Énergie à Maurice (pays)

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Le secteur de l'énergie à l’Île Maurice est dominé par les énergies fossiles tout en intégrant une part significative (10 %) de biomasse, issue de la bagasse, résidu de la canne à sucre. La population mauricienne de 1,3 million d'habitants bénéficie de l'un des meilleurs taux d'accès à l'électricité d'Afrique, tandis que l'économie mauricienne est souvent présentée comme étant l'une des économies les plus performantes du continent.

La part des énergies renouvelables modernes est minoritaire et a eu tendance à diminuer ces dernières décennies avec l'électrification du pays, au fur et à mesure que les barrages de rivière, peu fiables en cas de sécheresses, étaient suppléés par des centrales thermiques. Toutefois, la tendance semble s'inverser depuis le début des années 2010, marquées par la mise en place en 2015 d'une Agence pour les énergies renouvelables, et par la multiplication de financements octroyés à des projets photovoltaïques, éoliens, et dans une moindre mesure, géothermiques. L'inauguration en septembre 2019 du premier tramway du pays, supposé à terme traverser en vertical l'île de 1 865 km2, est également une étape majeure vers l'électrification des transports et la lutte contre la dépendance aux énergies fossile comme contre le réchauffement climatique.

L'objectif du gouvernement mauricien est d'atteindre 35 % d'électricité d'origine renouvelable en 2025, et 60 % en 2030. Le Ministre mauricien de l'Énergie est Hon Georges Pierre Lesjongard, et la politique énergétique du pays est en partie pilotée par le Central Electricity Board (CEB) fondée en 1952, mais celui-ci ne produit que 40 % de l'électricité de l'île, les 60 % restants venant de producteurs indépendants. Ceux-ci sont notamment constitués par des exploitants sucriers, mais aussi de plus en plus, par des ménages équipés de panneaux solaires.

Production et consommation de l’Île Maurice

Énergie primaire

Années 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014 2018
Pétrole 335 443 527 600 689 660 713 799
Charbon 35 39 44 193 298 412 457 448
Biomasse 290 243 292 251 248 233 206 193
Autres énergies renouvelables 7 7 9 7 7 9 8 11
Total (Ktoe) 667 732 872 1051 1242 1314 1384 1451

Source : Agence Internationale de l'Énergie

La consommation d'énergies primaire à l’Île Maurice a plus que doublé entre 1990 et 2018, passant de 667 à 1461 milliers de tonnes équivalent pétrole[1]. En volume c'est la consommation de pétrole qui a le plus augmenté sur cette période, mais est pourcentage c'est le charbon dont la part a le plus augmenté dans le mix énergétique mauricien, passant de 5 % à 30 % de celui-ci[1].

En 2018, l’Île Maurice a importé près de 3 millions de tonnes de combustibles fossiles, dont 56 % de produits pétroliers et 44 % de charbon[2]. Les 1,6 millions de tonnes de produits pétroliers importés en 2018 se composent de 663 000 tonnes de fioul (40 %), 330 000 tonnes de diesel (20 %), 307 000 tonnes de kérosène (19 %), 172 000 tonnes d'essence (10 %) et 169.000 tonnes de gaz de pétrole liquéfié (10 %)[2]. Entre 2018 et 2019, les importations de matières premières énergétiques ont augmenté de 2,5 %, en raison d'une hausse de 11,8 % produits pétroliers, et d'une baisse de 8,7 % pour le charbon[3].

Production d'électricité

Évolution du mix électrique

Isolée dans l’océan Indien, l’Île Maurice ne peut compter que sur elle-même pour produire son électricité[4]. Pour autant, son électrification a commencé dès 1881, lorsque l'éclairage de la ville de Curepipe a commencé à être électrifié (la même année que Paris et New York), avec du courant produit à partir de gaz naturel[5]. L'électrification de l’île alors sous contrôle britannique progresse pendant la première moitié du XXe siècle avec l'installation de petites centrales hydroélectriques sur les rivières, puis se centralise peu à peu après la Seconde Guerre mondiale[5]. En 1952, le Central Electricity Board (CEB) est fondé pour organiser la politique énergétique du territoire, qui bascule progressivement vers le thermique, plus fiable et pilotable alors que la production hydroélectrique est menacée par les sécheresses[6]. La centrale électrique de Saint Louis est ainsi la première centrale thermique mise en service par le CEB en 1955[7].

En 2020, le CEB produit environ 40 % de l'électricité de l'île (les 60 % vient de producteurs indépendants)[6].

