Papyrus d'Oxyrhynque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Papyrus d'Oxyrhynque VI 932, une lettre privée du IIe siècle.

Les papyrus d'Oxyrhynque sont un ensemble de papyrus grecs anciens trouvés dans le site d'Oxyrhynque situé en Égypte, au bord du Nil, loin en amont du Caire.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Britanniques menèrent de nombreuses fouilles en Égypte à partir de 1882, date à laquelle ils avaient acquis un pouvoir de fait sur le pays. La ville d'Oxyrhynque n'était pas l'un des lieux les plus prestigieux de l'Égypte antique ; il fallut attendre 1896 pour que deux jeunes universitaires du Queen's College d'Oxford, Bernard P. Grenfell et Arthur S. Hunt, entreprennent les fouilles du site.

Leurs premières découvertes ne furent pas extraordinaires : « Les monticules de détritus n'étaient rien d'autre que des monticules de détritus », écrira Grenfell. Rapidement, ils découvrirent que ces détritus contenaient des manuscrits en nombre extraordinaire. « Le flot de papyrus se changea bientôt en torrent, et, souvent, il suffisait de retourner le sol de sa botte pour en découvrir une nouvelle couche. » Ils espérèrent dès lors retrouver des textes perdus d'auteurs grecs majeurs (la découverte par d'autres de la Constitution d'Athènes d'Aristote ne datait seulement de 1890). Leurs recherches eurent un grand retentissement en Angleterre, où ils firent campagne pour récolter des fonds.

Peut-être leurs découvertes ne furent-elles pas à la hauteur des espérances des deux hommes : la plupart des papyrus étaient soit des documents administratifs courants, soit de la correspondance privée. La première année, ils découvrirent des fragments d'une tragédie de Sophocle perdue et d'un évangile inconnu, mais pas d'œuvres dans leur intégralité. Ils continuèrent leurs recherches, dirigeant pendant l'hiver des centaines d'Égyptiens aux lieux des fouilles et passant l'été en Angleterre à nettoyer, à étudier et à traduire les manuscrits. La Première Guerre mondiale interrompit, momentanément, leur travail et lorsqu'en 1926, Grenfell mourut, Hunt poursuivit seul le travail jusqu'à la fin de sa propre vie en 1934. Après lui, les fouilles continuèrent sans cesse. Celles-ci ont toutefois connu par la suite deux césures majeures : lors de la Seconde Guerre mondiale et de la crise de Suez en 1956.

Œuvres découvertes[modifier | modifier le code]

Illustration de trois étapes du déchiffrement d'un papyrus[modifier | modifier le code]

Le papyrus 6993 d'Oxyrhynque date de la fin du Ve siècle. Il présente cinq lignes de grec en écriture cursive, demandant le paiement de deux récipients de vin.

Finalement, le texte est restitué de la façon suivante : † ἡ ἁγία ἐκ<κ>λ(ησία(?))(*) Ἀνουθίῳ διοικ(ητῇ(?))(*) οἰκ(ονόμῳ(?)) τοῦ ἁγίου Γαβριήλ. παρασχ(οῦ) τῷ κονιάτῃ ὑπ(ὲρ) τῆς ἑορτ(ῆς) τοῦ Τῦβι β ἰνδ(ικτίονος) οἴν(ου) δι(πλᾶ) β δύο μ(όνα).

État des recherches[modifier | modifier le code]

L'université d'Oxford a publié 67 volumes des Oxyrhynchus Papyri et en publie environ un par an ; on attend encore au moins 40 volumes. En 2003, 4 700 documents avaient été traduits. Les papyrus sont conservés à la Sackler Library d'Oxford et environ 2 000 y sont exposés.

Les recherches, au fil du temps, sont moins centrées sur les textes littéraires et s'intéressent davantage à l'énorme masse de documents administratifs et autres qui représentent une source d'information majeure pour l'histoire économique et sociale de l'Égypte hellénistique et romaine et l'histoire des premiers chrétiens.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Yves Battistini 2005, p. 7
  2. La partie est très mutilée. C'est le plus ancien témoignage du traité, tous les manuscrits et commentaires datent du IXe siècle et n'ont pas de rapport avec le papyrus. Dans le stemma, il est noté Π.
  3. Daniela Colomo, W.B. Henry, « P. Oxy. 77 5101 », Leuven Database of Ancient Books.
  4. (fr) « L'évangile selon Thomas Par Jacques E. Ménard, p.3 », sur books.google.fr (consulté le )
  5. (fr) « Le papyrus d'Antinopolis relatif aux mystères – Delatte, Armand, Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1952, Volume 96, Numéro 2, pp. 251-258 », sur www.persee.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]