Boulevard Malesherbes
8e,17e arrt Boulevard Malesherbes
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Situation | ||
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Arrondissement | 8e arrondissement (n° 2 à 92 et 1 à 121)17e | |
Quartier | Europe et Madeleine | |
Début | Place de la Madeleine | |
Fin | Boulevard Berthier | |
Morphologie | ||
Longueur | 2 650 m | |
Largeur | 46 m | |
Historique | ||
Création | 1808 | |
Géocodification | ||
Ville de Paris | 5878 | |
DGI | 5951 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
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Le boulevard Malesherbes est une voie des 8e et 17e arrondissements de Paris. Elle commence place de la Madeleine et se termine boulevard Berthier. Elle est sur le 8e arrondissement au sud du boulevard de Courcelles, et sur le 17e au nord.
Histoire
La création d’une voie allant de la place de la Madeleine à la barrière de Monceau fut décidée par un décret impérial du . Sous la Restauration, on donna à cette artère, qui n’existait pas encore, le nom de Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, homme politique français, directeur de la Librairie sous Louis XV et Louis XVI et avocat de ce dernier lors de son procès. La création effective de ce boulevard s’inscrivit dans la politique de grands travaux à Paris menée par le baron Haussmann sous le Second Empire, de 1853 à 1870. Le boulevard Malesherbes fut inauguré par Napoléon III en 1863.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Sur ce boulevard, le peintre, affichiste Paul Colin avait monté et dirigait une école de dessin qui fonctionna de 1929 à 1970.
- no 2 : en 1884, le célèbre violoniste et compositeur espagnol Pablo de Sarasate (1844-1908) loua un vaste appartement dans cet immeuble et le fit décorer par son ami le peintre Whistler.
- no 9 : Marcel Proust et sa famille y vécurent du à 1900, dans un appartement de sept pièces du bâtiment en fond de cour dont les fenêtres donnaient sur la rue de Surène. « À droite, le cabinet du docteur Proust. À gauche du salon, la chambre de Proust, avec une fenêtre sur cour où l'on voit un arbre. Près du lit, une grande table pleine de livres et de papiers, ainsi que le matériel pour les fumigations d'eucalyptus. [...] Vis-à-vis du salon, côté cour, la salle à manger. Au pied de l'immeuble, en face d'une colonne Morris (qui existe toujours devant le 8 sur le trottoir opposé) sur laquelle Marcel court chaque matin voir les spectacles annoncés, se trouvent des boutiques de tailleurs, les maisons Eppler et Sandt et Laborde, où l'on accède depuis la cour, à l'instar de la boutique du tailleur Jupien de la Recherche, dans la cour de l'hôtel des Guermantes où les parents du narrateur ont emménagé. On voit d'ailleurs aujourd'hui encore les emplacements, dans cette cour, des petites boutiques obscures du rez-de-chaussée. C'est dans cette cour que Proust transposera la rencontre de Charlus et de Jupien qui n'est pas encore nommé dans Swann, le giletier de Mme de Villeparisis qui le trouve "l'homme le plus distingué, le mieux fait qu'elle eût jamais vu"... En face, au 8, se trouve la boulangerie Cerisier, qui n'existe plus. »Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Paris, Parigramme, 2005, p. 44-47 Fernand Gregh évoque « une belle grande maison » : « L'impression que j'en ai gardée, et que je retrouve en fermant les yeux, est celle d'un intérieur assez obscur, bondé de meubles lourds, calfeutré de rideaux, étouffé de tapis, le tout noir et rouge, l'appartement-type d'alors, qui n'était pas si éloigné que nous le croyons du sombre bric-à-brac balzacien. »Fernand Gregh, Mon amitié avec Marcel Proust, cité in : Henri Raczymow, Op. cit., p. 48-49
- no 20 : ici mourut le , dans son appartement Éléonore Denuelle de La Plaigne, maîtresse de Napoléon Bonaparte avec lequel elle eut un fils : Charles Léon.
- no 23 : boutique Betjeman and Barton, marchands de thé à Paris depuis 1919.
- no 29 : ici était le domicile de Balthazar Bance (1804-1862), célèbre graveur et éditeur d'art et d'architecture et de son épouse, née Louise Charlotte Tullié Joyant (1809-1887) qui y mourut. Leur fils, le peintre Albert Bance (1848-1899) y vécut dans sa jeunesse[1].
- no 33 : à cette adresse mourut James Combier (1842-1917), premier maire élu de Saumur (49). Très anticlérical, il avait interdit les processions religieuses.
