Pierre III (roi d'Aragon)

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Pierre III d'Aragon
Illustration.
Titre
Roi d'Aragon

(9 ans, 3 mois et 15 jours)
Prédécesseur Jacques Ier
Successeur Alphonse III
Roi de Sicile

(3 ans, 2 mois et 12 jours)
Prédécesseur Charles Ier
Successeur Jacques II
Biographie
Titre complet Roi d'Aragon, roi de Valence, comte de Barcelone
Dynastie Maison d'Aragon
Date de naissance été 1239 ou 1240
Lieu de naissance Valence
Date de décès
Lieu de décès Vilafranca del Penedès
Sépulture Abbaye de Santes Creus
Père Jacques Ier d'Aragon
Mère Yolande de Hongrie
Conjoint Constance II de Sicile
Enfants Alphonse III
Jacques II
Isabelle de Portugal
Frédéric II

Pierre III (roi d'Aragon)
Souverains de la couronne d'Aragon

Pierre III d'Aragon dit le Grand, né en 1239[1] ou 1240 et mort le [2], fut roi d'Aragon et comte de Ribagorce de 1276 à 1285 sous le nom de Pierre III d'Aragon, comte de Barcelone, de Gérone, d'Osona, de Besalú et de Pallars Jussà de 1276 à 1285 sous le nom de Pierre II de Barcelone, roi de Valence de 1276 à 1285 sous le nom de Pierre Ier de Valence et roi de Sicile (insulaire) de 1282 à 1285 sous le nom de Pierre Ier de Sicile[2],[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Premier fils du second mariage du roi Jacques Ier le Conquérant avec Yolande de Hongrie, il naît en juillet ou août[2] 1239[1] ou 1240[2] à Valence.

En 1241 lui est promise la succession des Îles Baléares, de Valence et de Montpellier. Il reçoit le Roussillon et la Cerdagne après la mort de Nuno Sanç de Aragón en 1242. En 1244 une nouvelle répartition de la succession de son père intervient, par laquelle la Catalogne lui est attribuée en héritage paternel[1].

Après la mort de sa mère en 1251, il est confié aux soins de Jaspert IV, vicomte de Castellnou, de Guillem de Castellnou, frère du précédent, de Gilabert de Cruïlles et d'Alón de Hostes[2].

Il est nommé procureur de Catalogne en 1257. Une autre répartition de l'héritage de son père en 1262 lui dévolue l'Aragon, la Catalogne et Valence[1].

En 1262, il épouse Constance de Sicile, fille et héritière de Manfred de Hohenstaufen[2].

Il succède à son père en 1276 comme Pierre III "le Grand", roi d'Aragon et comte de Barcelone, et comme Pierre Ier, roi de Valence. Il est couronné à Saragosse en [1].

Il réprime la révolte à Valence, prenant Montesa en 1277, et il confirme son protectorat sur Tunis[1].

Les rapports entre Pierre (PereIII d'Aragon, l'aîné, et Jacques (JaumeII de Majorque, le cadet, tous deux fils de Jacques Ier le Conquérant, furent toujours tendus. Le roi d'Aragon voyait les terres de son frère (Roussillon et Baléares, la capitale étant située à Perpignan) comme une verrue dans les siennes, alors que le roi de Majorque y voyait une entité cohérente[2].

Après les Vêpres siciliennes ()[2], il profite de ce que les Siciliens se soient révoltés contre les Angevins dont Charles Ier d'Anjou en premier lieu, pour accoster à Trapani (Sicile) le et s'emparer du royaume de Sicile ; il s'en déclare roi sous le nom de Pierre Ier. Mais cette conquête cause son excommunication en par le pape Martin IV, qui soutient les Angevins, et trois ans plus tard en 1285 sur son lit de mort il renonce à la Sicile pour le prix de sa paix avec l’Église. Dans l'intervalle, la guerre contre Charles Ier d'Anjou, replié à Naples, continue jusqu'en 1285[2] ; et la dispute sicilienne s'amplifie. En , le roi de France Philippe III le Hardi est persuadé d'accepter le royaume d'Aragon pour son second fils Charles de Valois (1270 – 1325), âgé de quinze ans[1].

En , Pierre d'Aragon doit aussi écraser la rébellion de Juan Núñez de Lara qui, profitant du désordre politique, tente d'établir une seigneurie indépendante à Albarracín[1].

Philippe le Hardi lance peu après la « croisade d'Aragon » : il envahit l'Aragon début 1285 et capture brièvement Gérone le [1]. Mais cette croisade s'avère finalement un échec pour le roi de France. La maladie décime son armée ; lui-même, atteint de dysenterie, n'arrive à Perpignan, capitale de son allié Jacques Ier de Majorque, que pour y mourir[2],[3].

Malgré ce succès, Pierre III, miné par les guerres continuelles de son règne, meurt quelques mois après le à Vilafranca del Penedès[2].

