Marie-Claire Blais
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Prix du Gouverneur général : romans et nouvelles de langue française () Liste détaillée Bourse Guggenheim ( et ) Prix Médicis () Prix littéraires du Gouverneur général () Compagnon de l'Ordre du Canada () Prix littéraire Canada-Communauté française de Belgique () Prix Athanase-David () Officière de l'Ordre national du Québec () Docteure honoris causa de l'Université Laval () Prix W. O. Mitchell () Doctorat honoris causa de l'université Lyon-III () Matt Cohen Award (en) () Prix du Gouverneur général : romans et nouvelles de langue française () Officier de l'ordre du Mérite culturel de Monaco () Compagne de l'Ordre des arts et des lettres du Québec () Prix Molson () Prix de la revue Études françaises () Médaille du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II Ordre des Arts et des Lettres Ordre national du Mérite Médaille du jubilé d'or de la reine Élisabeth II Ordre du Canada Ordre national du Québec Ordre du Mérite culturel |
Archives conservées par |
Mad Shadows (d), Une saison dans la vie d'Emmanuel |
Marie-Claire Blais, née le à Québec et morte le à Key West (Floride), est une écrivaine québécoise de langue française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Née en 1939[1], issue d'un milieu ouvrier, Marie-Claire Blais fait ses études à Québec, sa ville natale, mais doit les interrompre pour gagner sa vie. À l'âge de 17 ans, elle suit quelques cours à l'Université Laval, où elle rencontre Jeanne Lapointe et le père Georges-Henri Lévesque qui l'encouragent à écrire et à publier, en 1959, son premier roman, La Belle Bête[2]. Sa parution attire sur elle l'attention bienveillante de la critique.
Remarquée par l'écrivain et critique littéraire américain Edmund Wilson (1895 - 1972)[2],[3], elle obtient deux bourses Guggenheim. Elle s'installe en 1963 aux États-Unis dans le Massachusetts, d'abord à Cambridge, puis à Wellfleet dans la région du Cap Cod où elle vit quelque temps avec Barbara Deming et Mary Meigs (en). En 1965, la publication d'Une saison dans la vie d'Emmanuel, qui remporte le Prix Médicis en 1966[1], assoit définitivement sa place d'écrivain majeur de la littérature québécoise. Après un séjour de deux ans en Bretagne, Marie-Claire Blais revient vivre au Québec en 1975[4]. La même année paraît Une liaison parisienne, une œuvre qui interroge la question de la spécificité de la littérature québécoise par rapport à la littérature française[5]. Elle s'installe ensuite définitivement à Key West, île située à l'extrémité sud de la Floride. Elle obtient d'ailleurs la citoyenneté américaine.
À partir de 1995, avec le roman Soifs, elle se consacre à un immense cycle de dix romans, également appelé Soifs, sur les États-Unis de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Le cycle est complété avec la parution d' Une réunion près de la mer en . Il s'agit d'une des œuvres les plus ambitieuses de la littérature québécoise, comprenant quelque 200 personnages provenant de tous les milieux sociaux. Le cycle se distingue aussi par son style, puisque les différents volumes qui le constituent ne comprennent pas de division en paragraphes ou chapitres, et sont essentiellement constitués de très longues phrases ponctuées de nombreuses virgules mais très peu de points.
Outre ses nombreux romans, elle écrit pour le théâtre. Sa pièce la plus célèbre demeure sa toute première L'Exécution, le récit d'un meurtre commis par des élèves dans un collège privé. La pièce, écrite en 1967, est montée au Théâtre du Rideau vert de Montréal en , mais n'est publiée qu'en 1970. La dramaturge signe également un des monologues de la pièce féministe écrite avec six autres femmes La Nef des sorcières (1976), un des gros succès du théâtre québécois des années 1970.
