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Hadama Traoré

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Hadama Traoré
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Biographie
Naissance
(39 ans)
Nationalité
Activité

Hadama Traoré, né en 1984, est un militant politique français d’extrême gauche, considéré par ses détracteurs comme un « militant communautariste ».

Situation personnelle

Origines familiales

Hadama Traoré naît le en Île-de-France[1]. Ses parents, maliens, s'installent en 1980 dans le quartier de la Rose des vents (plus connu sous le nom de « cité des 3 000 »), à Aulnay-sous-Bois. Son père est éboueur et sa mère femme de ménage.

Formation et carrière

En 2015, il devient agent municipal et producteur de rap[2]. Responsable d’une antenne de jeunesse pour la mairie d’Aulnay-sous-Bois, il est licencié en 2018, après dix ans d'exercice, pour avoir proféré des insultes envers des élus[3],[4],[5].

Il déclare en 2019 préparer un master en communication politique[6]. Il utilise le pseudo « Black Alinsky » en référence à Saul Alinsky, « un militant communautaire américain radical qui, dans les années 30, passait sa vie à essayer de mobiliser les habitants des classes populaires »[7].

Engagement militant

LREEM et Démocratie représentative

Hadama Traoré co-fonde le « mouvement citoyen » La Révolution est en marche (LREEM) en , puis dépose les statuts du parti Démocratie représentative en  ; la formation est positionnée à l'extrême gauche par le journaliste politique Laurent de Boissieu[8]. En parallèle, Hadama Traoré devient une figure locale à Aulnay-sous-Bois, certaines de ses vidéos comptant des centaines de milliers de vues sur Internet. En , Le Parisien lui consacre son premier article[2].

Positionnement politique et controverses

Associé au communautarisme par plusieurs médias[5],[9],[10], il fait de la refonte de l’institution policière l’une des priorités. Il déclare à ce sujet : « Le jour où on prend le pouvoir, le premier truc qu’on fait c’est qu’on la saute »[11]. Il s'investit notamment dans l'affaire Théo, qu'il connaît depuis l'enfance[12]. L'hebdomadaire Marianne le considère comme un « personnage trouble » menant une guerre ouverte contre la police[5]. Il affirme être un démocrate « inspiré par Rousseau » et appelle à la fin du « système républicain et néolibéral »[6],[13].

Hadama Traoré se définit comme un « père de famille », un « gars de quartier », un « révolutionnaire », un « Noir de banlieue » , un « ex-délinquant »[14].

Outre ses actions « coup-de-poing » et les poursuites judiciaires dont il fait l’objet, plusieurs de ses déclarations et fréquentations sont sujettes à controverses. Il apparaît notamment dans une vidéo aux côtés d'un soutien de l’humoriste antisémite Dieudonné[15].

Parcours électoral

Tête de liste aux européennes de 2019

Lors des élections européennes de 2019, il est à la tête de la liste d’extrême gauche « Démocratie représentative », du nom de son parti[13],[8]. Il affiche pour objectif de porter auprès des institutions européennes la voix de la « majorité silencieuse », celle des banlieues, dont il se présente comme le « représentant »[5],[16]. Il porte un programme avant tout axé contre la police[5], avec pour première proposition l'interdiction de « l'usage par les dépositaires de l'ordre, des armes tel que LBD, les techniques d'immobilisation mortelles, clé d'étranglement, plaquage ventral à l'encontre de la population »[17]. Sa liste arrive en 29e position sur 34 listes, avec 0,01 % au niveau national et 2,65 % à Aulnay-sous-Bois[18],[19].

Candidature aux élections municipales de 2020 à Aulnay-sous-Bois

Aux élections municipales de 2020 à Aulnay-sous-Bois, il présente une liste intitulée « Démocratie représentative - citoyenne intergénérationnelle », sur laquelle il figure en cinquième position, déclarant qu'il « lutte au quotidien mais travaille en sous-marin »[5]. La liste est conduite par Raoul Mercier, adjoint au maire Gérard Ségura (PS) entre 2008 et 2014[20]. Le parti des Indigènes de la République soutient l’initiative[21]. À l'issue du premier tour, qui est marqué par la victoire du maire sortant dans un contexte de forte abstention (67 %) notamment due à la pandémie de coronavirus, la liste arrive en quatrième position (sur six listes), avec 3,9 % des voix[21].

