1945 en dadaïsme et surréalisme
Pour l'année, voir 1945.
Éphémérides
Janvier
- Joan Miró, Constellations, série de gouaches exposées à la galerie de Pierre Matisse.
- Envoyé par les journaux Combat et Le Figaro, Jean-Paul Sartre rencontre André Breton.
Février
André Breton, Rose pour Elisa- À Bruxelles, publication de La Terre n'est pas une vallée de larmes à l'initiative de Christian Dotremont et Marcel Mariën, anthologie regroupant des textes écrits entre 1942 et 1945[1].
Mars
- André Breton, Arcane 17, récit illustré de quatre lames de tarot dessinées par Matta, publié en français à New-York par l'éditeur Brentanno's.
Avril
Publication à New York d'une nouvelle édition actualisée de l'essai de Breton Le Surréalisme et la peinture aux éditions Brentanno's. À cette occasion, la vitrine du libraire est décorée par Marcel Duchamp et Enrico Donati[2].
Juin
Mort de Robert Desnos au camp de concentration de Terezin (Tchécoslovaquie).
Août
- Pour des questions pratiques (divorce d'avec Jacqueline Lamba et remariage avec Élisa Claro), Breton se rend à Reno, dans le Nevada. Il visite les réserves des Indiens Hopis. Ayant emporté des œuvres de Charles Fourier, il compose l'Ode à Charles Fourier.
Septembre
- Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme
Décembre
Breton arrive à Port-au-Prince (Haïti). Par l'entremise de Pierre Mabille, conseiller culturel de l'Ambassade de France, il assiste à plusieurs cérémonies vaudou[3].
Exposition Surréalisme organisée par René Magritte, à Bruxelles, à la galerie des Éditions La Boétie.
Conférences de Marcel Mariën, Le Surréalisme en 1945 et d'Achille Chavée, Points de repères.
Quelques œuvres jugées « provocantes » tel un sapin de Noël garni de croix gammées (L'Arbre du Bien et du Mal de Christian Dotremont), des fragments de miroir encadrés et intitulés Portrait de l'artiste (réalisés par Magritte), et quelques tracts anonymes intitulés L'Imbécile, L'Emmerdeur et L'Enculeur[4] causent des réactions hostiles de la critique qui désire « tourner la page du surréalisme ».
Même au sein du groupe, Chavée désapprouve ces tracts. Ce qui lui vaut la réplique de Mariën et Magritte : « […] il est visible que pour emmerder les charognes on ne saurait jamais exagérer » et de Jacques Denis, l'un des auteurs des tracts : « Mais nous connaissons l'humour et nous ne sommes pas des gens sérieux. Nous espérons jamais le devenir. »[5]- Première exposition d'Arshile Gorky à New York dont la préface du catalogue est de Breton : « Le ressort de l'œil […] Arshile Gorki est pour moi le premier peintre à qui se soit entièrement dévoilé ce secret. L'œil […] est fait pour jeter un linéament, pour faire passer un fil conducteur entre les choses d'aspect le plus hétérogène. »
Cette année-là
- Exposition André Breton, Wifredo Lam et Pierre Mabille à Fort-de-France (Martinique).
- Achille Chavée publie un numéro spécial de l'hebdomadaire Salut public consacré au surréalisme et tente de rassembler « tous ceux dont il était permis de considérer qu'étant acquis à certains principes, il n'est pas exclus d'envisager entre eux un travail commun. »[6].
Œuvres
- René Bélance
- Épaule d'ombre, poèmes[7]
- Hans Bellmer
- Céphalopode 1900, huile sur toile
- Victor Brauner
- Le Lion double, huile sur toile[8]
- André Breton
- Arcane 17, récit. Le titre se réfère directement à la signification traditionnelle de la lame de tarot qui s'intitule L'Étoile, emblème de l'espérance et de la résurrection. « C'est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l'amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point le moins découvert et le plus illumminable du cœur humain. »
- Rose pour Elisa, décalcomanie, encre sur papier[9]
- Le Surréalisme et la peinture, essai, nouvelle édition
- Frédéric Delanglade
- Chat sur toit, huile sur toile
- Christian Dotremont
- L'Arbre du Bien et du Mal, objet[10]
- Christian Dotremont et Marcel Mariën
- La Terre n'est pas une vallée de larmes, anthologie de textes écrits entre 1942 et 1945[11].