Les romans La Belle Bête (1959), Une saison dans la vie d'Emmanuel (1965) et Le Sourd dans la ville (1979) ont respectivement été adaptés au cinéma par Karim Hussain (en) (2006), Claude Weisz (1973) et Mireille Dansereau (1987). Marie-Claire Blais signe le scénario de La Belle Bête. Elle est également la scénariste du documentaire Tu as crié: Let me go d'Anne Claire Poirier qui remporte le Prix Génie du meilleur documentaire 1997. Elle a également écrit L'Océan (1976), une pièce destinée à la télévision.
Presque toutes ses œuvres sont traduites en anglais et certaines, surtout les romans, dans plusieurs langues, y compris le chinois.
Une édition de luxe d'Une saison dans la vie d'Emmanuel publiée en 1968 aux Éditions du Jour comprend une trentaine d'illustrations originales de Mary Meigs.
Les fonds d'archives de Marie-Claire Blais sont conservés au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[6] et à Bibliothèque et Archives Canada[7].
Depuis 2005, le prix littéraire Québec-France Marie-Claire-Blais, que l'auteure parraine, est décerné annuellement à un auteur français par le Réseau Québec-France/Francophonie.
Marie-Claire Blais est morte le 30 novembre 2021 à 82 ans à Key West, en Floride, lieu où elle s'était établie depuis plusieurs années[8],[1],[9],[10].
Œuvre
[modifier | modifier le code]L'œuvre de Marie-Claire Blais comprend une vingtaine de romans, un essai, cinq pièces de théâtre, un téléthéâtre, des pièces radiophoniques, des poèmes, des scénarios et une dictée pour la Dictée des Amériques, intitulée La Bête fragile (1998). Peuplé de personnages fantomatiques, souvent des enfants ou de jeunes adolescents, solitaire, il conjugue à la fois humour et sentiment tragique, voire de moments de fulgurantes violences. La critique sociale y est présente, souvent en filigrane. Les titres ont paru au Québec à l'origine aux Éditions du Jour, puis chez Stanké, et ont été repris pour la plupart par les éditions du Boréal ; en France, on les retrouve chez plusieurs éditeurs : Laffont, Belfond, Grasset, Gallimard et surtout, depuis 1995, le Seuil.
Romans
[modifier | modifier le code]- La Belle Bête (1959)
- Tête blanche (1960)
- Le jour est noir (1962)
- Une saison dans la vie d'Emmanuel (1965)[11] Prix Médicis 1966
- L’Insoumise (1966)
- David Sterne (1967)
- Manuscrits de Pauline Archange :
- Manuscrits de Pauline Archange (1968)
- Vivre! Vivre! (1969)
- Les Apparences (1970)
- Le Loup (1972)
- Un Joualonais sa Joualonie (1973)
- Une liaison parisienne (1975)
- Les Nuits de l'Underground (1978)
- Le Sourd dans la ville (1979)
- Visions d’Anna (1982)
- Pierre – La Guerre du printemps 81 (1986)[12]
- L’Ange de la solitude (1989)
- Un jardin dans la tempête (1990)
- Soifs[13]
- Soifs (1995)
- Dans la foudre et la lumière (2001)
- Augustino et le Chœur de la destruction (2005)
- Naissance de Rebecca à l'ère des tourments (2008)
- Mai au bal des prédateurs (2010)
- Le Jeune Homme sans avenir (2012)
- Aux jardins des acacias (2014)
- Le Festin au crépuscule (2015)
- Des chants pour Angel (2017)
- Une réunion près de la mer (2018)
- Petites Cendres ou la capture (2020)[14]
- Un cœur habité de mille voix (2021)[15]
- Augustino ou l'illumination (2022)
Théâtre
[modifier | modifier le code]Pièces pour la scène
[modifier | modifier le code]- L'Exécution (1967), publiée en 1970
- Sommeil d'hiver (1984)
- L'Île (1988)
- Petites Éternités perdues (2007)
- Désir (2007)
Pièce pour la télévision
[modifier | modifier le code]- L'Océan (1976)
Pièces radiophoniques
[modifier | modifier le code]- Un couple (1971-1974)
- Deux Destins (1971-1974)
- L'Envahisseur (1971-1974)
- Le Disparu (1971-1974)
- Fièvre (1971-1974)
- Murmures (1977)
- Fantômes d'une voix (1980)
- L'Exil (1981-1984)
- Une journée dans la tempête (1989)
- Noces à midi au-dessus de l'abîme (2005)
Poésie
[modifier | modifier le code]- Œuvre poétique (1957-1996) (1997)
Essais
[modifier | modifier le code]- Passages américains (2012)
- À l'intérieur de la menace (2019)
Filmographie
[modifier | modifier le code]En tant que scénariste
[modifier | modifier le code]- 1997 : Tu as crié : Let me go, documentaire réalisé par Anne Claire Poirier, scénario de Marie-Claire Blais
