Józef Unrug

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Józef Unrug
Joseph Michael Hubert Unrug
Józef Unrug
Józef Unrug alors capitaine de vaisseau

Naissance
Brandebourg-sur-la-Havel, Empire allemand
Décès (à 88 ans)
Lailly-en-Val, Loiret, France
Origine Drapeau de la Pologne Pologne
Allégeance Drapeau de l'Empire allemand Empire d'Allemagne
Drapeau de la Pologne Pologne
Arme Kaiserliche Marine
Naval Ensign of Poland Marine polonaise
Grade vice-amiral
Commandement sous-marins:
UB-25
UC-11
UC-28
commandant en chef de la marine polonaise (1925-1939)
Conflits Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix d'or de l'Ordre militaire de Virtuti Militari Croix de Commandeur de l'Ordre Polonia Restituta Croix d'Officier de l'Ordre Polonia Restituta Croix d'or du mérite avec épées croix d'or du mérite Ordre de Dannebrog (Danemark) Chevalier de la Légion d'Honneur Croix de fer de 1re classe Croix de fer de 2e classe Ordre de l'Éléphant blanc Ordre de l'Épée (Suède)

Józef Unrug est un amiral de la flotte polonais, né le à Brandebourg-sur-la-Havel dans l'Empire allemand et mort le à Lailly-en-Val en France.

Il sert dans la marine impériale allemande pendant la Première Guerre mondiale. Après la renaissance de l’État polonais à l'issue de la guerre, il quitte l'Allemagne pour la Pologne et, de 1925 à 1939, commande la nouvelle marine polonaise. Prisonnier de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, il vit ensuite en exil au Maroc puis en France. Sa dépouille est rapatriée en Pologne en 2018 où des funérailles nationales sont organisées.

Kaiserliche Marine[modifier | modifier le code]

Józef Michał Hubert Unrug est le fils de Thaddäus Gustav von Unruh, un generalmajor de la garde prussienne, issu de la branche polonaise de la famille Unruh, et d'une comtesse saxonne, Isidora von Bunau. Après avoir terminé ses études secondaires à Dresde, il entre, le à l'école navale (Marineakademie) de Kiel. Le il est nommé enseigne de vaisseau de deuxième classe (Leutnant zur See) ; ensuite, il effectue son stage sur les navires-écoles Stosch et Mars, avant de suivre le cours d'officier torpilleur et de navigation sous-marine.

Unrug navigue sur les croiseurs München et Niobe et le cuirassé Braunschweig. Le , il est transféré à l'Académie navale de Mürwik, où il exerce la fonction d'officier d'inspection et devient aide-de-camp du commandant de l'académie. Le , il embarque sur le cuirassé Friedrich der Große, tout d'abord en tant qu'officier de quart, puis chef d'une batterie d'artillerie.

En , il est affecté à la flotte sous-marine. Il commande les sous-marins suivants : UB-25, UC-11 et UC-28[1] avant de devenir commandant de l'école de navigation sous-marine. Il termine le service dans la marine impériale en commandant une flottille des sous-marins. Il est décoré de la croix de fer (de deuxième classe en 1913 et de première classe en 1918).

Au service de la Pologne[modifier | modifier le code]

Les clauses des traités de paix de 1919 entraînent l'indépendance de la Pologne ; Józef Unrug revient alors dans son pays et s'engage en 1919 dans la marine polonaise. Nommé lieutenant de vaisseau, il reçoit son affectation au département de la marine à Varsovie. L'année suivante, il devient le premier chef du Bureau hydrographique à Gdańsk. Il achète à Hambourg le bateau à vapeur Deutschland qui devient par la suite l’ORP Pomorzanin, le premier navire de la marine polonaise. L'acquéreur officiel du navire est Józef Unrug, car les Allemands ne voulaient pas le vendre directement au gouvernement polonais[2]. Dans les années 1920-1922, il exerce la fonction du chef d'état-major de la défense côtière. En 1922, il est fait chef d'état-major de la marine polonaise[3]. Le , le président de la République de Pologne Ignacy Mościcki le promeut contre-amiral[4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Józef Unrug à l'Oflag IV C de Colditz (troisième à partir de la droite).

Le conflit approchant, le , Józef Unrug transfère les unités de commandement de la marine sur la presqu’île de Hel.

Campagne de Pologne[modifier | modifier le code]

Pendant l'invasion de la Pologne, Unrug met en œuvre les plans Pékin et Worek : la fuite des trois principaux navires de la flotte, des destroyers, vers le Royaume-Uni ; ainsi que le minage des côtes de la Baltique par les cinq sous-marins de la flotte, pour les protéger d’un éventuel débarquement.

Bien que la côte soit coupée du reste des forces armées dès le début de la guerre, les troupes polonaises dans la région ne capitulent que le 1er octobre. Le contre-amiral est fait prisonnier avec le reste des marins et soldats.

Prisonnier de guerre[modifier | modifier le code]

Unrug a été détenu aux oflags suivants : Oflag XB de Nienburg/Weser, Oflag VIIB de Silberberg, Oflag XVIIC de Spittal an der Drau, Oflag IIC de Woldenberg, Oflag VIIB, Oflag IVC au château de Colditz, Oflag XC de Lübeck, et finalement Oflag VII-A Murnau. Il a été libéré en 1945.

