Élections législatives hongroises de 2022
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Élections législatives hongroises de 2022 | ||||||||||||||
199 sièges de l'Assemblée nationale (majorité absolue : 100 sièges) | ||||||||||||||
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Fidesz-KDNP – Viktor Orbán | |||||||||||||
Sièges en 2018 | 133 | |||||||||||||
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Unis pour la Hongrie – Péter Márki-Zay | |||||||||||||
Sièges en 2018 | 60 | |||||||||||||
Carte des résultats | ||||||||||||||
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Premier ministre | ||||||||||||||
Sortant | ||||||||||||||
Viktor Orbán Fidesz |
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Les élections législatives hongroises de 2022 ont lieu le afin de renouveler pour quatre ans les 199 membres de l'Assemblée nationale de la Hongrie. Un référendum est organisé simultanément.
Contexte
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5e/Viktor_Orb%C3%A1n_2016-02-17.jpg/120px-Viktor_Orb%C3%A1n_2016-02-17.jpg)
Le Premier ministre sortant Viktor Orbán est au pouvoir depuis la victoire de son parti, le Fidesz, aux législatives de 2010, un succès renouvelé en 2014 et en 2018. Ces mandats interviennent après un premier effectué de 1998 à 2002 en coalition avec deux autres partis de centre droit.
Les précédentes élections en 2018 ont lieu dans le contexte de la crise migratoire en Europe, au cours de laquelle le Premier ministre s'oppose de façon virulente à l'accueil de migrants, ce qui lui assure le soutien d'une partie de la population. Pendant toute la législature, le Fidesz est donné en tête des intentions de vote. Le scrutin connait une participation au plus haut depuis vingt ans, tandis que la coalition Fidesz-KDNP, donnée grande favorite du scrutin, conserve la majorité absolue ainsi que la majorité qualifiée des deux tiers des sièges[1],[2],[3]. Le scrutin est un échec important pour les principaux partis d'opposition — le Jobbik, le Parti socialiste, La politique peut être différente, et Ensemble —, dont les chefs démissionnent dans la foulée[4].
Les six principaux partis d'opposition décident finalement de s'unir au sein d'une liste commune en 2021 afin de contrer le Fidesz à la suite de l'expérience concluante d'une telle alliance au cours des élections municipales de 2019, qui permet à l'opposition de remporter dix des vingt trois principales villes du pays[5]. Le Jobbik, le Parti socialiste hongrois (MSZP), le Parti du dialogue pour la Hongrie (PM), Coalition démocratique (DK), La politique peut être différente (LMP) et Mouvement Momentum (MM) forment ainsi la coalition Unis pour la Hongrie. Courant septembre 2021, les six partis organisent une primaire à l'issue de laquelle le conservateur indépendant Péter Márki-Zay est choisi pour tête de liste de la coalition[6].
A la suite de tensions opposant le gouvernement hongrois et l'Union européenne sur une nouvelle législation hongroise concernant les droits LGBT, un référendum à questions multiples est organisé le même jours que les élections. Les quatre questions mises au vote portent sur l'éducation sexuelle des mineurs, notamment en matière d'homosexualité et de transidentité[7],[8].
Les législatives sont précédées de moins d'un mois par une élection présidentielle, organisée le [9]. Le Fidesz-Union civique hongroise y présente la candidature de la ministre sans portefeuille aux affaires familiales, Katalin Novák[10]. Unis pour la Hongrie lui oppose la candidature de l'avocat et économiste Péter Róna[11].
Mode de scrutin
L'Assemblée nationale est un parlement monocaméral composée de 199 sièges pourvus pour quatre ans selon un mode de scrutin parallèle. Sont ainsi à pourvoir 106 sièges au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales, auxquels s’ajoutent 93 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal de liste avec seuil électoral de 5 % dans une unique circonscription nationale. Ce seuil passe à 10 % pour les listes présentées conjointement par deux partis et à 15 % pour les listes présentées par des coalitions de trois partis ou plus[12].
