Loire (navire, 1827)

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Loire
Autres noms Annibal - Prince Jérôme - Hoche
Type transport
Classe Classe Hercule
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Architecte Masson
Chantier naval Arsenal de Lorient
Commandé 1824
Quille posée
Lancement
Armé
Statut rayée en 1886
Équipage
Équipage équipage réduit 140 hommes
équipage complet 883 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 62,86 m
Maître-bau 16,84 m
Tirant d'eau m
Déplacement 4,560 tonnes
Vitesse 10 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage blindage de bordée de 20cm
Armement En 1858 2 batteries de 2 × 4 canons de 30 mm
et une de 26 × canons de 30 mm
6 × canons de 22 mm
et sur le gaillard, 4 × canons de 30 NR1
et 14 de 30 NR4

La Loire est un navire de transport mixte de classe Hercule de la marine nationale française.

Caractéristique techniques[modifier | modifier le code]

Vaisseau de 100, transformé en mixte sur cale par décision de 1852, construit d'après les plans de Masson. C'était un trois-mâts à voiles et à hélice avec une coque en bois qui fut doté d'un blindage de bordé de 20 cm d'épaisseur.

Il mesurait 62,86 mètres de long sur 16,84 mètres et 8,04 mètres, déplaçant en 1872 4 450 tonneaux, et atteignant une vitesse de 10 nœuds avec une machine Schneider de 650 chn alimentée par 548 tonnes de charbon. Sa voilure représentait une superficie de 2 710 m2 Ses caractéristiques changèrent au fil du temps:

  • Annibal : vaisseau à voiles de 100c de 2e rang (plan de la commission de 1824, 1827-1852,
  • Prince Jérôme: vaisseau mixte de 82c de 2e rang 1852-1872. Puissance nominale ramenée à 530 ch en 1865-1870.
  • Loire: transport à voiles 1872-1893.Elle mesurait 62,50 x 17 x 7,78 (c.8,20) hauteur batteries 2 mètres et en 1852, elle ne mesurait plus que 62,50 mètres de long x 17 x 7,62 mètres. De 4 560 tonnes, en 1852, elle passe à 4 450 tonnes en 1872. L'artillerie et la machine sont débarqués, et l'ancienne mâture est remplacée par un gréement plus léger, avec l'installation d'une nouvelle artillerie et ses munitions.. La dunette est agrandie, ainsi que la construction d'une teugue à l'avant du vaisseau pour y loger une partie de l'équipage. Installations de bouteilles latérales en dehors de la coque. Dans la batterie haute un poste à l'avant pour le reste de l'équipage et d'une prison pour 350 détenus avec une infirmerie les séparant. Les passagers libres étant logés dans les aménagements du faux-pont[Note 1]

Armement[modifier | modifier le code]

Équipage[modifier | modifier le code]

Équipage réduit : 140 hommes[1] ,[2] Équipage au complet : 883 hommes et en 1872 un effectif de 400 hommes, puis en 1876 de 409 hommes[1] ,[2]

Histoire[modifier | modifier le code]

Mis sur cale le sous le nom d' Annibal, les travaux seront ralentis l'année suivante puis abandonnés. Ce n'est qu'en 1852 qu'une décision est prise de transformer ce navire en mixte, le chantier de ce navire set ainsi visité le par Théodore Ducos (1801-1855), le ministre de la Marine. Le un nouveau lancement est effectué, et le ce navire est rebaptisé : Prince Jérôme.

Octave François Charles Didelot prend le commandement du Prince-Jérôme, le qui est armé pour des essais à effectif réduit à 140 hommes, puis le à effectif complet, et atteint la vitesse de 10 nœuds lors des essais de vitesse le . Le il appareille de Lorient à destination de Toulon où il fait effectuer la réparation du coussinet arrière porte -hélice . Du 7 au le Prince Jérôme est utilisé comme transport de Toulon à Constantinople en mer Noire et à cette occasion remorque l' Hercule. Du 4 au il fait le trajet Constantinople à la baie de Kamiesch en Crimée, toujours avec sa remorque, et revient à Constantinople le et à Toulon le . Le il effectue un nouveau transport de troupes de Toulon à Constantinople et relâche à Kamiesch le , avant de rentrer en France avec une escale au Pirée en Grèce le et une arrivée à Toulon le , et effectuer des réparations nécessaires sur les cylindres. Il quitte Toulon le en direction d'Alger emportant outre du matériel, 1 250 soldats, et 100 condamnés. Il repart le 18 et arrive à Toulon le . La semaine suivante il appareille pour Constantinople ou il arrive le avec 1 336 soldats, des munitions après une escale à Malte le . À son retour à Toulon le , il entre au bassin pour une visite qui aboutira à enlever l'arbre porte-hélice. Le "Loire", est sorti provisoirement du bassin pour laisser la place au navire de ligne Charlemagne. Il sortira pour une série d'essais le , mais connaîtra une avarie de machines à son arrivée à Kamiesch le . Il repart le emmenant 1 200 zouaves à Alger. ou il arrive le . Il part pour Malte du 15 au , fait une escale au port du Pirée le , et arrive à Kamiesch le embarquant 1 213 soldats à destination de Marseille où il arrive le , et repart le lendemain pour Toulon. Le son bâtiment escorte le roi Pierre V du Portugal, aux régates de Paço de Arcos, relevé par l'Austerlitz, Didelot et son navire quitte Lisbonne le à destination de Brest le où il entre en carénage. Réarmé le , il quitte Brest à destination de Toulon le . Il va effectuer quatre sorties pour des exercices avec l'escadre aux Salins, à côté d'Aigues-Mortes entre le et le . Au mouillage à la Goulette en Tunisie le et à Barcelone le , il effectue du 7 au le voyage de Toulon à Brest avec la 2e Division comprenant l' Austerlitz[3], l' Ulm[4], et le Tourville, un navire de ligne de 90 canons à hélice lancé en 1853. En 1858, le navire est en escadre avant d'être désarmé le , puis placé en réserve le . Le commandant Didelot est nommé sur l'Andromède fin 1858.