Années 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014 2018
Pétrole 489 758 1020 906 1029 995 1081 1223
Charbon 48 51 93 506 798 1040 1260 1260
Biomasse 158 163 320 452 446 550 477 460
Hydroélectricité 85 76 105 86 77 101 91 125
Photovoltaïque 0 0 0 0 0 0 0 49
Vent 0 0 0 0 0 3 3 15
Total (GWh) 780 1048 1538 1950 2350 2689 2912 3132

Source : Agence Internationale de l'Énergie

Depuis le milieu du XXe siècle la production d’électricité à l’Île Maurice devient peu à peu dominée par le pétrole, mais la part du charbon augmente fortement depuis le début des années 2000, dépassant celle des hydrocarbures au début des années 2010[1]. Fait ironique à relever, l'importante croissance de la part du charbon dans le mix électrique mauricien commence en 1997, l'année du protocole de Kyoto , l'un des premiers accords internationaux sur le climat[8]. En 2020, le charbon consommé par l'Ile Maurice est essentiellement importé d'Afrique du Sud, et contribue à environ 60 % de la production en électricité du pays[9]. Cette proximité géographique et les importantes relations commerciales bilatérales entre l'Ile Maurice et l'un des principaux producteurs de charbon dans le monde (l'Afrique du Sud occupe la 7ème place de ce classement en 2020), explique en grande partie le recours à cette énergie fossile[10].

À noter toutefois que le gouvernement mauricien prévoit d'éliminer ce combustible du mix énergétique du pays d'ici 2030[11]. L'objectif du gouvernement mauricien est d'atteindre 35 % d'électricité d'origine renouvelable en 2025, et 60 % en 2030[12]. En août 2018, le gouvernement mauricien déclare que l'option nucléaire dans le mix électrique du pays n'est pas envisagée car elle n’est pas considérée comme économiquement viable, et serait son image négative nuisible au secteur touristique[13].

Principales centrales électriques

Les principales centrales électriques du pays sont[14],[15] :

Centrale Combustible Exploitant Mise en service Puissance Effectifs
Fort-George Power Station Fioul et gaz naturel liquéfié CEB 1991 134 MW
Saint-Louis Power Station Diesel CEB 1955[7] 110 MW
FortVictoria Power Station Diesel[16] CEB 2011 117 MW
Nicolay Power Station Diesel[17] CEB 1988 75 MW
Centrale thermique de Belle-Vue Bagasse et charbon Terragen[18] 2000 70 MW 49 personnes
Centrale thermique du Sud[19] Bagasse et charbon Omnicane 2006 35 MW 35 personnes
Centrale thermique de Savannah Bagasse et charbon OTEO LB 2006 90 MW 80 personnes

OTEO LB est une société regroupant Omnicane, Albioma et le Sugar Investment Trust ; Albioma détient 25 % de chacune de ces centrales[15].

Consommation d'énergie à l’Île Maurice

Consommation par secteur économique

En 2018, la consommation d'électricité était répartie entre le secteur tertiaire commercial (955 GWh) et le secteur industriel (760 GWh)[2].

L'économie de l'Île Maurice est dominée par le secteur tertiaire (principalement le tourisme et les services financiers) qui représente 77 % du produit intérieur brut en 2018, tandis que l'industrie en représente environ 20 %[2]. La production industrielle de l’Île Maurice est dominée par l'agroalimentaire, principalement le sucre (environ 323.400 tonnes produites en 2018), la mélasse, le thé, la bière (principalement la Phoenix), et le textile[2].

Les transports

Parc des véhicules thermiques

Une station-essence de Shell à proximité de Bambous.

Avec l'électricité, l'autre principal poste de consommation d'énergie fossile de l’île Maurice est le secteur des transports[2]. Entre 2000 et 2018, le nombre de véhicules motorisés en circulation est passé d'environ 400 000 à environ 556 000, soit une hausse de 39 %[2].

En 2018, sur ces 556 000 véhicules motorisés en circulation (soit un peu moins d'un pour deux habitants), 229 000, soit environ 40 %, étaient des voitures privées, dont le nombre a augmenté de 80 % depuis 2000[2]. Les transports en commun sont alors essentiellement constitués de bus (environ 3000 en circulation) et surtout de vans partagés (environ 28.500 en circulation)[2].

L'île est reliée au reste du monde ainsi qu'à Rodrigues qui est aussi sous sa souveraineté par l'aéroport international Sir-Seewoosagur-Ramgoolam pour les voyageurs, et par le port de Port-Louis pour les marchandises[2].

