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Les écoulements quasi-unidimensionnels, par exemple ceux des cours d'eau, sont décrits par les équations de Barré de Saint-Venant obtenues par Adhémar Barré de Saint-Venant en 1871[1] et précisées en 1888[2],[3].
Par extension cette appellation a été étendue aux écoulements en eau peu profonde (en anglais shallow water) qui correspondent à des problèmes quasi-bidimensionnels. On les rencontre en géophysique par exemple pour décrire les courants de marée. À ces phénomènes sont associées des ondes (onde de Rossby, onde de Kelvin, onde de Poincaré, mascaret, tsunami, onde de crue) dont l'étude de certaines d'entre elles est antérieure à 1850[4].
Ces écoulements sont représentatifs de milieux non dispersifs. Dans le cas contraire le milieu est décrit par les équations de Boussinesq.
Écoulements en eau peu profonde
On désigne par s(x,y) l'altitude de la surface par rapport au géoïde, par b(x,y) la surface solide, par H = s - b la hauteur de fluide et g la pesanteur comptée négativement vers le bas.
Les équations des écoulements en eau peu profonde où l'on suppose la composante verticale w de la vitesse petite devant les composantes horizontales et celles-ci indépendantes de z s'écrivent
La pression est déduite de l'équilibre hydrostatique en chaque axe vertical.
Elles se généralisent aisément dans le cas où l'on souhaite prendre en compte la force de Coriolis[5] et plus difficilement si l'on souhaite prendre en compte les effets visqueux[6].
Équation d'incompressibilité pour le vecteur vitesse V = (u,v,w)
Équation de bilan de la quantité de mouvement
où ρ est la masse volumique constante, p la pression et g la gravité.
Conditions aux limites
Les altitudes sont comptées par rapport au géoïde.
Les conditions aux limites sont
sur le plancher z = -b(x,y) la vitesse est nulle
sur la surface z = s(x,y) la pression est la pression externe p0 et la vitesse normale w est liée à s par
Conservation de la masse
On introduit la hauteur d'eau H = s - b et les vitesses moyennes
En intégrant l'équation de continuité en z et en utilisant la règle de Leibniz on a
On obtient ainsi une nouvelle équation de conservation de la masse
Si de plus on suppose u et v indépendants de z cette équation devient
Conservation de la quantité de mouvement
Suivant la verticale
Par hypothèse, w est très petit devant u et v. La composante verticale de l'équation de quantité de mouvement s'écrit, en négligeant les dérivées de u en x et de v en y
En négligeant la dérivée lagrangienne de w l'équation de quantité de mouvement en z se réduit à l'équilibre hydrostatique
dont la solution est immédiate (g est supposé constant sur la hauteur considérée)
d'où
Suivant l'horizontale
En négligeant les dérivées en z de u et v et en tenant compte des équations ci-dessus les composantes de l'équation de quantité de mouvement s'écrivent
Ce système est hyperbolique et, comme tel, admet des ondes caractéristiques nommées ondes de gravité. Celles-ci ont une vitesse que l'on déduit des valeurs propres
On peut obtenir une description de ces ondes en écrivant l'équation de conservation de la masse multipliée par g½ et les équations de conservation linéarisées et multipliées par H½. On suppose que la direction de propagation est x
Cette équation décrit une onde de marée (en anglais tidal wave).
Équations de Saint-Venant
Ces équations ont été décrites de manière heuristique et publiées par Saint-Venant en 1871. Elles décrivent l'écoulement quasi-unidimensionnel dans un canal ou un cours d'eau de largeur l(x). L'aire de la section droite de l'écoulement est A(x,t) et la vitesse moyenne de l'écoulement est U(x,t). La hauteur d'eau est h(y,t), compté à partir du fond z = 0. L'équation de conservation de la masse s'écrit
L'équation de quantité de mouvement longitudinale s'écrit
τx(x,t) est le cisaillement appliqué au périmètre mouillé P(x,t).
L'équation en z est donnée par l'équilibre hydrostatique
↑Adhémar Jean Claude Barré de Saint-Venant, « Théorie du mouvement non permanent des eaux, avec application aux crues des rivières et a l’introduction de marées dans leurs lits », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 73, , p. 147–154 et 237–240
↑M. de Saint-Venant, « Mémoire sur la prise en considération de la force centrifuge dans le calcul du mouvement des eaux courantes et sur la distinction des torrents et des rivières », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, vol. 44, , p. 245-273 (lire en ligne)
↑M. de Saint-Venant, « Mémoire sur la perte de force vive d'un fluide aux endroits où sa section d'écoulement augmente brusquement ou rapidement », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, vol. 44, , p. 193-243 (lire en ligne)