Tombeau de Ronsard

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Tombeau de Ronsard
Genre Tombeau
Musique Ouvrage collectif
Dates de composition 1924
Dédicataire À la mémoire de
Pierre de Ronsard
Partition autographe La Revue musicale

Le Tombeau de Ronsard est un ouvrage collectif de huit mélodies des compositeurs Paul Dukas, Albert Roussel, Louis Aubert, André Caplet, Arthur Honegger, Roland-Manuel, Maurice Delage et Maurice Ravel, publié en 1924 dans la Revue musicale à l'instigation de son directeur Henry Prunières.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Tombeau de Ronsard s'inscrit dans la lignée du renouveau du genre du Tombeau en France au début du XXe siècle et représente un hommage collectif à Pierre de Ronsard, à l'occasion du quatre centième anniversaire de sa naissance. La Revue musicale est l'instigatrice de l’ouvrage, comme elle le fut pour le Tombeau de Claude Debussy publié en décembre 1920, et le sera pour le Tombeau de Paul Dukas en mai-juin 1936[1].

Le Tombeau paraît dans le supplément musical de la revue consacrée au poète[2], en mai 1924[1].

Contenu[modifier | modifier le code]

Le Tombeau de Ronsard est composé des mélodies suivantes[3],[1] :

  1. Sonnet de Paul Dukas, pour chant et piano ;
  2. Rossignol, mon mignon d'Albert Roussel, pour chant et flûte ;
  3. La fontaine d'Hélène de Louis Aubert, pour chant et piano ;
  4. Sonnet de Pierre de Ronsard d'André Caplet, pour chant et harpe ;
  5. Chanson d'Arthur Honegger, pour chant et piano ;
  6. Sonnet de Roland-Manuel, pour chant et piano ;
  7. Ronsard à sa muse de Maurice Delage, pour chant et piano ;
  8. Ronsard à son âme de Maurice Ravel, pour chant et piano.

Création[modifier | modifier le code]

L'ouvrage collectif est donné dans son intégralité en concert au théâtre du Vieux-Colombier le [1],[4], mais certaines mélodies sont en réalité créées quelques jours auparavant, par exemple Ronsard à son âme de Ravel, interprétée le par la dédicataire Marcelle Gerar au chant et Madeleine d'Aleman au piano à la salle Gaveau lors d'une séance de la Société musicale indépendante[5].

Mélodies du Tombeau de Ronsard[modifier | modifier le code]

Paul Dukas[modifier | modifier le code]

Dukas compose Sonnet de Ronsard pour voix et piano sur un mouvement de sarabande, « courtois et noblement mélancolique »[6], d'après un sonnet des Amours, « Ha, Bel-accueil, que ta douce parolle... »[7].

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[8], est publiée séparément par Durand en 1924[9].

Albert Roussel[modifier | modifier le code]

La pièce de Roussel, Rossignol, mon mignon, « exquise »[4], adopte une instrumentation originale en adjoignant à la voix la flûte seule[10]. L’œuvre est créée par la cantatrice Ninon Vallin, sa dédicataire, avec René Le Roy à la flûte lors du concert du 15 mai 1924[11]. Avec un autre poème de Ronsard, Ciel, aer, et vens, la mélodie constitue l'opus 26 du compositeur, Deux poèmes de Ronsard[10], publié sous ce titre par Durand en 1924.

La durée moyenne d'exécution de l’œuvre complète est de sept minutes trente environ[12].

Louis Aubert[modifier | modifier le code]

La contribution d'Aubert au Tombeau de Ronsard est La fontaine d'Hélène, publié en partition séparée par Durand en 1924[13].

André Caplet[modifier | modifier le code]

L'hommage de Caplet prend, avec « prestesse et gaieté »[4], le parti de l'originalité de l'instrumentation en utilisant la harpe pour accompagner le chant[1], le sonnet de Ronsard multipliant les images de douceur jusqu'à s'enivrer « d'une douceur si doucettement douce »

Le sonnet, « Doux fut le trait », est réuni avec une précédente mélodie sur un texte de du Bellay, « Quand reverrai-je, hélas ! », pour constituer Deux Sonnets, publié en 1924 par Durand[14].

La durée moyenne d'exécution de l’œuvre est de deux minutes trente environ[15].

Arthur Honegger[modifier | modifier le code]

La mélodie d'Honegger, courte, « traitée avec une émotion franche qui va au cœur »[4], est une Chanson « aux archaïsmes savoureux »[16].

La partition, d'une durée moyenne d'exécution d'une minute trente environ[17], est publiée par Maurice Senart en 1924[18] et porte le numéro H. 54 dans le catalogue du compositeur établi par Harry Halbreich[19].

Créée par Claire Croiza dans sa version pour chant et piano, l’œuvre connaît également de la main du compositeur une instrumentation pour voix, flûte et quatuor à cordes[16].

Roland-Manuel[modifier | modifier le code]

Le morceau de Roland-Manuel, Sonnet, est publié séparément par Heugel en 1924[20].

Maurice Delage[modifier | modifier le code]

La pièce de Delage, Ronsard à sa muse, est d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[21].

Maurice Ravel[modifier | modifier le code]

Mélodie « délicieuse d'ironique tristesse et de modestie orgueilleuse »[4], Ronsard à son âme de Ravel est de « forme brève et d'un style musical archaïsant »[22].

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes trente environ[23], est publiée séparément par Durand en 1924[24] et porte le numéro M. 75 dans le catalogue du compositeur établi par Marcel Marnat[25]. La mélodie est également orchestrée par Ravel en 1935[23].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition[modifier | modifier le code]

  • Tombeau de Ronsard, La Revue musicale, (lire en ligne).

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Article[modifier | modifier le code]

  • (en) Helen Julia Minors, « Le Tombeau de Ronsard in La Revue musicale (1924) », dans Deborah Mawer, Historical Interplay in French Music and Culture, 1860–1960, London, Routledge, , 270 p. (présentation en ligne).

Monographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Marie-Claire Mussat, « Le Tombeau dans la musique du xxe siècle », dans Tombeaux et monuments, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-4565-6, lire en ligne), p. 133–144.
  2. « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
  3. Tombeau de Ronsard, la Revue musicale, (lire en ligne)
  4. a b c d et e Pierre de la Pommeraye, « Concert de la Revue Musicale (Hommage à Ronsard) », Le Ménestrel,‎ , p. 235 (lire en ligne)
  5. Duchesneau 1997, p. 318-319.
  6. Constantin Photiadès, Ronsard et son luth, Paris, Plon, (lire en ligne)
  7. Pierre de Ronsard, « Les Amours (1553)/Poème 164 », dans Les amours de P. de Ronsard Vandomois, chez la veuve Maurice de la Porte, (lire en ligne), p. 196–197
  8. (en) « Sonnet "Amours," for voice & piano | Details », sur AllMusic (consulté le )
  9. « Sonnet de Ronsard (Dukas, Paul) », sur IMSLP (consulté le )
  10. a et b François-Sappey et Cantagrel 1994, p. 574-575.
  11. « 2 Poèmes de Ronsard, Op.26 (Roussel, Albert) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  12. (en) « Poèmes (2) of Ronsard, for voice… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  13. Louis Aubert, La Fontaine d'Hélène. Poésie de Ronsard. Chant et piano, Durand et Cie, (lire en ligne)
  14. « 2 Sonnets (Caplet, André) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  15. (en) Gene Tyranny, « Doux fut le trait, for soprano… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  16. a et b François-Sappey et Cantagrel 1994, p. 295.
  17. (en) « Chanson de Ronsard, song for voice… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  18. « Chanson de Ronsard, H.54 (Honegger, Arthur) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  19. « Musique de chambre – Arthur Honegger », sur arthur-honegger.com (consulté le )
  20. « Sonnet de Pierre de Ronsard (Roland-Manuel) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  21. (en) « Ronsard à sa Muse for tenor &… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  22. François-Sappey et Cantagrel 1994, p. 532.
  23. a et b (en) Hector Bellman, « Ronsard à son âme, song for… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  24. « Ronsard à son âme (Ravel, Maurice) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
  25. « Maurice Ravel - Œuvres », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]