CAN/CSA Z243.200-92
CAN/CSA Z243.200-92, intitulé Claviers canadiens pour le français et l'anglais, ou clavier CSA, est une norme canadienne de disposition des touches des claviers informatiques pour l’anglais et le français publiée en 1992 par l’Association canadienne de normalisation. Il s'agit d'une disposition en QWERTY, permettant la saisie de tous les caractères accentués de la langue française. Il est conforme à la norme internationale ISO 9995 (publiée en 1994) et permet l’entrée des caractères de l’ISO/CEI 8859-1 (dit Latin-1) et de certains caractères de l’ISO 6937. Ce clavier est désigné sous divers noms, notamment clavier CSA, clavier ACNOR, clavier canadien multilingue, clavier canadien standard, clavier canadien multilingue standard (CMS), clavier LaBonté ou clavier québécois[1].
La norme a subi quelques évolutions. Toutefois, le principe de l'élimination dans toute la mesure du possible des touches mortes demeure : par exemple, l'ancienne touche morte cédille (qui peut s'appliquer à différentes lettres, comme le t en roumain) des claviers français canadiens a été remplacée par une touche permettant de taper directement un c cédille ‹ Ç/ç ›, puisque la lettre c est la seule en français avec ce signe diacritique. On peut se passer complètement de la touche morte accent grave puisque les trois seules lettres françaises qui les utilisent sont le À, le È et le Ù, accessibles directement en minuscule et en majuscule avec ce clavier[2]. Le clavier permet quand même, pour d'autres langues, d'utiliser ces touches mortes devenues inutiles en français : il faut alors passer au groupe 2, accessible avec la touche verte identifiée comme « gr. 2 » sur l'image ci-dessus, qui correspond à la touche CTRL de droite. Depuis 1999, ce clavier normalisé dispose du symbole de l'euro ‹ € ›.
Historique[modifier | modifier le code]
La conception de ce clavier est l’œuvre d’Alain LaBonté, informaticien-conseil au gouvernement du Québec, aussi auteur de différents ouvrages qui ont contribué à faciliter l’usage international du français en informatique[3],[4],[5].
Cependant, certains choix de touche non optimaux résultent de décisions prises par d'autres, qui ne respectaient pas le concept original[1],[6]. Par exemple, dans la version définitive de la norme, le gouvernement fédéral du Canada avait négocié un compromis à huis clos avec le gouvernement du Québec, pour que certaines touches du clavier français canadien d'IBM soient reconduites dans la norme canadienne – notamment la présence de l'apostrophe au niveau 2 du clavier, ce qui est un inconvénient remarquable en français, inconvénient que tous les claviers français implantés au Canada ont en commun. En contrepartie, il était convenu que l’on ne toucherait pas au concept général élaboré par M. LaBonté et que ce clavier deviendrait une exigence dans les appels d'offres publics canadiens – ce qui n’a toutefois pas été respecté pour les besoins des zones désignées comme bilingues[1].
Il n'en demeure pas moins que le Commissariat aux langues officielles du Canada a recommandé, en 2005, « que les institutions fédérales profitent de la mise à jour de leurs ordinateurs pour assurer la mise en place de claviers canadiens multilingues CAN/CSA-Z243.200-92 dans l’ensemble des établissements fédéraux et des points de service au public[7] ».
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Groupe CSA, « CAN/CSA-Z243.200-F92 (C2016) »
- Office québécois de la langue française, « Documentation - Le clavier de votre ordinateur est-il normalisé? »
- Gouvernement du Québec, « Standard sur le clavier québécois (SGQRI 001) », sur Secrétariat du Conseil du trésor,
- Gouvernement du Québec, « Version enrichie du standard sur le clavier québécois (SGQRI 001) », version 1.0 du 11 décembre 2006
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Standard sur le clavier québécois (SGQRI 001) - Secrétariat du Conseil du trésor », sur www.tresor.gouv.qc.ca (consulté le )
- Gouvernement du Québec, « Foire aux questions sur le clavier québécois (SGQRI 001) », sur www.tresor.gouv.qc.ca
- Alain LaBonté, « Règles du classement alphabétique en langue française et procédure informatisée pour le tri » [PDF], sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1987; version revue et corrigée en 1998 (consulté le )
- Alain LaBonté, SGQRI 004 – Tri alphabétique et recherche de chaînes de caractères, Québec, Gouvernement du Québec, (lire en ligne)
- Alain LaBonté, « Guide conceptuel pour la réalisation technique des logiciels de langue française à portée multilingue » [PDF], sur Publications du Gouvernement du Canada, (consulté le )
- Jacques André, « ISO-Latin-1, norme de codage des caractères européens ? trois caractères français en sont absents ! », Cahiers GUTenberg, no 25, , p. 65–77 (lire en ligne, consulté le )
- [https://www.clo-ocol.gc.ca/html/stu_etu_092005_p5_f.php « CLO - Le suivi accord� aux recommandations de la Commissaire »], sur www.clo-ocol.gc.ca (consulté le )