Douce de Gévaudan
| Comtesse de Provence avec Raimond-Bérenger III de Barcelone | |
|---|---|
| - | |
| Comtesse de Provence | |
|---|---|
| - | |
| Prédécesseur | |
| Successeur | |
| Comtesse de Gévaudan | |
| - | |
| Vicomtesse de Carlat | |
| - | |
| Vicomtesse de Millau (d) | |
| - | |
| Countess of Barcelona (d) | |
| - | |
| Naissance |
Vers |
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| Décès |
Vers |
| Activité | |
| Famille |
Maison de Millau (d) |
| Père | |
| Mère | |
| Fratrie | |
| Conjoint |
Raimond-Bérenger III de Barcelone (à partir de ) |
| Enfants |
Raimond-Bérenger IV de Barcelone Bérenger-Raimond de Provence Bérengère de Barcelone Étiennette de Barcelona (d) Almodis de Barcelone (d) Bernat de Barcelona (d) Mafalda de Barcelona (d) |
Douce de Gévaudan (en occitan Dolça), dite aussi de Carlat ou encore d'Arles, morte vers 1127/1131, comtesse de Provence, vicomtesse de Millau et de Carlat, est l'épouse à partir de 1112 de Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone.
Sa mort ouvre en Provence une période d'instabilité, qui se termine par les guerres baussenques (1144-1162), dont les comtes de Barcelone sortent vainqueurs.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Douce ou Dolça[1] est la fille de Girbert Ier de Millau (1055-1111), vicomte de Gévaudan, et de Gerberge d'Arles (1060-1115), comtesse de Provence[2],[1].
Elle a une sœur aînée (selon Stasser), Étiennette, dite aussi Stéphanie[1],[2].
Elle passe son enfance entre Le Puy, Carlat et Arles.
Héritage de la Provence et mariage avec le comte de Barcelone (1112)
[modifier | modifier le code]Son père est assassiné, vers et par des « scélérats »[3], appartenant à la vieille aristocratie provençale[1],[4],[5]. Le comté de Provence, en indivision, est partagé entre sa mère, la comtesse Adélaïde de Forcalquier et la maison de Toulouse [6].
Recherchant le soutien d'une « dynastie forte » — « allié extérieur assez puissant pour restaurer l'autorité comtale, garantir l'héritage de sa fille et venger son mari »[4] —, sa mère la marie à Raimond-Bérenger III, de la maison catalane de Barcelone, comte de Barcelone et de Gérone[7],[1],[5]. Sa sœur aînée, Étiennette, soit Stéphanie, déjà dotée, épousera Raymond Ier, seigneur des Baux, chef d'un lignage puissant du comté[2].
La comtesse Gerberge remet à Douce le une « partie de Provence qui restait indivise et qu'elle avait hérité de son frère Bertrand, ainsi que les biens de son mari »[8], soit « tous ses domaines de Basse Provence, au sud de la Durance, avec les terres […] en Gévaudan, Carlat et Rodez »[9]. Deux jours plus tard, Douce épouse Raimond-Bérenger III[9]. Son époux devient marquis de Provence[10],[5].
En , elle remet à son époux tous ses droits sur la Provence, la vicomté de Millau, le Gévaudan et le Carladès[11].
Dans un premier temps, l'entente entre les deux beaux-frères est cordiale, toutefois Raymond Ier des Baux va revendiquer les droits de son épouse sur le comté de Provence ce qui amène au conflit, appelé « guerres baussenques », qui durera une vingtaine d'années[1],[5].