Électrification des transports en commun

Métro express de Maurice mis en service en septembre 2019

En juillet 2017, le Premier ministre Pravind Jugnauth annonce la signature d'un contrat avec l'entreprise indienne Larsen & Toubro Ltd pour la construction d'un métro de surface pour un montant de 537 millions de dollars, avec pour ambition de réduire fortement les coûts liés au trafic routier (environ 115 millions de dollars) ainsi que les émissions de CO2[20]. Celui-ci est inauguré le 30 septembre 2019, opérationnel sur un tracé de 13 kilomètres, soit la moitié du tracé total prévu à la fin de la construction prévue pour 2022[21].

En octobre 2020, un an après son inauguration, le Metro Express franchit le cap de 2 millions de passagers transportés[22]. Sa mise en service permet de diminuer de 15 % le nombre d’accidents graves de la route[22].

En février 2022, le Premier ministre Pravind Jugnauth annonce le lancement du premier autobus électrique de la Compagnie nationale de transport[23]

Le secteur résidentiel

Consommation des ménages

En 2018, la consommation d'électricité était répartie à part à peu près équivalentes des ménages était d'environ 900 GWh/h[2]. En avril 2020, le CEB déclare que la consommation électrique mauricienne en journée a diminué de 50 % en raison du confinement mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, celle-ci étant principalement due à la baisse d’activité des bureaux, des usines, des hôtels, et des hypermarchés[9].

Les « Smart Cities »

En 2015, le « Smart City Scheme » a été lancé par le Board of Investment avec pour objectif principal de créer 5 villes nouvelles capables de gérer de manière autonome leur énergie, eau et déchets, procurer de la connectivité et réduire les problèmes de circulation en proposant dans un même espace de proximité des logements, lieux de travail, et services[24]. Ces nouvelles villes sont inspirées de la cité-État Singapour pour son autonomie, sont intégration de hautes technologies et sa bonne performance environnementale classée quatrième au classement de l’Environmental Performance Index de l’université de Yale et de Columbia[24]. Des multinationales telles que Google, Veolia, EDF, Siemens prévoient de s'y implanter, entraînant potentiellement un nombre important de PME et de start-ups mauriciennes et s’esquisser des pôles de compétences[24].

Potentiel énergétique de l’Île Maurice

Afin de développer les énergies renouvelables, le gouvernement mauricien a produit en 2019 une feuille de route intitulée Renewable Energy Roadmap 2019 for the Electricity Secor. L'objectif est de parvenir à 35 % en 2025 en ajoutant 72 MW de solaire, 33 MW de biomasse et 20 MW à partir de la valorisation des déchets (Waste to energy).

Potentiel de production à partir de biomasse

Les principaux exploitants sucriers de l'île Maurice, Alteo, Terragen et Omnicane, étaient aussi producteurs d'énergie grâce à la valorisation de leurs déchets agricoles pour la biomasse[25]. Terragen, fruit d’une joint-venture entre la société sucrière locale Terra (qui gère 5 000 hectares de cultures de canne), et Albioma, est la première centrale thermique de l'océan Indien à miser sur la paille de canne[26].

Raffinerie sucrière dans le district de Flacq fermée en 2020

Le choix s’est arrêté sur la paille de canne qui présente deux avantages : la grande quantité disponible sur l’île et le fort pouvoir calorifique de cette matière lorsqu’elle est séchée, une tonne de paille permettant de produire 1000 KWh d’électricité et deux tonnes de paille remplacent une tonne de charbon[26]. L'exploitation de cette paille ne se fait pas au détriment des débouchés historiques de la canne à sucre (puisque celle-ci donne toujours du sucre, de l’éthanol et du rhum), et permet même de pérennise sur la filière en apportant une rémunération supplémentaire aux petits planteurs[26].

En 2015, Terragen lance une initiative consistant à récolter sur certaines surfaces 50 % de la paille de canne laissée aux champs après la coupe de la canne[27]. Celle-ci est compactée en ballots de 500 kg, transportés pour être utilisés comme combustible dans les centrales électriques en remplacement du charbon[27]. À raison de 15 tonnes de pailles broyées par heure, ces ballots sont broyés avant d’être mélangés à de la bagasse[26].

La centrale thermique de Savannah fonctionne essentiellement avec de la bagasse[28].

