Margaret Busby

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Margaret Busby
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Booker Prize judge (d)
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Conjoint
Lionel Grigson (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Moira Stuart (en)
Phyllis Christian (en)
Clara Marguerite Christian (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Distinctions
Liste détaillée
Benson Medal
Pan African Writers' Association (en)
Women in Publishing (en)
Society of Young Publishers (en)
Officier de l'ordre de l'Empire britanniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Enregistrement vocal

Margaret Busby, également appelée Nana Akua Ackon, née en 1944, est une femme de lettres ghanéenne, une éditrice et une animatrice de radio, basée au Royaume-Uni. Elle a été, en Grande-Bretagne, la plus jeune et la première femme noire éditrice de livres, lorsque dans les années 1960, elle a fondé avec Clive Allison (1944-2011) la maison d'édition Allison et Busby (A & B).

Biographie[modifier | modifier le code]

Margaret Busby est née le à Accra[1], à l'époque en Côte-de-l'Or (une colonie britannique devenue le Ghana, fille du Docteur George Busby et de Sarah Busby (née Christian), qui tous deux avaient des liens familiaux dans les Caraïbes, en particulier à Trinité-et-Tobago, Barbade et Dominique. George Busby a été un ami de George Padmore, mentor de Kwame Nkrumah[2] et a eu comme compagnon d'études Cyril Lionel Robert James[3].

Elle est la plus jeune d'une fratrie de 4 enfants[4]. Après avoir étudié à la Charters Towers School à Londres de 1953 à 1960, elle reprend des études au Bedford College, au sein de l'Université de Londres[5], de 1962 à 1965. Elle y devient rédactrice en chef d'un magazine littéraire de l'établissement, et publie des poèmes. Elle se marie avec un musicien de jazz et éducateur britannique Lionel Grigson (1942-1994).

Alors qu'elle est encore à l'université, elle rencontre son futur associé, Clive Allison, et ils décident de créer une société d'édition proposant de la poésie en livre de poche à des prix abordables. Après avoir obtenu son diplôme, Busby travaille brièvement dans une maison d'édition déjà installée, comme son partenaire,  tout en cofondant Allison et Busby (A & B), dont les premiers livres sont publiés en 1967. Elle devient ainsi la plus jeune et la première femme noire éditrice de livres en Grande-Bretagne[6],[7]. En 1969, elle quitte son emploi et se consacre à plein temps à son projet d'entreprise[8], dont elle devient la directrice de rédaction pour les 20 prochaines années suivantes, publiant de nombreux auteurs, en fiction et non-fiction, poésie, livres pour enfants, etc., dont Sam Greenlee (auteur de The Spook Who Sat by the Door, le premier roman publié par A & B)[9],[10], Cyril Lionel Robert James, Buchi Emecheta, Chester Himes, George LammingIshmael Reed, John Edgar Wideman, Nuruddin Farah, Colin MacInnesAdrian Mitchell, Miyamoto Musashi, Carlos Moore, Hunter S. ThompsonJack Trevor Story, ou Michael Moorcock.

Busby est par la suite directrice de la rédaction de Earthscan (publiant Han Suyin, Frantz Fanon, Albert Memmi, René Dumont, Carolina Maria de Jesus et d'autres), avant de poursuivre une carrière d'indépendante, comme écrivain, journnaliste et critique.

En tant que journaliste, elle écrit pour de nombreuses publications comme The Guardian, , The Observer, The Independent, The Sunday Times, le New Statesman, et d'autres[11].

Elle dirige la rédaction de Daughters of Africa: An International Anthology of Words and Writings by Women of African Descent[12],[13], et contribue à d'autres ouvrages, notamment Colours of a New Day: Writing for South Africa en 1990, Mothers: Reflections by Daughters en 1995[14], et en 2014 Carnival : A Photographic and Testimonial History of the Notting Hill Carnival, coécrit avec Ishmahil Blagrove)[15], et à des revues spécialisées. En 2019, elle publie une seconde anthologie d'auteurs africaines, New Daughters of Africa: An international anthology of writing by women of African descent.

