Roman de gare (film)
Réalisation | Claude Lelouch |
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Scénario |
Claude Lelouch Pierre Uytterhoeven |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Films 13 |
Pays de production | France |
Genre | Drame, policier |
Durée | 103 minutes |
Sortie | 2007 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Roman de gare est un film policier réalisé en 2006 par Claude Lelouch sous le pseudonyme d'Hervé Picard[1],[2], avec Dominique Pinon, Fanny Ardant et Audrey Dana.
Synopsis
[modifier | modifier le code]L'écrivaine à succès Judith Ralitzer fait paraître son nouveau roman, très différent du précédent. Précédemment (les intrigues se recoupent vers la fin du film), Huguette est laissée sur la route par son compagnon. Elle se fait dépanner par Pierre Laclos, dont le rôle est trompeur pour le spectateur. Il passe par les apparences pour un dangereux évadé et prétend mentir en lui disant qu'il est prête-plume de Judith Ralitzer. Après avoir trompé son entourage à la façon de Prête-moi ta main, il rejoint Judith pour qui il travaille effectivement. Il lui annonce sa démission et sa volonté de se faire connaître, avant de disparaître mystérieusement. Huguette reconnaît sa famille dans le nouveau roman de Judith, comprend qu'elle ne l'a pas écrit et tente de lui faire avouer le meurtre de Laclos. Mais est-il vraiment mort ?
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Titre original : Roman de gare
- Réalisation : Claude Lelouch
- Scénario : Claude Lelouch et Pierre Uytterhoeven
- Costume : Marité Coutard
- Photographie : Gérard de Battista
- Chef décorateur : François Chauvaud
- Montage : Charlotte Lecoeur et Stéphane Mazalaigue
- Musique : Alexandre Jaffray
- Production : Claude Lelouch et Jean-Paul De Vidas
- Distribution : Les Films 13
- Langue : français
- Format : couleur - 2.35:1 - 35mm
- Genre : Drame et policier
- Durée : 103 minutes
- Date de sortie :
Distribution
[modifier | modifier le code]- Dominique Pinon : Pierre Laclos, le nègre littéraire
- Audrey Dana : Huguette, la « midinette »
- Fanny Ardant : Judith Ralitzer, écrivain à succès, auteur notamment du Roman de gare
- Shaya Lelouch : la fille d'Huguette
- Myriam Boyer : la mère d'Huguette
- Michèle Bernier : Florence, la sœur de Pierre Laclos
- Zinedine Soualem : le commissaire
- Cyrille Eldin : Paul, le « fiancé » d'Huguette, qui la largue sur une aire d'autoroute
- Gilles Lemaire : le capitaine du bateau Roman de gare
- Marc Rioufol : le propriétaire du vignoble en Bourgogne
- Serge Moati : lui-même, présentant l'émission littéraire fictive Tournez la page
- William Leymergie : la voix de la radio Autoroute info
- Marine Royer : Patricia
- Christophe Favre : Un témoin
- Bernard Werber : lui-même, lors de l'émission littéraire Tournez la page
Références culturelles
[modifier | modifier le code]De très nombreuses références culturelles prégnantes dans les années 2000 parsèment l'œuvre.
Références littéraires
[modifier | modifier le code]L'émission littéraire inspirée des émissions de Bernard Pivot, Apostrophes et Bouillon de culture invite, pour sa 100e transmission, 4 auteurs de best-sellers : la fictive Judith Ralitzer en louant son nouveau roman Dieu est un autre publié chez GL Éditions et dénigrant son Roman de gare, Arlette Bordon pour Rue Pouchkine chez Albin Michel, l'écrivaine fictive Marie-Victoire Debré — nom d'une actrice jouant dans le film — pour Bloc sténo et enfin Bernard Werber pour Le Papillon des étoiles chez Albin Michel.
À Cannes, sur le yacht de Judith Ralitzer, l'homme mystérieux cite la fin de La Comédie humaine, Eugène de Rastignac à Vautrin dans Splendeurs et misères des courtisanes : « Je serai l'auteur et tu seras le drame » (originellement : « Je suis l'auteur, tu seras le drame ; si tu ne réussis pas, c'est moi qui serai sifflé »). Au commissariat, Judith Ralitzer file la métaphore : « Judas et Rastignac à la fois, ça fait beaucoup ».
Références musicales
[modifier | modifier le code]Une radio au moment d'annoncer la dépêche dévoilant une évasion de la prison de la Santé lance le tube T'es venu de loin de Gilbert Bécaud, en présentant, pour les « jeunes », « Monsieur cent mille volts » pour qui, « à l'Olympia, dans les années 1950, bien avant les Rolling Stones et les Beatles, on cassait déjà des sièges pour le chanteur à la cravate à pois ». Puis est annoncé et diffusé du même chanteur Les Cerisiers sont blancs — morceau également chantonné sur le trajet de la pêche aux truites. D'autres titres sont lancés sans être annoncés, dont Crois-moi ça durera au moment de la rupture entre Paul et Huguette, aussi sur le yacht à Cannes pendant l'écriture du roman et à la fin du film. Pendant les crédits, c'est la version anglaise You'll see de Gilbert Bécaud qu'on entend.