- 2006 : La Belle Bête, film franco-canadien réalisé par Karim Hussain, avec Carole Laure, Caroline Dhavernas et Marc-André Grondin
Adaptations
[modifier | modifier le code]- 1973 : Une saison dans la vie d'Emmanuel, film français réalisé par Claude Weisz, d'après le roman éponyme, avec Germaine Montero, Claude Richard et Hélène Darche
- 1987 : Le Sourd dans la ville, film québécois réalisé par Mireille Dansereau, d'après le roman éponyme, avec Angèle Coutu, Guillaume Lemay-Thivierge et Sophie Léger
Prix et distinctions
[modifier | modifier le code]- 1961 - Prix de la langue-française de l’Académie française, La Belle Bête
- 1966 - Prix Médicis, Une saison dans la vie d'Emmanuel
- 1966 - Prix France-Québec, Une saison dans la vie d'Emmanuel
- 1968 - Claude Weisz a reçu le prix de la Quinzaine des réalisateurs pour Une saison dans la vie d'Emmanuel
- 1969 - Prix du Gouverneur général, Les Manuscrits de Pauline Archange
- 1972 - Compagnon de l'ordre du Canada
- 1976 - Prix littéraire Canada-Communauté française de Belgique
- 1979 - Prix du Gouverneur général, Le Sourd dans la ville
- 1982 - Prix Athanase-David
- 1983 - Prix Anaïs-Ségalas de l’Académie française, Visions d'Anna
- 1986 - Membre de Société royale du Canada
- 1986 - Membre de Académie des lettres et des sciences humaines
- 1987 - Mireille Dansereau a obtenu le prix de la Mostra au Festival de Venise pour Le Sourd dans la ville
- 1988 - Prix Ludger-Duvernay
- 1993 - Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
- 1994 - Membre de l'Académie des lettres du Québec.
- 1995 - Officier de l'Ordre national du Québec
- 1996 - Prix du Gouverneur général, Soifs
- 1997 - Mention du American Biographical Institute
- 1999 - Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres du ministère de la Culture (France)
- 1999 - Prix international Union latine des littératures romanes
- 2000 - Grand prix Metropolis bleu
- 2000 - Prix W. O. Mitchell
- 2001 - Nommé pour le Prix du Gouverneur général, Dans la foudre et la lumière
- 2002 - Prix Prince-Pierre-de-Monaco
- 2005 - Nommé pour le Prix du Gouverneur général, Augustino et le Chœur de la destruction
- 2005 - Prix Gilles-Corbeil
- 2008 - Prix du Gouverneur général, Naissance de Rebecca à l'ère des tourments
- 2009 - Doctorat honoris causa ès lettres (Université Laval)
- 2012 - Grand prix du livre de Montréal, pour son roman Le Jeune Homme sans avenir
- 2012 - Doctorat honoris causa remis par la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, pour souligner l’envergure, la qualité et la pérennité de son œuvre littéraire, ainsi que la reconnaissance dont elle jouit sur la scène nationale et internationale
- 2014 - Officier de l'ordre du Mérite culturel de Monaco[16]
- 2016 - Prix Molson du Conseil des arts du Canada pour l'ensemble de son œuvre
- 2016 - Compagne de l'Ordre des arts et des lettres du Québec
- 2017 - Finaliste pour le Grand prix du livre de Montréal pour son roman Des chants pour Angel [17]
- 2018 - Grand prix du livre de Montréal pour Une réunion près de la mer[18]
- 2019 - Prix de la revue Études françaises pour À l'intérieur de la menace
Hommages
[modifier | modifier le code]- La Bibliothèque Canardière change de nom en 2023, après sa rénovation, pour devenir la Bibliothèque Marie-Claire-Blais.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Mort de l’écrivaine québécoise Marie-Claire Blais », Le Monde, (lire en ligne)
- « L’écrivaine Marie-Claire Blais n’est plus », Le Soleil, (lire en ligne)
- « L’écrivaine Marie-Claire Blais est décédée », Le Devoir, (lire en ligne)
- (fr) "Marie-Claire Blais" dans Écrivains et écrivaines du Canada, une étude des manuscrits, des copies dactylographiées, de la correspondance, des journaux et des carnets de notes à Bibliothèque et Archives Canada
- Réjean Beaudoin, « La France critique de Mathieu Lelièvre », Études françaises, vol. 34, no 1, , p. 123-138 (lire en ligne)
- « Fonds Marie-Claire Blais 1958-2001 (MSS226) », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- « Fonds Marie-Claire Blais (R11710) », sur Bibliothèque et Archives Canada.