- no 56 : hôtel Cail, ayant appartenu à Mme Hébert en 1910[2]. Aujourd'hui mairie du 8e arrondissement.
- no 60 : galerie de tableaux Van Ryck (1925-1962)(Jean Van der Vinck)
- no 64 : quartier général de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle française de 2012[3]
- no 84 : le compositeur Jacques Thiérac (1896-1972) a habité cet immeuble de 1936 à sa mort en 1972 (plaque commémorative).
- no 98 : immeuble construit en 1904 par les architectes Le Nevé et D'Hont. Henri Goublier, compositeur a habité dans cet immeuble de 1931 à 1951, (plaque commémorative)
- no 100 et 100 bis : hôtel particulier construit en 1875 par J. Feurier architecte.
- no 102 : hôtel particulier
- no 104 : immeuble de 6 étages, avec mascaron et frise
- no 106 : hôtel particulier de style Renaissance, construit en 1909 par A. Fiquet architecte, immeuble venant en retour sur le no 2 de la place du Général Catroux, les sculptures sont d'Antoine Margotin
- no 108 : le Centre Malesherbes a abrité les locaux de HEC de 1881 à 1999, et accueille actuellement les étudiants du premier cycle de la faculté de lettres et sciences humaines de l’université Paris IV-Sorbonne. À l’angle de la place du Général-Catroux.
- no 114bis : École normale de musique de Paris, un conservatoire prestigieux qui a été fondée en 1919 par Alfred Cortot et Auguste Mangeot.
- no 145 : lycée Carnot, anciennement école Monge, qui eut notamment pour élève l’écrivain Maurice Renard (interne de 1886 à 1892) ainsi que Jacques Chirac, ancien président de la République française.
- no 154 : ici résida Gabriel Fauré de 1886 à 1911.
- no 160 : en 1909, Coco Chanel y a fait ses débuts à Paris comme modiste, dans une garçonnière en rez-de-chaussée prêtée par son ami Étienne Balsan.
- no 190 (angle de la rue Juliette-Lamber) : Juliette Adam y a tenu son célèbre salon littéraire à partir de 1887.
Bâtiments détruits
- no 8 : emplacement de l'ancienne église de la Madeleine, détruite en 1801.
- no 57 : hôtel de Mme de Lassus (en 1910).
- no 90 : ancien hôtel du marquis de La Valette, fils adoptif du ministre de Napoléon III, Charles de La Valette et mari de Léonie Rouher, fille de l'homme politique Eugène Rouher[4]
- no 98 (angle de la rue de la Terrasse) : emplacement où s'élevait l'hôtel particulier construit en 1876 par l'architecte Jules Février pour la courtisane Valtesse de La Bigne. Cet hôtel servit de modèle à Émile Zola pour celui de Nana
- no 129 : hôtel construit en 1876 par l'architecte Émile Boeswillwald pour l'artiste peintre Édouard Detaille qui y peignit son célèbre Rêve en 1889 comme bien d'autres tableaux de peinture militaire. Édouard Detaille fut le grand ami de ses voisins, les peintres Ernest Meissonier et Alphonse de Neuville, la courtisane Valtesse de La Bigne et l'écrivain Paul Déroulède.
Habitants célèbres
- Ernest Coquelin, dit Coquelin cadet (1848-1909), acteur (no 66, en 1908)[5]
- Paul Déroulède (1846-1914), homme de lettres et militant nationaliste (no 50, en 1910).
- Raphaël Duflos, sociétaire de la Comédie-Française (no 36, en 1910).
- Arthur Hugenschmidt (1862-1929), chirurgien-dentiste, fils naturel de Napoléon III, avait son cabinet au no 23 et y mourut en 1929.
- Mlle Invernizzi (no 10, en 1910).
Notes et références
- Hervé Bernard, Albi, patrie de Rieunier, un homme illustre de la marine française, éd. de l'auteur, juillet 2013.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910, p. 57.
- « [...] Marine Le Pen est installée rive droite, dans 160 m2 loués 10 500 euros. [...] », avec une carte indiquant le « 64 boulevard Malesherbes » comme adresse du QG. « Des lieux stratégiques pour la présidentielle : Un QG pour partir au combat », quotidien gratuit Direct Matin, n°1028 du jeudi 9 février 2012, page 7
- Rochegude, Op. cit., p. 56.
- Rochegude, Op. cit., p. 57. Selon d'autres sources, il résidait à cette date no 6, rue Arsène-Houssaye.
Sources
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910