Projet de candidature à l'élection présidentielle de 2022

En juin 2020, il affirme vouloir se présenter à l'élection présidentielle française de 2022[22],[23],[24]. Plusieurs journaux font état de cette possible candidature, dont Valeurs actuelles, sur la page Facebook duquel apparaissent des menaces de mort à son encontre[25] ; Hadama Traoré porte alors plainte contre X, tandis que Valeurs actuelles renforce les mesures de modération de son site[25]. En juin 2021, Hadama Traoré annonce avoir « tourné le dos à la politique politicienne » et ne plus vouloir se présenter à l'élection présidentielle[26].

Affaires judiciaires

Poursuites pour diffamation

À la fin des années 2010, Hadama Traoré fait l'objet de poursuites engagées par plusieurs élus d'Aulnay-sous-Bois, notamment le maire Bruno Beschizza[27]. En , il est condamné à dix mois de prison avec sursis pour avoir menacé le maire de le séquestrer et de mettre le feu à la mairie ; il a aussi qualifié le maire de « dictateur » en évoquant sa révocation de son poste d'animateur jeunesse[3].

Relaxe pour injure publique envers la police

Lors d'un rassemblement qu'il organise devant le siège d'Alliance Police nationale le , Hadama Traoré déclare que « les policiers nous tuent, nous violent » et se dit prêt à « faire la guerre »[28],[29]. Poursuivi pour injure publique par le syndicat et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, à qui des élus de La France insoumise (LFI) — dont les députés Alexis Corbière et Éric Coquerel — demandent le retrait de la plainte, Hadama Traoré se voit relaxé par le tribunal de grande instance de Paris[5],[30].

Propos sur l’attentat de la préfecture de police de Paris

Entrée de la préfecture de police, où quatre personnes sont tuées le .

Après l'attentat de la préfecture de police de Paris, le , alors que les enquêteurs trouvent des signes de radicalisation islamiste du meurtrier, Mickaël Harpon, Hadama Traoré déclare dans une vidéo : « J'ai la haine. La personne qui ose dire que Mickaël Harpon était un terroriste animé par des revendications religieuses, je lui traite sa mère et je lui crache à la gueule… Après Mickaël, plus personne en France n'osera salir une religion du Livre. »[31]. Il décide alors d'organiser à Gonesse une manifestation de soutien au terroriste pour le [32].

Les demandes d’interdiction de la manifestation et de poursuites se multiplient au sein de la classe politique, notamment à droite, mais la préfecture ne donne pas suite. Le , le ministère de l’Intérieur interdit finalement le rassemblement[33]. Alors qu'il entend maintenir la manifestation malgré l'interdiction du ministère[34] et que des médias le qualifient d'« islamiste »[21],[35], Hadama Traoré est placé en garde à vue le , puis relâché le lendemain[36],[37].

L'enquête préliminaire, ouverte à la demande du ministre Christophe Castaner, pour « apologie du terrorisme », « menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective », « menaces de crime contre les personnes » et « outrage » se poursuit[37],[38].

Ouvrage

  • Hadama Traoré, Banlieues : je les accuse de désinformation, éditions Nogozone, , 137 p. (ISBN 979-8605768081).