Le navire est enfin réarmé le pour procéder à des essais, et effectue le une sortie en compagnie du Colbert, une corvette à roues à aubes lancée en 1848. Il est en commission de port le . En 1860 il est réarmé au mois de juillet avec 200 hommes, puis versé de nouveau en réserve.

Le , le Prince Jérôme est réarmé en transport avec un effectif réduit. Le , il embarque à Toulon 668 soldats du 67e de Ligne à destination d'Oran, port qu'il quitte le en direction du Mexique, mais le lendemain le feu se déclare dans la membrure, entre les 3e et 7e sabords de la batterie basse. L'origine de l'incendie n'est trouvée et les 7 pompes parviennent à peine à circonscrire l'incendie qui continue lorsque le navire entre à Gibraltar, et se poursuivra jusqu'au . C'est la Dryade venant de Cherbourg qui récupère les passagers pour les emmener au Mexique. Du 26 au , le Prince Jérôme fait route vers Toulon pour réparer les dégâts. Il semble que la cause de l'incendie fut une fuite de vapeur du tuyau d'extraction qui aurait pourrit la muraille[5]. Réparé, on retrouve le navire le à Naples avec à son bord le prince Napoléon et la princesse Clothilde, puis le navire est placé en réserve de 1re catégorie le

En 1863-1864, il est en grand carénage, puis désarmé l'année suivante, sa puissance nominale étant alors ramenée à 530 ch, et le il est renommé le Hoche. Le , le navire est rayé des listes de la Flotte. Le bagne de Toulon étant surchargé, et le gouvernement souhaitant augmenter les déportations des insurgés, c'est le projet de l'ingénieur de 2e classe Vidal qui fut retenu le par le directeur des Constructions Navales, de transformer le Hoche en transport à voile pouvant embarquer 800 condamnés, 200 passagers libres, ainsi que 400 hommes d'équipage, dont les travaux débutèrent en octobre. Le navire est réinscrit sur les listes de la Flotte en qualité de transport à voiles et rebaptisé la Loire. Dans sa nouvelle affectation les prévisions en vivre sont de 10 mois pour l'équipage, et les passagers, mais de 5 mois pour les condamnés. Les travaux sont achevés le et le navire est armé sous le commandement du capitaine de vaisseau : Louis Simon Jacques dit Lapierre (1815-1888).

Le navire quitte Toulon le embarquant 1 352 personnes dont 415 hommes d'équipage, 287 colons dont 26 femmes et 18 enfants et 51 fantassins, 82 artilleurs ainsi que 650 transportés[Note 2]16 agents de surveillance[Note 3]. Le le navire franchit le détroit de Gibraltar, et fait escale à Dakar y débarquant la cinquantaine de fantassins de la Marine destinés à la colonie du Sénégal, du 9 au . Le il était à hauteur de l'Île de la Trinité, et le un des transportés du nom de Nicolas Ecker, meurt en mer le , puis un second: Antoine Bardiaux le . Au cours de la traversée un incident notable arriva au navire par gros temps: la rupture de la barre du gouvernail, dont la réparation est effectuée pendant l'ouragan. La Loire arriva à Nouméa le , soit 92 jours après son départ de Toulon et 72 jours après son départ de Dakar. Loire, repart le avec 411 hommes d'équipage et 83 passagers, double le Cap Horn le , et arrive à Brest le , établissant un record de ce tour du monde en 165 jours[Note 4]. Il est alors désarmé le 10 du même mois et de janvier à il est réaménagé afin de réduire la quantité de prisonniers embarqués au profit des passagers libres.

