Major Davel (bateau à vapeur)

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Major Davel
illustration de Major Davel (bateau à vapeur)
Bateau de la CGN, le Major Davel dans la rade de Genève en 1967

Type Vapeur demi-salon
Histoire
Chantier naval Escher Wyss & Cie, Zurich
Lancement 1892
Statut désarmé en 1968, démoli en 1990
Caractéristiques techniques
Longueur 55 m (hors-tout)
52,93m (entre perpendiculaires)
Maître-bau 11.40 m (hors-tout)
5,75 m (largeur hors-tout)
Tirant d'eau 1,40 m
Tirant d'air 1.48 m à lège, 1.71 en charge
Déplacement 192 à lège t/ 237 t en charge
Propulsion machine à vapeur diagonale
3 cylindres, compound
Puissance 550 CV
Vitesse 27,1 km/h max.
Caractéristiques commerciales
Pont 2
Passagers 600

La Major Davel est un bateau de la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman (CGN), mis en service en 1892 et hors service en 1968, vendu comme clubhouse en 1970 et démoli en 1990. C'est un bateau à vapeur et à roues à aubes.

Historique[modifier | modifier le code]

Le bateau à aubes Major Davel (1892-1967)

C'est en 1887 que naquit l'idée de la construction de ce bateau. Avec le développement du chemin de fer autour du lac Léman, la direction de la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman CGN voulait un bateau rapide et améliorer également son horaire ainsi que des liaisons directes.

Par rapport aux 18 autres bateaux de l'époque[1], il leur fallait un bateau plus grand et plus puissant, mais dans l'urgence, pour répondre aux besoins du service, la direction se décida pour un bateau de grandeur moyenne, semblable à L'Aigle III. Comme les autres constructeurs de bateaux de l'époque, la maison Sulzer Frères à Winterthur et la maison Maffei à Munich, ne pouvaient répondre à la demande de la CGN, cette dernière s'adressa, comme pour tous ses autres bateaux, à la maison Escher Wyss, pour la partie en fer, tous les travaux de boiserie incombant à la CGN.

La construction du bateau débuta à Zurich en septembre 1891 et le , ayant à son bord la Commission vaudoise de navigation, le bateau mit à l'eau à Ouchy[A 1], fit une course d'essai sur Évian. Malheureusement, par suite d'un épais brouillard qui est tombé sur le lac, le bateau vint s'échouer sur l'enrochement du quai d'Évian[3]. Malgré l'endommagement de sa proue, le Major Davel put rentrer à Ouchy (Lausanne) pour être réparé. Huit jours plus tard, une nouvelle course d'essai a été effectuée en direction de Genève.

Les autorités délivrèrent le permis de navigation, fixant le nombre de passagers à 700. Le Major Davel put entrer en service régulier le . En 1910, ses chaudières étant fatiguées, il fallut le retirer temporairement du service pour placer de nouvelles, fournies par Sulzer Frères. On profita de cet arrêt en 1911, pour le moderniser, allonger sa coque de 3,15 mètres et l'élargir de 20 cm.

Durant l'hiver 1926 - 1927, le bateau fut l'objet d'un renouvellement complet de ses superstructures et on ajouta un fumoir sur le pont des premières. Celui-ci fut reboisé et meublé à neuf. En 1937, les chaudières subirent une nouvelle réfection complète. Le bateau sera complètement immobilisé de 1939 à 1948, en raison de la guerre.

Le bateau Major Davel dans le port de Thonon-les-Bains en 1984

De 1955 à 1964, il fut presque exclusivement utilisé comme bateau de croisière et de cure pour la Société des Eaux d'Évian.

En 1964, les chaudières furent équipées du chauffage à mazout et a continué à naviguer, malgré sa semi-retraite jusqu'en 1967. Il fut ensuite vendu comme clubhouse à Port-Ripaille en 1970[4], avant de finir à l'état d'épave dans le port de Thonon, complètement vandalisé. On le ramena en Suisse à Ouchy pour le démolir en 1990[A 2]. Son démantèlement débuta le au chantier de la Rhôna au Bouveret, par la société Thévenaz-Leduc SA[5].

Dans le film Satanik de Piero Vivarelli, sorti en 1968, des scènes ont été tournées à bord du Major Davel qui faisait alors la navette Genève-Yvoire[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La mise à l'eau a été effectuée à l'aide d'un treuille actionné par une turbine hydraulique et non par plan incliné[2]
  2. Le moteur fut transféré à Lucerne, au Musée suisse des transports en 1974

Références[modifier | modifier le code]

  1. Feuille d'Avis de Lausanne, le 5 avril 1892
  2. Nouvelliste vaudois, le 20 août 1892
  3. Tribune de Genève, le 16 septembre 1917
  4. Tribune de Lausanne, le 25 mars 1970
  5. Journal et Feuille d'avis de Lausanne, le 31 août 1990
  6. Satanik (1968) 2°Parte, Dailymotion

Autres sources[modifier | modifier le code]

  • Bulletin UST, les transports publics suisses, juin 1967.
  • Carinne Bertola et Didier Zuchuat, L'Âge d'Or de la Navigation à Vapeur, Musée du Léman, Glénat, 2013 (ISBN 978-2-940446-37-7).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]