Durant toute sa captivité, il ne s'adresse aux Allemands que par le biais d'un interprète, bien qu'il maîtrise mieux l'allemand que le polonais. Il annonce à sa famille, qui lui a rendu visite dans le camp, que « le il a oublié l'allemand ». Pendant sa détention, il lit plus de quatre cents livres en anglais et français, mais aucun en allemand. Il refuse de rejoindre la Kriegsmarine avec le grade d'amiral et préfère rester avec ses soldats polonais en captivité[5].

En exil[modifier | modifier le code]

Le cercueil de Józef Unrug de retour en Pologne.

Après la libération en 1945, il s'installe tout d'abord au Royaume-Uni, où il participe à la dissolution de l'Armée polonaise de l'Ouest. Le , il est promu au grade de vice-amiral (wiceadmirał). Deux ans plus tard, il part travailler au Maroc, pour s'établir en 1955 en France.

Józef Unrug s'éteint le à la maison de retraite du fonds humanitaire polonais du château de Fontpertuis, à Lailly-en-Val dans le Loiret. Il est inhumé au cimetière de Montrésor[6] jusqu'au , date à laquelle ses cendres et celles de son épouse sont exhumées pour être transférées en Pologne où une cérémonie d'obsèques nationales est célébrée le à Gdynia[7]. Le il est promu au grade d'amiral de la flotte (admirał floty).

Promotions militaires[modifier | modifier le code]

1907 (Empire allemand) enseigne de vaisseau de deuxième classe (Leutnant zur See)
1909 (Empire allemand) enseigne de vaisseau de première classe (Oberleutnant zur See)
1915 (Empire allemand) lieutenant de vaisseau (Kapitänleutnant)
1921 (Pologne) capitaine de corvette (komandor podporucznik)
1923 (Pologne) capitaine de frégate (komandor porucznik)
[8] (Pologne) capitaine de vaisseau (komandor)|
(Pologne) contre-amiral (kontradmirał)
(Forces alliées)[9] (Pologne) vice-amiral (wiceadmirał)
(Pologne)[10] amiral de la flotte (admirał floty)

Décorations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Une plaque en sa mémoire a été consacrée à l'église de la marine de guerre de Gdynia où se trouve sa tombe symbolique.

En hommage au vice-amiral Józef Unrug, son nom est donné :

Notes et références[modifier | modifier le code]

(pl)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en polonais « Józef Unrug » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Józef Unrug » (voir la liste des auteurs).
  1. (de) Bodo Herzog et Helmut Fechter, Deutsche U-Boote : 1906-1966, Erlangue, Müller, , 324 p. (ISBN 978-3-86070-036-5 et 3-860-70036-7, OCLC 165221847)
  2. Jerzy Miciński, Księga statków polskich: 1918-1945. vol.1, Gdańsk: Polnord-Oskar, 1996, (ISBN 8-386-18123-0), p. 122-130
  3. Dziennik Personalny Ministra Spraw Wojskowych nr 49 du 29.11.1922.
  4. Dziennik Personalny Ministra Spraw Wojskowych du 22 décembre 1932 r., Nr 14, p. 467.
  5. Czy powiedzą przepraszam?, "Angora" nr 34, 23 août 2009, p. 15
  6. (pl) « Biogram admirała Józefa Unruga », sur muzeum.pozz.org.pl (consulté le ).
  7. Stéphane Frachet, « Indre-et-Loire : la dépouille de l’amiral Unrug, héros polonais, rentre au pays », La Parisien,‎ (lire en ligne).
  8. Dziennik Personalny nr 18 z 03.05.1926 r.
  9. Czesław Ciesielski: Twórcy Polskiej Marynarki Wojennej 1918-1951, p. 59
  10. Nowy Czas: "Admirał Józef Unrug 1884-1973" https://issuu.com/nowyczas/docs/ncz_237_238 (pl.) novembre/décembre 2018, page 52, Londres, ISSN 1752-0339
  11. Dziennik Personalny Ministra Spraw Wojskowych nr 15 z 11.11.1928
  12. Monitor Polski 1925 nr 102 position 438
  13. Dziennik Personalny Ministra Spraw Wojskowych nr 4 du 04.02.1927
  14. Dziennik Personalny Ministra Spraw Wojskowych nr 20 du 06.08.1927

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jerzy Miciński, Księga statków polskich: 1918-1945. vol.1, Gdańsk: Polnord-Oskar, 1996, (ISBN 8-386-18123-0), p. 122-130
  • Julian Czerwiński, Małgorzata Czerwińska, Maria Babnis, Alfons Jankowski, Jan Sawicki: Kadry Morskie Rzeczypospolitej: Polska Marynarka Wojenna, 1re partie: Korpus oficerów 1918-1947, édition: Wyższa Szkoła Morska, Gdynia 1996, (ISBN 8-386-70350-4)
  • Zbigniew Mierzwiński: Generałowie II Rzeczypospolitej. Warszawa 1990: édition Polonia, p. 333-339. (ISBN 8-370-21096-1).
  • Tadeusz Jurga: Obrona Polski 1939. Warszawa: Instytut Wydawniczy PAX, 1990, p. 832-833. (ISBN 8-321-11096-7).
  • « Lista oficerów WP 1914-1939 », sur appspot.com via Internet Archive (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]