En juin 2020, toutefois, Alteo ferme sa seule raffinerie sucrière de l'île en raison d'une chute des approvisionnements en sucre brut et des superficies emblavées en canne à sucre[25]. En effet, la production de canne à sucre est en baisse principalement en raison de la concurrence internationale qui diminue les débouchés à l’exportation, passant d'environ 4,2 millions de tonnes en 2011 à environ 3,2 millions de tonnes en 2018[2]. Parallèlement, le déclin de la bagasse a accompagné celui d el production sucrière, conjugué à la hausse de consommation d'énergie primaire à Maurice sur la même période, l'a fait passer de 45,5 % du mix énergétique en 1990 à 14,4 % en 2018[8].

L'incinération des déchets ménagers est aussi une source de production électrique possible à partir de biomasse, et pourrait, selon le conseiller en stratégie durable Jean-Luc Wilain[29], contribuer à produire 4 % des besoins énergétiques annuelles du pays tout en éliminant 280.000 tonnes de déchets[8]. Il est important de souligner ce deuxième avantage, alors que les déchets à l'île Maurice sont actuellement accumulés dans la décharge de Mare Chicose (abandonné par ses habitants en raison de l'odeur), qui arrive à saturation[30]. Mais cette solution est encore confrontée à d'importantes réticence des populations et du gouvernement[8].

Potentiel de production à partir d'autres énergies renouvelables

En janvier 2017, un classement des 55 pays africains par capacités installées de production d'énergies renouvelables est publiée par l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), dans lequel l’île Maurice est classée à la 29ème position avec 170 MW de capacités installée[31]. Cette place est encourageante compte tenu de la place de l’île Maurice dans la démographie africaine (0,1 % de la population du continent) et sa superficie (0,01 %)[2], alors que le CEB a pour objectif d'atteindre 35 % de sa capacité en énergies renouvelables d’ici 2025 et 60 % d’ici 2030[12].

En novembre 2017, l’Île Maurice lance avec le soutien du Fonds vert pour le climat et la participation du Programme des Nations unies pour le développement, un projet de 191 millions dollars pour réduire ses importations d’hydrocarbures et d’accélérer sa mutation vers une économie bas carbone[32]. Le projet doit permettre de renforcer la capacité du réseau électrique à intégrer l’énergie produite par les centrales d’énergies renouvelables, et de rendre opérationnel l'Agence Mauricienne pour les Énergies Renouvelables[32], dont le projet a été annoncé en mai 2015 par le Ministre de l'Énergie Ivan Collendavelloo[33].

En janvier 2019, le CEB procède à l’installation de quatre nouvelles batteries d’une capacité totale de 14 MW après celles de 4 MW installées à Henrietta, un quartier de Vacoas-Phoenix en 2018[34]. Celles-ci permettent au réseau local de multiplier par six la quantité d'électricité issues des sources renouvelables[34].

En décembre 2021, le Ministre de l’Energie et des services publics, Hon Georges Pierre Lesjongard inaugure un système de stockage d’énergie par batterie réparti sur quatre sous-stations du Central Electricity Board, La Tour Koenig (2MW), Anahita (4MW), Wooton (4MW) et Jin Fei (4MW)[35]. Ce dernier souligne que la mise en service du BESS de 14 MW est une étape importante dans l’objectif du pays d’augmenter la production d’énergie renouvelable, afin de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des combustibles fossiles et de diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030[35].

Potentiel hydroélectrique

L'énergie hydroélectrique est exploitée à l’île Maurice depuis la fin du XIXe siècle, précédent de longue date les centrales thermiques construites, et fonctionnent sur les cascades et les rivières dont les débits sont suffisants, principalement celles de Tamarin et de Réduit[5]. Au total, en 2020, une dizaine de centrales hydroélectriques étaient gérées par le CEB, auxquelles s'ajoutent d'autre centrales indépendantes, regroupées au sein des « Independent Power Producers »[5]. Si ces centrales ont joué un rôle crucial dans le développement économique de l'île, leur vulnérabilité en cas de sécheresse (comme lorsque leur production a été diminuée de 40 % entre 2010 et 2011), les ont fait être remplacées par des centrales thermiques, plus fiables et plus pilotables[36].

Les principales centrales hydroélectriques pilotées par le CEB sont les suivantes[14] :

Centrale hydroélectrique Nombre de turbines Capacité de production Année de mise en service
Champagne Hydro Power Station 2 28 MW 1984
Ferney Hydro Power Station 2 10 MW. 1971
Tamarind Falls Hydro Power Station 4 9,5 MW 1945 à 1987
Val Hydro Power Station 2 4 MW 1961
Ferme Hydro Power Station 1 1,2 MW. 1988
A.I. ATCHIA Hydro Power Station 1 1 MW. 1984
Cascade Cecile Hydro Power Station 1 1 MW. 1963
Magenta Hydro Power Station 1 0,9 MW 1960
Nicolière F.C Hydro Power Station 1 0,35 MW. 2010
Midlands Hydro Power Station 1 0,35 MW. 2013
Total 16 56,3 MW

En 2021, un nouveau projet d'une nouvelle centrale hydroélectrique d'une capacité de production de 100 KWh est annoncé par la « Renewable Energy Technologies program » administré par Agence Mauricienne pour les Énergies Renouvelables[5]. Ce projet sera le pilote d'un nouveau système de production, le « Tesla Cascading Hydropower Plant »[5].

Potentiel photovoltaïque

Maurice a un bon potentiel de production d'énergie solaire, avec une valeur moyenne annuelle de rayonnement solaire d'environ 6 kWh/m²/jour[37].

Cartographie du potentiel de production d'énergie solaire photovoltaïque de l’Île Maurice et de Rodrigues par la Banque mondiale

Pour atteindre ses objectifs en matière d'énergies renouvelables, le CEB mise sur une production décentralisée d'électricité encourageant les initiatives indépendantes, notamment via la distribution de plusieurs milliers de « kits solaires » sous forme de panneaux photovoltaïques posés gratuitement sur les toits de clients résidentiels[38]. Outre d'évidents bénéfices écologiques, le projet « Small Scale Distributed Generation » a également pour objectif principal d’alléger la facture énergétique de l’État des importations de combustibles fossiles[39]. En janvier 2018, le fonds d’Abu Dhabi pour le développement et l’Agence internationale de l’énergie renouvelables concèdent un prêt de 10 millions de dollars à l’île Maurice pour l’installation de 10 000 systèmes solaires domestiques destinées fournir de l'électricité à 35.000 personnes à bas revenu, permettant ainsi dans le même temps de lutter contre la précarité énergétique[40],[41].

Selon l'IRENA, ces 10.000 kits solaires pourraient augmenter la capacité domestique de production d'énergie de 10 MW, contribuer à réduire de les émissions annuelles de CO2 de 15.000 tonnes, et une économie annuelle de 400.000 dollars grâce à la réduction d’importations de combustibles fossiles[42]. En juin 2014, la première ferme photovoltaïque de l’île, d'une capacité de 15 MW est mise en service au village Bambous par l'entreprise fondée l'année précédente Sarako avec la collaboration de l'entreprise allemande Tauber Solar[43].

En avril 2020, l’Agricultural Marketing Board a lance un appel d’offres pour la construction d’une centrale solaire photovoltaïque sur son domaine situé dans le district de Moka sur le plateau central de l’île[44].

En février 2021 les gouvernements indien et mauricien signent un accord de coopération économique globale incluant la construction d'une ferme solaire photovoltaïque d'une capacité de production de 8 MW à proximité des chutes de Tamarin[45].

Ferme solaire photovoltaïque à proximité des chutes de Tamarin

Potentiel éolien

La situation insulaire du pays lui donne un potentiel intéressant sur l'exploitation de l'énergie du vent dont la vitesse moyenne annuelle est de 8,1 m/s à 30 m au-dessus du sol[37]. Cependant, à l'instar de l'énergie solaire, celle-ci n'est encore qu'en phase de démarrage[37].

En juillet 2021, un seul projet de ferme éolienne était connu à l’Île Maurice, celui du Plaine-des-Roches (opérationnel depuis 2016[46]), qui fournit au CEB une moyenne de 9,35 MW grâce à ses 11 turbines[12]. Un autre parc est toutefois en projet, lancé en 2017 par le CEB, et sera situé dans le centre de l'île à Mare aux Vacoas, comporter 14 turbines qui assureront une production électrique de 29,4 MW[46].

À noter enfin que le CEB exploite deux petites fermes éoliennes sur l'île de Rodigues, la Grenade Wind Farm, d'une capacité de production électrique de 1,1 MW et la Trefles Wind Power Station d'une capacité de production de 0,18 MW[14]. Mais la principale centrale électrique du CEB sur lîle de Rodrigues, la Pointe Monnier Power Station d'une capacité de production de 6,4 MW, est thermique[14].

Potentiel géothermique

En juin 2021, l’Île Maurice fait partie d'une liste de pays d'Afrique de l'Est destinataires d'une enveloppe de la Banque européenne d'investissement destinée au développement de ressources géothermiques[47].

Notes et références

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