Élevage équin

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L'élevage équin est l'ensemble des opérations visant à faire naître des animaux équidés domestiques appartenant aux espèces Equus caballus (cheval), Equus asinus (âne) ou des mulets, hybrides des deux précédents, au profit de l'activité humaine. Il peut fournir des animaux destinés au sport, aux loisirs, ou à la production de viande, mais également des produits issus de ces animaux comme le lait de jument, le cuir ou le fumier.
Le processus d'élevage a conduit à la domestication du cheval et à l'émergence de races spécialisées. Ces productions sont encadrées et se doivent donc, en Europe de satisfaire aux règles du paquet hygiène. Au niveau international, les règles sont posées par l'office international des épizooties ou organisation mondiale de la santé animale, d'une part, et le codex alimentarius d'autre part. Toutes les activités liées à l'élevage équin sont considérées en France comme purement agricoles.

Histoire

Les premiers élevages de chevaux remontent à l'Antiquité. C'est historiquement un enjeu politique[1], mais l'intérêt des historiens pour ce sujet, difficile pour eux à théoriser, a toujours été faible, en particulier dans la société européenne, où une classe d'écuyers considérée comme privilégiée s'occupe de l'élevage et de l'utilisation des animaux en imposant ses critères. Leur pensée intellectuelle est restée étrangère aux préoccupations du peuple[2]. Une autre raison réside dans l'aspect militaire de cet élevage, bien que quelques historiens militaires comme André Corvisier l'aient étudié, l'élevage équin reste un domaine à part, Daniel Roche parlant même d'un « ésotérisme cavalier »[3]. Le cheval étant très présent dans la vie quotidienne, il a peu attiré l’intérêt des historiens.

L'élevage britannique a une grande réputation, les anglais estiment « avoir inventé » le fleuron de l'élevage hippique mondial, le Pur Sang, et la monte à l'anglaise devenue la monte cavalière de loisir par excellence[4].

Le développement des haras nationaux en France, indissociable de l'absolutisme, touche la société puisque l'état tente de contrôler et de centraliser l'élevage des chevaux. Les éleveurs privés se sentent dépossédés[5]. Le royaume de France a alors besoin de chevaux pour remonter ses troupes[6], et l'élevage est surtout orienté sur la qualité des étalons, les juments n'entrant pas en ligne de compte (ce qui est une erreur), contrairement à ce qui se passe en Angleterre : les haras français ne recèlent que des étalons[7]. L'idée dominante semble être qu'en croisant un grand et bel étalon à une petite jument, le produit sera amélioré car l'étalon est dominant. De plus, la royauté et les haras recherchent un type de cheval, ils ne raisonnent pas en termes de races mais en termes de type, ce qui provoque la disparition de certaines races par le croisement[8]. Les principales régions française d'élevage du cheval de selle à l'époque de la Révolution française sont la Normandie et le Limousin. La sélection du cheval de guerre est particulière, les spécialistes savent qu'un Pur Sang n'est pas un bon choix et que les bidets rustiques de Bretagne capables de se nourrir d'ajoncs résistent bien mieux aux privations et aux fatigues des combats que le « beau cheval »[9].

Certains hippiatres cherchent à concilier « le beau et le bon » chez le cheval, en accordant la production régionale aux besoins du pays. Les conflits en terme d'élevage y trouvent leur origine[10].

Spécificités des élevages équins

Le terme d'équin rassemble le cheval, l'âne, et même le zèbre puisqu'il existe des hybrides issus de ces trois espèces. Toutefois, l'élevage équin concerne généralement le cheval. Les métiers d'élevage équin, dont l'éleveur est l'acteur principal, sont liés à la sélection de différents équidés dans le but d'en faire le commerce. L'éleveur supervise l'ensemble des opérations visant à faire se reproduire ces animaux au profit de l'activité humaine. Il fournit des équidés et des produits issus des équidés (viande de cheval, viande d'âne, fumier, parfois cuir et lait d'ânesse ou lait de jument) et met à disposition ses animaux reproducteurs (étalon et poulinière).

La conduite d'une orientation pour l’élevage est plus longue et complexe pour le cheval que pour d'autres animaux domestiques de taille plus réduite. L'intervalle de génération est de cinq à six ans minimum, les animaux sont d'une grande longévité (vingt-cinq ans en moyenne) et les juments ne mettent bas qu'un poulain à la fois (sauf exception), une fois par an[11]. De ce fait, la production d'un cheval adapté à une situation socio-économique particulière est difficile[12].

Si le modèle des poulains qui naissent est relativement fixé dès la naissance, les éleveurs et l'environnement influencent leur caractère[13].

Conditions requises

L'élevage équin requiert une certaine surface et des équipements. Une vaste zone herbagère sur sol portant est préférable pour des raisons économiques. Un climat océanique est plus adapté car sous climat continental, l'herbe pousse moins longtemps, ce qui entraîne des coûts supplémentaires en nourriture. Trop d'humidité n'est pas souhaitable car cela favorise le développement de parasites, de plus le cheval tolère mal l'humidité stagnante. Il faut également prévoir la nourriture, et de la paille. La proximité des services vétérinaire et de maréchalerie est aussi à prendre en compte[14].

Le ratio conseillé est d'un cheval par hectare de pâture, il peut varier légèrement selon le type de cheval choisi : les juments poulinières de course et de sport, moins rustiques, peuvent demander deux hectares. Les bovins et les ovins peuvent partager sans risques les pâtures des chevaux, tout en se nourrissant de végétaux refusés par ces derniers[15]. Les conditions d'élevage des chevaux peuvent varier énormément selon la race choisie, certaines étant plus rustiques que d'autres. Les chevaux sont plus ou moins exigeants en nourriture, plus ou moins sensibles aux variations du climat, et plus ou moins sujets au maladies ou aux problèmes de pied. On considère que la race la plus fragile est le Pur Sang, suivie des chevaux proche du sang de type trotteur ou Selle français. Les chevaux Arabes sont assez rustiques, poneys et chevaux de trait, dits « à sang froid », sont les moins exigeants[16].