- Alice Girard-Bossé, « L’écrivaine Marie-Claire Blais n’est plus », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- Philippe-Jean Catinchi, « La romancière québécoise Marie-Claire Blais, voix majeure de la littérature francophone, est morte », Le Monde, (lire en ligne ).
- Catherine Mavrikakis, « Disparition. Marie-Claire Blais, à la langue vivante », Libération, (lire en ligne ).
- Boivin, Aurélien, Fiche de lecture — Une saison dans la vie d’Emmanuel:portrait d’un certain Québec révolu, Québec français, n° 92, 1994, p. 92-95, consulté en ligne le 14 décembre 2015.
- Marie-Françoise Allain, « Pierre », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
- Claire Devarrieux, « Marie-Claire Blais et toutes les femmes du monde (entretien) », Libération, (lire en ligne ).
- Laurent Le Boterve, « Pourquoi j'ai aimé. Laurent Le Boterve, informaticien, a lu «Petites Cendres ou la Capture» de Marie-Claire Blais », Libération, (lire en ligne ).
- Frédérique Roussel, « «Un cœur habité de mille voix» : Marie-Claire Blais, filles cardinales », Libération, (lire en ligne ).
- « Ordonnance Souveraine n° 5.048 du 18 novembre 2014 portant promotions ou nominations dans l’Ordre du Mérite Culturel », sur Journal de Monaco (consulté le ).
- « Le Grand prix du livre de Montréal remis à René Lapierre | Chantal Guy | Livres », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- Ville de Montréal-Cabinet de la mairesse et du comité exécutif, « Carole David remporte le Grand Prix du livre de Montréal 2019 pour Comment nous sommes nés », sur newswire.ca (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Andrée Ferretti, « Une singulière singularité, telle est l’oeuvre de Marie-Claire Blais », Nuit blanche, magazine littéraire, no 129, hiver 2012–2013, p. 38-39.
- Chantal Guy, « Marie-Claire Blais : Hommage aux luttes LGBTQ+ », La Presse, (lire en ligne, consulté le ).
- Catherine Simon, « Marie-Claire Blais, avec des mots simples », Le Monde, (lire en ligne ).
Liens externes
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- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Naissance en octobre 1939
- Naissance à Québec
- Étudiant de l'Université Laval
- Docteur honoris causa de l'Université Laval
- Docteur honoris causa de l'Université de Montréal
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- Dramaturge québécois
- Scénariste québécoise de cinéma
- Romancière québécoise dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT
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- Lauréat du prix Prince-Pierre-de-Monaco
- Lauréat du prix littéraire du Gouverneur général
- Lauréate du prix Anaïs-Ségalas
- Membre de la Société royale du Canada
- Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
- Officier de l'Ordre national du Québec
- Officier de l'ordre du Mérite culturel
- Compagnon de l'Ordre du Canada
- Décès à 82 ans
- Décès à Key West
- Décès en novembre 2021
- Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec