Les grands vents venus d'outremer

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Les grands vents venus d’outremer
(M 48)
Genre Mélodie
Musique Maurice Ravel
Texte Henri de Régnier
Langue originale Français
Effectif chant et piano
Dates de composition 1906
Création
Cercle de l’Art moderne, Le Havre
Interprètes Hélène Luquiens, Maurice Ravel

Les grands vents venus d’outremer est une mélodie composée par Maurice Ravel pour chant et piano, en avril 1906, sur un poème d’Henri de Régnier.

Présentation[modifier | modifier le code]

La mélodie, dédiée à son éditeur Jacques Durand, a été composée par Maurice Ravel en avril 1906[1], sur un poème d’Henri de Régnier extrait de son recueil Tel qu’en songe paru à la Librairie de l’Art indépendant (1892).

Elle a été créée le par la chanteuse Hélène Luquiens et par Maurice Ravel en personne au piano, lors d’un « Festival Maurice Ravel-Florent Schmitt » organisé par G. Jean-Aubry au Cercle de l'Art moderne du Havre[1],[2]. Par erreur, il est parfois indiqué que cette création a eu lieu à Paris[3],[2].

La mélodie a paru aux éditions Durand dès 1907 et, chez le même éditeur, en 1909, dans le recueil Douze chants avec accompagnement de piano de Maurice Ravel.

La mélodie a une durée d'environ deux minutes trente[4].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Marcel Marnat, la pièce porte le numéro « 59. (O.48) »[3].

Analyse[modifier | modifier le code]

Plusieurs études sur les œuvres vocales de Maurice Ravel passent cette mélodie sous silence[5]. Arthur Hoérée considère que :

« L’écriture tourmentée, le chromatisme du poème pour chant et piano Les grands vents venus d’outremer… (H. de Régnier) sont plutôt exceptionnels dans l’œuvre de Ravel. L’accalmie finale permet au chant une phrase heureuse qui semble s’évader de la péroraison d’Asie[6]. »

Marcel Marnat estime que :

« Sur ces vers quelque peu emphatiques, Ravel convulse une musique grondante et chromatique […]. La ligne de chant, contrite, est quasi indépendante de cet accompagnement de luxe […]. Moussorgsky, plus encore que Debussy, généralement reconnu ici, reste le modèle secret de cette page énigmatique […][7]. »

Pour Jean Roy, cette mélodie est une « bouffée d'un romantisme auquel le musicien pouvait être sensible »[8].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Écrits de Maurice Ravel[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Articles et chapitres de livres[modifier | modifier le code]

  • Arthur Hoérée, « Les mélodies et l’œuvre lyrique », La Revue musicale, no 6,‎ , p. 47-64
    Article paru dans un numéro spécial Maurice Ravel à l'occasion du cinquantième anniversaire du compositeur le 7 mars 1925, passage sur Les grands vents venus d’outremer, p. 52
  • René Chalupt, « Maurice Ravel et les prétextes littéraires de sa musique », La Revue musicale, no 6,‎ , p. 65-74 (lire en ligne, consulté le )
  • Jean Roy, « Les mélodies de Maurice Ravel », Musical. Revue du Théâtre Musical de Paris-Châtelet, no 4,‎ , p. 97-103

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Manuel Cornejo, Chronologie Maurice Ravel, 2018-2021
  2. a et b Manuel Cornejo, « Samedi 8 juin 1907 > Le Havre, Cercle de l’Art moderne, 15h45 », sur dezede.org, (consulté le )
  3. a et b Marnat 1986, p. 746-747.
  4. (en) « Les grands vents venus ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  5. Marie-Claire Beltrando-Patier, « Maurice Ravel », in Guide de la mélodie française et du lied, Paris, Fayard, 1994, p. 522-534
  6. Hoérée 1925, p. 52.
  7. Marnat 1986, p. 216.
  8. Roy 1987, p. 103.

Liens externes[modifier | modifier le code]