomasochisme et le BDSM[23].

Prix[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • 1978 : Le Masochisme au cinéma, éd. H. Veyrier.
  • 1984 : Le Sado-masochisme, éd. Garancière.
  • 1986 : Les Aventuriers du fantasme, éd. Artefact.
  • 1990 : Le Masochisme au cinéma, nouvelle édition, H. éd. Veyrier.
  • 1999 : Histoire d'œufs, illustrations de Michèle Auer, éd. Ides & calendes.
  • 2002 : Les Extravagances du désir, témoignages, La Musardine.
  • 2005 : Traité du fétichisme à l'usage des jeunes générations, Denoël.

Romans[modifier | modifier le code]

  • 1979 : Vincent Plantier, éd. Le Signe.
  • 1980 : La Peau lisse des nurses, sous le pseudonyme de Gilles Derais, éd. du Bébé noir.
  • 1981 : Les Sept merveilles du monstre, sous le pseudonyme de Gilles Derais, éditions de la Brigandine.
  • 1981 : Portrait convulsif, éd. D. Leroy.
  • 1983 : Tout feu, tout femme, sous le pseudonyme de Gilles Derais, éd. Le Scarabée d'or.
  • 2012: Trilogie Lange, Editions Sous la Cape. Sous le pseudonyme Gilles Derais.

Livres d'art[modifier | modifier le code]

  • 1989 : Les Limbes de l'ange, photos de Gilles Berquet, éd. Rares.
  • 2010 : Fait d'...elles, photos de Stéphane Bouelle, éd. Tentation's.

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • 1995 : Objet perdu, éd. Lachenal & Ritter.

2000 : Obliques « spécial Maccheroni », éd. Roger Borderie.

Portraits[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

  • 1967 : Les Coudes pointus (court métrage)
  • 1972 : L'Acte ou l'autobus de la ligne 14/18 (court métrage)
  • 1978 : Au bonheur des dames (court métrage)
  • 1979 : Une France en miniature (documentaire)
  • 1981 : Tout est à vendre ? (téléfilm)
  • 1983 : La Groupie (téléfilm)

Scénariste[modifier | modifier le code]

  • 1967 : Les Coudes pointus (court métrage)
  • 1972 : L'Acte ou l’autobus de la ligne 14/18 (court métrage)
  • 1978 : Au bonheur des dames (court métrage)
  • 1979 : Une France en miniature (documentaire)
  • 1981 : Tout est à vendre ? (téléfilm)
  • 1983 : La Groupie (téléfilm)
  • 1989 : 3615 Code Liz (épisode de la série américaine The Hichhiker)
  • 1990 : Drôles d'histoires (série télévisée)
  • 1992 : Drôles d'histoires (série télévisée)
  • 1992 : Plagiat et meurtre (téléfilm)
  • 1993 : Stella-Plage (court-métrage)

Parolier[modifier | modifier le code]

  • 1983 : chansons du téléfilm La Groupie (FR3)
  • 2009 : Soleil de minuit, album de Louis Grangié.

Sur Jean Streff[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Streff Vincent Plantier, éd. Le Signe
  2. Roland Jaccard, « Mère abusive et fils ingrat », Le Monde des livres, 1er juin 1979
  3. L’Acte ou l’autobus de la ligne 14/18[1]
  4. Revue IX [2]
  5. Libération : « Chez les Métèques » [1969]
  6. Libération 1978 et Le masochisme au cinéma 4e de couv éd Veyrier
  7. Bulletin du Centre National de la Cinématographie 1978 et Le masochisme au cinéma 4e de couv éd Veyrier
  8. Libération, 10 avril 1979
  9. Le Nouvel Observateur, samedi 14 avril 1979.
  10. Le Canard Enchaîné, le 18 avril 1979
  11. Le Matin de Paris, samedi 14 et dimanche 15 avril 1979
  12. Charlie Mensuel, avril 1979
  13. L'Humanité dimanche, 13 juin 1979
  14. La Groupie - [3]
  15. a et b Le Dauphiné libéré du 21 janvier 1982
  16. Le Préface à la Trilogie Lange, éd. Sous la Cape
  17. Stella Plage - [4]
  18. (fr) Virgile Iscan, Jean Streff a été interdit de tout, vice.com, consulté le 19 février 2012.
  19. (fr) Composition Jury, prixsade.com, consulté le 19 février 2012
  20. a et b François Angelier, dans l'émission Mauvais genre [5]
  21. Pierre-Olivier Capéran - Interventions[6]
  22. [Figaro Madame] 9 mai [2011] [7]
  23. (fr) Maîtresse Cindy, Entretien avec Jean Streff, maitresse-cindy.com, consulté le 19 février 2012.
  24. Cinémania, n°6 - Catherine Deneuve sur le canapé
  25. Cinémania, n°7 - Une histoire pas si simple
  26. Musique magazine, Hors-série n°1

Lien externe[modifier | modifier le code]


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