Clôture et hébergement

Pâtures clôturées avec des poteaux et des lisses en bois.

Une bonne clôture de pâture à chevaux doit avant-tout être visible, solide, et suffisamment haute pour que le cheval ne puisse pas passer par dessus. Le fil de fer barbelé ou torsadé est à proscrire car très dangereux, il cause de graves blessures. Il faut, dans les cas où il n'est pas possible de le remplacer, le doubler avec une clôture électrique à l'intérieur, afin que les chevaux ne puissent pas s'en approcher. Les poteaux complétés de lisses en bois et les haies épaisses sont les meilleurs choix[17].

Un aménagement minimal de la pâture est nécessaire. Il vaut mieux assécher les mares et trous d'eau, ou en empêcher l'accès pour éviter des accidents, et placer un abreuvoir remplit régulièrement. Les épineux, comme les ronces, doivent également être ôtés. Toute pâture doit comporter un abri permettant au cheval de se protéger des intempéries, en particulier de la pluie[17].

Nourriture

En pâture, les équidés se nourrissent d'herbe, mais il faut prévoir des compléments à base de foin et de céréales, comme l'avoine.

Gestion de la reproduction

Pour les chevaux de sport, l'insémination artificielle est très répandue. La monte en liberté est fréquente pour des élevages de poneys ou de chevaux de loisir.

Types d'élevages

Courses de galop

Le pur-sang anglais est presque l'unique race élevée pour les courses de galop, chaque année voyant l'enregistrement d'environ 118 000 nouvelles naissances. L'industrie des courses est le premier demandeurs de chevaux.

courses de trot

Des races spécifiques sont élevées pour les courses de trot, notamment le trotteur français, le trotteur américain et le trotteur d'Orlov.

Sports équestres

Ce type d'élevage vise à faire naître des chevaux performants dans les sports équestres, en particulier les disciplines olympiques comme le saut d'obstacles, le dressage et le concours complet d'équitation. Le haras de Zangersheide s'est, par exemple, spécialisé dans la production de chevaux destinés au saut d'obstacles.

Loisirs

La production de chevaux et d'ânes peut avoir pour but de les revendre comme animaux de loisir à des particuliers ou des centres équestres. Les chevaux de couleur comme le cheval crème, le palomino ou l'appaloosa sont ainsi très appréciés, en particulier aux États-Unis.

Travail

Le cheval de Camargue est majoritairement élevé pour le travail du bétail, et participe à des fêtes traditionnelles avec ses éleveurs

Dans certaines régions, le cheval est élevé pour le travail, en particulier le travail du bétail dans la région de Camargue ou en Espagne. Cela peut aussi correspondre à un folklore ou une tradition.

Viande

La production de chevaux, principalement des races de trait, et d'ânes pour le commerce de leur viande est une activité qui consiste à élever des animaux jusqu'à l'âge d'environ dix-huit mois pour les revendre au poids à des abattoirs qui alimentent ensuite les boucheries chevalines.

Lait, cuir, urine

Métiers

Les métiers de l'élevage équin sont essentiellement ceux d'éleveur, d'étalonnier, et d'inséminateur. Les éleveurs sont amenés à travailler étroitement avec d'autres professionnels de la filière tels que les maréchaux-ferrants, marchands de chevaux et vétérinaires[18].

Responsable d'élevage et agent d'élevage

On distingue le responsable d’élevage, qui peut être employé dans un élevage de grande taille ou à son compte, et dont la mission est d'entretenir les chevaux, de faire naître et d’élever les poulains jusqu’à leur vente et d'optimiser sa stratégie de vente selon le marché ou il se positionne, de l'agent d'élevage dont les missions sont plu limitées : soins courants, entretien de l’écurie, des prairies et du matériel, récolte du fourrage et des céréales. Il peut parfois éduquer et débourrer les chevaux[18].

Étalonnier

L’étalonnier s'occupe des étalons, comme son nom l'indique. Il vend et assure les saillies des étalons. Parfois, il gère administrativement et commercialement leur carrière de reproducteur et pratique l'insémination artificielle. C'est généralement un métier saisonnier exercé par un professionnel du cheval, lui-même éleveur ou responsable de haras[18].

Races

Articles connexes

Notes et références

  1. Histoire du cheval 1/4 : résumé
  2. Histoire du cheval 1/4 : vers 18 min
  3. Histoire du cheval 1/4 : vers 20-21.30 min
  4. Daniel Roche, Histoire du cheval 1/4 : vers 24 min
  5. Histoire du cheval 1/4 : 31 min
  6. Histoire du cheval 1/4 : 32 min
  7. Histoire du cheval 1/4 : 33 min
  8. Histoire du cheval 1/4 : 38-39 min
  9. Histoire du cheval 1/4 : 45-47 min
  10. Histoire du cheval 1/4 : 39-40 min
  11. Audiot 1995, p. 87
  12. Audiot 1995, p. 88
  13. Arné et Zalkind 2007, p. 27
  14. Arné et Zalkind 2007, p. 13
  15. Arné et Zalkind 2007, p. 14
  16. Arné et Zalkind 2007, p. 18
  17. a et b Arné et Zalkind 2007, p. 15
  18. a b et c « Elevage équin : un secteur passion », anefa.org, (consulté le )

Bibliographie