- Max Ernst
- Le Buveur de cocktails,
- La Tentation de saint Antoine[12], huiles sur toile
- Esteban Francès
- Quelques corps étrangers, gouache, encre de Chine et collage sur papier[13]
- Arshile Gorky
- Jindrich Heisler
- Sur les aiguilles de nos jours, poèmes[16]
- Georges Henein
- Pour un conscience sacrilège, poèmes[17]
- Jacques Hérold
- La Forêt, huile sur toile
- Morris Hirshfield
- Le Peintre et son modèle, huile sur toile. Breton : « Premier grand peintre purement médianimique. »[18]
- Frida Kahlo
- Sans espoir, huile sur toile
- Wifredo Lam
- La Réunion, huile et craie sur papier marouflé sur toile[19]
- Matta
- Le Poète, huile sur toile[20]
- Joan Miró
- Constellations, série de gouaches
- Jules Monnerot
- La Poésie moderne et le Sacré
- Maurice Nadeau
- Histoire du surréalisme
- Wolfgang Paalen
- Les Cosmogones, huile sur toile
- Valentine Penrose
- Martha's opera, roman épistolaire[21]
- Benjamin Péret
- Le Déshonneur des poètes, pamphlet, publié à Mexico[22]
- Pablo Picasso
- Vénus du gaz, objet : brûleur de fourneau à gaz dressé à la verticale[23]
- Louis Scutenaire
- Mes inscriptions, aphorismes
- Yves Tanguy
- Là ne finit pas encore le mouvement, huile sur toile
- Toyen
- À la lisière, huile sur toile[24]
Notes et références
- Réédition en fac-similé en 1996 à Bruxelles, Didier Devillez éditeur. Xavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique. 1924-2000, éditions Actes Sud, Paris, 2007, p. 45.
- La photographie de la vitrine a été publiée dans la revue Le Surréalisme en 1947 (éditions Maeght). A. E. Hubert, A. Breton, œuvres complètes, tome 4 : notice, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, p. 1261.
- Adam Biro & René Passeron (sous la direction de), Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre, Genève & Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 252.
- Reproduction dans Canonne, op. cit., p. 48.
- Canonne, op. cit., p. 48.
- Canonne, op. cit., p. 46.
- Biro, op. cit., p. 50.
- Reproduction dans André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard, 1928-1965, p. 126.
- 28,3 × 21,3 cm. Dédicacé à Élisa Claro le 16 février 1944. Collection André Breton, avant sa dispersion en 2003. [1]
- Supra, 15 décembre. Cité dans Canonne, op. cit., p. 48.
- Canonne, op. cit., p. 45.
- Reproduction dans 'Beaux arts magazine no 427, janvier 2020, p. 38.
- 50 × 65 cm. Reproduction dans Varian Fry et les candidats à l'exil, catalogue d'exposition, Actes Sud, 1999, p. 84.
- José Pierre, L'Univers surréaliste, Somogy, Paris, 1983, p. 236.
- MNAM, Paris. Reproduction dans Beaux arts magazine no 75, janvier 1990, p. 52.
- Jean-Louis Bédouin, La Poésie surréaliste, éditions Seghers, Paris, 1964, p. 282.
- Bédouin, op. cit., p. 282.
- Biro, op. cit., p. 207.
- 152,5 × 212,5 cm. Musée national d'Art moderne, Paris. Reproduction dans Lam et les poètes, éditions Hazan, Paris, 2005, p. 30.
- Reproduction dans Beaux Arts magazine no 346, avril 2013, p. 134.
- Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes, éditions Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 234].
- José Pierre, Tracts surréalistes, tome II, 1982, Paris, Le Terrain vague, p. Xv.
- Reproduction dans Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013, p. 268.
- Biro, op. cit., p. 14.