Elle travaille régulièrement pour la radio et la télévision à partir de la fin des années 1960, où elle présente le programme magazine London Line pour le Central Office of Information[16], ainsi que l'émission Break For Women sur la BBC World Service, et, plus tard, Talking Africa sur Spectrum Radio, en plus de ses apparitions sur un large éventail de programmes, y compris Kaleidoscope, Front Row, Open Book, de Woman's Hour, et Democracy Now! (aux États-Unis).

Ses versions courtes et ses dramatiques pour la BBC Radio portent sur des œuvres de Cyril Lionel Robert James, Jean Rhys, Wole Soyinka, Walter Mosley, ou encore Henry Louis Gates. Son émission construite sur la base du roman de Cyril Lionel Robert James, Minty Alley est d'abord diffusée sur la BBC Radio 4 en 1998[17],[18], et est primée en 1999[19].

Son œuvre écrite pour la scène comprend Sankofa (1999)[20], Yaa Asantewaa – Warrior Queen (joué au Royaume-Uni/Ghana, en 2001-2002)[21],[22],[23], et An African Cargo (joué au Greenwich Théâtre, en 2007)[24],[25],[26]. Elle est également parolière de plusieurs chansons[27],[28].

Militantisme littéraire[modifier | modifier le code]

Elle a travaillé sans interruption pour la diversité au sein de l'industrie de l'édition et dans les années 1980 a été l'un des membres fondateurs de l'organisation Greater Access to Publishing (GAP)[29],[30], engagée dans des campagnes pour une plus forte présence des femmes noires dans l'édition britannique[31],[32]. Elle est la patronne de Independent Black Publishers (IBP).

Elle a fait partie des jurys de plusieurs concours littéraires, parmi lesquels le Prix Caine[33], le Prix Orange, l'Independent Foreign Fiction Prize[34], le Prix OCM Bocas pour la littérature des Caraïbes[35], le Commonwealth Book Prize (pour lequel elle a été présidente du jury en 2012), et Africa39[36]. Elle a siégé également aux conseils d'administration ou dans des postes de conseiller pour de nombreuses organisations culturelles, dont The Drum Arts Centre[37], T heAfrica Centre,  English PEN, Royal Literary Fund, the African & Caribbean Music Circuit, The Organization of Women Writers of Africa[38],  le magazine Wasafiri, la SI Leeds Literary Prize[39] et le Etisalat Prize for Literature[40].