La Loire, est réarmée en , sous le commandement du capitaine de vaisseau Adolphe Lucien Mottez. Le , elle est à Brest et embarque 280 forçats, et 50 déportés arabes à Quélern puis appareille. Elle arrive au mouillage de la rade de l' Île d'Aix, prenant à son bord 700 passagers dont 40 femmes et 320 déportés. Le , elle fait voiles vers Nouméa, c'est le 9e convoi de déportés qui fait escale à Santa Cruz de Tenerife, le avant d'arriver à Nouméa le soit 129 jours après son départ de l'Île d'Aix. Elle repart pour la France le , et fait escale à Sainte-Hélène Page d'aide sur l'homonymie le , apportant son aide au capitaine du trois mâts Lamentin, qui craignant une révolte de ses passagers indiens demande au capitaine Mottez de lui faire escorte jusqu'à Fort-de-France où ils arrivent le , et la Loire reprend son chemin de retour le et arrive à Brest le , et entre en carénage.

Le elle est réarmée et passe sous le commandement du CV Michel Alexandre Salmon, avec un effectif de 409 hommes d'équipage, quittant Brest le remorqué par le Valeureux avec 516 passagers et déportés c'est le 16e convoi de déportés et le 33e de transportés qui emporte 210 forçats, elle arrive le lendemain à l'Île d'Aix où elle reste au mouillage jusqu'au à cause du mauvais temps, et repart remorquée par le Travailleur pour Nouméa qu'elle atteint le après une escale à Santa Cruz de Tenerife le . Ce n'est que le que Loire appareille de Nouméa en direction de Sydney en Australie pour une escale le , puis à Papeete à Tahiti le avant d'arriver à Brest le et de rentrer pour son radoub.

Cette opération achevée, le commandement de la Loire, est confiée le au CV, Adolphe Dubrot, qui procède au réarmement de son navire et part pour l'Île d'Aix prendre en charge 360 forçats dont un décédera lors de la traversée. Elle fait escale à Tenerife le , et accoste à Nouméa le . Il repart le embarquant ses 417 hommes d'équipage, plus 388 passagers dont 22 personnes à destination de Tahiti où il arrive le , parmi les personnalités débarqués relevons les noms de : monsieur Bouvier lieutenant d'Infanterie de Marine, monsieur Delusset sergent-major d'Infanterie de Marine, 10 soldats d'Infanterie de Marine, un maréchal des logis, ainsi que 4 canonniers, monsieur Berard, maréchal des logis chef de Gendarmerie, monsieur Bienlet, magasinier de 1re classe, monsieur Ruban, ouvrier des Ponts et Chaussées, et deux religieux des frères de Ploërmel: Berho et Lesné. Elle repart le , fait escale à Sainte-Hélène le et arrive à Brest le où elle est à nouveau désarmée et mise en carénage.

Commandants[modifier | modifier le code]

  • "Prince Jérôme":
  • "Hoche" (1870-1871)
    • ?
  • "Loire" (1872-1896)
    • Louis Simon Jacques dit Lapierre (1815-1888), capitaine de vaisseau du à [7]
    • Adolphe Lucien Mottez (1822-1892), capitaine de vaisseau d' à
    • Michel Alexandre Salmon (1824-1886), capitaine de vaisseau du au
    • Adolphe Dubrot (1825-1895) du à ?
    • Alexandre Marie du Crest de Villeneuve (1813-1892), du à ?
    • Edmond Félix Prouhet (1834-1922), commandant du Loire en 1884
    • Charles Édouard de La Jaille (1836-1925), capitaine de vaisseau en 1887 au Tonkin à
    • Raymond Dufayot de la Maisonneuve (1848-1914), capitaine de vaisseau du

Personnalités ayant servi ou reçu à son bord[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Glossaire de la Marine
  2. Liste des condamnés Embarqués sur la Loire le 19 avril 1873 et arrivés le 23 juillet 1873
  3. Ces chiffres sont ceux relevés dans : dossiers maritimes et Bernard Guinard, et ne s'accordent pas entre eux à quelques unités près
  4. Cette même année paraît le roman de Jules Verne: Le Tour du Monde en 80 jours

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bernard Guinard, op. cit.
  2. a et b Flotte de Napoléon III, dossiers marine op. cit.
  3. Amicale des pupilles-mousses
  4. La Flotte de Napoléon III
  5. Dossiers marine op. cit.
  6. Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 138-139
  7. Service Historique de la Défense dossier MV cc7 Alpha 1221, ainsi ANF: 26YD51
  8. SHD/DM Vincennes : CC74e moderne 4958/2 ; 1 CC 261 ; SS D 8, 24 ; SS E 11.
  9. Etat général des fonds privés de la Marine, cote: 290. GG²

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • Archives de la Préfecture de police de Paris : BA/469. Rapatriement des condamnés. Listes des convois de La Picardie, La Seudre, La Creuse, Le Var/ BA/470. Rapatriement des condamnés. Liste des convois du Navarin (1879 et 1880), de La Vire, du Calvados, de La Loire et du Tage.
  • Archives nationales : F7/12698. Exécution de la loi d’amnistie du 3 mars 1879, rapatriements des déportés par les transports La Loire, le Navarin et le Tage, commutations de peines, mises sous surveillance (1879-1881)
  • Bagot et Poirré, Annales Maritimes et Coloniales, 32e année, 3e série, t.99, 1847
  • Archives nationales:Marines et Colonies :26 YD 51.
  • SHD : Jacques dit Lapierre dossier MV cc7 Alpha 1221.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]