Annexes

Notes et références

  1. M. Fr et T. P, « Qui est Hadama Traoré, le militant d’Aulnay qui appelle au soutien du tueur de la préfecture de police », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  2. a et b Thomas Poupeau, « Aulnay : Hadama Traoré, porte-voix des quartiers, vise la mairie en 2020 », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  3. a et b « Il menace de «nettoyer au Kärcher» le maire d'Aulnay-sous-Bois », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  4. « Aulnay : la ville révoque son agent « révolutionnaire » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  5. a b c d e f et g Anthony Cortes, « Qui est Hadama Traoré, l'organisateur du rassemblement interdit de soutien au tueur de la Préfecture ? », sur marianne.net, (consulté le ).
  6. a et b « Le 93 à l’assaut des européennes : Hadama Traoré, tête de liste « Démocratie représentative » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  7. Marie-Hélène Bacqué et André Mérian, Retour à Roissy, Le Seuil, , 352 p. (ISBN 9782021418958).
  8. a et b Laurent de Boissieu, « Démocratie représentative (DR) », sur france-politique.fr (consulté le ).
  9. « En France, Hadama Traoré, l'homme qui avait osé appeler à manifester en faveur du jihadiste Mickaël Harpon, est en garde à vue ce soir », sur franceculture.fr, (consulté le )
  10. « Hadama Traoré, l’agitateur des cités », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  11. Lina Rhrissi, « Hadama Traoré, de la cité des 3000 aux élections européennes », sur vice.com, (consulté le ).
  12. Lina Rhrissi, « Hadama Traoré, de la cité des 3000 aux élections européennes », sur vice.com, (consulté le ).
  13. a et b Loris Boichot et Pierre Lepelletier, « Européennes: qui sont les 34 têtes de liste ? », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. M. Fr avec T. P., « Qui est Hadama Traoré, le militant d’Aulnay qui appelle au soutien du tueur de la préfecture de police », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  15. Maxime François avec G. B., « A Aulnay-sous-Bois, les habitants des 3000 prennent leurs distances avec Hadama Traoré », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. Thomas Poupeau, « Aulnay : Hadama Traoré veut mobiliser «la majorité silencieuse des banlieues» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  17. « Programme du candidat tel que déposé au ministère de l'intérieur », sur programme-candidats.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  18. « Proclamation des résultats de l'élection des représentants au Parlement européen », Journal officiel de la République française, no 125,‎ (lire en ligne).
  19. « Européennes 2019 à Aulnay-sous-Bois : découvrez les résultats », sur election-europeenne.linternaute.com, (consulté le ).
  20. Thomas Poupeau, « Municipales : à Aulnay, Hadama Traoré veut oublier la polémique et «rendre la ville au peuple» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  21. a b et c Judith Waintraub, « Clientélisme à la sauce islamique », Le Figaro Magazine, semaine du 20 mars 2020, p. 44-48.
  22. « Hadama Traoré veut se présenter à l’élection présidentielle de 2022 », sur atlantico.fr, (consulté le ).
  23. « Aulnay-sous-Bois : Hadama Traoré envisage une candidature pour l’élection présidentielle », sur valeursactuelles.com, (consulté le ).
  24. Gwenael Bourdon, « Aulnay-sous-Bois : Hadama Traoré prépare l’élection présidentielle de 2022 », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  25. a et b Thomas Poupeau, « Aulnay : menacé de mort par des internautes, le militant Hadama Traoré porte plainte », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  26. « Qui est Hadama Traoré? », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  27. « Report d’audience pour un des jugements d’Hadama Traoré », sur monaulnay.com, (consulté le ).
  28. « Aulnay-sous-Bois: relaxe après avoir insulté la police », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  29. « Le ministre de l'Intérieur et le syndicat Alliance portent plainte contre un militant d'Aulnay-sous-Bois », sur europe1.fr, (consulté le ).
  30. « "Violences policières": des députés LFI demandent à Collomb de retirer sa plainte contre Hadama Traoré », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  31. « Tuerie à la «PP» : Castaner annonce l’interdiction du rassemblement de soutien au terroriste », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  32. « Manifestation de soutien à Mickaël Harpon : "C'est de l'apologie de crime terroriste" pour le syndicat Synergie Officiers Police », sur europe1.fr (consulté le )
  33. « Tuerie de la PP : un rassemblement en soutien à l'assaillant interdit », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  34. « La manifestation polémique en soutien à Mickaël Harpon interdite », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  35. « Hadama Traoré, l’agitateur des cités », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  36. « Tuerie de la préfecture de police : Hadama Traoré, à l'origine d'une manifestation de soutien à Mickaël Harpon, a été placé en garde à vue », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  37. a et b « Attaque à la préfecture de Police de Paris : garde à vue levée pour Hadama Traoré », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  38. « Le rassemblement en soutien a l assaillant de la préfecture de police interdit », sur nouvelobs.com, (consulté le ).

Liens externes