La cour de Douce de Gévaudan à Barcelone
[modifier | modifier le code]Selon l'abbé Papon (1778), c'est à sa cour que commence l'histoire de la littérature courtoise et des troubadours, fondée sur la langue des régions méridionales de la France, aujourd'hui appelée ancien occitan : « La princesse Douce la porta chez les Catalans, par son mariage avec Raimond-Bérenger Ier, comte de Barcelone, et la fit briller de toutes les grâces qu'elle et les seigneurs de sa cour étaient capables de lui donner. Dans peu de temps, elle n'eut pas d'autres bornes que les États du comte; elle passa depuis la cour parmi le peuple, à Valence, à Majorque, à Minorque, selon Du Cange, et servit même à dépouiller celle des Espagnols de la barbarie qu'elle avait contracté en passant par la bouche des Sarrasins. Alphonse II, roi d'Aragon, en faisait ses délices et l'employait dans ses poésies, lorsqu'il se délassait, avec les troubadours provençaux, des soins pénibles de la royauté[12]. ».
Mort et succession de la Provence
[modifier | modifier le code]La date de sa mort n'est pas précisément connue. La dernière mention de son nom dans un document date de l'année 1125[13]. Le site Internet Medieval Lands propose sa mort après le /1130. Magnani (1999) donne l'année 1131 sans précision. En tout cas, elle est mort avant le testament de son mari.
Peu avant sa mort, Raimond-Bérenger III partage ses biens, par son testament du entre ses deux fils : l'aîné Raimond-Bérenger IV obtient le comté de Barcelone, et le second, Bérenger-Raimond hérite de la Provence[14],[1].
Famille
[modifier | modifier le code]Douce de Gévaudan et Raimond-Bérenger III ont huit enfants :
- Raimond-Bérenger IV (1113 † ), comte de Barcelone, ∞ Pétronille (1136 † ), reine d'Aragon ;
- Bérenger-Raimond (1114 † ), comte de Provence et de Gevaudan, ∞ Béatrice de Melgueil (1130-1190) ;
- Bérengère (1116-1149), ∞ (1128) Alphonse VII, roi de Castille et de Léon (1105-1157) ;
- Bernard (1117 † ) ;
- Étiennette (1118 † apr. ), ∞ (1°, 1128) Centulle III, comte de Bigorre, ∞ (2°, vers 1130) Raymond II Arnaud (mort en 1167), vicomte de Dax ;
- Mafalda, ∞ (1°) Jaspert († ), vicomte de Castelnau, ∞ (2°) Guillaume († ), seigneur de Castellvell ;
- Almodis, ∞ (1148) Pons de Cervera († ), vicomte de Bas ;
- Douce (1125-…), ∞ Guy de Sévérac.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, (ISBN 978-2-85399-617-4, lire en ligne), « 2. Le temps du prince 1112-1196 », p. 53-94.
- Stasser 2019, p. 294-295.
- ↑ Poly 1976, p. 325.
- Stasser 2019, p. 294.
- Mariacristina Varano (thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I), Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, , 1007 + 132 (lire en ligne [PDF]), p. 439-440.
- ↑ Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 458.
- ↑ Manteyer 1908, p. 312.
- ↑ Manteyer 1908, p. 312-313.
- Stasser 2019, p. 293.
- ↑ Poly 1976, p. 319.
- ↑ Stasser 2019, p. 293-294.
- ↑ Histoire générale de la Provence, tome II, p. 509.
- ↑ Gallia Christiana Novissima, Tome I, Aix, Instrumenta, Col. 10-11, no. VIII.
- ↑ Poly 1976, p. 272.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages récents
[modifier | modifier le code]- Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Toulouse, Editions Privat, , 604 p. (ISBN 2-7089-1649-1) (réédition).
- Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence fin Xe - début XIVe siècle, Paris, CTHS, , 803 p. (ISBN 978-2-7355-0503-6, LCCN 2005397122).
- Thierry Stasser, « De Stéphanie-Douce à Douce de Foix. Nouvelles hypothèses sur la généalogie des comtes de Provence et de Foix », Annales du Midi, nos 131-307-308, , p. 293-306 (lire en ligne).
Ouvrages anciens
[modifier | modifier le code]- Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
- Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Charles Cawley, « Chapter 3. Comtes de Provence 961-1093 », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025, dont la notice (en) Charles Cawley, « Douce [Dolça/Dulcia] de Gévaudan », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2025.