Après sa mort il laisse l'Aragon, Valence et Barcelone à son fils aîné Alphonse III, roi de 1285 à 1291, tandis que le cadet, sous le nom de Jacques Ier, recevait la Sicile.

La mort précoce d'Alphonse III en 1291 fait revenir l'Aragon, Valence et Barcelone dans les mains de son frère, qui devient roi sous le nom de Jacques II le Juste (1291 – 1327).

La Couronne d'Aragon de 1275 à 1314.

Famille et descendance[modifier | modifier le code]

De son mariage avec Constance sont nés[1] :

Il a eu trois enfants illégitimes de sa relation extra-conjugale avec María Nicolau[1] :

  • Jaime Pérez d'Aragon (c. 1255 – ), premier seigneur de Segorbe. De Casado con Sancha Fernández, fille de Fernando Díaz ou Rodrigo Díaz, seigneur de Benaguasil, et de son épouse Alda Fernández de Arenós, seigneur du Vall de Lullén, il eut :
    • Constanza Pérez, qui fut seigneur de Segorbe, mariée avec Artal Ferrench de Luna, VIIIe seigneur de Luna ;
  • Juan Pérez d'Aragon ;
  • Beatriz Pérez d'Aragon, épouse de Ramón de Cardona, seigneur de Torá.

De sa relation avec Inés Zapata sont nés quatre enfants illégitimes[1] :

  • Ferdinand d'Aragon ; son père lui donna la seigneurie d'Albarracín en 1284 après avoir assiégé et pris la cité en septembre de cette année, mettant en déroute Juan Núñez de Lara ;
  • Sanche d'Aragon, seigneur d'Amposta ;
  • Pierre d'Aragon, marié avec Constanza Méndez Pelita de Silva, fille de Suero Méndez de Silva ;
  • Thérèse d'Aragon, qui se maria trois fois : la première fois avec García Romeu III, homme riche d'Aragon, fils de García Romeu II ; la seconde fois avec Artal de Alagón, seigneur de Sástago et Pina ; et la troisième fois avec Pedro López de Oteiza.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Le premier alpiniste ?[modifier | modifier le code]

Vers 1280 a lieu la première ascension attestée du pic du Canigou (pic emblématique des Catalans de 2784 m, situé dans le Roussillon), par Pierre III. Cette ascension est évoquée dans une chronique épique d'un moine italien du XIIIe siècle, Fra Salimbene. Il semble cependant que le monarque ne soit pas allé jusqu'au sommet du pic. En effet, le chroniqueur franciscain écrit que Pierre III vit au sommet un dragon sortant d'un lac. Cette indication pourrait correspondre au lieu-dit « Les Estanyols » (« les étangs »), environ 500 m en contrebas[2].

Un roi troubadour[modifier | modifier le code]

Pierre roi d'Aragon est l'auteur d'au moins deux coblas[2]:

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m « Pierre III d'Aragon », sur medlands.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Ouvrage d'Armand de Fluvià.
  3. En septembre 1985, le long d'un chemin conduisant au col de Panissars, à l'occasion du 700e anniversaire de cette « victoire » catalane, un rocher a été décoré d'azulejos avec la mention :
    En onor imemòria del rei PERE EL GRAN i del poble català que l'any 1285 va derrotar en aquest coll de panissars els invasors de CATALUNYA. — Setembre 1985
    c'est-à-dire
    En l'honneur immémorial du roi PIERRE LE GRAND et du peuple catalan qui en l'an 1285 a mis en déroute au présent col de Panissars les envahisseurs de la CATALOGNE — Septembre 1985
    et les armes de Catalogne et d'Aragon d'or à quatre pals de gueules attribuées à Guifred le Velu mais historiquement connues depuis Raimond-Bérenger IV de Barcelone, roi consort d'Aragon ; le tout entouré d'une bordure de feuilles et connu sur les cartes (par exemple Google Maps) comme Homenatge a Pere el Gran.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ca) Armand de Fluvià (préf. Josep M. Salrach), Els primitius comtats i vescomptats de Catalunya : Cronologia de comtes i vescomtes, Barcelone, Enciclopèdia catalana, coll. « Biblioteca universitària » (no 11), , 238 p. (ISBN 84-7739-076-2), p. 31.
  • Steven Runciman, Les Vêpres siciliennes [« Les Belles Lettres, 2008 »], éd. angl., (ISBN 978-2-251-38090-2).
  • (ca) Jaume Sobrequés i Callicó et Mercè Morales i Montoya, Contes, reis, comtesses i reines de Catalunya, Barcelone, Editorial Base, coll. « Base Històrica » (no 75), , 272 p. (ISBN 978-84-15267-24-9), p. 99-102.
  • Julien Théry, « Les Vêpres siciliennes », dans Les trente nuits qui ont fait l'histoire, Belin, (ISBN 9782701190105, lire en ligne), p. 89-103.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]