Références cinématographiques
[modifier | modifier le code]Dans la scène en voiture, est fait un clin d'œil parodique au célèbre film du réalisateur Un homme et une femme, après une mention à la radio du mauvais temps : une scène avec des essuie-glace battant sous la pluie, mais cette fois-ci en couple, dont l'homme raconte avoir déjà tombé amoureux à cause du temps pour une Bretonne qui allait rejoindre à Brest — mais qu'il n'aimait « plus du tout » une fois arrivé. S'ensuit une scène de ménage, à la tonalité inverse des amoureux d'Un homme et une femme.
Lors du petit-déjeuner, Sabrina, la fille d'Huguette, raconte que l'homme mystérieux avait fait lors de la pêche aux truites une excellente imitation de Louis de Funès.
Dans cette même scène du petit-déjeuner, Pierre Laclos exécute un tour de magie à l'aide d'un journal, rappelant le geste de Charlie Oakley (Joseph Cotten), le tueur de riches veuves de L'Ombre d'un doute, d'Alfred Hitchcock, qui manipule un journal pour dissimuler un article racontant ses méfaits.
Références historiques
[modifier | modifier le code]Sur le yacht à Cannes, est évoqué le surnom que porte Judith Ralitzer, la Reine de Bourgogne, soit Marguerite de Bourgogne en raison de sa légende noire transmise par Villon et Brassens selon laquelle elle faisait tuer ses amants depuis la tour de Nesle. Également sur le yacht, il est évoqué de débarquer à l'île d'Elbe pour une fête : le secrétaire de Judith Ralitzer dit qu'il « ne voue pas un culte immodéré à Napoléon » tandis que l'écrivaine dit qu'elle « l'adore ».
Références culturelles générales
[modifier | modifier le code]Différents médiums audiovisuels sont évoqués : la télévision, la radio, les journaux.
Le journal déchiré chez la famille d'Huguette est L'Équipe. Chez un caviste, un journal Libération dont la une porte pour titre « Assassinat d'un nègre » enroule une bouteille de Romanée-Conti. Chez ce même caviste, on voit le numéro du Guide d'achat des vins de 2002.
Des pratiques culturelles également sont montrées : la dégustation de vin, la pêche aux truites, l'égorgement du porc, les fêtes de la jet set.
Autour du film
[modifier | modifier le code]- Claude Lelouch : « Je voulais pouvoir refaire un film en m'amusant, en allant à l'essentiel, sans subir la pression du marché ou les contraintes marketing du métier. Demander à Hervé Picard (qui existe bien !) d'être mon prête-nom m'a permis d'avoir la paix pendant l'année qu'a duré l'écriture et la réalisation… À partir du moment où le festival me rend un hommage, j'étais obligé bien sûr de rendre public mon petit secret. C'est un honneur que le festival me fasse un clin d'œil l'année où je fête mes 50 ans de cinéma et mon quarantième film. L'histoire de ce film, c'est la seule chose que je ne vous révélerai pas. La distribution si vous voulez : Fanny Ardant, Dominique Pinon, Audrey Dana, Myriam Boyer, Michèle Bernier, Zinedine Soualem... ».
- Le film est en sélection officielle, au Festival de Cannes 2007 hors compétition, pour un hommage réservé à Claude Lelouch à l'occasion de ses 50 ans de Cinéma.
- William Leymergie, dont on entend régulièrement la voix tout au long du film, en tant qu'animateur de la radio Autoroute Info, était devant la caméra de Lelouch une dizaine d'années auparavant, dans le rôle de "Toureiffel" pour la version « vingtième siècle » des Misérables en 1995, puis de "Dufour" pour Hommes, femmes, mode d'emploi en 1996.
- L'émission littéraire fictive Tournez la page animée par Serge Moati a été tournée au Ciné 13, le Théâtre géré par la fille de Claude Lelouch à Paris. C'est d'ailleurs dans ce cinéma que Paul Amar a animé pendant plusieurs années l'émission Recto-Verso sur Paris Première.
- Le film est illustré par des titres de « Monsieur 100 000 volts », Gilbert Bécaud. Lelouch s'en explique ainsi : « Dans cet univers d'errance, la présence musicale de Bécaud m'a toujours indiqué la direction à suivre. Elle souligne les droits et les devoirs de ceux qui créent. Ce besoin d'être reconnu pour ce que l'on donne, pas pour ce que l'on est ».
Distinctions
[modifier | modifier le code]Le film était en sélection officielle, au Festival de Cannes 2007 hors compétition.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacques Mandelbaum, « "Roman de gare" : fausses pistes et manigances, la douce noirceur de Claude Lelouch », sur Le Monde,
- Alain Grasset, « Le film que Lelouch a tourné en secret », sur Le Parisien,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'audiovisuel :