International Life Sciences Institute

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis ILSI)
International Life Sciences Institute
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Sponsors
Site web
Identifiants
OpenCorporates

L'International Life Sciences Institute est une organisation internationale basée à Washington (district de Columbia), dotée du statut d'organisation 501c3 à but non lucratif. Elle est financée et pilotées par des grands groupes industriels tels que BASF, Coca-Cola, Nestlé, McDonald's, Monsanto, Syngenta et PepsiCo[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'ILSI a été créé en 1978 pour étudier les problèmes de sécurité sanitaire liés à la caféine utilisée comme additif alimentaire.

Depuis selon l'ILSI le groupe d'industriels s'est « élargi au-delà de l'examen des ingrédients alimentaires simples pour couvrir un plus large éventail de sujets »[3]. Selon le groupe, bien que souvent présenté comme tel, il n'est pas un organisme de lobbying ; « le Code de déontologie[4] de l'ILSI et des normes de conduite organisationnelle interdisent expressément toute activité de lobbying » et « l'ILSI préconise l'utilisation de la science dans la prise des décisions qui influent sur la santé humaine et l'environnement, mais il ne fait pas de recommandations de politique ni ne chercher à influencer les résultats législatifs à l'égard d'une décision particulière. » pouvait-on lire sur le site internet du groupe en 2012[3]. Le groupe présente sur son site une politique à l'égard des conflits d'intérêts[5].

Administration[modifier | modifier le code]

ILSI se présente comme étant régi par un conseil d'administration où « le nombre d'administrateurs issus du milieu universitaire ou issu d'autres institutions publiques doit être égal ou supérieur au nombre d'administrateurs issus des sociétés industrielles membres ». « Le conseil d'administration est chargé d'établir et d'appliquer des politiques organisationnelles; établissement de l'orientation scientifique et en veillant à l'intégrité scientifique et la transparence financière »[3].

Activité[modifier | modifier le code]

Ses membres appartiennent principalement à l'industrie agroalimentaire, à l'industrie chimique, à l'industrie pharmaceutique, au domaine des biotechnologies et « des industries connexes »[3] dont par exemple la cosmétique. On y trouve notamment PepsiCo, Monsanto, Unilever, BASF, Bayer, Nestlé[6] ou encore Syngenta[7].

Officiellement, cette entité se présente comme visant à « fournir la science qui améliore la santé publique et le bien-être »[6] et se présente comme experte sur les sujets liés à l'hygiène des aliments, la toxicologie et l'évaluation des risques.

En 2011, elle présente son expertise en la répartissant en 4 thèmes : biotechnologies, aliments fonctionnels (functional foods), obésité et évaluation des risques.

Présence mondiale[modifier | modifier le code]

L'ILSI est présent dans le monde entier, avec 15 branches régionales ; en Amérique du Nord, en Europe, en Argentine, au Brésil, en Chine, en Inde, au Japon, en Corée du Sud, au Mexique, en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe, dans les pays andins, en Afrique du Sud, et dans l'Asie du Sud-Est.

En Europe[modifier | modifier le code]

La branche européenne de l'ILSI a été créée en 1986[8]. Elle réunissait en 2011 les entreprises suivantes (ou leur filiale européenne) sous la direction de Nico van Belzen (docteur, directeur exécutif d'ILSI Europe de 2003 à 2012[9]) :

Critiques[modifier | modifier le code]

Conflits d'intérêts[modifier | modifier le code]

Un éditorial du British Medical Journal de 2001 l'accuse d'avoir été financé par l'industrie du tabac de 1983 à 1998[10].

En , le député européen José Bové dénonce les liens de Diana Banati, membre du conseil d'administration de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), avec ce lobby. Elle démissionne de l'ILSI, et l'eurodéputée Corinne Lepage salue ce départ, déclarant que son « implication au sein de l'ILSI est dénoncée depuis deux ans comme un cas flagrant de conflit d'intérêts ». Toutefois, en , Diana Banati indique quitter l'EFSA, pour à nouveau rejoindre l'ILSI en tant que directrice exécutive pour l'Europe[6].

Alan Boobis, qui présidait en 2015 le conseil d'administration de l'ILSI, « organisation de lobbying scientifique financée par les grands industriels de l’agroalimentaire, des biotechnologies et de la chimie », était également coprésident du JMPR, Joint Meeting on Pesticides Residues, groupe conjoint de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[11].

Nom trompeur[modifier | modifier le code]

Selon la journaliste Stéphane Horel, le nom d'ILSI fait croire qu'il s’agit d'un institut académique alors que c'est une « organisation internationale de défense des intérêts économiques des secteurs de l'agroalimentaire et de l'agrochimie par la science »[2]. Selon elle, le but principal de l'organisation est de « participer à l'élaboration de la règlementation plutôt que de la subir » en rapprochant les industriels des universités et des autorités[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de-AT) « Wie Coca-Cola Chinas Gesundheitspolitik manipuliert » [« Comment Coca-Cola manipule la politique de santé de la Chine »], Der Standard, (consulté le ).
  2. a b et c Stéphane Horel, Lobbytomie : Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 120-124 (section « Quand ILSI orchestre la confusion d'intérêts »).
  3. a b c et d ILSI, FAQ, consulté 2012-10-14
  4. Code of Ethics ILSI’s Code of Ethics and Organizational Standards of Conduct outlines ILSI’s ethical principles which guide us and all of the individuals who work with us
  5. http://www.ilsi.org/Documents/Conflict%20of%20Interest%20Policy%202007.pdf
  6. a b et c Nouveau scandale à l'Autorité européenne de sécurité des aliments, Le Monde, 10 mai 2012
  7. Jean Quatremer (correspondant de Libération), Le lobby pro-OGM infiltre l'Agence européenne de sécurité alimentaire, Coulisses de Bruxelles, Blog-Libé, 29 septembre 2010
  8. (en-US) « About Us », sur ILSI Global, (consulté le ).
  9. « CV of Dr. Nico van Belzen » (consulté le ).
  10. British Medical Journal Volume 10, March 2001, page 576.
  11. Stéphane Foucart et Stéphane Horel, « « Monsanto Papers » : la bataille de l’information », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).