Quelques récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1970 : Society of Young Publishers Award[41].
  • 1993 : Pandora Prize, des femmes dans l'édition.
  • 1998 : Membre d'Honneur de l' Alpha Kappa Alpha (AKA)[42].
  • 1999 : Race in the Media Award pour la pièceMinty Alley à la radio.
  • 1999 : Ghanaian traditional honour, en tant que Nana Akua Ackon, Cape Coast[43].
  • 2004 : Open University, Doctorat honorifique[44] pour les services aux Arts et aux Sciences.
  • 2006 : Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique pour services rendus à la littérature et à l'édition[45].
  • 2011 : Bourse Honorifique, Queen Mary University of London[46].
  • 2015 : Bocas Prix Henry Swanzy pour les services aux lettres des Caraïbes[47],[48].
  • 2015 : titre de membre honoraire du prix  PAWA (Pan African Writers Association), au Ghana[49].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Africa Year Book and Who's who, Africa Journal Limited, (lire en ligne), p. 1098
  2. (en) Cameron Duodu, « Edward Wilmot Blyden, grandfather of African liberation », The Patriotic Vanguard,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Shereen Ali, « Sharing our Voices », Trinidad and Tobago Guardian,‎ 2015. (lire en ligne)
  4. (en) « London's most remarkable Publishing Firm », Ebony,‎ , p. 43-50 (lire en ligne)
  5. (en) Alison Donnell, « Busby, Margaret », dans Companion to Contemporary Black British Culture, Routledge, (lire en ligne)
  6. (en) « Margaret Busby », African Writing Online,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Jazzmine Breary, « Let’s not forget », dans Writing the Future : Black and Asian Writers and Publishers in the UK Market Place, Spread the Word, (lire en ligne), p. 30
  8. Margaret Busby, « Clive Allison obituary », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  9. (en) Margaret Busby, « Sam Greenlee obituary », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « Allison & Busby », sur George Padmore Institute
  11. (en) « Articles by Margaret Busby », sur Journalisted.com
  12. (en) Philip Tew, Emily Horton et Leigh Wilson, The 1980s: A Decade of Contemporary British Fiction', A&C Black, (lire en ligne), p. 108
  13. (en) Kinna Reads, « Daughters of Africa edited by Margaret Busby »,
  14. (en) Jessica Mann, « Dishing the Dirt », Literary Review,‎ , p. 31 (lire en ligne)
  15. (en) « Fantastic new photobook celebrates the history of Notting Hill Carnival », It's Nice That,‎ (lire en ligne)
  16. (en) « Margaret Busby », sur le site de British Universities Film & Video Council.
  17. (en) « Minty Alley" (Afternoon Play) », sur radiolistings.co.uk, BBC Radio 4
  18. (en) Nigel Deacon, « BBC Radio Plays, radio 4, 1998 », sur suttonelms.org.uk
  19. (en) Barry Hodge, « Radio Drama & Readings, radio 4, 1999 », sur suttonelms.org.uk
  20. (en) Mary Brennan, « Rhythms of everyday life », Herald Scotland,‎ 2000. (lire en ligne)
  21. (en) « Adzido Pan African Dance Ensemble - Yaa Asantewaa-Warrior Queen », sur UK Theatre Web, Archive Listings
  22. (en) Pajohn Dadson, « Ghana: Yaa Asantewaa Has Landed », AfricaNews,‎ (lire en ligne)
  23. (en) Cameron Duodu, « Yaa Asantewaa - warrior queen »
  24. (enn) « An African Cargo », sur nitrobeat.co.uk,
  25. (en) « African Cargo, An », sur le site de Black Plays Archive, The National Theatre
  26. (en) « An African Cargo », sur le site de Felix Cross MBE
  27. (en) « If 2 review] by Easy Livin », Prog Archives,‎ (lire en ligne)
  28. (en) John Stevenson, « Margaret Busby: Doyenne of Black British Publishing », Black History Month 365jour=,‎ (lire en ligne)
  29. (en) « Promoting diversity in publishing », Editorial Training,‎ (lire en ligne)
  30. (en) Margaret Busby, « Is it still a case of plus ça change? », The Bookseller,‎ (lire en ligne)
  31. (en) « Greater Access to Publishing », sur London Metropolitan Archives
  32. (en) « How do we stop UK publishing being so posh and white? », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  33. (en) « About Us — People », sur le site The Caine Prize
  34. (en) Boyd Tonkin, « The long-list for this year's Independent Foreign Fiction Prize », The Independent,‎ (lire en ligne)
  35. (en) Ivette Romero, « The Bocas Lit Fest : The Trinidad and Tobago Literary Festival », Repeating Islands,‎ =2011 (lire en ligne)
  36. (en) Margaret Busby, « Africa39 : how we chose the writers for Port Harcourt World Book Capital 2014 », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  37. (en) Gus John, « Obituary: Cy Grant November 8, 1919 – February 13, 2010 », Stabroek News,‎ (lire en ligne)
  38. (en) « OWWA’s First 20 Years », sur Organization of Women Writers of Africa, Inc.
  39. (en) « Margaret Busby – Prize Ambassador », sur le site de SI Leeds Literary Prize
  40. (en) « Patrons », sur le site de Etisalat Prize for Literature
  41. (en) « Black Powe r: Photographs by Donald MacLellan », sur le site de National Portrait Gallery
  42. (en) « AKA International Region », sur le site de Sima Theta Omega Chapter
  43. (en) « Diversity – Margaret Busby »
  44. (en) « Doctor of the University 1973–2011 », sur open.ac.uk, Honorary Degree Awards 1973–2011
  45. (en) « 31st December, 2005, New Year Honours » [archive du ], sur gov-news.org
  46. (en) « Honorary Fellows » [archive du ]
  47. (en) « Margaret Busby, OBE », sur le site de NGC Bocas Lit Fest
  48. (en) « Bocas Henry Swanzy Award for Distinguished Service to Caribbean Letters »
  49. (en) Evelyn Osagie, « Echoes of Achebe’s works at writers’ show », The Nation (Nigeria),‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]