Le scrutin à la proportionnelle est dit « de compensation » car l'on ajoute aux suffrages recueillis sur les listes nationales les suffrages « fragmentaires » (töredékszavazat) du scrutin uninominal, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas permis aux différentes forces de remporter des sièges dans les circonscriptions ainsi que toutes les voix des partis ayant remporté un siège qui ont dépassé le seuil nécessaire pour l'emporter, on effectue alors la répartition selon le scrutin proportionnel d'Hondt[13].
Depuis 2014, chacune des minorités ethniques de Hongrie a la possibilité de faire élire un député de manière facilitée grâce à un abaissement du seuil électoral, à la condition qu'ils s'enregistrent préalablement sur des listes électorales distinctes. Le siège est prélevé sur les 93 dédiés à la représentation proportionnelle si la liste en question franchit un seuil spécifique établit au quart du quotient inverse de ce total, soit du total des suffrages au scrutin de liste[14]. Treize minorités sont concernées : les Arméniens, Bulgares, Croates, Allemands, Grecs, Polonais, Roms, Roumains, Ruthènes, Serbes, Slovaques, Slovènes et Ukrainiens. En pratique, seuls les communautés allemandes et roms sont suffisamment nombreuses pour espérer pouvoir atteindre ce seuil et obtenir un siège, si tant est qu'une part suffisante de leurs membres s'inscrivent sur les listes dédiées.
Campagne
Le conservateur Péter Márki-Zay prend la tête d'une large coalition d'opposition à Viktor Orbán allant du centre gauche à l'extreme droite. S'il ne présente pas de programme détaillé, il est perçu comme néolibéral sur les questions économiques. Il s'oppose à l’augmentation du salaire minimum, estimant que le marché serait capable de réguler les rémunérations, et à une réforme du système fiscal. Dans un entretien donné à la presse en novembre 2021, il explique que « pour l’instant, il est dans l’intérêt de la Hongrie d’être un paradis fiscal », avec une imposition sur les sociétés de 9 %[15]. Il est favorable à l'Union européenne et à l'OTAN. Concernant les questions sociétales, il attaque Viktor Orban pour ses mesures jugées liberticides, et tente de retourner contre lui les préjugés xénophobes et homophobes. Il accuse le premier ministre « d’organiser l’immigration » et affirme que que c’était « au Fidesz », le parti au pouvoir, « qu’on trouve le plus de personnes gays », laissant également entendre que le fils d’Orban partageait cette orientation sexuelle[15].
Quelques semaines avant le scrutin, alors que l'inflation d'élève à 7,4 % sur un an, le premier ministre bloque les prix de six produits de base. Tous les supermarchés et épiceries du pays ont obligation de placarder une affiche officielle expliquant : « Chers clients ! Le gouvernement a décidé d’instaurer un gel des prix des denrées alimentaires de base »[16].
Forces en présence
Partis | Positionnement et idéologie | Chef de file | Résultats en 2018[a] | |
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Fidesz-Union civique hongroise Fidesz – Magyar Polgári Szövetség |
Droite à extrême droite National-conservatisme, démocratie chrétienne, conservatisme social |
Viktor Orbán (Premier ministre) |
49,27 % des voix 133 députés | |
Jobbik | Centre droit à droite Nationalisme, conservatisme social, agrarisme |
Péter Jakab | 19,06 % des voix 26 députés | |
Parti socialiste (MSZP) Szocialista Párt |
Centre gauche Social-démocratie, social-libéralisme |
Bertalan Tóth et Ágnes Kunhalmi | 11,91 % des voix 20 députés | |
LMP – Parti vert de la Hongrie (LMP) Lehet Más a Politika |
Centre Écologie politique |
Máté Kanász-Nagy et Erzsébet Schmuck | 7,06 % des voix 8 députés | |
Coalition démocratique (DK) Demokratikus Koalíció |
Centre gauche Social-libéralisme, europhilie |
Ferenc Gyurcsány | 5,37 % des voix 6 députés | |
Mouvement Momentum (MM) Momentum Mozgalom |
Centre Libéralisme, conservatisme, europhilie |
Anna Orosz | 3,06 % des voix 0 députés | |
Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP) Magyar Kétfarkú Kutya Párt |
Parti parodique Absurdisme, satire |
Gergely Kovács | 1,73 % des voix 0 députés | |
Ensemble Együtt |
Centre Social-libéralisme, europhilie |
Péter Juhász | 0,66 % des voix 1 députés | |
Coalitions | Composantes | Chef de file | Résultats cumulés en 2018 | |
Unis pour la Hongrie Egységben Magyarországért (EM) |
Jobbik, MSZP, PM, DK, LMP, MM | Péter Márki-Zay | 46,46 % des voix 60 députés |
Sondages
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/37/Opinion_polling_for_the_2022_Hungarian_parliamentary_election_by_coalitions.svg/800px-Opinion_polling_for_the_2022_Hungarian_parliamentary_election_by_coalitions.svg.png)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/7a/Opinion_polling_for_the_2022_Hungarian_parliamentary_election_by_parties.svg/800px-Opinion_polling_for_the_2022_Hungarian_parliamentary_election_by_parties.svg.png)
Résultats
Partis | Scrutin uninominal | Proportionnelle | Total | +/- | ||||||||
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Voix | % | Sièges | +/- | Voix | % | +/- | Sièges | |||||
Fidesz-Union civique hongroise - KDNP | ||||||||||||
Jobbik | ||||||||||||
Parti socialiste (MSZP) | ||||||||||||
Parti du dialogue (PM) | ||||||||||||
LMP – Parti vert (LMP) | ||||||||||||
Coalition démocratique (DK) | ||||||||||||
Mouvement Momentum (MM) | ||||||||||||
Total Unis pour la Hongrie (EM) | ||||||||||||
Mouvement Notre patrie (MHM) | Nv | |||||||||||
Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP) | ||||||||||||
Minorité allemande (MNOÖ) | ||||||||||||
Parti ouvrier hongrois (MM) | ||||||||||||
Minorité rom | ||||||||||||
Autres partis | - | |||||||||||
Indépendants | ||||||||||||
Suffrages exprimés | ||||||||||||
Votes blancs et invalides | ||||||||||||
Total | 100 | 106 | ![]() |
100 | - | 93 | 199 | ![]() | ||||
Abstentions | ||||||||||||
Inscrits / participation |
Notes et références
Notes
- Résultats à la proportionnelle
Références
- « Hongrie : le parti de Viktor Orban remporte une écrasante victoire aux élections législatives », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « En Hongrie, Viktor Orban remporte son troisième mandat consécutif », sur www.lesechos.fr, (consulté le ).
- « Hongrie: la passe de trois pour Viktor Orban », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Elections Hungary live: FIDESZ wins two thirds super majority amidst historic turnout », sur Hungarian Free Press, (consulté le ).
- « Hongrie : l'opposition unie se lance dans des primaires », sur Les Echos, (consulté le ).
- La-Croix.com, « En Hongrie, l’opposition unie tient son candidat qui affrontera Orbán en 2022 », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
- « Vote. Hongrie : les détails du référendum sur la “protection de l’enfance” », sur Courrier international, (consulté le ).
- « En Hongrie, Viktor Orban convoque un référendum sur sa loi anti-LGBT+ », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- (hu) Nótin Tamás, « Március 10-én lesz a köztársaságielnök-választás », sur index.hu, Indexhu, (consulté le ).
- (hu) « Telex: Novák Katalin lesz a Fidesz államfőjelöltje », sur telex.hu (consulté le ).
- (hu) « Telex: Róna Péter lesz az ellenzék köztársaságielnök-jelöltje », sur telex.hu (consulté le ).
- « IPU PARLINE database: HONGRIE (Orszaggyules), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- (hu) Loi CCIII. de 2011, Journal officiel hongrois (site Nemzeti Jogszabálytár, Magyar Közlöny Lap- és Könyvkiadó Kft.) : loi électorale hongroise
- Nemzeti Választási Iroda National Election Office
- Gaël De Santis, « Hongrie. Pour contrer Viktor Orban, une coalition trop large », sur L'Humanité,
- « Hongrie : en campagne électorale, Viktor Orban bloque les prix », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (hu) « Nemzeti Választási Iroda - Országgyűlési Választás 2022. », sur vtr.valasztas.hu (consulté le ).