Stéphanie Kuder

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Stéphanie Kuder
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
Pseudonyme
MuratVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Mère
Mathilde Vollmair
Fratrie
Marie-France Freund-Kuder (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Lieux de détention
Ravensbrück (depuis ), Hannover-Limmer concentration camp (d) (depuis ), Bergen-Belsen (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 324097)
Service historique de la Défense (AC 21 P 582235)Voir et modifier les données sur Wikidata

Stéphanie Kuder, née le à Munich et décédée en [Où ?], était une résistante française[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Ses parents étaient le peintre René Kuder, qui travaillait en Alsace, et son épouse Mathilde Vollmair. Ils se marièrent en 1909[1]. Elle a une sœur cadette, Marie-France, née en 1919.

À partir d'octobre 1935, Stéphanie Kuder travaille au secrétariat de la Faculté des Arts et Lettres de l'Université de Strasbourg.

En 1939, Stéphanie et sa sœur Marie-France, alors étudiante en pharmacie, ont suivi l’université de Strasbourg repliée, juste avant Noël, à Clermont-Ferrand. Elles font partie du groupe des « Gergoviotes »[2], réuni sur le plateau de Gergovie par les professeurs Gaston Zeller et Jean Lassus, qui organisent des fouilles archéologiques. Un lieu de vie est construit - la Maison des étudiants - et c'est René Kuder leur père, qui assure la décoration de la salle commune, en peignant une grande fresque colorée.

Engagement[modifier | modifier le code]

Grâce à son emploi à l’université, Stéphanie a délivré de fausses cartes d’identité aux étudiants[1]. Elle devient membre du réseau de résistance français Réseau Mithridate, sous le nom de « Murat »[3].

Arrestation et déportation[modifier | modifier le code]

Le 25 novembre 1943, elle est arrêtée lors de la rafle de l'Université de Clermont. Sur la fiche créée par les SS, il est indiqué que son métier était « secrétaire »[1].

Avant sa déportation, Stéphanie Kuder fut d'abord emprisonnée à la caserne du 92e Régiment d'Infanterie, puis elle est emmenée au camp de Compiègne, avant d'arriver au camp de concentration de Ravensbrück le 31 janvier 1944[4]. Après 4 mois passés là-bas, elle est conduite au camp de travail de Limmer à Hanovre le 24 juin 1944, où elle effectua des travaux forcés pour Continental AG, où elle fabrique des masques à gaz . Dans le camp, elle a été nommée chef de bloc pour l'un des deux blocs de prisonniers[1].

Stéphanie Kuder est décrite par ses codétenus comme étant toujours positive[1] :

Cécile Huk : « [...] camarade [et] femme d'exception [...] qui a défendu nos intérêts » et « en plus des qualités extérieures, elle a aussi des qualités intérieures »

S. Rohner : « [...] un très bon camarade ».

J. Lorge a souligné que Stéphanie Kuder, en tant qu’ancienne du bloc, était « de mèche » avec ses camarades.

Peu avant la fin de la guerre, au début du mois d'avril 1945, le camp de Limmer est évacué par les SS. Stéphanie Kuder et ses co-détenues sont donc conduites au camp de concentration de Bergen-Belsen. Elle fut libérée une semaine plus tard, le 15 avril 1945. L'officier des forces d'occupation britanniques, Derrick Sington, a rapporté dans son dernier livre The Gates Are Opening que Stéphanie Kuder « était membre du Comité international de 15 anciens prisonniers qui avait été formé à Bergen-Belsen après la libération »[1].

Le 1er juin 1945, Stéphanie Kuder rentre enfin en France. Elle prend alors la tête du Syndicat des étudiants de Strasbourg en tant que « Directrice du Comité des œuvres en faveur des étudiants de l'Université de Strasbourg[1] ».

Elle est décédée en juin 1986 à l'âge de 76 ans[1].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Elle est reconnue « Déporté résistante »[5].

  • A Hanovre, plaque de rue marquée au nom de Stéphanie Kuder en Allemand
    Place Stéphanie Kuder à Hanovre
    En 2018, une rue nouvellement créée, sur le site de l'ancienne succursale de Continental AG à Hanovre, porte le nom de Stéphanie Kuder[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Drucksache Nr. 15-2472/2018 N1: Straßenbenennungen im Stadtteil Limmer über das Sitzungsmanagment-Protokoll-System e-government.hannover-stadt.de vom 12. November 2018
  2. Gilles Lévy Francis Cordet, A nous Auvergne, Presses de la Cité,
  3. « Kuder Stéphanie », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes (consulté le )
  4. Ouvrage collectif, De l'Université aux Camps de Concentration : Témoignages Strasbourgeois, Presses Universitaires de Strasbourg,
  5. a et b « Kuder Stéphanie », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes (consulté le )
  6. Olivier Perrot, « Les Gergoviotes, une histoire méconnue racontée au Musée de Gergovie | 7JAC », sur 7 Jours à Clermont, (consulté le )
  7. J.O. du 15/1/64
  8. « Kuder Stéphanie », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]